[CR] Pax Elfica - Prêts à jouer - CR complet - Enfin la fin !

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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Gobelure a écrit : dim. mai 22, 2022 7:47 pm Vraiment sympa à lire !! Le côté bac à sable est ce qui rend tous ces CR intéressant...

Mais ça facilite pas leur écriture !
Je vais quand même essayer de continuer, petit bout par petit bout.

Work in progress...
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

[J'ai déplacé le résumé deux messages plus bas, pour plus de lisibilité]
Dernière modification par Tax Collector le lun. juil. 11, 2022 11:02 pm, modifié 32 fois.
Marc de Grinçomanoir
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Marc de Grinçomanoir »

Tax Collector a écrit : sam. mai 28, 2022 1:01 pm
Mais ça facilite pas leur écriture !


Je viens de me lancer à mon tour et je t'encourage à continuer. Ce n'es tpas un exercice simple, mais il peut être porteur d'idées et de motivations pour ceux qui les lisent. :yes:
.. à l'échelle de la planète, les 80% de Français parmi les moins riches sont encore parmi les 20% les mieux lotis.
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Tax Collector
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 33 à 35

Les aubergistes se sont enfin décidés à conspirer contre les elfes. Mais à force de ménager la chèvre et le chou, ils doivent mener plusieurs complots à la fois, qui s’entremêlent avec les manigances de certains de leurs alliés.

Le complot de Sigmund I - un nouvel espoir

L'enfaytement de Carmichaël a libéré une place au Conseil des Huit. Des élections sont organisées pour désigner le nouveau représentant du quartier du port. Le vote aura lieu dans quatre jours. Pour l'instant, les candidats se font rares. Sigmund, rendu mégalomane par la lecture des notes de Carmichaël, est tenté... Mais il n'a aucune attache avec ledit quartier. Le hobbit parle de son projet à son associée, l'incontournable Gretella.

La guilmestre ne cache pas sa joie. Elle trouve l'idée de Sigmund excellente. Voilà un quartmestre qui ne s’opposera pas à la confrérie des marchands ! Attendrie, elle se laisse aller à caresser les cheveux du hobbit. Tu es riche, mon chou ? Je connais un tripot, une minuscule gargote près des quais, qui servait un mauvais tord-boyau aux marins. La Cambuse Immobile, drôle de nom, pas vrai ? Le boui-boui est à vendre. Une histoire de fantôme. Je ne sais pas ce qui a fait le plus peur à la clientèle, le spectre qui hantait les lieux ou les arindëals qui l'ont exorcisé. Mais tu n'as pas peur des morts-vivants et des elfes, toi ! Bref, tu l'achètes, je m'arrange pour qu'on antidate l'acte de vente, et te voilà éligible. Dans la foulée, on enregistre ta candidature. Pour le reste... Le peuple apprécie tes bières et ton passé de résistant. Les elfes ta coopération et ta vigilance. Et moi-même ton ingéniosité et... ton ami serveur. Ha ha ha !

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Voilà Sigmund candidat.

Le complot des T*rivel

De son côté, Tanorivel hésite. Tharivel, inquiet de ne pas avoir de réponse, insiste pour qu’il aille voir la reine de la Nariamórien. Les ossements du dragon peuvent sauver le peuple des elfes et, par ricochet, celui du Valseptente. Le demi-elfe soupire. L’amie de sa mère, sa marraine, Oriëne, l’a averti que Brenhaven serait condamnée si les plans d’Aínulaurië arrivaient à leur terme. Impitoyable, cette dernière a éliminé Oriëne et son escorte. Sans doute parce qu’elle défendait la cause de ces mortels dont sa meilleure amie, Serindewen, s’était entichée. La cause de Klaus et de Tanorivel. D’ailleurs, ses dernières paroles ont été pour lui : elle lui a demandé pardon et l’a prié d’alerter la reine des elfes.

Il y a bien deux factions parmi les elfes, dont l’une serait plus raisonnable que l’autre. Ou moins dénuée de scrupule. Il faut parvenir jusqu’à la reine des elfes, au cœur de la Nariamórien, loin, au nord… Pour la prévenir du meurtre d’Oriëne, de la trahison d’Aínulaurië, de l’existence d’une autre solution. Les aubergistes semblent prêts à échanger le dragon et son pouvoir contre la paix. Enfin, surtout Rikke et Rosa, dont la magie a une autre source. Mais la perspective de libérer Brenhaven sans risquer leurs vies répandre le sang a séduit Sigmund et Morrigan. Tanorivel sait qu’il doit respecter les conseils de son oncle comme les dernières volontés d’Oriëne.

Seulement, les aubergistes ont tant à faire à Brenhaven ! Comment quitter la cité, en ce moment ? Et la laisser entre les mains d’Aínulaurië. Ou sous la menace des ifriers. Ou à la merci des innombrables malandrins que Sigmund a recrutés...

Tharivel sourit. Son neveu et ses amis n’ont pas besoin de quitter Brenhaven pour parcourir la Nariamórien. Ils peuvent parcourir la forêt en rêve. Cela prendra plusieurs nuits, mais il peut les guider… Les aubergistes auront ainsi toute la journée pour conspirer !

Le complot du jour

Les aubergistes ne sont pas certains que leur future audience onirique avec la reine de la forêt porte ses fruits. Le plan paraît un peu… chimérique ! Il leur faut au moins assurer leurs arrières. Et puis, même si leur plan fonctionne, il faudra bien que quelqu’un prenne la relève des elfes, pour que Brenhaven ne tombe pas dans l’anarchie ou soit envahie par les ifriers. Sigmund insiste : la fin de la Pax Elfica pourrait être désastreuse pour ses affaires la cité.

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En fait, la fine fleur de l’Auberge de l’Épée n’a plus le choix. Elle doit s’assurer du soutien de la population. Notamment Sigmund, qui espère se faire élire quartmestre. Pour cela, les aubergistes doivent prendre le contrôle d’une faction. Voire de plusieurs.

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Leurs relations avec les collaborateurs sont fructueuses, cependant ceux-ci n’auront plus aucun pouvoir une fois les elfes partis. Les ifriers se sont révélés infréquentables, même Morrigan en convient, ils sont surtout dirigés par de dangereux druides noirs. Sigmund contrôle déjà la pègre, seulement contre les ifriers, ses rats ne pourront pas faire grand-chose. Rosa peut libérer les statues vivantes, néanmoins, à l’exception de Berangaria, elles ne seront pas très utiles en cas de siège.

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Reste la vieille garde et les réfugiés. Maintenant qu’ils se sont débarrassés de Carmichaël et de Canaan, les aubergistes ont les mains libres. Il ne leur reste plus qu'à les sortir de leurs poches !

En compulsant les notes de Carmichaël, Sigmund a découvert que le léviathan sadique patron de l'Auberge du Pont comptait s'appuyer sur la vieille garde pour libérer Brenhaven puis en prendre le contrôle. Telgar, ce nain enfayté par les elfes suite à la dénonciation de Rikke, était chargé d'infiltrer la faction. Une nouvelle fois, Sigmund compte récupérer le plan à son profit - après tout, n'est-il lui-même un membre de la vieille garde ? Il fait donc le tour de ses amis vétérans, pour découvrir un peu déconfit que ceux-ci se méfient désormais de l'Auberge de l’Épée, ce repaire notoire de collaborateurs et de balances. Il parvient néanmoins à les convaincre de se réunir le lendemain en fin d'après-midi chez Ambrosia, aux Bains. Oui, oui, j'apporterai un tonneau de ma meilleure bière.

De leur côté, Tanorivel et Rikke vont pérenniser leur soupe populaire et rallier petit à petit les réfugiés. Morrigan et Rosa s'occupent des affaires courantes.

La première nuit du complot

Tharivel explique aux aubergistes comment parcourir la Nariamórien en songe. Il faut respirer le parfum d’une fleur féérique avant de s’endormir. Puis s’abandonner à un rêve très convaincant de la Nariamórien, laisser son esprit s’enfoncer dans la forêt… Selon la couleur de la fleur qu’il a humée, le voyageur se retrouvera plus ou moins ou moins profondément dans la Nariamórien.

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L’oncle de Tanorivel détaille les sept paliers séparant Brenhaven du palais de Maenerin, la reine des elfes : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Sentir une fleur rouge ramène à Brenhaven. Les fleurs orange sont… un sujet tabou. Les fleurs jaunes à indigo mènent au cœur de la forêt, de plus en plus près de la capitale. Les fleurs violettes, variantes féériques des primevères, campanules, iris, conduisent directement jusqu’à la capitale des elfes.

Seule les arindeäls connaissent les rituels permettant de conserver le pouvoir des fleurs féériques, une fois coupées et séchées. En tant que capitaine, Tharivel ne dispose que de fleurs rouges et orange. Mais Oriëne a donné à son filleul une bonne quantité de pétales jaunes séchées. Ils auront donc quatre paliers à franchir : vert, bleu, indigo et violet. Toutefois, pour un mortel, traverser plus d’un palier par nuit est dangereux. Son esprit pourrait se perdre et ne jamais retrouver son corps. Leur voyage durera donc au moins quatre nuits.

La première nuitée, les aubergistes doivent atteindre le palier vert. Ils suivent les instructions de Tharivel. Une fois bien au chaud dans leurs lits, ils ne tardent pas à rejoindre la Nariamórien. Leurs corps oniriques ont la même apparence que leurs corps physiques. Ils semblent tout à fait matériels et peuvent interagir avec leur environnement et tous ceux qui sont présents, dans le rêve comme la réalité. Rikke constate à nouveau à quel point ses amis sont d'indécrottable citadins. Elle prend la direction des opérations.

Tharivel met les aubergistes en garde. En théorie, s’il est mortellement blessé en songe, un rêveur se réveille brusquement, sans autres séquelles que celles laissées par une nuit blanche. Toutefois, s’il veut s’enfoncer plus profondément dans la forêt, il ne doit pas seulement inspirer la flagrance d’une fleur de la bonne couleur… Sinon, son prochain rêve le ramènera à son point de départ. Pour poursuivre son périple là où il s’était arrêté, le rêveur, ou plutôt son moi onirique, doit manger la nourriture de la forêt - gibiers, fruits, baies, champignons, racines, etc. - ou boire l’eau de ses rivières. L’inconvénient, c’est que son corps ne fera plus la différence entre le rêve et la réalité. Le voyageur se réveillera donc avec les blessures subies en rêve… Ou ne se réveillera jamais, s’il est tué dans la forêt.

Les pétochards aubergistes comprennent qu’ils ne risquent pas grand-chose la première nuit, s’ils attendent la fin de l’étape pour se sustenter. Ils mettent cependant un peu de temps à trouver une fleur verte, celle-ci se confondant avec les herbes et les feuilles, mais Rikke finit par dénicher un hellébore de la bonne couleur.

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Ils respirent son parfum et se retrouvent au palier suivant, un goût de sève dans la bouche. Il est bientôt l'heure de se lever !

Le complot des jumeaux

Gondrace et Médéric, les deux véritables barons des rats, doivent jongler entre plusieurs allégeances.

Godefroi, le prévôt, avait déjà découvert leur secret : les jumeaux abusaient de leur ressemblance pour se faire passer pour une seule et même personne et ainsi échapper à la justice. Pendant que l’un commettait un forfait, l’autre lui forgeait un alibi. Pour éviter la potence, les deux frères avaient accepté de jouer les informateurs pour le prévôt.

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Depuis la capture de Gondrace par ces fichus aubergistes, les voilà aussi obligés de servir d’hommes de main à un certain hobbit brasseur-alchimiste-cambrioleur ! Un individu riche et sournois - d'indéniables qualités, certes. Ses tendances sociopathes commençaient cependant à causer quelques soucis aux deux scélérats.

Et Godefroi s’impatiente. Obsédé par les arindeäls, il avait chargé les deux frères de voler les recherches que Tobias, l’apothicaire, avait menées pour elles. Après leur échec, il menace de les faire exécuter s’ils ne lui apprennent rien de neuf. Mais comment enquêter; avec ce hobbit sur le dos ? Depuis que Sigmund avait engagé Turdan, se débarrasser de lui était devenu un tantinet suicidaire. À moins que… Ces aubergistes fréquentaient beaucoup d’elfes hauts placés : le capitaine du guet, l’émissaire de la reine. Ils furetaient un peu partout. Ils semblaient en savoir beaucoup… Ou avoir des choses à cacher, en tout cas. Les jumeaux décident donc de précipiter la rencontre entre le prévôt et le parrain brasseur-alchimiste-cambrioleur. Dans le meilleur des cas, ces deux-là s’entretueraient. Dans le pire, ils se mettraient d’accord sur qui devait leur donner des ordres, ce qui leur simplifierait l’existence !

Gondrace dit à Sigmund que Godefroi souhaite lui parler des elfes - et peut-être lui rappeler pour qui travaillent les rats. Il lui donne rendez-vous à l'Auberge de l’Épée.
Médéric informe Godefroi que Sigmund veut lui parler des elfes - et sans lui doute annoncer qui est le nouveau maître des rats. Il lui donne rendez-vous à l'Auberge de l’Épée.

Le complot du prévôt

Sigmund, escorté par Morrigan et Turdan, rencontre donc Godefroi, secondé par un magicien : Mattheus Maggiere. La discussion s'engage. Bien sûr, chacun attend que l'autre révèle ce qu'il sait. Les premiers échanges, laborieux, laissent présager un dialogue de sourds. La situation va-t-elle dégénérer ? Gondrace et Médéric l'espèrent - à leurs yeux, les aubergistes passent pour des brutes sanguinaires ! Mais leur point de vue reste très subjectif... Sigmund et Morrigan se comportent plutôt comme des petites frappes opportunistes diplomates prudents. Ils comprennent vite que Godefroi peut leur être utile. En confirmant les craintes du prévôt, ils le font parler...

Godefroi, ancien lieutenant du guet, a été promu prévôt en récompense de son indéfectible loyauté à Tancrède, l'actuel margrave. Il n'apprécie pas forcément les elfes, qui usurpent l'autorité du légitime seigneur de Brenhaven - même si ce dernier, bien sûr, profite largement de leur présence, comme les autres collaborateurs. Mais les ordres sont les ordres !
Le prévôt a longtemps exécuté les basses besognes que les elfes jugeaient indignes d'eux, sans se poser de question. Jusqu'à il y a quelques mois. Il pense avoir été témoin d’une scène impliquant les arindëals, qu’il n’aurait pas dû voir. Elles lui ont confisqué presque tous ses souvenirs de l’événement. Depuis, le prévôt brûle de savoir ce que les elfes cachent... Il est obsédé par le seul mot qui a échappé à son amnésie : que sont les maudrials ? Son ami, Mattheus Maggiere, un illusionniste formé à la capitale, l'aide à retrouver la mémoire. Il a étudié les enchantements des elfes, qui enchâssent les souvenirs arrachés dans des baies dorées.

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Morrigan et Sigmund apprennent à Godefroi ce que sont les maudrials. Ils expliquent que les elfes sont prêts à ravager Brenhaven pour faire pousser un de ces fichus arbres magiques. Une alliance paraît opportune. Un complot est en cours, vous en êtes ? Le prévôt est prêt à participer - et même à leur laisser le contrôle des rats. Mais à plusieurs conditions. Ils doivent en retour aider Mattheus à restaurer sa mémoire. Et surtout, surtout, ils doivent garantir que Tancrède ne sera pas inquiété après le départ des elfes et restera margrave.

Sigmund fait la grimace. Il a rendez-vous avec la vieille garde, juste après. Il va falloir leur faire passer la pilule ! Pour l'assistance magique, il dépêche Mazélie, leur charmante amie mage. Rosa a déjà du mal à restaurer les esprits de ses sœurs de pierre, alors ceux des humains...

Le complot de Sigmund II - la vieille garde contre-attaque

Les aubergistes se rendent aux Bains en fin d'après-midi. La tenancière de l'établissement, Ambrosia, avait une dette envers eux depuis le démantèlement d'un certain trafic de fleurs féériques - qui aurait pu la faire enfayter, vu les méthodes du prévôt. Elle a accepté d'organiser la réunion de la vieille garde, cette bande hétéroclite de résistants qui a lutté en vain contre le Nécromant. Fondée par les anciens gardes du palais, des soldats d'élite, vite rejoints par d'audacieux citoyens - dont Ambrosia et Sigmund - le groupe comptait à son apogée plus d'une centaine de membres. Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une quarantaine de survivants, en plus ou moins bon état. Ceux-ci se méfient de plus en plus de Tanorivel et de Rikke, et regardent même Sigmund d'un drôle d'œil, du moins quand ils ont le gosier sec. Leurs liens avec les elfes et les collaborateurs ne sont plus un mystère pour personne.

En contemplant ces éclopés et ces ivrognes bons clients s'installer la salle réservée au sauna, Sigmund se demande pourquoi Carmichaël comptait s'appuyer sur eux. Il relit les notes de l'immonde crapule l'ancien patron de l'Auberge du Pont. Contrairement aux autres citoyens de Brenhaven, la vieille garde a l'expérience du combat, mais aussi de la clandestinité, des embuscades et des opérations de sabotage. De plus, ils sont bien équipés - leurs armes n'ont pas été confisquées par les elfes - et disposent de nombreux refuges et cachettes en ville : maisons, entrepôts, boutiques, etc. Les notes de Carmichaël évoquent directement certains membres de la vieille garde. Gerhard, le tailleur, a perdu l'usage de ses jambes mais fournit des déguisements à ses camarades voire même des uniformes du guet. Herman, l'un des anciens gardes, travaille comme vigile à la capitainerie, un poste stratégique d'autant qu'il peut endormir ses collègues avec son sorcelet. Sigmund, le brasseur, a quelques connaissances en alchimie et peut fabriquer des fumigènes, dommage qu'il travaille pour Klaus et doive périr. Hein ? Le hobbit relit le dernier paragraphe en étouffant un juron.

Bref, les estropiés de la vieille garde, considérés par beaucoup comme des perdants, seraient de précieux atouts en d'insurrection. Néanmoins, ils sont trop peu nombreux pour inquiéter l'armée elfe, d'où l'embauche par Carmichaël de nombreux mercenaires. Qui ont été massacrés après la dénonciation de Rikke, tant pis ! Quoiqu'il en soit, Sigmund veut s'assurer du soutien de ses anciens camarades.

Trois sujets sont à l'ordre du jour. Comment chasser l'occupant ? Qui dirigera les opérations ? Que faire une fois les elfes boutés hors du Valseptente ? Sigmund apporte une réponse aux deux premières questions. L'occupant va partir de lui-même, ou presque. Si, si, un complot est en cours, ne vous inquiétez pas, il y a plusieurs factions chez les elfes, l'une d'elle nous soutient. Pourquoi ? Heu... Je ne peux pas encore le dire pour le moment, mais vous ne le saurez jamais, vous allez me lyncher si je vous dis qu'on va donner la source de notre magie aux elfes le saurez au moment opportun. Ne vous inquiétez pas, c'est nous qui prenons tous les risques. Laissez-nous faire ! Pourquoi croyez-vous que nous frayons avec les elfes et les collaborateurs ? C'est pour mieux les trahir ! Ayez confiance...

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L'assemblée hésite. Mais la perspective de voir leur ennemi affaibli par quelque fourberie n'est pas pour lui déplaire. Et puis, la bière de Sigmund rend tout de même son histoire plus crédible. Une majorité accepte de donner du temps aux aubergistes pour que leur fameux complot aille à son terme.

Reste la troisième question ! Et quand il suggère de maintenir Tancrède en place, Sigmund se rend vite compte qu'il n'a pas apporté assez de bière. Conspirer avec des elfes, à la rigueur. S'acoquiner avec les collaborateurs ? Ou même, seulement, leur pardonner ? Pas question ! Ce traître de Tancrède et sa famille doivent être punis ! Ils méritent la potence, qu'ils soient déjà bien contents si on se contente de les exiler ! Le roi n'a qu'à désigner un autre margrave !

Les aubergistes proposent alors... de renoncer à la révolution et de s'emparer légalement du pouvoir. Après tout, le margrave ne dispose que d'un poste permanent au Conseil des Huit et d'une voix prépondérante, pour résoudre les égalités lors des votes. Il suffit de le mettre en minorité et de donner plus de pouvoir au conseil. Deux quartmestres sont déjà acquis à la cause de la vieille garde : Ambrosia et Klaus. Morrigan se charge de convaincre Owen, le forgeron, son mentor. Ce guildmestre, qui représente une coalition d'artisans, s'efforce de rester neutre mais a voté à quelques reprises pour les propositions d'Ambrosia. De son côté, Tanorivel affirme qu'il peut influencer les votes de Gretella, qui dirige la confrérie des marchands. Plusieurs commentaires grivois fusent, mais Ambrosia y met vite le holà. Il faut cependant s'assurer d'une cinquième voix au Conseil. Pas de problème, c'est prévu, tout est sous contrôle : Sigmund va se faire élire quartmestre du Pont. Il demande le soutien de la vieille garde.

Celle-ci renâcle. Le margrave s'en sortirait quand même trop bien. Mais comme Sigmund promet d'offrir un banquet pour fêter sa victoire aux élections, les vétérans se laissent fléchir.

La deuxième nuit du complot

Pendant la nuit, les aubergistes poursuivent leur périple dans la forêt onirique. D'une prudence confinant à la paranoïa, ils progressent lentement. Le sol se met soudain à trembler : leur route croise celle d'un arch-sylvanien, un arbre vivant d'une centaine de mètres de haut ! Ils s'éparpillent sous les feuillages, pour éviter de se faire écraser, puis mettent un certain temps à se retrouver. Plus de peur que de mal, somme toute !

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Rikke n'a qu'à se baisser pour trouver de petites cloches bleues : des campanules. Les comploteurs passent donc un nouveau palier. Ils peuvent se réveiller et retourner à leurs intrigues !

Le complot des majordomes

Pendant que Sigmund mène campagne et que Morrigan tente de concilier les collaborateurs et la vieille garde, les autres aubergistes s'attirent les bonnes grâces des réfugiés. Canaan a laissé un vide, qu'il faut combler ! La soupe populaire de Rikke et Tanorivel leur a déjà assuré une certaine popularité dans le camp. Ils doivent maintenant trouver des relais parmi les réfugiés.

Rikke implique son amie, Brunehilde, qui travaille depuis plusieurs semaines aux cuisines de l'Auberge de l’Épée. Tanorivel retourne voir Lothaire, le complice de la Flèche. L'ancien majordome est à la tête d'un cercle de volontaires, qui aident le héros masqué comme ils le peuvent, notamment en cachant des enfants prodiges. Le demi-elfe demande au norlandais de mettre son réseau à sa disposition : il faut préparer les réfugiés, si un conflit venait à éclater par exemple. Ou si des bienfaiteurs obtenait des elfes une escorte, pour aider les réfugiés qui le souhaitent à retourner en Norlande... Lothaire ne se contente pas d'accepter avec enthousiasme : il fait une étonnante proposition à Tanorivel. La Flèche commence à se faire vieux. Il cherche non pas un acolyte - si Tanorivel pouvait dire à Sigmund d'arrêter de le harceler, ce serait parfait - mais... un successeur !

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Lothaire sait que les aubergistes ont sauvé des enfants prodiges et fait fuir Canaan. Il a bien observé Tanorivel, il pourrait être un remplaçant idéal. Le demi-elfe acquiesce. Et se met à réfléchir. Il rassemble toutes les informations que les aubergistes ont pu réunir sur la Flèche. Un humain, qui utilise le collier de glamour de Tharivel pour se faire passer pour un elfe. D'âge mûr, selon les explications de Lothaire. Un idéaliste, mais suffisamment retors pour tromper son monde. L'allié d'un ancien majordome, Lothaire. Qui pourrait faire partie des clients de l'Auberge de l’Épée, ce qui expliquerait une certaine tache de sang, trouvée après que la Flèche ait été blessée.

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Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est toujours le majordome qui a fait le coup ! Anthelme, le majordome de la famille Orville ! Tout concorde ! Mais... Tanorivel avait déjà fouillé sa chambre. Aurait-il raté son test de perception un indice ? Il veut en avoir le cœur net. Il retourne à l'auberge. Le serviteur est là, veillant sur un baron un peu plus sobre qu'à l'ordinaire - sa petite sœur lui rend visite.
Tout sourire, Tanorivel s'approche d'Anthelme et... reste fidèle au modus operandi des aubergistes : la ruse et la manipulation ! Il lui demande son aide : Rikke et Brunehilde ont besoin que quelqu'un leur apporte des provisions, pour la soupe populaire donnée aux réfugiés. Et un renfort, pour faire le service, ne serait pas de trop. Malheureusement, il a un empêchement : Anthelme peut-il s'en charger à la place ? Le bougre accepte. Pendant qu'il est loin, Tanorivel fouille de nouveau sa chambre. Il explore le moindre recoin. Ne trouvant rien à hauteur d'homme, il monte sur une chaise et tâte les murs. Le demi-elfe finit par sentir du tissu sous ses doigts, là où il devrait y avoir de la pierre. Une cape elfique ! Il découvre une cache contenant des armes, des bottes, un collier, un foulard : l'attirail de la Flèche !
Extatique, Tanorivel attend le retour d'Anthelme pour le confronter. Le majordome ne nie pas. Il est la Flèche. Ou plutôt, il l'était : n'a-t-il pas trouvé un successeur ? Le demi-elfe ne tarde pas à annoncer la nouvelle à ses amis, en commençant par sa belle-mère.

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La première chose que fait la nouvelle Flèche, pour essayer sa cape et ses bottes elfiques, est de voler une certaine perle géante. Il ne faut rater aucune occasion de se débarrasser d'une quête secondaire d'une relique nécromantique.

Le complot de Sigmund III - le retour du margrave

Sigmund s'occupe de son élection. Le hobbit ne se fait pas de soucis. Selon les plans de l'ogre fétide Carmichaël, se faire élire demande seulement de l'or et il n'en manque pas. Le brasseur mène donc une campagne rapide. Il commence par organiser un banquet gratuit à l'Auberge des Trois Dames. Il paye généreusement Gretella - autant rester dans ses bonnes grâces, l'aide de la cupide collaboratrice s'est révélée maintes fois utile. Le hobbit achète littéralement les voix des habitants du quartier, faisant preuve d’une émouvante prodigalité.

Sa candidature provoque toutefois quelques remous. Tancrède II, l'actuel margrave, veut le rencontrer. Il s'est renseigné auprès des autres collaborateurs. Les retours sont plutôt positifs, mais assez contradictoires. La guidmestre des marchands, Gretella, l'a présenté comme un alchimiste aussi génial qu'adorable, qui plutôt que le plomb sait changer les breuvages en or. Selon le dernier rapport de Godefroi, cette petite crapule vicieuse a fourni de précieux renseignements sur les manigances des elfes, confirmant les soupçons du prévôt. Les arindeäls veulent faire pousser de nouveaux arbres, pour faire de Brenhaven une annexe de leur forêt féérique... Qui n'aurait plus besoin d'un margrave humain !

Bref, Tancrède veut se faire sa propre idée et surtout découvrir si les elfes trament réellement quelque chose. Sigmund et Morrigan vont lui faire la même proposition qu'au prévôt : rejoindre le complot !

La discussion révèle que le margrave est un égoïste sans trop de scrupules, mais plutôt ouvert et tolérant. Un interlocuteur prévisible, voire même fréquentable, selon les critères des deux compères. Tancrède paraît rassuré quand Sigmund évoque une rencontre avec la reine des elfes. Si ces derniers pouvaient quitter la ville d'eux-mêmes, il n'aurait plus à supporter les divagations d'Alasaril. Aux yeux de Morrigan, le margrave paraît toutefois un peu trop sûr de sa position. Le maréchal-ferrant souligne le danger représenté par les ifriers. Tancrède paraît dépassé par la situation. Il demande à Godefroi ce qu'il se passerait si les ifriers attaquaient la ville après le départ des elfes. La réponse du prévôt ne se fait pas attendre. Nous mourrions. Tous. Si les elfes désenfaytent les hommes du guet avant leur départ, Godefroi ne sait pas combien lui obéiront, mais dans le meilleur des cas... Les soldats ne seraient pas assez nombreux pour repousser les ifriers. Et si les elfes ne les désenfaytent pas, il n'y aurait plus personne pour défendre la ville, faute d'elfe pour les commander. Désemparé, Tancrède se tourne vers Sigmund et Morrigan, s'excusant presque.

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Les aubergistes le rassurent : ils n'ont pas plus envie que lui d'essayer les règles des batailles, pages 372 à 377 de faire la guerre. Ils s'occupent de tout ! Le margrave n'a qu'à tenir sa langue et les laisser faire.

La troisième nuit du complot

Les aubergistes regagnent leurs lits avec un peu d'appréhension. S'ils s'épanouissent dans les manigances diurnes et urbaines, se déplacer en songe dans une Nariamórien de plus en plus étrange ne leur plaît guère. D'autant qu'ils ont atteint le cœur de la forêt, Endawenù comme l'appelle Tharivel. Sous la canopée, dans la pénombre, la réalité vacille, la nature devient fantasque, le rêve peut vite tourner au cauchemar. Leur guide elfe leur répète : « Suivez les pistes argentées ou vous mourrez ». Sigmund ne cache pas son angoisse, même Rikke n'en mène pas large - une forêt n'est pas censée ressembler à ça.

Il faut atteindre le palier indigo, cette fois-ci. Le petit groupe suit un sentier sinueux, qui s'enfonce entre des arbres gigantesques couverts de mousse. Leurs branches obliques s'agitent lentement, sans qu'il y ait un souffle de vent. Une brume épaisse et scintillante stagne à leur pieds, étouffant le bruit de leurs pas. C'est avec un certain soulagement que les aubergistes atteignent une clairière.

Une statue de trois mètres se dresse en son centre. Une reine elfe brandissant une épée, les traits sereins, au sein d'un écrin de verdure, comme si les arbustes l’accueillaient dans leurs bras. Tharivel accorde une petite pause à ses compagnons de route. Lorsque le groupe repart, le voyage devient difficile. Le chemin argenté disparaît presque sous des buissons de ronces, la futaie se fait plus dense, les arbres se rapprochent comme s'ils allaient écraser les voyageurs, les hurlements des loups résonnent près d'eux, les sources se dérobent quand ils essayent de remplir leurs gourdes... Et soudain, ils se retrouvent dans la même clairière.

Rikke interroge Tharivel, qui secoue la tête. Il parcourt la Nariamórien depuis longtemps, il ne lui est jamais rien arrivé de tel. Nerveux, la gorge sèche, les aubergistes repartent. Les troncs noueux ne leur laissent plus qu'un étroit passage, la piste commence à monter, la pente devient raide, la mousse poisseuse qui recouvre les arbres rend tout appui hasardeux. Bien sûr, ils n'aperçoivent aucune fleur de la couleur appropriée. En fait, aucune fleur ne semble pousser ici. Ils retrouvent un terrain plat. La même clairière, encore.

Paniqués, ils accélèrent le pas. La forêt se montre de plus en plus hostile. Rikke doit même utiliser sa magie pour apaiser les animaux sauvages. Un ours énorme s'écarte en grognant, révélant... une clairière, où se dresse toujours la même statue.

Sigmund tombe sur le sol, se recroqueville et commence à pleurer. Tanorivel et Morrigan essayent de lui remonter le moral. Rosa examine la statue, mais celle-ci n'est pas vivante, comme elle. Rikke a soudain une illumination. L'esprit de la reine semble vouloir les retenir. La druidesse organise une cérémonie en bonne et due forme, pour rendre hommage à celle qui est honorée ici. Elle oblige les autres membres du groupe à participer. Rikke promet à la reine que leurs intentions sont pures. Elle est la gardienne du Drac, elle l'a vaincu, pour aider le peuple de la reine elle va leur offrir les ossements de la bête et... La druidesse sent confusément qu'un argument a porté, sans trop savoir pourquoi : leur victoire contre le fantôme du Drac.

Menés par la druidesse, les boulets aubergistes quittent une nouvelle fois la clairière, sans jamais avoir regardé la base de la statue - sous les arbustes, la reine piétine un dragon, qui lui mord la cheville. Le chemin s'élargit, des fleurs de toutes les couleurs bordent la voie argentée... Parmi elles, Rikke déniche vite des lupins indigo.

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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Bon.
Il manque une nuit et un jour avant l'entrevue avec la reine des elfes. Avec notamment les complots de Remisiel et de Mazélie.
Après, ça s'accélère.
Je ferai tenir ça en un ou deux résumés. 😅
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Humphrey B
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Humphrey B »

Encore merci pour ces compte-rendus ! :bierre:

C'est vraiment une précieuse source d'inspiration pour ma propre campagne.
“Harry, I’m going to let you in on a little secret. Every day, once a day, give yourself a present. Don’t plan it. Don’t wait for it. Just let it happen. It could be a new shirt at the men’s store, a catnap in your office chair, or two cups of good, hot black coffee.” – Agent Dale Cooper
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Gobelure
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Gobelure »

Vraiment sympa tes CR, et d'autant plus utiles que j'ai commencé la campagne de mon côté ! Ca montre tout l'éventail des possibilités...
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 36 à 38

Les aubergistes ont-ils enfin toutes les cartes en main ?
Ou le destin va-t-il se jouer d'eux ?

Le Valet de Coupe et le Dix de Deniers

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Après avoir littéralement arrosé ses électeurs de bière et d'argent, Sigmund est élu quartmestre du quartier du Port.

Malgré une éligibilité douteuse - il aurait acheté la Cambuse Immobile, un minuscule tripot en face des quais, soi-disant hanté, juste avant l'élection - son avance est considérable. En fait, son triomphe faisait peu de doutes. La plupart des autres candidats s'étaient même désistés, plus ou moins spontanément. Comme si la candidature du hobbit arrangeait tout le monde : les elfes, le margrave, les marchands, la pègre et même la vieille garde.

Une telle unanimité se fait rare à Brenhaven !

La Maison-Dieu et la Papesse

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Mattheus Maggiere vient gâcher les réjouissances à l'Auberge de l'Épée. Il insiste pour parler aux aubergistes, loin des oreilles indiscrètes. Sigmund l'invite au rez-de-chaussée, dans sa brasserie. L'ami du prévôt craque. Il a été chassé de sa tour ! Et pas par n'importe qui. Par la personne qui était censée l'aider ! Il fusille du regard le nouveau quartmestre. Sigmund se gratte la tête. Il y tant de PNJ dans cette fichue campagne de complots en cours, il ne peut pas se rappeler de tout ! Morrigan vient lui souffler un indice à l'oreille. Justement, il y avait un rapport avec la mémoire. Des souvenirs volés... Oui, Mattheus menait des recherches sur les baies de mémoire, que les elfes utilisent pour contenir les souvenirs dérobés à des témoins gênants. Et... Sigmund avait dépêché un de ses allés les plus fiables : Mazélie, la magicienne qui avait perdu son grimoire, rencontrée sur le Lac Bleu. Contrairement à la bande de ruffians que le hobbit avait sous ses ordres - Turdan, Rémisiel, Gondrace et Médéric - cette charmante encyclopédiste n'avait pas besoin d'être surveillée en permanence.

Sigmund fait son plus beau sourire. Quel est le problème ? Mattheus étouffe un sanglot. Cette femme... Quand elle a vu ma bibliothèque.. Elle a avalé un bonbon rouge, devant moi. Elle... Elle a changé... Elle a dit qu'elle s'appelait Maxima Maggiere ! Que j'étais trop faible pour siéger auprès d'elle ! Et elle m'a foutu dehors ! De ma propre tour !

Maxima Maggiere ? Le nom dit quelque chose à Klaus... Il y a quelques années, peu après la défaite du Nécromant, l'une des plus puissantes magiciennes du royaume avait fomenté un complot pour remplacer le système féodal, qu'elle jugeait trop faible, par une « magiocratie » plus à même de défendre l'Arlande contre les sorciers étrangers. Une oligarchie, où les mages remplaceraient la noblesse, avec à sa tête le doyen de l’académie de magie. Et avec Maxima, la vice-doyenne, comme première ministre, bien sûr. Heureusement, le doyen ne s’intéressait nullement au pouvoir temporel et restait de plus haut niveau plus puissant que Maxima. Il a livré celle-ci au roi. Condamnée à la prison à vie, elle a été enfermée dans la sinistre prison de Divock - un minuscule village de pêcheurs, au nord-ouest du Valseptente, connu seulement pour son climat froid et humide. Tous les ans, une délégation de mages de l'académie venait dans ce trou perdu renouveler le rituel privant Maxima de ses pouvoirs.

Mattheus, hystérique, secoue Sigmund comme un prunier. Vous avez envoyé le deuxième magicien le plus puissant du royaume me voler ma tour ! Une archimage ! Aux yeux rouges ! Elle n'a jamais été aussi forte ! Comment a-t-elle retrouvée ses pouvoirs ?!

Sigmund ne l'écoute plus. Il réfléchit à ce bonbon rouge... Et fait le rapprochement avec ses berlingots. Les confiseries alchimiques qu'il voulait faire avaler à un enfant prodige ramené par les elfes, pour voir ce qu'il allait se passer. Du sable rouge raffiné. Du sang de dragon concentré. Du pouvoir magique, sous une forme consommable. Oups.

Décidément, le monde est plein de comploteurs. On ne peut plus faire confiance à personne ! Bref, les aubergistes doivent se résigner, ranger leurs chopes et se rendre à la tour de Mattheus.

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Situé de l’autre côté de la Waldine, l'édifice avait été saisi par le Conseil et vendu aux enchères aux Lanterniers. Érigée en pierre de taille grise, la tour s’élève sur sept niveaux couronnés d’un toit conique en tuiles bleues. Les Lanterniers n'occupent que le rez-de-chaussée et les trois premiers étages. Pour rejoindre le quatrième étage, un escalier court le long de la façade extérieure. La porte menant à l'intérieur de la tour est à la fois verrouillée et protégée par des sortilèges. Même les arindeäls n'ont pu la forcer. Comme cette partie du bâtiment paraît abandonnée, elles se sont contentées d'en interdire l'accès en érigeant une barrière de lierre et de ronces.

Mattheus avait berné les elfes. D'habiles illusions combinées changeaient les fenêtres ouvertes en volets fermés et empêchaient tout bruit de s’échapper à l’extérieur. Pour sortir ou entrer, Mattheus ouvrait une fenêtre et lévitait, ou utilisait un médaillon de téléportation. Ce dernier ne fonctionne plus, Maxima a dû prendre ses précautions.

Les aubergistes parviennent tant bien que mal à se débarrasser de la barrière végétale. Un faucon ne tarde pas à tourner autour de leurs têtes. Encore un espion des arindeäls ! Mais Rikke lui parle et l'envoie sur une fausse piste, espérant gagner du temps. Tanorivel et Sigmund parviennent à crocheter la porte. Soudain, le petit groupe est aspiré dans la tour et fait face à leur ancienne alliée.

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Comme d'habitude, Sigmund et Morrigan tentent de persuader Maxima de rejoindre leur complot, pendant que Rikke envisage de la dénoncer aux elfes.
De son côté... Maxima essaye de convaincre les aubergistes de rejoindre son complot et menace de les balancer aux elfes.
L'arroseur arrosé ?!

Maxima insiste. N'êtes-vous pas tous dotés de pouvoirs magiques ? Grâce aux sorcelets et au sable rouge, hérités du Drac ? Grâce à l'enseignement des druides ou aux enchantements des mages ? Vous pourrez siéger dans mon futur gouvernement. Sigmund, par exemple, tu ferais un bon chancelier. Et toi, Rikke, ne pense même pas à me dénoncer. Je connais bien trop de vos petits secrets. Le sable rouge, le trésor du dragon, la pègre à votre solde, votre double jeu... Qu'en diront les elfes ? Après tout, je peux leur laisser le Valseptente et me contenter du reste de l'Arlande !

Les aubergistes hésitent entre la consternation et le soulagement. Maxima en sait beaucoup trop, bien sûr, mais rien n'a transpiré de leur dernier projet : donner les os du Drac, c'est-à-dire la source la magie du Valseptente, aux elfes, en échange de leur départ. Si Maxima l'avait appris... Au lieu d'arguments percutants, ils auraient eu droit à une salve d'éclairs !

Sigmund noie le poisson. Il reconnaît que l'offre de la magicienne est intéressante, mais ils doivent y réfléchir. En attendant, bien sûr, ils ne diront rien aux elfes. Le petit groupe s'éclipse piteusement. Mattheus va devoir prendre son mal en patience. Il logera à l'auberge, le temps que la situation se décante.

Le Monde et la Tempérance (ou la quatrième nuit du complot)

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Les nuits se suivent mais, heureusement, ne se ressemblent pas. Pendant leur sommeil, les aubergistes parcourent à nouveau un monde onirique et sylvestre... Mais cette avant-dernière étape se révèle bien plus facile, comme une promenade champêtre. Bien sûr, Sigmund manque de s'évanouir quand le petit groupe approche à nouveau d'une certaine clairière. Tandis que Rikke le ranime, Tharivel montre aux autres aubergistes les iris qui ont poussé, pendant la journée, autour de la statue. La reine sculptée dans la pierre semble maintenant vouloir aider les voyageurs.

La palier violet a été atteint. La prochaine nuit devrait les conduire à la capitale des elfes.

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La Reine d'Épée et l'Ermite

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Les aubergistes se lèvent et vaquent à leurs activités habituelles, tant bien que mal. Klaus ne peut que constater leur manque de concentration. La rencontre imminente avec Maenerin, la reine des elfes de la Nariamórien, occupe toutes leurs pensées. De cette entrevue dépend toute la suite du complot. Soit ils se mettent d'accord et il va falloir trouver un moyen de déménager discrètement le cadavre d'un dragon. Soit ils doivent changer leurs plans et se résoudre à se battre, à la fois contre les elfes et contre les ifriers.
Dans l'attente de la décision de Maenerin, le petit groupe n'ose prendre aucune nouvelle initiative. La journée sera donc consacrée à la consolidation du complot.

Morrigan et Rosa font le tour de leurs alliés en ville. L'écrivaine publique se consacre bien sûr à ses sœurs de pierre, dont les pouvoirs pourraient être utiles dans tous les cas de figure. Le maréchal-ferrant, quant à lui, visite à nouveau la Grand'Forge d'Owen, le maître qui lui a enseigné son métier. Le guildmestre préserve autant que possible sa neutralité. Il vote parfois pour les projets d'Ambrosia, mais ne déteste pas les elfes pour autant. Alasaril lui a imposé un chaperon elfe, pour vérifier qu'il ne forge pas d'arme ? Ne supportant pas l'oisiveté, il a fait de celui-ci son apprenti. Et le bougre est plutôt doué. Finalement, le pragmatisme d'Owen n'est pas si éloigné de celui des aubergistes : il ménage la chèvre et le chou, veille à ses intérêts sans ignorer ceux de la collectivité... et s'accommode des elfes quand il le faut. Morrigan s'assure au moins de son ralliement tardif si le complot marchait une solution pacifique était trouvée.

Tanorivel, Rikke et Sigmund s'occupent du plan B, si le complot échouait. B, comme Bain de sang. Parce que, bon, dresser des barricades, faire la révolution, bouter les elfes et les ifriers hors de la ville, tout ça, tout ça, c'est romantique... mais dangereux. Carmichael comptait à la fois sur son armée de mercenaires et sur la vieille garde. Eux n'ont que la vieille garde. Leurs alliés collaborateurs ne peuvent aligner presque aucun combattant : même la garde rapprochée du margrave est constituée de soldats enfaytés, qui n'obéissent qu'aux elfes. Les rats suivent certes les instructions de Sigmund, du moins tant qu'il continue de payer Turdan et les jumeaux, ces voleurs pourraient mener des opérations de guérilla... Mais ils n'arrêteront pas une armée régulière ou une horde de fanatiques. Le seul vivier dans lesquels les aubergistes peuvent éventuellement puiser se situe dans les faubourgs. Depuis quelques jours, certains d'entre eux se sont chargés d'apprendre aux réfugiés à se battre. Il est temps de vérifier si leurs efforts ont commencé à porter leurs fruits.

Les trois compères se rendent donc au camp des réfugiés. Ils ravitaillent Lothaire, qui s'occupe maintenant de leur soupe populaire. Remisiel est également dans les parages. L'ancienne aventurière n'a pas pu étancher sa soif de vengeance : le vieux chenu reste introuvable. Pour l'occuper, Tanorivel lui a donc demandé de continuer à entraîner les réfugiés, quand il n'était pas là pour le faire. Remisiel a un peu renâclé, mais a fini par accepter, plus pour tromper son ennui que pour autre chose.

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Pour une fois, la haute elfe dévoyée se montre enthousiaste. Je l'ai vu ! Je te le jure ! J'apprenais aux gars quelques manœuvres de base. Pour être à l'aise, on s'est rapproché des Bois de Liffraie. J'ai entendu du bruit, on a juste eu le temps de se cacher. Et le voilà qui sort des bois ! Le salopard était accompagné par tout une bande de brutes dépenaillées. J'ai envisagé de donner l'assaut, mais les gars étaient pas encore prêts pour ça... De face, sans supériorité numérique et donc sans avantage de combat...
Tanorivel comprend vite ce que Remisiel entend par « manœuvres de base ».

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Je l'ai quand même suivi, discrètement. Il s'est rendu en ville, sa bande s'est dispersée, j'ai fini par le perdre de vue. Je le tenais presque ! En tout cas, ce fils de chien se planque pas dans le camp des réfugiés, mais dans les bois.
Les aubergistes font soudain le lien entre le vieux chenu et les ifriers ! Mais leurs œuvres humanitaires et leurs préparatifs militaires ne leur laissent guère de temps pour digérer l'information.

L'impératrice et le Jugement (ou la cinquième nuit du complot)

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Avant de repartir en rêve pour la Nariamórien, les comploteurs font un point sur la situation. Les ifriers seraient donc manipulés par le vieux chenu, sans doute l'héritier d'une antique secte de druides noirs, vénérant le Drac. Sigmund se demande si ce druide décrépit n'était pas devenu un des lieutenants du Nécromant, quand ce dernier avait conquis le Vaseptente. En échange de son allégeance, il aurait pu lui apprendre à invoquer des fantômes. Le hobbit lève la main et contemple le moignon de son doigt coupé. La soif de vengeance de Remisiel pourrait être communicative. En tout cas, elle empêche les aubergistes de se poser la bonne question : que sont venus faire tous ces ifriers à Brenhaven ?

Mais il est temps de terminer leur odyssée onirique. Ils ne garderont qu'un souvenir confus de leur dernière étape. Deux yeux perçants, comme des lames d'argent. Une elfe altière, à la beauté froide. Des mots elfiques, murmurés directement dans leur esprit. Des questions, posés à chacun d'eux.
Pourquoi avez-vous pénétré dans la forêt de la Nariamórien, interdite aux races mortelles ?
Que savez-vous de la mort de mon émissaire Oriëne ?
Quelle est la source de la magie de la terre du Valseptente ?

Heureusement, les aubergistes se sont mis d'accord dès le début de leur voyage. Les réponses fusent.
Pour sauver votre peuple et notre auberge le nôtre.
Votre émissaire a été tuée par Aínulaurië. Les arindeäls vous ont trahi. Quand même, ces elfes, on peut pas leur faire confiance.
Le corps du Drac. Que nous sommes prêts à vous apporter, contre quelques menus services, en commençant par la libération de Brenhaven. Merci d'avance, votre majesté !


L'Amoureux et le Mat

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Les comploteurs se sont mis d'accord avec Maenerin, la reine des elfes. Elle va dépêcher un régiment pour arrêter Aínulaurië et les arindeäls. Et une escouade de 30 soldats, pour apporter le corps du Drac à la Nariamórien. Les aubergistes devront la guider jusqu'au Temple du Serpent et l' aider à échapper à la vigilance des arindeäls comme des ifriers. Au moment où ils demandent des détails... Ils se réveillent en sursaut. Pourtant, la reine ne les a pas congédié, alors que...

Un Turdan affolé secoue Sigmund. Chef ! Chef ! les ifriers ont attaqué la ville ! Ils ont essayé de brûler l'auberge ! J'étais inquiet, vous vous réveilliez pas... Le hobbit reprend ses esprits. Il a du mal à entendre son sbire, à cause du vacarme au dehors. La cloche du château, les sifflets d’alarme du Guet, les cris des lanterniers... Brenhaven brûle !
Les aubergistes se précipitent en haut de la tour, au dernier étage de l'Auberge de l'Épée. Ils distinguent deux foyers d'incendie. Un du côté de la Sylve. l'autre... On dirait... La maison de Tobias, l'apothicaire ! Tanorivel laisse échapper un cri. Brigit !
Turdan, qui se moque bien de ce qui peut arriver à ceux qui ne le paient pas, laisse échapper un gloussement. L'un des jumeaux les a vu arriver. On les a épinglés contre le mur ! Le premier d'entre eux a eu le temps de vider son outre de poix et d'y bouter le feu, mais Klaus avait prévu le coup, ça a vite été éteint. Rikke se tourne vers le mercenaire et lui pose une question. Heu... Les interroger ? Avec de la chance, il y en a peut-être un qui respire encore, mais je peux vraiment rien vous promettre...

Tanorivel n'entend pas les explications de Turdan. Il dévale l'escalier, avec la ferme intention de sauver Tobias et Brigit. Ses amis se décident à le suivre.

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Les aubergistes traversent le quartier. Les elfes ne se préoccupent guère du couvre-feu. Le petit groupe se retrouve devant la boutique de l'apothicaire. Le rez-de-chaussée est envahi par les flammes, qui gagnent le premier étage sous les yeux horrifiés de Tanorivel. Au moment où il s'élance, une main froide se pose sur son épaule. Il se retourne. Rosa lui sourit. La statue vivante a justement un nouveau sortilège à tester ! Le serveur se sent pousser des ailes. Il n'a pourtant pas bu du Rouge Potame... Mais la magie de Rosa lui permet de voler dans les airs. La chaleur l'empêche d'approcher, jusqu'à ce qu'un Sigmund, volant lui aussi, apparaisse à ses côtés. L'alchimiste dégaine des fioles : ses précipités de givre éteignent les flammes, donnant juste le temps à Tanorivel d'évacuer Brigit, puis Tobias, qui s'accroche à son grimoire.

Tanorivel se permet de crâner un peu devant son premier amour. Au moment où Tobias remercie son rival, une silhouette efflanquée sort de la fumée et poignarde l'apothicaire ! Rosa endort immédiatement le mystérieux sicaire, pendant que Rikke prodigue les premiers soins à Tobias. Heureusement, l'agresseur n'est pas un des reîtres de Sigmund, il reste un point de vie souffle de vie à l'apothicaire. Qui reconnaît son assaillant : Jan, son fils, qui s'était « mis au vert » - il avait rejoint les ifriers. Rikke est ravie d'avoir maintenant un prisonnier à interroger !

En revenant à l'auberge, les comploteurs constatent l'échec des ifriers. En effet, les arbres féériques ont beau brûler, ils ne se consument pas. Aucune fumée ne s’échappe des branches embrasées. Les arindeäls mettent leurs pouvoirs en commun pour éteindre le brasier par magie.

Le Bateleur et le Chariot

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Rikke n'hésite pas à recourir à ses plus puissants enchantements pour interroger Jan. Le bougre ne s'arrête plus de parler et lui révèle l'emplacement du camp des ifriers. La druidesse se tourne vers ses amis, extatique. La délation leur avait déjà permis de se débarrasser de Carmichaël, elle va maintenant assurer le succès de leur complot. En effet, le meilleur moyen pour que les elfes et les ifriers ne remarquent pas un certain convoi... c'est encore de les occuper ! Pendant que leurs ennemis s'entretuent, les aubergistes pourront déplacer les ossements du dragon. Il faut donc prévenir les elfes. Puis libérer Jan pour qu'il alerte les ifriers, qui réserveront le meilleur accueil aux troupes d'Erisadán. Troupes qui devraient manquer cruellement à Aínulaurië, lorsque le régiment envoyé par Maenerin attaquera son campement.

Les blocs s'emboîtent benoîtement, le bain de sang aura bien lieu, mais loin de Brenhaven, plus besoin de plan B : tout cela est bel et bon !

Maintenant, il faut se rendre le plus vire possible au Temple du Serpent, en récupérant une escouade d'elfes sur le chemin... Tanorivel va encore demander à Gretella, son amante demi-elfe, de lui prêter son bateau. La marchande de vins ne peut rien refuser à ses plus fidèles alliés, qui lui ont permis d'étendre son empire commercial et son pouvoir politique.
Une fois le bateau à bon port, pour arriver jusqu'au Temple en toute discrétion, il suffira de se disperser et de se faire passer pour des aventuriers. Rassembler les vêtements poussiéreux et le matériel hétéroclite qu'affectionnent ces soi-disant héros ne sera pas bien difficile, les aubergistes n'ont qu'à puiser dans leurs butins ou les réserves des « rats ».
D'accord pour l'aller, mais pour le retour, avec le corps du dragon à transporter... Comment ne pas se faire repérer ? Pipoter les patrouilles, profiter de la désorganisation des ifriers, passe encore, mais échapper aux faucons des arindeäls... L'idée de voir une Aínulaurië chevauchant son griffon attaquer elle-même le convoi effraie les comploteurs. Il faudrait faire illusion, même d'en haut !

Alors que le soleil se lève sur l'Auberge de l'Épée, les aubergistes continuent d'échafauder des hypothèses, de moins en moins réalistes. Non loin d'eux, Mattheus Maggiere prend son petit-déjeuner en rouspétant. Il ne comprend pas grand-chose aux conciliabules de ses hôtes, sauf qu'on ne va pas lui rendre sa tour tout de suite.

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Soudain, les aubergistes se tournent vers l'ami du prévôt. Mattheus regarde les aubergistes. Les aubergistes regardent Mattheus. Dis donc, tu es bien illusionniste, toi ? Mattheus déglutit.

Le plan des aubergistes est désormais au point. Et il commence... Maintenant ! Rikke et Sigmund se rendent à Fort-Greifstark, pendant que leurs amis organisent le départ. Il suffit à la druidesse de dire quelques mots - j'ai une information - pour que les les portes du château s'ouvrent en grand. Alasaril les reçoit avec empressement. Les deux compères lui servent un joli mensonge : ils ont interrogé un des ifriers qui a tenté de brûler leur auberge, dans un dernier souffle il a révélé l'emplacement du camp des terroristes. Ils sont venus informer leurs amis elfes, sans rien demander en retour, bien sûr. Des larmes de joie et de reconnaissance coulent le long des joues de l’Aîné, toujours très démonstratif. C'est la deuxième fois que Rikke rend un grand service aux elfes, sa première délation révélation avait déjà permis d'écraser une faction rebelle. Et il est ravi de voir le nouveau quartmestre du quartier du Port dans d'aussi bonnes dispositions. Inspiré par ses lectures, Alasaril improvise une remise de décorations : il donne un ruban violet et un colifichet doré aux deux aubergistes, accompagné d'une accolade, il paraît que les humains adorent ça. Rikke et Sigmund font bonne figure, avant de courir jusqu'au port rejoindre les autres comploteurs et sauter dans le bateau de Gretella.
Dernière modification par Tax Collector le sam. déc. 31, 2022 10:37 am, modifié 24 fois.
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Je me suis promis de finir ce fichu compte-rendu avant la fin de l'année. Plus qu'une semaine... Work in progress. 8)7
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

JOURS 39 à 45

C'est le grand final !
Les aubergistes vont-ils réussir à bouter les elfes hors de Brenhaven sans la moindre bataille, la moindre barricade ?

De Brenhaven au Temple du Serpent

En théorie, rejoindre Orville par bateau depuis Brenhaven prend 4 à 5 jours. Puisqu'il faut remonter le cours du fleuve, le bateau à fond plat doit être tiré par des potames. Mais les comploteurs disposent d'un navire tout neuf, que Gretella vient tout juste d'acquérir grâce à la fortune que ses amis lui ont fait gagner. Aucune cargaison ne l'alourdi. Surtout, les potames sont gavées de... Rouge Potame, le breuvage qui donne des ailes. Les pachydermes dopés courent littéralement le long des berges, non sans provoquer quelques frayeurs aux riverains.

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En à peine une journée, les aubergistes rejoignent le Lac Bleu. Ils embarquent là l'escouade promise par la reine : 30 gardes royaux menée par la capitaine Fineyá. Le 40ème jour du printemps, ils arrivent à Orville. Fineyá refuse tout d'abord de se disperser son escouade en petits groupes déguisés en aventuriers. Elle a la même opinion que les aubergistes sur ces vagabonds : la lie de l'humanité, alors, pour des elfes, pensez donc ! Mais Sigmund réussit à la convaincre. Il n'y a pas de plus grand honneur que de perdre le sien pour sauver son peuple et sa reine. Fineyá grince des dents, mais accepte le déguisement. Le hobbit se tourne vers Rikke. Note l'argument, ça a l'air de marcher, on ne sait jamais, ça resservira peut-être.

Rikke mène la petite troupe jusqu'à l’ouverture au sommet de la caverne. La carcasse du dragon semble trop lourde pour être hissée par là... Mais les aubergistes prennent les choses en main. Dissimulés par les illusions de Mattheus, ils construisent un échafaudage. Morrigan conduit les travaux. Rikke et Rosa usent et abusent de leurs pouvoirs magiques : troncs et lianes poussent, comme autant de poutres et de cordages, les ouvriers volent à travers les airs, les animaux des environs sont mis à contribution pour aider les elfes à treuiller la carcasse. Le fantôme du Drac se manifeste à plusieurs reprises, mais sa gardienne, Rikke, le soumet sans ménagement. Il sera bientôt temps pour lui de respecter enfin le cycle de la nature et d'arrêter d'ennuyer les vivants.

Du Temple du Serpent à la Nariamórien

Le Feurtak 12 du mois des fleurs, 42ème jour du Printemps, en fin de journée, la dépouille du dragon est transportée à la surface. Une grande civière l'accueille. Les comploteurs savent que le temps leur est maintenant compté. Les combats doivent faire rage dans les Bois de Liffraie comme au camp d’Armthalion. Mais ils ne dureront pas éternellement.

Fineyá prévient sa Reine en se rendant en rêve au cœur de la forêt, grâce à sa réserve de fleurs violettes séchées. Informée du succès de leur entreprise, Maenerin ne peut réprimer un sourire. Elle envoie son armée rejoindre les comploteurs, pour sécuriser la dépouille du dragon. Mais la petite troupe va devoir rester discrète, jusqu'à la jonction avec les renforts de la reine. Mattheus grimace. Maintenir l'illusion d'une caravane marchande va épuiser ses pouvoirs.

Déplacer le Drac sur une litière mobilise 20 elfes et 1 illusionniste. Sigmund regrette de ne pas avoir amené plus de Rouge Potame. Pour gagner du temps, la litière va emprunter le chemin le plus court, vers la Nariamórien au nord-ouest. Le seul obstacle naturel est un torrent, le Berg, mais à cet endroit il n'est pas très profond. Rikke trouve facilement un passage à gué. Les autres aubergistes, Fineyá et 10 elfes restent en arrière-garde. Pour ralentir d'éventuels poursuivants, ils multiplient les fausses pistes et les pièges.

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La délation et la tromperie vont payer. Le 45ème jour du printemps, après un marathon harassant, le corps du dragon parvient sous les frondaisons de la Nariamórien sans avoir été intercepté par les arindeäls ou les ifriers. Maenerin émerge des profondeurs de la forêt debout dans la paume d’un arch-sylvanien. Le titan végétal recueille le dragon mort entre ses immenses mains. La Reine le guide jusqu’à la clairière où se dresse la statue de l'illustre Reine Stàrduin. Sigmund manque de défaillir en reconnaissant les lieux.

De la Nariamórien à la Nariamórien

Maenerin demande alors aux aubergistes d’aller chercher la dernière graine de maudrial, qui se trouve dans le camp d’Armthalion. La Reine ne peut envoyer ses propres soldats, pour que des elfes ne fassent pas couler le sang d’autres elfes. Ils devront affronter Aínulaurië là-bas. Les comploteurs acceptent... Mais seulement la première partie de la mission. Ils ont réussit à éviter tous les affrontements jusqu'ici, ce n'est pas pour renoncer au dernier moment, pas question ! Ce que la reine leur demande, c'est un cambriolage en bonne et due forme. Et ça, ça, Tanorivel et Sigmund savent faire.

Pour commencer, les comploteurs réclament des capes elfiques pour tout le monde.

Ensuite, pour se rendre rapidement au camp, il suffit de respirer le parfum de fleurs oranges, n'est-ce-pas ?
La reine leur fourni des pétales de capucines.

Ce n'est que le début. Les aubergistes comptent bien profiter de toutes les opportunités offerte par la Nariamórien, entre rêve et réalité. S'ils se rendent au camp en songe, tant qu'ils n'ont pas consommé de nourriture de la forêt, ils ne risquent pas de mourir et peuvent prendre des risques inconsidérés. Mais s'ils peuvent d’interagir physiquement avec leur environnement, grâce à la nature singulière de la forêt, la graine de maudrial restera à l’endroit où se trouve leur moi rêvé au moment de leur réveil... Il existe bien sûr une solution. Qu'un des membres de l'expédition soit réellement présent, c'est-à-dire respire le parfum des capucines en restant éveillé. Un elfe est tout indiqué. Certes, il ne doit pas faire couler le sang des autres elfes, d'accord, d'accord... Mais rester caché le temps qu'on lui apporte la graine, ça il peut, quand même ?
Fineyá, persuadée d'avoir déjà sacrifié son honneur après s'être déguisée en aventurière, accepte. Elle n'a plus rien à perdre.

Le plan prend forme. Il faut maintenant se renseigner sur le bâtiment à cambrioler. Les elfes ont installé leur campement dans des arbres gigantesques. Des plateformes ont été construites sur les branches, à différents niveaux, de plus en plus haut, jusqu'à des cabanes au-dessus de la canopée. les soldats utilisent des escaliers et des pont de corde pour passer d'un édifice à l'autre. Mais pour se rendre dans les niveaux supérieurs, où vivent les arindeäls, il faut chevaucher des araignées géantes... Ou voler. Le nouveau sortilège favori de Rosa va se révéler précieux ! Le rituel permettant de passer d'un palier à l'autre de la forêt nécessite, ironiquement, d'avoir les pieds sur terre. Les cambrioleurs devront donc voler, dans tous les sens du terme, puis ramener la graine à Fineyá, qui les attendra avec un bouquet de campanules dans la main.

Les aubergistes revêtent leurs nouvelles capes. Ils attendent la nuit avant de renifler les pétales de capucines et s'endormir. Les voilà devant le camp, bientôt rejoint par Fineyá : un buisson de buis, taillé à son apparence, semble pousser en quelques instants, puis laisse place à leur alliée déprimée. Juché sur une racine haute comme un cheval, les aubergistes observent les troncs immenses. Tout est silencieux. La puanteur d'un charnier a supplanté le parfum des fleurs. La bataille entre les arindeäls et l'armée royale a été meurtrière. Une des plateforme a été détruite. Où se trouve la fleur ?

Rikke tente de la localiser par magie - après tout, il s'agit d'une plante, elle dispose du rituel adéquat. Elle obtient une direction : vers le haut, par là... Rosa, machinalement, essaye de détecter la magie, mais aussi près du Valseptente c'est peine perdue... Contre toute attente, le sortilège fonctionne. Les comploteurs comprennent que leur terre, jusque là gorgée de magie, s'est peu à peu « asséchée » maintenant que la carcasse du Drac a été retirée de la source du fleuve. Plus rien ne perturbe les différents sorts de divination, ce qui commence à les inquiéter, mais ils n'ont pas le temps de s'appesantir sur la question !

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Rosa fait voler ses complices, puis elle-même. Emmitouflés par leurs capes, ils s'élèvent dans la direction montrée par Rikke. Ils évitent une nouvelle fois leurs adversaires et, après avoir traversé la canopée, finissent par arriver devant une petite cabane. Rosa confirme, il y a une source de magie à l'intérieur. Après s'être assuré de l'absence de pièges, les aubergistes entrent... Et font face à une enfant elfe. Une fillette, qui croise les bras et les regarde avec défi. Elle se présente elle-même comme la dernière née, la plus jeune des elfes de la Nariamórien. Elle refuse de leur donner la graine de maudrial. Qui êtes-vous, pour oser remettre en question le droit de mon peuple à vivre ? Rikke et Sigmund tentent de convaincre l'agaçante gamine, en vain, celle-ci entame un interminable monologue. Morrigan laisse échapper un soupir, puis contourne la fillette en s'excusant et s'empare de la graine, posée en évidence dans une alcôve.

Soudain l'enfant ricane. L’arbre géant voisin s’anime ! Les aubergistes sortent précipitamment et volent vers le sol, poursuivis par un arch-sylvanien, qui tente d'écraser le porteur de la graine.

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Morrigan passe la graine à Sigmund, qui zig-zague, puis passe la graine à son tour à Tanorivel, qui entame un piqué désespéré, un arbre sur les talons. Le demi-elfe a tout juste le temps de lancer la graine à Rikke, avant d'être écrabouillé par l'arch-sylvanien ! Tanorivel se réveille en sursaut dans la clairière et écarquille les yeux devant le spectacle qui s'offre à lui.

Rikke apporte enfin la graine à Fineyá. Tous respirent le bouquet de campanules, pour revenir dans la clairière. La mission est réussie ! Mais c'est un Tanorivel paniqué qui les accueille. Les elfes sont attaqués par... Par une tornade ! Je croyais qu'Aínulaurië avait finalement découvert le corps du dragon, mais non ! C'est... C'est Maxima !

En effet, un véritable tourbillon sème la désolation parmi l'armée elfe. Leurs flèches sont emportées par les bourrasques de vent. En plissant les yeux, les aubergistes distinguent une silhouette menue au milieu du maëlstrom. Une voix, amplifiée par la magie, ne laisse aucun doute sur l'identité de l'assaillant. Un meneur de jeu destin cruel et facétieux leur inflige donc un dernier combat. Et même pas contre un de leurs ennemis, mais contre l'alliée qu'ils croyaient la plus modeste.

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La demande de Maxima Maggiere rappelle aux aubergistes l'un des graffitis sur le mur des halles. Mais ce sont eux, et non Alasaril, qui ont finalement privé leur peuple de magie. Il est maintenant trop tard pour regretter ce choix. Pendant que Fineyá met la graine en lieu sûr, les aubergistes décollent à nouveau. Maxima reste invincible tant que personne ne s'approche d'elle, au cœur du cyclone. Il va falloir voler jusqu'à elle !

L'affrontement prend des proportions épiques. Morrigan est le premier à blesser Maxima. Furieuse, celle-ci le foudroie. Littéralement. Une salve d'éclairs s'abat sur l'infortuné maréchal-ferrant. Rikke se transforme alors en hermine et se jette sur les épaules de son ami. Sous cette forme anodine, elle peut le soigner par magie et le maintenir en vie. Tandis que le nain insulte Maxima pour qu'elle concentre ses sortilèges sur lui, les autres comploteurs harcèlent la magicienne de projectiles ou de rayons de feu. Une dernière flèche de Tanorivel la fait vaciller. Dans un dernier hurlement, elle se téléporte on ne sait où !

Les aubergistes ont triomphé du dernier obstacle ! Pendant leur combat spectaculaire, Fineyá a apporté la graine à sa reine. Maenerin l'a déposée entre les côtes du dragon. Stimulée par l’extraordinaire énergie draconique, la graine s'enfonce dans le sol. Un arbre-dieu jaillit. En quelques minutes, ses plus hautes branches percent la canopée de la Nariamórien. Le peuple elfique est sauvé. La marche de Valseptente et ses habitants également.
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

Rhaaaaa...
Bon, ça a été long à écrire... :geek
Mais c'est fini ! :D

Je vais sans doute rajouter un épilogue et un débriefing. Mais ça va attendre l'année prochaine !
Joyeux réveillon ! ;)
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Harfang2
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer - CR complet - Enfin la fin !

Message par Harfang2 »

J'ai tout lu. 
Chapeau, ça donne envie toute celà.
D'autant plus que ce n'est pas le premier CR Pax Elfica que je lit et que la floraison de toutes les possibilités est vraiment exaltante.
 
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer et couvre-feu

Message par Tax Collector »

EPILOGUE

La campagne aurait pu se terminer par un soulèvement populaire, le jour de la grande fête de la bière, où toutes les factions se seraient affrontées pour tenter de prendre le pouvoir. Au lieu de ça, les manigances des aubergistes ont permis de libérer Brenhaven sans effusion de sang. En tout cas, si du sang a coulé, ce n'est pas celui des habitants de Brenhaven, quels que soient leurs rapports avec les elfes.

Le destin des elfes

La Nariamórien a retrouvé sa vitalité et les elfes leur longévité. Les occupants et Aínulaurië sont contraints de retourner dans la forêt renouveler leur serment d’allégeance à la Reine pour les uns, subir un terrible châtiment pour les autres. C’est une grande victoire pour les aubergistes et pour la nation des elfes. Maenerin confère aux conspirateurs héros le titre de tolrenàlfars, soit « protecteurs des elfes » et leur concède une faveur de leur choix, ainsi que le droit de circuler librement dans la Nariamórien.

Tanorivel, qui a enfin récupéré l'épée de sa mère, s'agenouille devant la Reine et lui demande d'aider les réfugiés qui le souhaitent à rentrer chez eux, en Norlande. Il faut les escorter lorsqu'ils traverseront les Monts de Heurtevent. Les arindeäls ayant survécu à la purge au juste châtiment peuvent prouver leur loyauté en charmant les griffons qui pullulent dans le seul col de Kraden, le passage le plus sûr entre l'Arlande et son voisin du nord. Maenerin accepte volontiers et, en supplément, fait de lui un membre honorifique de l’ordre des chevaliers du Cerf.

Rikke, un grand sourire aux lèvres, remarque qu'il serait dommage de revenir des montagnes les mains vides. Maenerin, intriguée, lui demande ce qu'elle a en tête. Sans se démonter, la druidesse fait remarquer que les habitants du Valseptente ont fait un grand sacrifice : leur magie populaire. Qui serait amplement compensée si les elfes l'aidait à relever le Cercle de Pierres, en fournissant de nouveaux monolithes extraits des sommets. Les pierres originelles, des calcaires, venaient des Hauts de Har-Volk, de l'autre côté du Valseptente. Mais Rikke en est sûre, les arindeäls pourront trouver des pierres blanches adéquates dans les Monts de Heurtevent, si elle leur montre. La druidesse promet de ne pas les rudoyer, enfin, pas trop. Et puis, que des griffons livrent les monolithes ferait forte impression à Brenhaven, la créature n'orne-t-elle pas le blason de la ville ? La demande paraît extravagante, mais contre toute attente Maenerin la trouve tout-à-fait convenable. Les elfes n'ont décidément pas les mêmes critères que les humains.

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Rosa demande seulement un monolithe supplémentaire, afin qu'elle puisse sculpter son enfant dans la pierre. Sigmund, tout aussi modeste, sollicite un remède contre les rituels des arindeäls : les vols de souvenirs, les enfaytements, les graines implantées dans les enfants prodiges. Il doit tenir ses engagements envers Mattheus Maggiere et le prévôt, mais aussi Anthelme et le baron d'Orville. Enfin, Morrigan sollicite... Une armure magique, parce bon, bon, voilà, il est un guerrier quoi, et il a déjà l'épée de Bren.

Maenerin fait une grand annonce : par principe, elle refuse d’intervenir de nouveau dans les affaires des hommes. En particulier, elle n’enverra pas de troupes pour chasser les Ifriers. Privé de la dépouille du Drac, la terre de Valseptente perd rapidement tout caractère magique. Les sorcelets deviennent inopérants, sauf pour ceux qui viennent boire régulièrement leur bière à l’auberge de l’Épée – grâce à la terre de la
cave imbibée du premier sang du Drac – ce qui rend l’endroit très populaire. S’ils ne veulent pas subir l’ire de leurs concitoyens, les comploteurs devront garder secret leur rôle dans la perte des pouvoirs magiques des habitants, ainsi que sur leur nouvelle amitié avec les elfes. Ils ne récolteront aucune gloire de ce bel exploit. Mais, à dire vrai, ils n'en ont jamais voulu.

Le destin des réfugiés

La condition des réfugiés s’améliore. Ceux qui le souhaite regagnent la Norlande. Les autres gagnent le titre de citoyens permanents de
Brenhaven. Certains des habitants « historiques » n'apprécient guère cette décision, mais l’apport des réfugiés à leur nouvelle ville permettra de la rebâtir. Il y a un quartier à repeupler, celui de la Sylve. Et des remparts à défendre, au cas où les ifriers dispersés par les elfes et démoralisés par la disparition définitive du Drac tenteraient d'attaquer la cité...

Le destin de Brenhaven

À la stupéfaction générale, Alasaril annonce le départ des elfes. Les citoyens de Brenhaven ont compris que quelque chose se passait, lorsque les derniers sorcelets ont arrêté de fonctionner. Deux jours après l'annonce de l'Aîné, la taille de la Sylve commence à diminuer. Les habitants ne savent que penser. Certains se persuadent que les elfes ont siphonné la terre du Valseptente jusqu'à la dernière goutte de magie. Ils sont partis voler de la magie ailleurs ! Quoiqu'il en soit, le départ de l'armée elfe est accueilli avec soulagement.

En coulisse, les aubergistes tentent de contenter à la fois la Vieille Garde et Tancrède, ce qui relève de la gageure. Ambrosia soupçonne Sigmund et Rikke d'avoir négocié le départ des elfes. La magie du Valseptente était donc la seule chose qui les retenait ici ? En tout cas, les elfes sont partis en bon ordre, laissant la cité en bon état, et ces filous de l'Auberge de l'Épée ont obtenu quelques compensations non négligeables. Mais de là à accepter l'aministie des collaborateurs et le maintien de Tancrède comme margrave...

Les discussions sur le modèle institutionnel à appliquer sont agitées, mais Sigmund a tout prévu. Le hobbit derrière le trône pousse Tancrède à accepter la création d'un cinquième quartmestre : il faut quelqu'un pour représenter l'ancien quartier de la Sylve, maintenant que les elfes l'ont rendu à la cité. Les habitants de Brenhaven hésitent à occuper les lieux, par superstition, mais de nombreux réfugiés sont prêts à s'y installer. Quelques semaines plus tard, une Rikke plébiscitée par les anciens réfugiés et les nouveaux partisans de la religion druidique se fait élire quartmestre. La voix prépondérante de Tancrède perd de son importance. Du reste, celui n'a pas d'héritier, pourquoi s'en débarrasser maintenant qu'il est inoffensif ? Il pourrait d'ailleurs adopter Enguerrand d'Orville, cela arrondirait les angles, n'est-ce-pas ?

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Puisque Sigmund est quartmestre du port et reste l'un des rares habitants de Brenhaven à pouvoir visiter la Nariamórien, il transforme le tripot qu'il avait acheté en épicerie de luxe, spécialisé dans les produits elfiques. Cela lui attire l'inimitié de certains riverains, mais la pègre son service d'ordre dissuade vite les opposants.

Klaus, Sigmund et Rikke se retrouvent en position de force au Conseil des Neuf. Gretella et Tancrède les soutiennent, conscients qu'ils s'en tirent en bon compte. Cinq voix sur neuf, cela fait déjà une majorité. Ambrosia et Owen sont plus méfiants, mais votent souvent les projets proposés par les aubergistes, somme toute raisonnables. Mar’drak se fait discret, contrairement à Wolfram Azaïm, furieux que la citoyenneté ait été accordée aux réfugiés. Quand il tente de réunir autour de lui les citoyens mécontents, une malencontreuse série de cambriolages le distrait de la politique.

Le destin de la terre

La terre de Valseptente a perdu tout caractère magique. Les sorcelets deviennent inopérants, sauf pour ceux qui viennent boire régulièrement leur bière magique à l’auberge de l’Épée. Or, ce sont les sorcelets qui faisaient la réputation des artisans du Valseptente. Dans un premier temps, l’activité économique de la région diminue. La terre perd sa richesse... Mais se libère également de sa malédiction. Les puissances supérieures ne se tourneront plus vers Valseptente pour la regarder avec avidité.

Si les marchands et les artisans font contre mauvaise fortune bon cœur, les paysans ne se plaignent pas : le Cercle de Pierre, relevé par Rikke, assure la croissance des plantes dans tout le Valseptente. Les excellentes récoltes de l'été, suivies de vendanges exceptionnelles à l'automne, remontent le moral des habitants. Le commerce du vin n'a jamais autant rapporté, faisant de Gretella l'une des plus grandes fortunes du pays. Elle s'exhibe un peu partout, son jeune amant sous le bras - un ancien serveur, à ce qu'il paraît, le beau-fils de sa meilleure amie, vous vous rendez compte ?

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Le destin des statues vivantes

Rosa libère ses sœurs, les autres statues vivantes, et monte une entreprise avec elles. Si les habitants du Valseptente désirent profiter de leurs services, uniques en leur genre, il va falloir payer ! Le Conseil des Neufs signe aussitôt un contrat rétribuant grassement les statues vivantes. L'entreprise acquiert vite une certaine réputation, devenant même une véritable attraction touristique. C'est Launegisilus qui rapporte le plus de devises...

La statue qui gardait l'église, Berangaria, décide de devenir prêtre et de rendre l'édifice à la religion. Les « rats » ont disparu, ils se seraient installés dans les anciens souterrains nains d'après la rumeur. Mais un mois après le départ des elfes, l’Église de la Flamme reprend ses droits sur l’abbaye et sur l’église. Le nouvel abbé, Grégort de Fransac, se résout à ordonner prêtre Berangaria, quand il réalise que de plus en plus d'habitants se tournent vers une certaine druidesse...

Le destin de l’Auberge de l’Épée

Le sort de l’auberge de l’Épée pourrait paraître anecdotique au regard des enjeux précédents... Mais pas aux yeux des comploteurs. Rikke et Sigmund, notamment, ont développé un attachement irrationnel à LEUR auberge. Et sont ravis de constater que les clients affluent ! Et ce ne sont pas des aventuriers de passage, mais d'honnêtes citoyens aux poches bien pleines, ravis de déguster la bière de Sigmund, un breuvage magique qui fait fonctionner les sorcelets.

Finalement, les aubergistes ont renoncé à la gloire et se contentent de la satisfaction du devoir accompli. Et du pouvoir. Ainsi que de la richesse. La célébrité n'apporte que des ennuis, de toute manière.

Les petites frappes de Brenhaven ont remporté la victoire qui leur convenait.
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer - CR complet - Enfin la fin !

Message par Tax Collector »

Harfang2 a écrit : dim. janv. 01, 2023 11:41 am J'ai tout lu. 
Chapeau, ça donne envie toute celà.
D'autant plus que ce n'est pas le premier CR Pax Elfica que je lit et que la floraison de toutes les possibilités est vraiment exaltante.
 

Merci de m'avoir lu !
J'espère que ma prose n'est pas trop ridicule. :P

Il y a de nombreuses manières de jouer la campagne.
Le livre de base comporte plusieurs brèves de partie, toujours très intéressantes !
Mais j'en ai vu aucune où les PJ se sont acoquinés avec les collaborateurs et ont magouillé à ce point pour éviter les combats ! :lol:
Ce CR a donc une petite utilité. ;)

Je ferai un débriefing d'ici la fin de la semaine, pour expliquer pourquoi les choses ont pris une telle tournure et donner quelques conseils.
Après, je tournerai la page, mes joueurs ont enfin accepté un pitch pour Ars Magica. :mrgreen:
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Re: [CR] Pax Elfica - Prêts à jouer - CR complet - Enfin la fin !

Message par Ravortel »

Tax Collector a écrit : lun. janv. 02, 2023 11:08 pm Après, je tournerai la page, mes joueurs ont enfin accepté un pitch pour Ars Magica. :mrgreen:
Celle-là aussi on voudra la lire...
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
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