By the book, les Granbretons sont bassement matériels. Aucun romantisme du mal chez eux. Juste des salauds.
Il y a une
esthétique du mal, soigneusement cultivée. « Mort à la vie », les masques, l’usage rationalisé de la terreur...
Le parallèle avec les nazis était intentionnel chez Moorcock, d’autres sont envisageables. Serait-il immoral d’examiner la société des Aztèques de l’intérieur ? Pourtant, c’étaient des impérialistes accros aux sacrifices humains dont l’élite religieuse partiquait des rites cannibales...
Partant de là, on peut dire que tous les Granbretons sont des « monstres » et rien d’autre, ou y regarder de plus près.
Au-delà des différences tactiques entre les ordres, les romans nous disent que la politique de l’empire
peut changer.
J'imagine que ce serait ton approche ?
Pas forcément.
Ce qui serait intéressant, c’est d’examiner de l’intérieur une société totalitaire, impérialiste et violente, de voir comment elle se structure et de la rendre jouable, sans l’atténuer. Simplement parce qu’elle reste composée d’êtres humains, et qu’il y a donc moyen de la rendre accessible. Après, c’est au MJ de faire sa sauce avec. Je n’ai jamais été passionné par les débordement adolescents type pille-viole-tue, mais il y a certainement moyen d’écrire de bonnes histoires dans un monde qui ne partage aucune de nos valeurs.
Ce n’est pas une position entièrement théorique. Je l’ai fait dans Guildes avec
Les Ashragors : les règles décrivaient une société de démonistes nécromants à peine démarquée de Pan Tang. Cent cinquantes pages n’ont pas été de trop, mais j’en ai fait une société de démonistes nécromants avec des
raisons pour l’être, et dans laquelle on pouvait évoluer, et dont les membres étaient des
gens (au sens large, hein). Ça reste un de mes meilleurs bébés, et je suis sûr que les Granbretons pourraient bénéficier d’un traitement similaire.