+1 avec Fabfab.
Je cite Boz :
Du coup, c'est ce que j'écrivais plus haut : dans une campagne "Granbretons comme joueurs", tes Granbretons deviennent des envahisseurs un peu velus, mais ce n'est plus le mal absolu. Un Granbreton, by the book, si des résistants sont planqués dans une population, il ne se pose pas la question : il décime. La méthode Granbretonne, c'est plus les nazis à Ouradour-sur-Glane ou sur le Front russe que les Romains à Alésia.
(...)
Donc Hawkmoon, by the book, on joue les résistants, qui peuvent être en demi-teinte. Ou des personnages anti-héros qui essaient de survivre sans s'engager.
On peut jouer les Granbretons uniquement en les adoucissant - en s'inspirant des conquêtes romaines, par exemple.
Mais c'est plus tout à fait Hawkmoon.
En ayant déjà beaucoup joué à Hawkmoon. Pour commencer, AMHO, c'est rater quelque chose.
Comme "Personne ne connaît, alors je vais vous faire votre première campagne de Cthulhu !"
- Cool !
- On va jouer des serviteurs du Mythe. Votre but c'est d'invoquer Azatoth sur Terre ! Vos adversaires seront de gentils investigateurs qui tentent de vous en empêcher et de sauver le monde !
- ...
Ton raisonnement, Boz, est tout à fait logique, et je suis d'accord avec ce que tu dis : jouer les Granbretons comme je l'ai envisagé, ce n'est plus vraiment les Granbretons (assez caricaturaux) des livres. S'il s'agit de les jouer, il est nécessaire de leur donner un côté humain... Un peu comme avec les Vampires de White Wolf, me semble t-il.
Reste que je ne partage pas ta prémisse : jouer "by the book" n'est pas tout à fait ma tasse de thé, surtout à Hawkmoon. Il me semble que tu écris plus haut, avec raison amha, que " Lire les bouquins n'est pas du tout une nécessité. Hawkmoon est un personnage assez chiant. C'est assez mal écrit. Très médiéval. Le jeu de rôle fait mille fois mieux en termes d'epicness et de grain de folie. "
Je ne veux pas dériver du sujet initial en argumentant sur des pages et des pages pour nuancer mon avis, mais il me semble que si les auteurs d'Oriflam avaient créé leurs suppléments "by the book", 90% de ce qu'ils ont écrit ne conviendrait pas ; or c'était une réussite. Je pense personnellement (mais je comprends tout à fait ton point de vue) que les bouquins dont s'inspirent les JdR sont une source d'inspiration, au même titre que les bouquins de JdR eux-mêmes. "Your Granbretanne may vary!"

Evidemment, je crois qu' il ne s'agit pas de déformer le cadre au point de le rendre méconnaissable... Je me suis d'ailleurs totalement appuyé sur l'un des suppléments :Fils de Granbretanne (un des must-have de la gamme Oriflam, je trouve).
Pour revenir au sujet initial (Vendez-moi Hawkmoon) , et pour mieux m'exprimer peut-être, le but de mon propos était de montrer qu'une des qualités de ce jeu était d'avoir un univers riche, bien développé par une gamme détaillée, et assez malléable, pouvant permettre de nombreuses variantes, y compris très personnelle...
Dans une campagne Granbretonne, si ton joueur te dit "Je prends la moitié de la population, je les crucifie devant l'autre moitié, et je laisse mes hommes s'amuser avec les femmes et moi-même je prends la femme du bourgmestre et je la viole devant son mari et ses enfants", ben comme MJ, tu ne peux pas lui dire "T'exagère, quand même, c'est gênant pour le reste de la table". Le joueur, il joue un Granbreton. Sans excès. Personnellement, je pense que c'est jouer sur des limites inconfortables. Certaines tables peuvent assumer, mais pour la plupart des joueurs, dont votre serviteur, c'est impossible.
Simplement décrire certains actes sont difficiles. J'ai mis en scène la prise de Lyon par les Granbretons dans une campagne, j'ai voulu aller très loin dans le glauque, on se sentait pas super bien à la fin. Et pourtant je jouais avec ma table habituelle, plutôt mature.
Pire. Si t'as un joueur qui te dit "je négocie avec les résistants, ou je ne tue que les chefs, ou j'essaie de mener une enquête pour les débusquer parmi la population", si tu joues les Granbretons comme ils sont, il y a toutes les chances qu'il se mette à dos non seulement sa hiérarchie, mais les hommes sous son commandement.
Quant aux scènes "pénibles", je comprends la gêne. J'essaie lorsque c'est possible de pratiquer l'ellipse narrative. Mais la question s'est assez peu posée dans la campagne. J'ai discuté avec mes joueurs qui n'étaient pas très intéressés par les scènes glauques, mais trouvaient l'idée d'essayer d' "expliquer" les Granbretons plus intéressante. Mes Granbretons étaient du coup trop tendres, ils ont dû finir
en cour martiale ... pardon, gymnastes sexuels !!!
Taka a écrit : ↑sam. août 18, 2018 8:00 pmÇa donne envie de tester Hawkmoon tout ça!
J'entends souvent beaucoup de bien (ici aussi) de l'Ile Brisée, mais que valent les autres scénarios/campagnes?
Et sinon, comment vous situeriez Wasteland par rapport à Hawkmoon? Wasteland m'a toujours donné l'impression d'être "Hawkmoon sans la license" (point de jugement de valeur là-dedans, juste une impression).
Pour proposer une réponse à ta première question, Taka :
- L'Île brisée est très sympa, en effet, mais assez "Multiverse" dans son ambiance.
- J'ai beaucoup aimé le supplément sur la Sicile, "Chair et métal" (1ère édition) pour son mélange d'hypertechnologie, de Méditerranée presque médiévale et de mutants. Faut juste aimer les cyborgs, et bien calibrer l'opposition par rapport aux PJs !
- Les scénarios des Chroniques germaniques sont très sympas ; l'un des trois (L'héritage des Von Lowen, si je me souviens bien) est une sorte de petite campagne.
J'avais la même impression que toi sur Wasteland ; ça m'a fait penser, sur certains aspects, à l'ambiance de la Bretagne et la Normandie du supplément la France. Je me suis demandé si le jeu n'était pas parti d'une campagne perso des auteurs d'abord jouée avec Hawkmoon. Mais au final, ça semble un bel univers, original et cohérent... Je n'ai cependant que parcouru le livre de base et quelques critiques.