[CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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Pikathulhu
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Message par Pikathulhu »

L'APICULTEUR

Dans un Millevaux devenue une décharge à ciel ouvert, nos jeunes héros affrontent un manipulateur de lumière noire. Un récit et un enregistrement par Claude Féry

(Temps d'écoute : 1h55 ; temps de lecture : 2 mn)

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Odilon Redon, domaine public

Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 30/08/2020

Le jeu : Veil 2020, un jeu de rôle cyberpunk pbta minimaliste par Fraser Simons

Univers : la forêt de Millevaux

Lire/télécharger le mp3



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L'histoire :

Lesly Simon et Camille ont affronté et défait Constantin Kleber, l'apiculteur une créature manipulant la lumière noire.
Après qu'il se soit coulé sous forme d'un essain d'abeilles dans le laboratoire désireux d'éliminer Lesly, Constantin a été dévoré par le bondissant Simon.


Sur les terres ingrates du Wonderland, sous les instructions radio du Corbeau, Simon, Vassily et Lesly ont tenté de semer un piège à Hommes.
Simon a été projeté par une explosion de méthane du haut du tuf vers une grotte étrange ou reposait un sarcophage cryogénique.
Après qu'elle ait semé la chenillette qui s'est noyée dans un lac d'acide, Lesly a rejoint Simon et ensemble ils ont délivré celui qui s'est révélé être le véritable président de la fédération européenne.
Mais qui tient son rôle et qui tire les ficelles ?

Xavier et Alix ont beaucoup aimé notre histoire.

Gabrielle jette l'éponge. J'en suis profondément attristé.

Nous avons prévu de jouer la suite à 3 avec Lost Roads comme une échappée vers La Forêt aux Chimères.


Thomas :

A. Salut Claude et merci beaucoup pour ce retour !
B. Avez-vous finalement utilisé du matériel de Troïka dans cette partie ?
C. Pourquoi Gabrielle jette-t-elle l'éponge ?


Claude :

B. Non Je l'avais prévu si ils utilisaient l'ascenseur intérieur du laboratoire.
C. Bonne question. À la fin de la partie elle a déclaré que le jdr ne l'intéressait plus.
L'argument est un peu court.
Je pense qu'il y a autre chose.
J'attends qu'elle veuille m'en parler


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Thomas :

J'ai écouté l'épisode ! Voici mes commentaires :

A. En fait, Jiro Kando n’est pas très exploité mais c’est dans l’esprit d’Écheveuille, c’est avant tout le MJ qui connaît la profondeur de chaque personnage

B. C’est glaçant le casque de vision qui mesure la valeur de la vie des gens

C. L’apiculteur est bien flippant comme antagoniste

D. « Tas de feraille, viens me chercher, j’ai plein d’organes ! » > Trop drôle la diversion de Xavier:)

E. Chouette description de la décharge ensuite

F. Trop drôle l’homme politique perdu au milieu de la décharge !


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Pikathulhu
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Message par Pikathulhu »

LE PACTE D'YGGDRASIL

Quand une troupe de récolteurs d'écorce sont poussés à de terribles extrémités suite à leur pacte avec un arbre sacré. Le récit par Killerkown d'une partie jouée en compagnie de votre serviteur !

(temps de lecture : 5 min)


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Extrait du manuscrit islandais du XVIIe siècle "AM 738 4to" conservé à l’Árni Magnússon Institute d'Islande, domaine public


Joué en ligne le 21/01/2023

Le jeu : Inflorenza, héroïsme, martyre et décadence dans l’enfer forestier de Millevaux


Retrouver les écrits de Killerklown sur D.R.E.A.D : Dangerously Rare Elixirs And Decoctions


Le groupe de PJ et PNJ :

Les récolteurs d'écorce :
Luciole, alpiniste arboricole timide et courageuse
Scarabouse, golem.e de bois costaud.e et en transformation
Clothaire, poète du feuillage inspiré et inquiétant
Grand-Ma, botaniste parfois maternelle et parfois cruelle
Fauve, fille sauvage hantée par un goupil
Denisievert, scientiste en formation curieux et doutant

(note de Thomas : il s'agit d'un embryon de groupe de pré-tirés que je prépare pour Millevaux)
(note 2 : nous avons aussi utilisé des éléments de L'immensité, le scénario-monde pour Biomasse dédié au végétal)


L'histoire :

J'ai eu la chance hier aprèm d'aller me perdre dans une forêt post-apocalyptique en jouant à Inflorenza dans l'univers de Millevaux, avec Thomas Munier, son auteur.
Nous testions une nouvelle approche de l'auteur, celle de jouer une adelphité (terme épicène pour fraternité/sororité) pré-tirée.
Nous avons joué un groupe de colleteurs.trices d'écorces, et plus précisément au sein du groupe, je jouais un poète un peu magicien, bien fumé et pas très compréhensible (le prétiré était décrit comme « poète du feuillage inspiré et inquiétant »), nommé Clothaire.
J'ai décidé de lui donner comme phrases (les phrases sont comme de aspects de fate et on obtient un dé de plus quand on les utilise pour un test):
« Je veux aider la forêt en combattant les monstres indiqués par Yggdrasil » (obtenue à la création de perso)
« J'ai plus confiance dans le règne végétal que le règne animal » (obtenue après le premier tour de parole / scènes)
« Le Goupil est en un être malveillant, qui est néfaste tout autant pour les écosystèmes que pour les êtres pensant » (obtenue après le second tour de parole / scènes)
La dernière divulgâchant une partie de l’histoire, elle n’est que plus bas dans le texte ;-)

Notre adelphité (4 PJ et 2 PNJ, partie sans MJ, mais Thomas était dans un rôle de facilitateur) s'est pas mal rangée sur mes objectifs (donc, chasse aux monstres sous la guidance d’Yggdrasil) et nous sommes parti.es à la recherche d'un Goupil (un renard anthropomorphe, parasite télépathique d'une PNJ de notre groupe) au-delà du champs de Rhubarbe géante.
Le premier tour de parole à posé les objectifs de tout un chacun (avec l’aide de tables aléatoires pour les cas de “pannes d’inspiration”) et les liens entre les personnages de l’adelphité.
Lors du second tour de parole, un personnage a été infecté par la Limaille (il avait préparé cela en contant une légende sur la Limaille au cours du tour de parole précédent) lors d'une rencontre dans la Maison des Feuilles... Une enveloppe contenant un piège limaillé l'y attendait et il a été infecté, devenant un équivalent du personnage de la légende, sans que quiconque dans le groupe ne s’en rende vraiment compte (tous les personnages d’un groupe sont liés télépathiquement, dans Millevaux, par le biais de l’Égrégore).
Lors de la phase suivante, nous rendant au lieu indiqué par l’Arbre Millénaire, nous avons rencontré un Goupil, celui qui hantait notre sauvageonne et il s’est vite avéré qu’il s’agissait du Goupil qui nous avait été indiqué comme problématique, détruisant l’écosystème dans lequel il vivait, en tuant trop d’oiseaux et de rongeurs (au-delà de sa faim), ce qui entraînait une trop grande quantité d’insectes et de parasites, faisant péricliter la forêt et ayant attiré l’attention du Sage Arboricole.
Nous avons donc attrapé le goupil et organisé une invocation de l'esprit d'Yggdrasil pour juger le Goupil et décider de sa peine (exil ou peine capitale ?), car nous n’étions pas forcément d’accord sur la peine (j’ai alors été la voix du Goupil, interprétant ce PNJ).
J’ai donc fait un petit feu, mélangé et des plantes et lichens hallucinogènes dans un brouet et nous nous sommes assis en cercle autour du Goupil, attaché. Un grand soleil s’est mis à briller et une luxuriance de plantes grandit en cercle autour de nous, de nouvelles branches, feuilles et fleurs poussant autour de nous, dans un festival de couleurs blanches, roses, jaunes et vertes, une déferlante de lilas, magnolias, cerisiers et noyers fleurissant tous au même moment.
La présence d’Yggdrasil lors de ce conseil improvisé nous fit part de sa décision que le goupil devait mourir, et je me suis détourné de lui, ne trouvant pas que Goupil avait agi de manière monstrueuse, mais juste d'après son instinct et ne méritait pas de mourir en conséquence de ses actes, dont l’influence était encore réversible. J’ai donc après cela acquis ma dernière phrase: « Je suis choqué par l’intransigeance d’Yggdrasil et le côté implacable du règne végétal. »
L'arbre-golem / ent de notre groupe (Scarabouse) en voulait à mort au goupil pour le mal qu'il avait fait à notre sauvageonne (nommé Fauve) et décida de s'occuper de l'exécution.
Le scientifique infecté par la limaille (Denisievert) utilisa l'invocation d'Yggdrasil pour localiser celui-ci et se rendre là-bas et je pris la décision de l’accompagner, curieux de la requête qu’il voulait lui soumettre et considérant toujours l’Arbre comme un ami (mais plus comme un mentor).
Nous arrivâmes donc au pied du gigantesque arbre, pas dans sa hauteur, ne voulant pas dépasser la canopée, pour ne pas risquer la colère des vents. Il aurait fallu au moins 20 personnes pour embrasser le tour complet de son tronc, et ses branches auraient pu être pris pour des arbres centenaires, s’ils n’avaient pas été à l’horizontale. Cependant, l'absence d’autres végétaux, à part des fougères, sous ses gigantesques branches me fit remarquer que l’Arbre Antédiluvien n’était peut-être pas foncièrement bon ou sans bassesse aucune.
Quand il fut clair que Denisievert agissait sous l'influence pernicieuse de la Limaille, et que le Goupil était responsable de cette infection, pour nuire à Yggdrasil, je décidai de m'interposer (ce fut mon seul jet de la partie et je n'en sortis pas vainqueur). Ne voulant pas laisser le scientifique toucher directement l’arbre, je m’interposai prenant sa main pour toucher l’Arbre de l’autre, espérant ainsi pouvoir filtrer l’influence de la Limaille, ce qui malheureusement me transforma en automate, me faisant perdre mon humanité, ma lyre poétique et mes pouvoirs et Yggdrasil fut lui aussi assimilé.
J'ai fini comme compagnon du scientifique, pour qu'il puisse m'étudier sans transformer d'autres parts de la forêt... Tout ce qu'il touchait se transformait en automates et il mourut rapidement de faim… (ceci n’a pas été joué mais raconté lors de l’épilogue participatif de la partie).


Bilan :

Bref, pour moi ce fut une très chouette partie dans laquelle je me suis lâché à jouer en performance (essayant d'être le plus flamboyant possible et de parler principalement en rimes et énigmes). Au cours de la création des autres personnages, je me suis constitué une réserves de rimes en relation avec la partie (donc avec les thèmes principaux des arbres, des métaux, du goupil et rimant avec les noms des autres personnages) et je les ai utilisés régulièrement pour déclamer de petits poèmes improvisés, dont le sens était parfois un peu abscons, du moins pour les autres joueur.euses.
C'était ma 3ème partie d'Inflorenza et chacune d'elle a été superbe (dans 3 théâtres différents) et je vous recommande chaudement de vous pencher sur ce jeu.


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Message par Pikathulhu »

SYLVE

Des tueurs à gaz, une ambiance crépusculaire et psychédélique, des maletronches, une fondation impitoyable... Ce sont les ingrédients de cette partie enregistrée par Claude Féry

(Temps d'écoute : 1H44 ; temps de lecture : 2 mn)

Traumavertissement : voir détail après l'image

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Don Davis, domaine public


Contenu sensible : racisme

Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 13/09/2020

Le jeu : Marche II, un jeu de rôle Millevaux ésotérique et intimiste par Claude Féry

Univers : la forêt de Millevaux

Lire/télécharger le mp3


Commentaires de Thomas après écoute :

A. J’étais content d’entendre un morceau de rock psychédélique des années 70, d’autant plus que je le connais, mais impossible de remettre un nom dessus : peux-tu éclairer ma lanterne ?


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Alix joue Axelle


B. Les tueurs à gaz : j’adore le lapsus de Xavier :)


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Axelle, dessinée par Alix (C)


C. Je trouve l’ambiance de cette partie particulièrement crépusculaire


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D. Sherlock Homme : super jeu de mots de Xavier :)


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E. Apparemment, quand tu tiens Xavier, il dit « tu me fais peur » et c’est difficile de savoir si c’est le personnage ou le joueur qui veut qu’on arrête. Si vous voulez, pour d’autres fois, vous pouvez utiliser l’adverbe « vraiment vraiment ». Ainsi, « j’ai peur vraiment vraiment » signifie qu’on parle en tant que joueuse et non en tant que personnage. C’est un outil de sécurité émotionnelle qui vient du GN mais me semble assez transposable en JDR et pertinent pour des parties aussi immersives que les vôtres.

F. Je vais mettre un petit trigger warning sur l’enregistrement : racisme. Rapport à la fondation qui traque les maletronches.


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Xavier joue Simon le molosse


G. Il y a un contraste intéressant entre ta narration grave au sujet de la fondation Cromwell et de la lumière noire et les enfantillages de Xavier en bruit de fond (ou l’inverse).


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Alix joue Axelle



Claude :

A. Pink Floyd, The piper at the gates of dawn
(Sylve) E. Très bonne suggestion.
Xavier me dit à l'oreille que Xavier jouait la peur cette fois-ci
D. Il cherche désormais à jouer avec les mots, le sens et c'est vraiment agréable !
F. OK, la fondation est une création collégiale qui ne traduit pas nos convictions personnelles naturellement.


Thomas :

F. Je m'en doutais bien :)
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Message par Pikathulhu »

UN PRINCE SUR LES VOIES DÉCHUES

De la poésie, de l'homérisme, des cailloux dans le ventre et des postures enfantines dans ce premier test du jeu Afi : les voies déchues. Un récit de partie par Claude Féry.

Temps de lecture : 2 mn

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Toutes les photos sont de Claude Féry (par courtoisie)




Joué le : 18/09/20

Le jeu : Afi : sur les voies déchues, un terrible jeu de poule-renard-vipère entre les enfants, les horlas et les chasseurs de monstres, inspiré de l’antique jeu babylonien d’Ur. Par Claude Féry

Univers : la forêt de Millevaux

Cette partie est également inspirée par Lost Roads, par Ary Ramsey, un jeu de rôle fantastique qui suit les migrants dans leur voyage à travers un monde dur et impitoyable. Voir ici la version française.


L'histoire :

Nous avons joué une belle session cette après-midi avec Alex et Xavier qui fait office de crash test pour Les voies déchues.


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De nombreux ajustements sont encore à effectuer mais le mécanisme général semble porteur. Des instances bornées par les questionnements et espérances des personnages principaux qui sont figurés sur une carte de territoire et de souvenirs. Le rythme est dicté par l'usage des prodiges et un parcours sur le jeu royal d'Ur. Les pierres blanches y figurent les espérances et les pierres noires l'adversité.


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Les pions sont déplacés à l'issue de chaque scène, avec 3d4, mais l'Innommable est mouvementé en sus lors l'activation d'un prodige. 6 temps, 6 étapes six tonalités et six niveaux de difficulté sur un d6 pour surmonter l'adversité. En 1h45 nous avons joué six instances et sommes parvenus à la seconde tonalité : bizarre et Léo le personnage de Xavier a essuyé un échec.


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Pour nous protéger d'un Ouroc il nous avait changé en cailloux et si nous avons retrouvé nos corps sans encombre son ventre est demeuré de pierre. Il est resté frêle comme au jour de l'enchantement et paraît avoir 4 ans alors qu'il en a 9.


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Ce fut l'occasion de jouer lors de ma seconde instance l'ouroc et cadrer la scène selon sa perspective. Ce fut une scène très vivante et d'une tonalité voisine de celle que j'attendais, à la manière de Homère, Iliade d'Alessandro Barricco.

Pas mal de poésie aussi, j'étais Bouton, un gamin qui recense les morts et objets abandonnés sur la portion de voie déchue du Wonderland et insuffle le souvenir recueilli en un bouton mémoriel dans le sanctuaire du Corbeau, contenant par leur présence l'Innommable qui y est tapi.

Beaucoup de jeu autour des mots et des postures enfantines de la part d'Alex et Xavier, avec du vertige logique en prime, Xavier se rattrapant habilement aux branches tendues par les règles, pour justifier ses affirmations sur Lesly enfant normale qu'il connaissait sans l'avoir rencontrée.

[note de Thomas : je ne sais pas ce qu'est un ouroc. Dans le jeu Afi, on utilise le terme grec Ouros pour désigner le gardien mais j'ignore si c'est la même chose, j'ai plutôt l'impression qu'ouroc (avec un c) désigne un horla.]
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Message par Pikathulhu »

AUX ABORDS DES FORÊTS LIMBIQUES

Une fuite en avant qui plonge dans l'inconnu, où deux êtres déglingués et féroces s'aventurent dans la plus hallucinée des forêts. Un RP textuel à quatre mains.

(temps de lecture : 23 min)

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Gabriele Negri, cc-by-nc-nd


Le jeu : Les Forêts Limbiques, par Thomas Munier, un jeu de rôle d'errance dans le domaine des rêves, de la mémoire, des morts et des horlas

Joué en textuel du 26/12/2022 au 14/07/2023

Le contexte :

Ce RP textuel a été réalisé dans le forum dédié aux RP textuels Millevaux (encore un grand merci à Milloupe et Psum pour cette création). Il s'étale de décembre 2022 à juillet 2023, ce qui doit vous illustrer le fait qu'on a eu énormément de difficultés à se mettre en route.
J'y vois plusieurs explications. L'évident manque de disponibilité de chaque participant.e, y compris moi-même, en premier lieu. Je pense que le dispositif est également en cause. Les règles du forum étaient minimalistes, puisque la seule règle était de créer son personnage par questionnaire (à valider par l'admin) et ensuite de faire des posts de 350 mots minimum (ce qui représente 20 minutes d'écriture pour une personne expérimentée qui ne prend pas forcément la peine de se relire). Je pense que ces deux règles ont été un gros frein à l'engagement, il eut été préférable de pouvoir RP avec une création de perso minimale et sans limite basse de taille pour les posts. Par ailleurs, je pense que nous avons également pâti de l'absence de règles pour cadrer la narration. J'avais proposé Les Forêts Mentales qui est ma réponse aux carences naturelles du RP textuel, mais ça n'a pas été retenu. Enfin, le fait de devoir se rendre sur un forum était un autre frein. Nous aurions, je pense, eu plus de succès avec un discord (ironie du sort, un discord était d'ailleurs associé à ce forum pour centraliser les discussions méta).
Le jeu était divisé en plusieurs zones (Les Enclaves, la Forêt, les Chemins de Compostelle, les Forêts Limbiques) et j'ai décidé de commencer mon RP dans les Forêts Limbiques. Je me suis pour cela appuyé sur le jeu Les Forêts Limbiques, enfreignant la contrainte du sans-règle car j'avais besoin d'appui et de pouvoir relancer même quand personne ne me donnait la réplique.

Il n'y a eu que deux RP sur ce forum : ce dernier et un autre que je diffuserai prochainement. Depuis le forum est inactif. Ceci dit, l'outil demeure et n'attend plus que vous pour renaître :)

Et merci beaucoup à la personne qui jouait Trouvée pour m'avoir donné la réplique.


Les personnages :

Anthrax, botteur.euse de culs, malade et sexy

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NOM : Anthrax
GENRE : ambigu. Pronoms : iel, ou alternance entre il et elle
ÂGE : 25 ans
ESPÈCE : humain.e
SURNOM : mauvais-cul
ORIENTATION SEXUELLE : pansexuel.le
LIEU(X) D'ATTACHE : Anthrax ne reste jamais très longtemps au même endroit, mais a du faire partie de communautés par le passé, pacifiques comme agressives, sédentaires comme nomades.
HANDICAP : Anthrax souffre de la sévencre, une maladie qui parfois lea booste et parfois la met en dessous de tout, physiquement comme psychiquement
MORPHOLOGIE : Anthrax est musclé.e sec. Indiscutablement sexy même quand les enracinements de sévencre pointe sur sa peau
VISAGE : joues creuses, front volontaires, yeux dans l'ombre, lèvres noires, quelques piercings (arcade, nez, lèvres, oreilles).
STYLE VESTIMENTAIRE : débardeur, baggy, bretelles, rangeos, des poches pour ranger un peu de matos.
SIGNES DISTINCTIFS : une épée-fusil à pompe pour se faire respecter en ces temps difficiles.

Thèmes

QUÊTE : trouver un remède à la maladie de la sévencre, pourtant réputée incurable et mortelle.
SYMBOLES : colère, désir

Fléaux

Anthrax est surtout frappé.e par l'emprise, via cette maladie de la sévencre qui la transforme parfois en berzerker, parfois en loque agonisante. Elle doit soit trouver un moyen de vivre avec cette fluctuation, soit trouver un remède. Les circonstances dans lesquelles Anthrax a attrapé la maladie sont derrière le voile de l'oubli.

Anthrax est plutôt préservé.e de la ruine. Comme iel est particulièrement mauvais-cul, iel arrive à survivre au milieu de cette guérilla permanente qu'est devenue l'humanité. Mais si le côté négatif de la sévencre devrait prendre trop souvent le dessus, iel deviendrait une victime à son tour.

HISTOIRE

Anthrax se rappelle peu de son histoire mais ça se voit dans ses yeux qu'elle a beaucoup vécu.

Il a dû faire tous un tas de métiers, mercenaire, garde du corps, pillarde, bûcheronne, ouvrier, peut-être même cheffe de bande.

Elle est actuellement en solitaire mais il a un fort instinct de couple, inconsciemment toujours à la recherche d'une personne à protéger ou d'un.e amant.e à baiser et plus si affinités.

Il sera toujours du côté des figures d'innocence mais sera sans pitié pour qui la trahit.

Anthrax a dû connaître son lot de traumatismes et de sévices, mais sa résilience est grande et l'oubli fait le reste. De reste, elle s'est toujours vengée au prix fort.

Anthrax fait partie des tueurs, ces personnes qui ne ressentent pas le choc mental* quand elles tuent des humains, des monstres ou des animaux. C'est pour cela qu'on l'envoie souvent botter des culs, mais cela l'a aussi amenée à être recrutée de gré ou de force dans des conflits armés pas toujours reluisants.

Tout ceci fait d'Anthrax quelqu'un de très dur à cuire, mais sa maladie de la sévencre progressant, ses phases berzerk comme ses phrases de souffrance augmentent en intensité, et cela pourrait le rendre de plus en plus vulnérable.


* : le choc mental est un phénomène magique propre à Millevaux. Quand on n'est pas un « tueur » et qu'on tue un humain, un monstre ou un animal, on ressent un violent choc physique ou mental qui peut vous altérer ou incapacité à courte ou longue durée.

COPYRIGHT : L'image a été trouvée sur internet et trafiquée. Anthrax est un personnage que j'ai d'abord utilisé pour Apocalypse World (livret Beauté Fatale), puis que j'ai utilisé en personnage principal pour mon projet de livre-aventure Millevaux L'Auvergne de tous les dangers.



Image

NOM : Trouvée, ou Vée.
GENRE : Féminin, elle.
ÂGE : La quarantaine
ESPÈCE : Humaine
SURNOM : Vée
ORIENTATION SEXUELLE : Bisexuelle.
LIEU(X) D'ATTACHE : Elle a vécu à Fougières et y retourne souvent
HANDICAP : Un horla partage sa conscience, elle n'est jamais sûre que ses pensées soient les siennes.
AUTRE : C'est une sorcière, elle manipule une magie nourrie par les souvenirs (les siens ou ceux des personnes à qui elle rend service).
MORPHOLOGIE : Pas très grande, fatiguée, plutôt chétive.
VISAGE : Des yeux pâles cachés derrière des grosses lunettes abîmées, les cheveux mi-longs bruns attachés serré, des rides qui commencent à marquer le temps qui passe.
STYLE VESTIMENTAIRE : Un pantalon cargo avec plein de poches, une vieille veste en faux cuir trop grande, très souvent une écharpe qui cache la ronce de son épaule.
SIGNES DISTINCTIFS : Les grosses lunettes, une ronce pousse au niveau de sa clavicule gauche.

Thèmes

QUÊTE : Trouver un remède à la corruption, qui ne lui coûte pas tous ses souvenirs
SYMBOLES : Magie (alimentée par les souvenirs) et Perte de contrôle/Corruption

Fléaux

Horlas : Trouvée a frôlé de trop près le monde des horlas, et en est revenue changée. Elle n'est pas toujours sûre que ses pensées soient réellement à elle.
Emprise : Elle garde une empreinte très visible de cette rencontre : une ronce pousse entre son épaule gauche et son cou. À sa base, une grande tache noire suit les racines.
Égrégore et Oubli : Sa magie est alimentée par les souvenirs, elle est donc encore plus frappée par l'oubli que la moyenne. Il y a quelques mois, elle a dû sacrifier presque toute sa mémoire pour repousser un horla.

Ruine : Elle a été relativement protégée de la ruine aux alentours de Fougières, où elle a ce qui se rapproche le plus d'une habitation permanente.

HISTOIRE

Je suis Trouvée. Il paraît qu'on m'a donné ce nom parce qu'on m'a retrouvée dans la Forêt aux Lions quand j'étais petite, mais en vrai personne ne s'en rappelle. Et moi encore moins que les autres.

Dans mon plus lointain souvenir, je suis malade, trempée de sueur et grelottante sous une couverture. Mon épaule gauche me fait terriblement mal. À mon chevet, Lou, la gardienne de la crypte de Fougières, s'est endormie sur une chaise. On est dans sa cabane, où je loge d'habitude quand je rejoins l'enclave. Je suis épuisée, et déchirée entre un sentiment d'accomplissement et une terreur sombre. Je me dis que tout va bien, qu'on va me laisser tranquille et m'expliquer ce qu'il s'est passé. C'était il y a six mois à peine.

Plus tard. Je suis dans la cathédrale de Fougières, face à la Reine, je me relève d'une courbette douloureuse pour mes articulations vieillissantes. Je suis encore un peu malade. La Reine a l'air sereine, quelque chose en moi me dit que c'est exceptionnel. Peut-être juste à cause des cernes qui alourdissent son visage. Elle semble me féliciter. Elle me dit que j'ai repoussé une grande menace, que ce n'est pas la première fois, que Fougières m'est reconnaissante. Elle m'appelle « ma petite ». Ses mots se perdent dans ma mémoire, deviennent une bouillie flou sans intérêt.

Plus tard, de retour à la cabane de Lou. Je sors un gros livre aux feuilles brunies par le temps et l'humidité, couvertes de mon écriture en pattes de mouche. Lou l'appelle toujours « le grimoire » pour plaisanter, mais elle sait aussi bien que moi qu'il n'a rien de magique. En feuilletant ses pages, au hasard, deux choses reviennent sans cesse. La ronce de mon épaule gauche, et la perte de mes souvenirs. Aussi loin que je remonte, je les ai mentionnées encore et encore, avec toujours la même question : pourquoi ? Comment sont-elles liées ? Ont-elles un lien entre elles, et avec ma capacité à protéger Fougières ?

COPYRIGHT : Avatar par Ana Esteves



L'histoire :


Anthrax :

C'était pendant la grande vague de psychose dont le vent mauvais à soufflé à travers toute la forêt sur des lieues à la ronde. Il faisait pas du tout bon vivre dans les enclaves à ce moment car tout le monde pétait les plombs.

Je me suis donc taillé de Mortefontaine avec mon épée-fusil sur l'épaule et une vieille pomme à croquer.

Le mois de Péril annonçait un printemps pas trop dégueu s'il y avait pas eu cet air rempli de trouble mental. Pour le moment, je tenais bon, mais si jamais je descendais en pic bas de sévencre, je savais que j'allais pas tarder non plus à déguster et à cauchemarder éveillée. J'ai donc cherché un refuge où je pourrais me mettre en PLS sans blesser personne ni moi-même et y'avait ces bureaux désaffectés bouffés par le cancer du béton et le lierre anarchique.

J'ai un peu zyeuté s'il y avait quelque chose à récupérer dans ces open space remplis de chardons mais comme c'était déjà la nuit brune j'y ai vite rien vu et je ne voulais pas allumer de feu pour me faire repérer par un maraudeur random.

Je sais qu'il y a les expiatistes qui arpentent le bois. Des cinglés qui pense que l'humanité doit se suicider pour son salut éternel, et bien entendu comme personne ne veut les suivre dans leur délire, ils trucident tout le monde pour précipiter l'heure du ravissement. Non pas que leur défoncer la gueule me déplaise, mais ce soir je voulais pioncer et gérer tant bien que mal ma probable crise de psychose, alors j'avais pas envie qu'ils me tombent sur le paletot.

Orpaille s'est serré contre moi pour trouver un chaleur. Peut-être aurait-elle voulu davantage mais ce soir-là je voulais pas prendre de risque de dévisser en plein acte, alors ça a été juste un câlin et ensuite elle s'est endormie. Ma belle et naïve chercheuse d'or.

Image
030_Rita Willaert & piphotos, cc-by-nc



Trouvée :

Je descends une par une les monstrueuses marches en pierre de l'amphithéâtre, m'aidant des branches des arbres qui ont éclaté les dalles pour pousser à travers. Un regard en arrière pour vérifier que personne ne m'a suivie, puis je descends la dernière marche en soufflant bruyamment. Mes poumons me brûlent, mais la boule d'angoisse qui m'étrangle accapare plus encore mon attention.

Pourquoi est-ce que j'ai promis d'aider ? L'état de la Reine n'a jamais été aussi catastrophique, son esprit semble s'être complètement perdu, on a dû l'enfermer. Qu'est-ce que ça a à voir avec moi ? Qu'est-ce que je fous là ?

Mais alors que je peste, réticente, mes pieds m'ont déjà menée jusqu'à derrière l'estrade de pierre au centre de l'amphithéâtre. Je ferme les yeux un instant, refoulant loin les images cauchemardesques -

Une forêt étouffante de poteaux électriques qui tissent un réseau sans fin de câbles, où des coucous mécaniques piaillent à chaque croisement, intimant leurs parents forcés de les nourrir des âmes des horloges défuntes. La puanteur de plumes mouillées et de bois en putréfaction, la noirceur d'une nuit malveillante où même les étoiles sont obscurcies par la nasse câbleuse - Je reviens à moi.

Pourquoi est-ce que je me rappelle de ça mais pas des choses plus importantes ? Et pourquoi je décide malgré tout de retourner là où cette vision (ou bien pire) risque de devenir réalité ? Et si je ne revenais pas ?

Je prends une grande inspiration, face aux marches montant depuis l'arrière-scène sur l'estrade, et j'ouvre mon esprit. Triturant un vieux briquet vide au fond de ma poche pour tromper la panique, j'avance.

Le silence de la traversée me fait perdre l'équilibre. Je me penche sur le côté et vomis une douloureuse gorgée de bile dans le néant entre les mondes. Quand je me relève, les larmes aux yeux, je suis de l'autre côté.


Anthrax :

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Mass V, par Amenra, post-hardcore incantatoire scandé en l'honneur du Dieu-Corbeau.

Je pourrais aller dans les forêts limbiques pour me réfugier des Expiatistes. Je sais que je pourrais y retrouver, Mahr, ce vieux grours est un ancien compagnon d'armes qui se planque d'autres menaces. Mais je sais aussi qu'il y a d'autres saloperies dans les forêts limbiques, donc on va éviter.

La nuit s'étire comme une graisse visqueuse. Je tremble de froid et pourtant je transpire à grosses gouttes. J'étreins mon épée-fusil compulsivement. Orpaille me regarde avec inquiétude. Elle sait que je suis en descente de sévencre. Je regarde mes mains. Elles sont parcourues de veines noires. Je devine qu'il doit aussi y en avoir sur mon front et mes tempes, et que mes yeux sont atteints de cette conjonctivite noire que je déteste.

Je les vois sortir de terre.

Les morts. Toutes les personnes que j'ai tuées.

La plupart du temps c'étaient des bâtards qui n'ont eu que ce qu'ils méritaient.

Orpaille n'a pas l'air de les voir et ce n'est pas eux qui lui font peur, mais moi.

Pourtant, elle m'étreint du mieux qu'elle peut, elle me console.

Je déteste ces moments où je suis à la fois vulnérable et où je représente un danger pour les personnes que j'aime.

« Prends l'épée-fusil, Orpaille. Je voudrais pas te prendre pour un zombie »

Elle doit me ligoter à un arbre le temps que ma crise de démence passe.

Cette nuit, c'est elle qui va devoir monter la garde et faire nuit blanche.

Demain matin, elle aura oublié un souvenir important, à cause de la fatigue, à cause de moi.

Il faudrait aller à Fougières. Y quérir Trouvée, la sorcière. Elle pourrait me guérir. La psychose est passagère du moment qu'on s'éloigne de Mortefontaine, mais la sévencre demeure. Elle est dans mes veines depuis aussi longtemps que je me souvienne, me faisant passer entre des phases de faiblesse et de force extrême qui me sont toutes les deux insupportables juste parce que ce n'est pas moi.

Je demande à Orpaille de tirer sur les zombies, selon mes instructions.

« Il n'y a rien... Rien que des feux-follets, me répond-t-elle.
- Alors, tire sur les feux-follets ! »

Elle proteste encore, mais j'insiste tellement, je hurle à m'en faire éclater les veines sur mon visage, qu'elle obtempère, et gaspille ce qu'il nous reste de munitions à tirer sur des feux-follets.

Au petit matin, une personne se présente à notre bivouac.

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019_Sophus Tromholt, cc-by-sa & Pulpolux !!!, cc-by-nc


« J'ai entendu les coups de feu. Dites-vous bien d'ailleurs que tout le monde à des lieues à la ronde les a entendus.
- Nous chassions les feux follets, je réponds, exsangue. »

Orpaille s'est écroulé de sommeil sur un des bureaux vermoulus et criblés de chardons.

« Tout est lié, dit la femme, et voici mon histoire. Je m'appelle Coralixte et je suis un peu oiseau.
- Tout est lié, je réponds, je suis Anthrax et mon histoire c'est que je viens de mettre tout le monde dans la merde. Comme vous le dites, les expiatistes ont sûrement entendu les coups de feu, et je mettrais ma main à couper qu'ils sont en train de rappliquer fissa. »

« Voici de quoi vous aider à les fuir. »
Elle me tend une angeline, c'est-à-dire un vêtement de laine pour enfant mort-né.

Repartez tant qu'il fait encore un peu nuit. Dès que vous voyez les feux-follets, étreignez l'angeline en pensant à eux.

« Mais, et vous ? »
- Ne vous inquiétez pas, fait-elle avec un sourire hiératique. J'ai des ailes »

Je ne pose pas trop de question.

Je lui dis au revoir, je prends Orpaille sur mon épaule. Elle est légère du souvenir qu'elle a perdu à cause de sa veille. Je prends mon épée fusil de l'autre main, et on part dans la bouillasse du marais.

Quand je vois les feux-follets émerger de la fange comme des grosses bulles de gaz, j'étreins l'angeline.

C'est ainsi que nous passons dans cette partie des forêts limbiques qu'on appelle la forêt des morts.


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Anro, par Sachiko, de la musique tribale ritualiste pour un trip chamanique qui commence mal et qui finit complètement de travers.

Nous progressons dans une forêt cataclysmique garnie de piliers effondrés et amollis par la moisissure.

Un air de soufre plane et nous étouffe.

Je vais un peu mieux et j'ai repris l'épée-fusil. Les goules qui hantent ces lieux maudits n'ont qu'à bien se tenir.

Je sais que nous sommes dans l'antique forêt des morts.

Un parfum de cèdre brûlé et d'encens rance nous agresse.

C'est alors qu'elle surgit comme de nulle part, montée d'un puits, descendue d'un arbre, sortie d'un buisson, je ne le sais.

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zoriah, cc-by-nc

Je la reconnais. Sylpheline. Elle est encore belle malgré les ravages qu'elle a subis.

Mais je sais qu'elle est morte.

Et tatoué sur son front, elle porte la marque de son péché : l'ingratitude.


Trouvée :

Je regarde lentement autour de moi et n'aperçois d'abord que de la nuit. L'odeur de ma peur, de mes larmes et de ma gerbe font mine de me faire tourner la tête, alors que c'est mon seul repère, la seule preuve que je suis en vie et pas perdue dans les limbes.

Je veux avancer d'un pas dans l'obscurité totale mais je bute contre de l'écorce. Je tâte autour de moi avec mes mains tremblantes, et suis obligée de me rendre à l'évidence : je suis enfermée dans un arbre, cercueil d'écorce hermétique large comme un gros tonneau et plus grand que ce que je peux atteindre en levant les bras. Ma respiration s'accélère, mes jambes tremblent, je me vois mourir de faim et de soif, lentement, dans cette prison. Le monde tourne, je m'appuie sur le mur d'écorce pour ne pas tomber.

Puis une vague de confiance étrangère m'envahit d'un coup et me dévore de l'intérieur. Je sens ma paume chauffer, brûler, s'enflammer. Je m'évanouis dans l'odeur de chair brûlée.

Quand je reviens à moi, je suis faible, allongée à terre, trempée de sueur, le bout de mes vêtements roussis par le feu. Je regarde lentement autour de moi. L'air est encore vibrant de chaleur, je suis allongée sur de la roche noire de suie, dans une espèce de grotte, et des cadavres calcinés d'arbres m'entourent. Mes paumes sont brûlées, je ne sens plus rien. Je me remets lentement debout en m'appuyant sur les coudes pour ne pas me servir de mes mains, encore tremblante de la perte de connaissance et d'un souvenir (lequel ? comment savoir ?)

L'odeur de suie et la chaleur m'étouffent, alors je me dirige lentement vers l'ouverture de la grotte. De l'autre côté, je vois la mort. Je vois les goules. Des souvenirs qui ne sont pas les miens viennent inonder ma conscience, des souvenirs de lutte de souffrance de massacre et de meurtres. Des souvenirs de spectres hantant les lieux, de cadavres s'entredéchirant pour l'éternité, coincés dans cette forêt maudite. Je n'y tiens plus. Je hurle de terreur. Des bruissements inhumains dans les alentours répondent à mon cri. On m'a entendue. Dans un dernier sursaut de raison, je cours de toutes mes forces sans but, entre les arbres à demi calcinés et la moisissure rampante.


Anthrax :

« Sylphelyne, que fais-tu là ?
- Et toi, que fais-tu là ? Je me doutais bien que tu avais une place en enfer, mais pas que ton heure était venue. Et qui est... cette fille ?
- Ah, Ah. Je ne me rappelle pas de tout concernant notre relation, Sylpheline, mais quand même je te reconnais bien là. C'est Orpaille, et c'est une de mes amoureuses. Je n'ai jamais été dans l'exclusivité, tu devrais t'en rappeler.
- Si tu es venue pour te moquer...
- Non. Non. Je suis juste de passage. Mais tu n'as pas l'air d'aller bien.
- Non, non. Il s'est passé... beaucoup de choses. Et les morts d'ici ne m'acceptent pas comme une des leurs. Ils me persécutent. Seulement, je n'ai nulle part ailleurs où aller.
- Il faut qu'on bivouaque. On est crevés. Mais on reparlera de tout ça, promis. »

Cette nuit, alors que la lune brûle d'un feu ardent dans le ciel embranché de la forêt des morts, je délaisse Orpaille pour une fois et je vais rejoindre Sylpheline. Je sais qu'elle a besoin de réconfort. Et moi, j'ai toujours la force de donner. Même si Sylpheline n'avait pas été reconnaissante à une époque. Une époque révolue.

Après ce moment d'intimité, la nuit n'est pas tranquille. Il y a beaucoup de morts en vadrouille, et certains sont dangereux. Je n'ai plus de munitions, mais je pense que les détonations en auraient attiré d'autres. On n'a cependant pas non plus besoin d'en arriver au corps-à-corps. Je crois que les goules nous jaugent, et que cette trêve sera de courte durée.

Au matin, je réalise que je me suis écroulée de sommeil, quand un profond hurlement m'en tire.

Nous découvrons une (femme ?) (créature ?) aux paumes brûlées et fumantes. Elle court vers nous.

J'ai un instant le réflexe de poser le doigt sur la gâchette de mon fusil. Flûte, c'est vrai.

Je réassure la paume sur la garde de mon épée. Il reste toujours le corps-à-corps si ça tourne mal. Donnons-lui juste une *petit chance*.


Trouvée :

Mes poumons sont prêts à exploser, ma vue est brouillée par la peur et l'épuisement, j'en oublie presque la douleur dans mes mains brûlées. Je sais que c'est dans cet état qu'il m'arrive des choses étranges, que je commence à voir les réalités cachées derrière le monde. Ici je vois la forêt, presque réelle même si je sais bien qu'elle ne l'est pas vraiment, mais j'aperçois les silhouettes de spectres furetant entre les arbres, clignotant parfois de branche en branche, s'éloignant à peine à mon approche.

Puis mes jambes s'arrêtent. Épuisée, j'arrive tout juste à rester debout alors que ma tête tourne et que ma gorge brûlante peine à aspirer l'air assez vite. J'attends que les fourmillements dans mon champ de vision disparaissent, mais les spectres demeurent, discrets, rapides.

Quand je regarde autour de moi, je réalise que je suis observée. Trois silhouettes, un peu plus loin, entourées de spectres curieux. L'une d'entre elles me paraît un peu spectrale également, mais les deux autres sont bien réelles, au moins autant que moi. J'ai toujours la tête qui tourne, et ma vision se trouble encore un peu plus, les spectres brillent plus fort et je vois une silhouette enfler, prendre des proportions immenses. Alors qu'elle prend en main ce qui est clairement une arme, je comprends que ce qui déborde autant, ce qui la fait paraître si grande et terrifiante, c'est sa colère.

Tétanisée, je fais l'effort colossal de lentement lever mes mains cramées pour signifier mes intentions pacifistes. Et malgré tout, la curiosité me gagne.

« Qu'est-ce que vous faites ici ? »


Anthrax :

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Tristan Perish : Surface Plane, par Vicky Show : du piano minimaliste et funambule, comme une araignée sur la rosée.

« On a voulu échapper aux Expiatistes, répondis-je. Mais je crois qu'on a atterri dans l'enfer où ils voulaient nous amener. »

J'essaie de jauger l'inconnue du mieux que je peux. Elle n'a pas l'air agressive, mais pourrait bien avoir des pouvoirs dévastateurs.

Je remets mon épée-fusil au côté pour le moment.

« Vous connaissez une façon de sortir de la forêt des morts ? »

Sylpheline se permet de répondre à la place de Trouvée :

« Je peux vous conduire à la forêt des horlas. C'est le seul passage que je connaisse si vous ne voulez pas retomber sur vos pourchassants.
- Et toi, tu vas rester là ?
- Tu doutes que je n'ai pas le choix...
- Tu aurais voulu repartir avec nous ?
- J'aurais voulu repartir avec toi.
- Tu sais, tu as eu ta chance. Je t'ai donné autant que je pouvais te donner. Mais on aurait dit à l'époque que ça ne comptait pas tant que ça. Quant il a fallu que tu choisisses un otage de ta communauté à livrer aux assiégeurs, c'est moi que tu as désignée. »

Le visage de Sylpheline s'agrandit d'un coup, frappé sur le coup de la révélation.

« Alors c'est ça... Mon péché...
- Oui, tu ne peux pas le voir car il n'y a pas de miroir dans la forêt des morts. Mais c'est bien le mot « ingratitude » qui est marqué sur ton front.
- Pardonne-moi, pardonne-moi... Je t'aimais tant et je n'avais pas l'impression que tu m'aimais.
- Je te l'ai déjà dit, je n'ai jamais été exclusif. Te posséder pour moi seule et ne me livrer à personne, cela n'aurait pas été de l'amour. »

Des larmes coulent sur les joues de la morte, dans les rainures de ses balafres.

« Et si...
Et si on tentait le coup quand même ?

Allons-y, tentons de forcer le barrage qui empêche les morts de quitter les Enfers. Sois mon Orphée, je serai ton Eurydice.
- Si tu acceptes que je ne sois jamais l'Orphée d'une seule personne. »

Orpaille me prend la main.

Sylpheline comprend et me sourit douloureusement. Puis elle me prend la main, et désigne les sentes tortueuses qui remontent jusqu'à la forêt des horlas, au-delà du domaine des morts. Signe qu'elle accepte mon marché.

Orpaille sourit à son tour. Ma lumière.

Je m'adresse à Trouvée :

« Et vous ? Avez-vous envie de moisir ici où voulez-vous tenter l'aventure avec nous dans la forêt des horlas ? »


Trouvée :


Je fais des efforts colossaux pour voir au-delà de la silhouette d'ange de colère qui englobe mon interlocutrice, tant que je peux encore. Son offre est intéressante, et quelque chose en moi me souffle que c'est peut-être là-bas que j'aurais enfin des réponses aux questions qui me taraudent. Je sens ma ronce me picoter la peau, mais refuse ce mauvais pressentiment.

Je hoche la tête, et emboîte le pas aux autres.

Je perds toute notion du temps qu'on passe à suivre les chemins sinuant entre les arbres. Seule la disparition progressive des spectres qui nous entourent me montre qu'on avance effectivement, qu'on ne tourne pas juste en rond. Cela fait longtemps que la douleur dans mes genoux est devenue constante quand on aperçoit la première tour en ruine.

Elle est couverte d'inscriptions indéchiffrables, marquées à la cendre sur la moindre pierre tenant encore debout. Les arbres et les ronces se tiennent étrangement à distance respectueuse, laissant visibles les amoncellements de pierres et de mortier jonchant le sol autour de la construction. L'air est vibrant d'un silence solennel, teinté d'une magie oubliée dans les profondeurs du temps. De grandes choses ont eu lieu ici, j'en ai la certitude, bien avant la première rencontre entre un humain et un horla.

Soudain, sans pour autant comprendre les glyphes de cendre, j'ai la certitude que ce sont des souvenirs qui sont inscrits, les souvenirs de vie qui ont été détruites en même temps que cette tour. Je m'approche lentement, enjambe les gravats pour arriver tout au pied du mur légèrement incurvé. Je lève ma main à la paume brûlée et la plaque contre les pierres froides et rêches.


Anthrax :

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The Sachem’s Tale par Dzö-nga, du folk black metal inspiré du folklore amerindien (tribu des algonquins) alternant chant féminin éthéré et hurlé : la fragilité et la sauvagerie de la nature en plein conflit.

Les doigts de Trouvée s'enfoncent dans les anfractuosités des pierres de la tour. Elles parcourent les voussures tordues qui courent de brique en brique, dessinant de vastes motifs comme les griffures d'une bête colossale commises à l'aube de sa naissance.

La langue putride.

La langue primordiale.

La langue qu'instinctivement savent parler et déchiffrer tout animal, tout horla, tout sorcier.

Et Trouvée, instinctivement aussi, reçoit l'histoire contée par la fresque.

Non pas comme lue. Mais comme violemment téléchargée dans son esprit et sans son consentement.

L'aube des temps.

Shub-Niggurath, la bête noire aux mille chevreaux.

Ses cris, ses vagissements inscrits dans les plaies de la pierre comme autant de marques primales.

Comme si l'incommensurable passé de son apparition était plus réel que notre présent.

Comme si la préhistoire originelle était plus concrète que cet instant.

Comme si les forêts limbiques avaient plus de réalité que notre Terre matérielle.

Nous mettons du temps à nous remettre des révélations hurlées par Trouvée, et nous mettons du temps à la réconforter un peu.

Nous devons avancer, même si ces forêts ne sont peut-être pas moins hostile que la forêt des morts.

Comme si ces tours n'étaient que des guets, un avertissement.

Il nous faut pourtant passer au-delà.

Et c'est ainsi que nous nous enfonçons dans ce qui est le début de la forêt des horlas. À travers une friche d'éternité.

Et c'est alors qu'ils retentissent au-delà de notre champ de vision.

Les hurlements de nourrissons.


Trouvée :


(Musique : A Solitary Reign - Amenra)

Merde, comme si j'avais besoin de tout ce bruit de mémoire dans ma caboche percée. J'ai la gorge en feu, les mains engourdies, la tête prête à exploser, et le monde tangue, tourne sans faire mine de s'arrêter.

Malgré tout. C'est donc de là que tout vient. Notre monde, notre peine, notre peur, notre haine. Je n'arrive pas à décider si le fait de connaître l'origine de ce monde me rassure, rationnellement, ou me donne le vertige.

Et puis je reprends doucement mon souffle, et regarde autour de moi, entre les branches qui dansent la farandole du haut des troncs millénaires. Je vois aussi mes camarades d'infortune, sonnées par mes cris, qui s'approchent doucement pour m'éloigner de la tour, me guider sur le chemin.

Ensemble, nous avançons. Nos pas irréguliers et fatigués martèlent le sol boueux pendant que mon cerveau dilue, filtre, fait macérer toutes les informations encombrantes et corrompues qu'on vient de m'injecter.

Quand mes oreilles sifflantes captent un son. Un bruit humain, dans ce monde irréel. Un bébé, ici ?

On s'approche, lentement. Je reste en retrait.

Au milieu du chemin, un couffin de roseau, d'où émerge un concert de hurlements. Désagréables, tentant de percer mes tympans endoloris, mais humains. Un bruissement me fait lever les yeux.

Des dizaines et des dizaines de corbeaux sont perchés sur les branches alentours, faisant pencher la forêt vers la sente que nous suivons.

Et un unique corbeau, au pelage luisant et englué, perché sur le bord du couffin. Observant notre approche avec son regard intelligent, comme nous défiant d'avancer.


Anthrax :

« C'est juste un enfant Corax. Ils sont comme nous. Ils sont libres »

Nous continuons notre pérégrination à travers les landes désolées qui composent le domaine des horlas.

Je suis en descente de sévencre. C'est la misère totale. Maintenant, c'est moi qui suis à la traîne et qu'il faut tirer histoire qu'on trouve un refuge décent avant la glauque clarté qui fait ici office de nuit.

Et nous arrivons devant un arbre mort. Une personne est enfermée dans le tronc.

Elle arrive juste à passer la main. Longue, maigre, sale, les ongles noirs.

« Par pitié, libérez-moi de cette prison... »

D'instinct, je braque le prisonnier avec mon épée-fusil (bon, OK, j'ai plus de munitions, donc c'est que de la gueule).

« 'Faut se méfier, que je crache entre mes dents. C'était peut-être un horla, ou même le diable. »

« Si vous me libérez... Je vous dirai quelque chose que vous devez absolument savoir. »

Je regarde les autres. Je suis trop stunned pour prendre une décision par moi-même. Mais si quelqu'un me dit de découper l'arbre à l'épée pour le sortir de là, je le ferai.


Trouvée :

Le chemin est long, pour tout le monde. Sylpheline est la seule a avoir l'air de vaguement savoir où elle se trouve, où elle nous emmène. Je serre les dents. Depuis quand est-ce que je me fie aussi facilement aux inconnues ?

Mais tout est différent ici, dans cet autre monde où ne se déplacent que des fantômes et des gens en passe de le devenir. Et tout est différent, maintenant, depuis que j'ai perdu toute ma mémoire, que j'ai dû accepter que tant de gens me connaissaient alors que pour moi elles n'étaient que des inconnues.

Le chemin est long, surtout pour la femme au fusil, celle qui gueule plus fort que les autres, mais qui là, maintenant, traîne les pieds en ayant l'air complètement perdue. J'ai un pincement au cœur en me rappelant mon dernier passage dans ces forêts irréelles, et l'état dans lequel j'avais fini. J'aurais aimé avoir quelqu'un à mes côtés, à ces moments, alors j'aide Orpaille à guider son amie, la pousser vers l'avant.

La nuit commence à tomber, je vois des formes sombres danser au bord de ma vision et mon corps est épuisé d'avoir tout ce temps tiré ma carcasse et une partie du poids de celle d'Anthrax, quand soudain un gémissement plaintif nous ramène d'un coup au présent.

Avant que j'aie le temps de réagir, Anthrax est déjà en posture de combat, prête à tirer sur cette pauvre forme à peine humaine bouffée par un arbre.

« Faut se méfier » qu'elle dit. Et je suis plutôt d'accord, mais je vois ses deux compagnes essayer de la calmer, l'empêcher de commettre l'irréparable.

Voyant une impasse arriver, je me rapproche lentement du tronc, faisant signe à la femme au fusil de ne pas me tirer dessus, que je gère.

Comme si je gérai quoique ce soit dans cet enfer étranger. Disons que j'ai besoin d'en savoir plus. Alors je regarde dans le trou du tronc, j'essaie de voir qui ou quoi s'y cache.

Le regard qui me répond n'est pas humain. Quand mes yeux croisent les orbites noires et luisantes qui observent depuis le fond du tronc, je sens un frisson me traverser de part en part. Et aussitôt, je n'ai qu'une envie, détruire cette abomination qui voulait nous tromper, brûler sa cachette et son âme en même temps.

Je sens cette force étrange monter en moi, mais mes paumes brûlées m'arrachent un hurlement de douleur quand la magie fait mine de sortir de moi. Alors je m'éloigne à toute vitesse du tronc.

« Merde merde merde »

J'arrive à nouveau au niveau d'Anthrax, son regard dur toujours braqué sur le tronc, une goutte de sueur perle à son front. La peur ne m'a pas quittée, je veux toujours à tout prix détruire le monstre. Je prends une grande inspiration en frottant mes mains l'une contre l'autre. Puis j'essaie d'avoir une voix calme qui ne laisse pas transparaître ma terreur.

« Bute-le. Il ne nous apportera rien. »


Anthrax :

Je suis à bout de force.

Mais j'ai comme une intuition. Que l'inconnue peut nous aider, d'une façon ou d'une autre. J'ai comme une sensation de déjà-vu la concernant et je vais devoir creuser ça.

Je me penche vers le tronc. Je vois les yeux noirs qui me fixent. Ils ne sont ni inquiétants ni implorants. Juste incapables de rendre une expression. D'une certain façon, cela m'arrange.

Je plante l'épée fusil dans le creux du tronc. Je plante à maintes reprises pour être sûr d'avoir bien fait le boulot.

Quand je ressors enfin mon âme, elle est noire d'hémolymphe, d'un sang qui n'est pas humain. Mais est-il pour autant sang de monstre ? Je n'approfondirai pas la réponse.

J'ai juste besoin de me reposer. J'ai besoin de soin et d'attention.

Sylpheline et Orpaille me portent sur les épaules.

Nous repartons.

Le chemin est encore long.

Car il n'a pas de fin.

[FIN DU ROLEPLAY D'ANTHRAX]



Anthrax :

[TWIST POST-FIN]

Il y a cette chose que les autres n'ont pas besoin de savoir.

Quand j'ai tué la personne dans l'arbre, je n'ai pas ressenti de choc mental. Non. Je suis un tueur après tout. C'est dans ma nature de ne pas le ressenti, quel que soit le niveau de compassion pour ma cible.

Par contre, je ne peux pas échapper à la deuxième chose qui se produit quand on tue quelqu'un.

Le souvenir.

J'ai eu cet écho de la mémoire de la prisonnière du tronc.

Et oui, si c'est bien un horla, ce n'était pas une mauvaise personne. Elle a juste été emprisonnée par un fanatique ennemi des horlas.

La victime, c'était elle.

Et je l'ai tuée parce qu'elle n'avait pas un aspect humaine, parce que nous ne méfions d'elle et que nous voulions pas prendre de risques.

Mais ça, les autres n'ont pas besoin de le savoir.

Faire le sale boulot, c'est aussi mon rôle. Mon rôle de protecteur. Mon rôle d'amante. Mon rôle d'adelphe.

[VRAI FIN DU ROLEPLAY D'ANTHRAX]
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Pikathulhu
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Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LE GRAND BAIN

Des branches qui poussent dans les yeux et dans le dos, un enfant demi-poupée, un corbeau voleur de lumière, un rituel de cour de récré et une horreur de salle de bain. Un récit de partie par Claude Féry

Temps de lecture : 3 mn

Image

Gage Walker, libre de droits

Sauf exceptions, Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).



Image Lesly, (C) Alex Begyn


Joué le : 26/09/2020

Le jeu : Afi : sur les voies déchues, un terrible jeu de poule-renard-vipère entre les enfants, les horlas et les chasseurs de monstres, inspiré de l’antique jeu babylonien d’Ur. Par Claude Féry

Univers : la forêt de Millevaux

L'histoire :

Nous avons joué 6 scènes sur un peu plus d'une heure trente.




Image Bouton, (C) Xavier Féry


Nous avons interrompu la session en raison de la tension ressentie par Xavier.

Bouton a d'un coup de baguette magique, imprégnée de lumière noire arrachée à Lesly, rendu son bidon d'enfant à Léo / Timi.



Image Leo / Timi, (C) Alex Begyn


Il en a payé le prix.

Son œil gauche est devenu bouton. Mais, maintenant, Timi a un œil dans le ventre et voit les derniers instants de son repas !



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La nuit, Bouton qui affirmait que Lesly avait attiré l'Ouroc parce qu'elle est un ange de Lumière Noire, a vu des ailes de branches lui pousser dans le dos. Une branche fait saillie au travers de son œil mort.



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Timi, en poussette avec son Popa, rentre chez lui pour prendre son bain.



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Il fait un caprice et veut sa copine Lesly !

Son papa lui répond que c'est pas possible parce qu'il s'est battu avec au parc et que Le Corbeau a volé la lumière et emporté le parc à tire d'ailes.

Il est pas d'accord et veut sa copine !

Pas de copine mais sa cousine...



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Il l'aime pas, "elle est moche d'abord !"

A l'intérieur dans le sanctuaire de leur appartement de la rue Aristide Berlioz, il n'y a que sa cousine Xila et son grand frère qui sort rouge comme un homard du bain.



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Il est velu baveux et affamé.

Pour éviter qu'il ne la mange, Xila hésite à lui proposer de manger son frère. Puis elle lui tend une mouche.

Il la gobe mais il a toujours grand faim. Tellement qu'il a déjà mangé le frigo.



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Narquoise Xila lui propose de manger sa main et de garder l'autre pour demain.

Il le fait en pleurant. Ça fait mal ! De son moignon qu'elle panse s'écoule un pus noir. Timi pleure. Il est tombé dans la mare devant le sanctuaire du corbeau. Il dit qu'il y a un grand bonhomme tout rouge qui les épie. Xila / Lesly le sort de la mare et le somme de prendre un bain dans la baignoire au premier.

Timi accuse Bouton d'être le monstre. Bouton lui rétorque que si il était le monstre il aurait une mouche dans le ventre.

Il en a pas dans le ventre mais dans la main parce qu'elle le chatouillait.

En amont nous disposions d'une photo de Mathieu bébé, et celle d'un arbre en noir et blanc.



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Un tube fluo usagé (la baguette magique).

Une boîte de bonbons des Vosges contenant une araignée vive.



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L'almanach à la page du jour.

L’Innommable est grimpé d'un cran avant de redescendre.

La partie convoquait beaucoup d'éléments de nos vies projetés tronqués dans notre cauchemar.

C'était d'autant plus intense, dans l'horrible comme dans le drôlatique.



Image


Une très belle partie.

Merci à Xavier et Alex.

Mon ordinateur portable m'ayant été dérobé vendredi matin avec quelques objets de notre boîte à trésors de partie (photo 2) je ne disposais pas des mêmes outils pour installer l'ambiance. Depuis mon compte bandcamp j'ai diffusé une pièce acousmatique d'Éliane Radigue, mais la gestion de ma bibliothèque sonore depuis un téléphone portable n'est pas des plus aisée. J'y ai donc mêlé les sons produits par un magnétoscope diffusant en sourdine Shadow of Light de Bauhaus avec les sons d'un ordinateur portable endommagé (le pc donné par le département à Mathieu pour le collège) et la lumière étrange qu'il projetait par son écran pété.


Image


La prochaine session nous mènera dans la zone Cimetière, la dead zone mémorielle ?

Thomas :

Merci Claude pour ce nouveau retour de partie !

A. J'aime beaucoup l'idée de l’œil qui voit à l'intérieur de l'estomac, ça fait très organique comme j'aime :)

B. Les anges avec des ailes de branche sont une figure qu'on retrouve ça et là dans l'univers de Millevaux (je crois qu'il y en a mention dans L’Almanach)

C. C'est très étrange et intéressant cette ambiance de mélange de Millevaux avec la vie de tous les jours, de quotidien avec du grotesque.

Claude :

B.


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Message par Pikathulhu »

LA RÉPUBLIQUE DES TAUPES

Premier test par Milloupe de son scénario-monde pour Biomasse dans les sous-sols du Paris de Millevaux.

(temps de lecture : 2 min)

Image
Timothy Vogel, cc-by-nc


Joué le 24/11/12

Le jeu : Métro, le scénario-monde des sous-sols parisiens par Milloupe, pour Biomasse, l’ivresse des profondeurs, la tapisserie forestière inexplorée de Millevaux, un jeu de rôle absolu par Thomas Munier


Le contexte :

Milloupe fait partie des personnes qui me font l'honneur de s'intéresser au projet Biomasse et à en comprendre le potentiel. La particularité des scénarios-mondes de Biomasse est qu'ils n'exploitent pas le lore géographique de Millevaux mais seulement des aspects qu'on pourrait retrouver un peu partout sur la map. Milloupe a voulu proposer son propre scénario-monde qui exploiterait davantage le lore géographique et a donc rédigé Métro (en développement), qui se base sur la description du Paris de Millevaux que je donne dans l'Atlas. J'ai moi-même testé ce scénario-monde à deux reprises et je peux vous confirmer qu'il fonctionne à merveille.


Le bilan par Milloupe :

Test de Métro avec Milouch, check !
Ça s'est bien passée, peut-être en grande partie parce qu'on était deux joueuses esthétiques et bien habituées à l'ambiance Millevaux ^^
Je confirme le conseil que j'avais déjà donné, à savoir de pas hésiter à naviguer entre les actes même si les questions ne le proposent pas directement.

Par ailleurs, on s'est fait la remarque que si tu veux que la Mafia et/ou les Notables soient présents en fin de scénario (ce qui est probable vu comment il est fait), il faut probablement un peu plus montrer leur présence dès que les personnages entrent dans Métro, notamment par la description des lieux traversés.
Quitte d'ailleurs à juste montrer qu'il y a une forme d'autorité présente, et de décider seulement en fonction des événements si cette autorité est celle des Notables ou de la Mafia.
Et enfin, la façon dont il est écrit invite à ce que tout le monde réponde à chaque question, donc :
1) pas forcément 3 questions par acte (là on en a fait une par acte, sauf pour l'acte III)
2) si tu as plus de une ou deux personnes en face de toi, peut-être te mettre plus en retrait/MJ

Oh, et on s'est fait la remarque aussi que le format Biomasse, et particulièrement peut-être Métro dans la façon dont je l'ai écrit, pourrait bien se prêter au solo. Je ferai peut-être de la pub sur JdRSolitaire du coup, ou au moins je tâterai le terrain [Note de Thomas : Biomasse est en effet tout à fait compatible solo, et a été testé moultes fois dans cette configuration par moi-même ainsi que par Claude Féry.]
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Message par Pikathulhu »

L'ŒUVRE INCOMMENCÉE

Un trip triste, dérivant, trop humain, ni achevé ni même vraiment débuté. C'est là toute la magie flasque de ce solo de Psilozone

(temps de lecture : 4 min)


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Cup of Couples, libre de droits


Joué en solo le 16/11/2021

Le jeu : Psilozone, états de conscience altérés dans les tréfonds inextricables de Millevaux


Le contexte :

Le contexte de cette partie, retrouvée, dans mes archives et jouée il y a trois ans, est assez flou. Je ne sais pas si j'ai fait un vrai solo (et dans ce cas pourquoi je ne l'ai pas achevé), ou si j'ai demandé à la communauté du discord Millevaux de tirer les questions pour moi (ce qui expliquerait mieux pourquoi le filon s'est tari).
Le côté inachevé de la partie lui donne une saveur toute particulière.


L'histoire :

Vous arpentez la forêt de Millevaux, à la recherche d’une personne, Passage, qui vous fera connaître la traversée, une expérience transcendantale. Dans l'espoir fou d'assouvir votre quête personnelle : Aboutir une œuvre d’art. Avec qui connaissez-vous une romance ou une amitié forte ? Un ami ou une amie dont vous vous sentez le plus proche ? Ou peut-être tout simplement un amour de jeunesse dont vous ne vous souvenez plus ?

L'amie en question s'appelle Justine, et je me souviens en effet que nous avons eu une romance passionnée étant enfant. Mais on dirait qu'elle ne s'en souvient plus.

Quelle est la prochaine étape du voyage avant de rencontrer Passage ? Votre quête personnelle, votre but, pourrait être de comprendre ce qui a pu se passer. Quel sentiment a pu vous éloigner de Justine ? Qu'est-ce que ce voyage vers le village de votre enfance pourrait rappeler à son bon souvenir ?

Quand j'arrive dans le village où j'ai connu Justine, nous découvrons ensemble la maison abandonnée. Je me souviens qu'elle était très sombre et que la maison semblait pleine de mystère. Nous étions un peu méfiants, mais cela a été l'occasion de lui prendre la main. À l'intérieur, il y avait un gros chien noir qui a commencé à aboyer. Nous pensions qu'il était mort. Justine n'avait pas peur de ce chien noir et elle l'a fait se taire en l'étreignant. Moi j'avais quand même toujours peur de ce chien sans âge.

Qu'est-ce que vous vous attendez à trouver ?

Ce qui m'attend est la maison et son passé.

Qu'avez-vous fait lorsque vous avez atterri dans la région de Millevaux?

Nous sommes allé à la recherche d'un sentier de pèlerinage qui pouvait nous conduire à Passage.

Êtes-vous plein.e d'espoir ou résigné.e ?

Je suis plein d'espoir, mais je ne sais pas si je peux encore m'attacher à quelqu'un. J'ai perdu des amis et des relations amoureuses et Justine, si elle est restée mon amie, ne se rappelle pas des sentiments plus profonds qu'elle avait à mon égard. J'ai le secret espoir que lors de la traversée, je créerai une œuvre d'art qui impressionnera tellement Justine qu'elle se rappellera de toi et moi aussi. J'ai conscience que c'est un peu vieux jeu comme attitude.

Quel est votre plus grand défaut?

La paresse. Je crois que nous avons tous une part de paresse en nous. Nous ne sommes pas tous des personnages héroïques ou persévérants. Je vois bien que je remets toujours la route vers Passage à demain. Mais je vois aussi Justine s'éloigner de jour en jour alors cette aube, j'ai pris mon courage à deux mains et nous sommes parties à travers le sentier qui nous conduira à Passage.

Avec qui avez-vous une relation basée sur le soin ?

J'ai un ami. C'est un homme qui a traversé la frontière avec moi ; sa relation avec les plantes est dans la nature de son être. Il m'aide à cueillir les bonnes plantes et quand il souffre trop dans son corps, je lui appliques les points de pression qui soulagent. Je crois qu'il a des sentiments pour moi mais il est hors de question pour moi que ça aille plus loin.


Enfin nous trouvons Passage, au cœur de la forêt des suicides. C'est le jour ivre ; tout le monde se saoule à mort du matin jusqu'à la prochaine aube, et Passage ne fait pas exception.

Est-ce que vous saviez que c'était la fin du monde?

Oui, je connaissais le destin de l'humanité. J'ai lu la Bible des dizaines de fois et tous les signes indicateurs étaient là, notamment dans le texte de L'Apocalypse de Millevaux. Mais je ne peux me résigner à ce que le monde s'achève tant que j'ai des personnes à aimer autour de moi. Avec Justine et Bruno, l'ami rhumatisant, nous nous soûlons à notre tour à l'alcool noir que nous sert Passage.

Y a-t-il une autre personne aux méthodes concurrentes pour vous proposer une traversée ?

D'autres personnes ont proposé une autre traversée. Mais je n'en ai pas eu la force. D'abord, des gens sont venus me proposer de mourir avec eux dans une dernière extase. Cela m'a paru plus intense et sensé que le trip « safe » que promet Passage, si j'avais eu plus de courage, c'est ce que j'aurais fait. Mais je suis lâche et je n'ai pas voulu entraîner Justine et Bruno jusque là. Alors je suis retourné en savoir plus sur ce que proposait Passage.

Que ressentez-vous envers Passage ?

Un peu de tristesse, comme si on venait de me lâcher. Au fond, je suis un peu soulagé. J'ai un peu perdu ma virilité. Mais je trouve dans Passage le réconfort dont j'ai besoin.

Lors de la traversée, Passage serait du genre à vous tenir la main, à servir de ligne de vie ou à vous enfoncer la tête sous l’eau ?

Au début, c'était complètement flippant. On ne voyait rien, on était dans le noir, on avançait comme des somnambules. Passage a dit : « Je suis la voix qui vous guide ». Mais je ne voyais pas où elle était. Et puis un moment, on a suivi sa voix et il y avait plus le choix. Il fallait traverser.
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Message par Pikathulhu »

HANTISES

Un épisode marécageux gorgé de peurs enfantines, d’étrangeté et de chaînes alimentaires. Avec des morceaux de L’Almanach, de Nervure et de Troïka dedans ! Un récit par Claude Féry.

Temps d'écoute de lecture : 2 mn

Image

vfred66, cc-by-nc-nd

Sauf mention contraire, toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 03/10/2020

Le jeu : Afi : sur les voies déchues, un terrible jeu de poule-renard-vipère entre les enfants, les horlas et les chasseurs de monstres, inspiré de l’antique jeu babylonien d’Ur. Par Claude Féry

Univers : la forêt de Millevaux


L'histoire :

Léo / Timi
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(C) Alex Begyn

Quel monstre prend son bain ?


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Nous avons tenté de répondre à cette question cette après-midi avec Alexane et Xavier. Une session de 1h30 de fiction, assez intense en quatre instances, interrompue pour cause de fatigue du gars Xavier. L'Innommable est monté à cinq et nous avons fini à quatre (parcours chanceux sur le jeu d'Ur).


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Notre visite du sanctuaire fut une plongée confuse dans des temps étranges ou dans des têtes étrangères. Heureusement, Lesly avait sa peluche pour la rassurer et guider ses prodiges. Elle est même parvenue à se souvenir que sa peluche était son chat mort, lorsque la créature qui hantait La forêt du Dedans, qui pousse dans le Sanctuaire, a tenté de l'envahir de ses lombrics gluants.


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Avant, nous avons tenté de conserver nos souvenirs fuyants avec nos chapeaux de nénuphar dans la tourbière du Sanctuaire. Mais Timi a chopé l'ânerie et s'est trouvé habité par une créature qui a émergée de sa bouche. D'abord un bras, puis une main de feuilles. Enfin, Zéro est ressorti et nous avons retrouvé la baignoire.


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Alex Begyn

Y nous a parlé d'une centrale que dirigeait son père pour l'Institut qu'avait explosé et malgré ses joues fondantes et le temps qui coulait à rebours, Lesly nous a emportés hors du sanctuaire, dans la Forêt qui Avance.


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Là, un ogre voulait nous bouffer, moi Bouton et l'Zéro. Mais c'est la Lesly qui l'a gobé et après une fille blanche, (un fantôme ?) lui a pris la main et lui a proposer de nous manger aussi. On ne la reconnaissait plus, toute barbouillée des chairs fondues de l'Ogre, mais elle a plutôt mangé la fille.


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Après, les hommes en blouses blanches de l'institut y sont arrivés et ... était-ce un ogre et qu'était cette fille ?


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Nous avons utilisé une question de Nervure, (dernière instance), la page de la veille de L'Almanach, trois poèmes et nous avons entendu Mauves Cycles de Anna Zaradny, Défini de Clair Obscur et une pièce de Morton Feldman.


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Xavier a utilisé le vraiment vraiment et a joué du dispositif à un moment où il a délibérément dit « J'ai vraiment peur ! » pour mettre en valeur la peur de son personnage Zéro.

J'ai utilisé un background de Troïka pour imaginer la vie de Bouton au dedans confronté au temps. Des enfants englués dans les souvenirs des morts qui ruissèlent à l'intérieur de la maison sanctuaire.
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Message par Pikathulhu »

TOUCHE NOIRE, TOUCHE BLANCHE

Une jeune pianiste virtuose qui se fait avaler par la forêt et l'oubli, et autres histoires... Un récit de partie par par Maowlmad !

(temps de lecture : 7 min)


Avertissement de contenu : voir après la photo


Image
Fujoshi Bijou, cc-by-nc-nd


Contenu sensible : drogue, pendaison


Joué en solo le 13/03/2022

Le jeu : La Trace, par Yaakab Multiversalis, un jeu de rôle solo onirique et introspectif qui plonge au cœur de vos cauchemars dans la forêt de Millevaux


Maowlmad :

J'y ai joué avec le Cthulhu Dark Arts Tarot, chaque carte mesure 85x165mm. Il y en avait dans toute la pièce ! C'était sombre, angoissant, terrifiant. Absolument génial !


Retour de Yaakab :

Merci beaucoup pour ce retour !

Aurais tu des remarques, critiques à faire concernant la mécanique, l'équilibrage, ou est-ce que c'est suffisamment bien huilé ?

J'aurais beaucoup aimé voir ça ! Des photos une prochaine fois ;-)


Maowlmad :

Je referai une partie avec des photos si tu veux.


Yaakab :

oui je veux bien, reporte surtout les éventuels points à améliorer stp. Merci :-)


Maowlmad :


Je viens de finir une partie à l'instant et de me faire dévorer par cette étrange forêt, après que ma pauvre Clarisse, jeune pianiste virtuose et grande amatrice de Liszt, a fini par oublier toutes les personnes qui comptaient pour elle, ce qui a rendu sa quête impossible et son âme perdue...

Ce jeu ne vous laisse pas indemne ! C'est très sombre et cruel. On se fait bouffer tout le temps. Un petit coup de pouce serait bienvenu parfois. Je pense par exemple lorsqu'on parvient à vaincre un horla, la récompense ne serait-elle pas un peu maigre ?

J'ai joué deux parties, avec des personnages totalement différents et ça part systématiquement dans du gros gothique de la mort ! C'est vraiment impressionnant.

Je n'ai pas grand chose à dire, je trouve ce jeu très bon. Le seul truc qui m'embête un peu, c'est le nom de Shub-Niggurath. On est sur du Millevaux, pas du Cthulhu... D'autant plus que pour désigner le Diable, ce ne sont pas les noms qui manquent...

Bravo en tout cas !


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Voici les scans du journal de Maowlmad si vous avez envie de découvrir au format manuscrit. Si vous préférez, la version numérique suit ces scans.

Image

Image

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Création de personnage :

Clarisse Larousse

Lieux

Sa maison
Église
Prairie
Conservatoire
Bibliothèque
Cimetière

Personnes

Parents
Ennemies
Amoureux
Amie
Prof de piano
Liszt


Objets

Piano
Bague de fiançailles
Clefs
Journal
Casque
Livre

Actes

Jouer du piano
Écouter de la musique
Lire
Prier
Se cacher
Faire l’amour

Quête : Jouer pour ses parents sur le piano de l’église.


L'histoire :

Je m’appelle Clarisse. Mes parents sont morts il y a un an dans un accident de train. Ce dernier aurait déraillé après avoir foncé dans quelque chose qui traversait la voie. La chose aurait disparu aussitôt. Quel mensonge.
Je vis seule dans cette sombre maison de pierre qui m’appartient désormais. Je suis étudiante dans une petite école de musique que certaines personnes préfèrent appeler conservatoire.
Je joue du piano et j’aime cela. Je suis une grande amatrice de la musique de Liszt. Je la trouve vivante, envoûtante et tellement humaine. Cette musique est importante pour moi. Elle exprime mes peurs, mes désirs, ma solitude.
Je vis pour elle. Je vis à travers elle. Chaque jour qui passe, je la joue à la perfection. Mes parents auraient été si fiers de moi. Iels aimaient également ce compositeur.
J’aimerais leur offrir un dernier hommage en leur dédiant un récital sur le piano de l’église du village. Je voulais que cela soit parfait. Mais je ne puis donner cette performance. Quelqu’un m’en empêche.
Il s’agit de mon toxicomane de fiancé, qui n’a rien trouvé de mieux que de ne faire avaler une de ses saloperies. Il m’a dit que ça me ferait du bien, que cela m’aiderait à « oublier ». L’ennui, c'est qu’après plusieurs jours, non seulement il m'a abandonné, mais en plus, je ne suis toujours pas redescendue.
À l’heure où j’écris ces mots, je me sens à peu près normale, mais je sais qu’il y aura une rechute dans quelques minutes. C’est horrible. Je me mets à rêver, à avoir des hallucinations. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Et je ne sais pas s’il reviendra un jour...

Mais déjà mon âme s’égare à nouveau...
Dans un sentiment de plénitude, j'en viens vite à oublier mes ennemies. Celles qui sont jalouses de moi, m'ont fait du tort, sont irrémédiablement balayées sur-le-champ. Même ma meilleure amie qui n’est pas venue me voir. Elle ne vaut guère mieux que les autres. Que qui déjà ? Aucune importance. Je dois me concentrer sur ma quête pour sortir de ce calvaire.

Je me trouve désormais dans une forêt qui semble s’étendre de manière infinie.
Une femme se dresse devant moi et me supplie de capituler devant toutes ses filles jalouses. Elles sont plus fortes que moi. Je ne suis rien. Je ne peux rien contre elles. Cette femme odieuse, ridée, mijote une potion étrange et me regarde d’un air condescendant. Elle a déjà une prise sur mon âme terrorisée.
Je ne peux que subir et fuir...

De rage, je décide de jeter ma bague de fiançailles.
Pour me rassurer, face à cette angoissante force, je pense à l’église, le seul endroit où je me sens en sécurité. J’y mets tout mon cœur afin de ne jamais l'oublier.

J’aperçois tout à coup cette prairie que j’aimais tant, là où je jouais quand j’étais petite fille. Ce n’est plus qu’un désert de cendres et de désolation.

Ma mémoire se consume... La bibliothèque où j’avais l’habitude de me réfugier, car j’étais sûre de ne jamais être dérangée, est devenue un champ de ruines où voltigent des essaims de pages calcinées. Que s’est-il passé ici ?

Au milieu des décombres, un piano reluisant, intact, qui n’attend que moi.
Je joue La Lugubre Gondole de Liszt, en me jurant de ne jamais oublier la moindre note, en me concentrant de toutes mes forces sur mes doigts pressant les touches.
J’y parviens.
Je vois, tout en jouant, les livres brûler. Tous ces livres que j’ai lus, que j’ai aimés ou détestés. Toutes ces histoires me quittent, les unes après les autres.
Je les oublie sans scrupule et sans regret. Elle n’ont désormais plus d’importance, puisque j’ai un piano.
Mon fiancé est là devant moi. Il me tient la main. Si cruel...
Je ne la prends pas. Je ne souhaite pas m'arrêter de jouer.

Plutôt m’offrir tout de suite à cette forêt dévorante, dévastatrice. Il m'a quittée. Il m'a perdue.
Mon âme se vide, se déleste.
Mais je sens déjà mourir ce qui me reste, ce qui m’est cher. Il semble que je n’ai pas assez payé. Je ne me souviens plus de cette femme merveilleuse qui m'a enseigné tout ce que je sais.
Ma prof de piano, qui était-ce ? C’est si cruel.
Pourtant, je sais toujours jouer, et je joue même merveilleusement bien.
Mais qu’importe...
Je ne dois pas m’arrêter.

Telle est ma quête. Il ne reste plus beaucoup de monde autour de moi.
La mort se trouve là et me barre le chemin.
Elle a pris la forme d’un homme dévêtu, tenant un sablier d’une main, sa tête de l’autre. La tête me parle et m’ordonne de mourir.
Je refuse, m'accrochant à ce qui me reste d’énergie. La mort disparaît dans un nuage de poussière. Mais alors qu'un sourire de satisfaction se lit sur mon visage, une voix de femme retentit. C'est Une sentence. Je suis accusée d’avoir commis l’irréparable et d’avoir nui à la forêt. Je suis donc condamnée à errer dans les profondeurs de ce cauchemar glacé.
Qu'à cela ne tienne !

Je mourrai ici !
Mais j'irai jusqu'au bout !

Ma maison est là-bas. Je suis chez moi ! Je suis de retour ! Mais il m’est impossible de franchir le seuil.
J’aperçois alors une famille par la fenêtre du salon.

Les enfants et les parents regardent tranquillement la télévision. Personne ne me voit.
Je frappe à la fenêtre, mais on ne m’entend pas.
Je ne suis plus chez moi. Je n'ai plus de chez moi.

Heureusement qu’il y a l’église. Le curé du village est assis près de moi. Il me dit des choses étranges. Il n’a jamais parlé comme ça. Il me dit qu’il sait mieux que moi ce qui est bon pour moi, et que je dois me soumettre à la volonté de la forêt.
J’envoie paître cet usurpateur sans me laisser baratiner. Je refuse en bloc de me soumettre et de suivre ses instructions.

Il disparaît à jamais.

Mais je m’alourdis à mesure que mon âme se fait aspirer.
J’ignore si j’y arriverai. Désormais, c’est le conservatoire qui part en fumée. Quelle tristesse.
Je me trouve actuellement dans le clocher de mon église, admirant ce spectacle fascinant de désolation.

Soudain, une voix semblant venir des murs me demande de sauter. Les flammes montent et me gagnent peu à peu. Je saute et retombe dans la forêt. Encore. Telle est ma demeure.
Mais ma chute est interrompue par une corde qui vient s’enrouler contre mon cou. Quelqu’un veut-il me sauver ? Alors que je me balance pendue au clocher de l’église, un autre pendu tombe et se balance près de moi. Il rit, plaisante, me fait des blagues, tout en crachant du sang, les yeux exorbités
Je suis terrifiée et ne parviens pas à émettre le moindre son.

Pourtant, même morte, une partie de moi continue de jouer.
Je joue toujours ! J’ai complètement oublié le nom de ce compositeur que j'aime tant.
Mais j'en connais chaque note. Est-ce moi ? Est-ce toujours moi ? Ce n’est plus moi qui joue. Mon âme ne m’appartient plus.
Je ne suis plus pour qui était dédié ce morceau.
Mais qu'ai-je fait ? Suis-je endormie ?
Il fait si noir ici. J’ai froid.
Je ne sais plus qui je suis.

Aidez-moi.

FIN


Yaakab :

Merci Maowlmad pour ce retour complet.

Le choix du nom Shub-Niggurath ne m'appartient pas. C'est le nom donné à cet antagoniste dans l'univers sombre de Millevaux, et c'est dans cet univers que j'ai souhaité ancrer ce jeu. Alors pourquoi ce nom tiré de l'univers de HP Lovecraft ? Bonne question.

Je prends en note la remarque sur l'équilibrage en défaveur du joueur, qui je l'avoue est un peu volontaire. Peut-être en effet devrais-je le réajuster un chouïa.


Note de Thomas :

Au départ, Millevaux était un supplément maison pour L'Appel de Cthulhu. J'avais en réalité essentiellement conservé deux entités du Mythe de Cthulhu (et je les ai toujours conservées), Shub-Niggurath qui incarne bien la dimension nature sauvage et sorcellerie présente dans Millevaux et le Roi en Jaune (une création initiale de Chambers) qui symbolise une sorte de présence extraterrestre qui plonge le monde dans la folie et le chaos.
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Message par Pikathulhu »

TOUCHE NOIRE, TOUCHE BLANCHE : LE MANUSCRIT RETROUVÉ

Maowlmad nous a exhumé le texte intégral de son solo de La Trace résumé hier!

(temps de lecture : 5 min)

Traumavertissement : voir détail après l'image


Image
Charles François Daubigny, domaine public


(Contenu sensible : drogue, pendaison)


Voici les scans du journal de Maowlmad si vous avez envie de découvrir au format manuscrit. Si vous préférez, la version numérique suit ces scans.

Image

Image

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Image



Création de personnage :

Clarisse Larousse

Lieux

Sa maison
Église
Prairie
Conservatoire
Bibliothèque
Cimetière

Personnes

Parents
Ennemies
Amoureux
Amie
Prof de piano
Liszt


Objets

Piano
Bague de fiançailles
Clefs
Journal
Casque
Livre

Actes

Jouer du piano
Écouter de la musique
Lire
Prier
Se cacher
Faire l’amour

Quête : Jouer pour ses parents sur le piano de l’église.


L'histoire :

Je m’appelle Clarisse. Mes parents sont morts il y a un an dans un accident de train. Ce dernier aurait déraillé après avoir foncé dans quelque chose qui traversait la voie. La chose aurait disparu aussitôt. Quel mensonge.
Je vis seule dans cette sombre maison de pierre qui m’appartient désormais. Je suis étudiante dans une petite école de musique que certaines personnes préfèrent appeler conservatoire.
Je joue du piano et j’aime cela. Je suis une grande amatrice de la musique de Liszt. Je la trouve vivante, envoûtante et tellement humaine. Cette musique est importante pour moi. Elle exprime mes peurs, mes désirs, ma solitude.
Je vis pour elle. Je vis à travers elle. Chaque jour qui passe, je la joue à la perfection. Mes parents auraient été si fiers de moi. Iels aimaient également ce compositeur.
J’aimerais leur offrir un dernier hommage en leur dédiant un récital sur le piano de l’église du village. Je voulais que cela soit parfait. Mais je ne puis donner cette performance. Quelqu’un m’en empêche.
Il s’agit de mon toxicomane de fiancé, qui n’a rien trouvé de mieux que de ne faire avaler une de ses saloperies. Il m’a dit que ça me ferait du bien, que cela m’aiderait à « oublier ». L’ennui, c'est qu’après plusieurs jours, non seulement il m'a abandonné, mais en plus, je ne suis toujours pas redescendue.
À l’heure où j’écris ces mots, je me sens à peu près normale, mais je sais qu’il y aura une rechute dans quelques minutes. C’est horrible. Je me mets à rêver, à avoir des hallucinations. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Et je ne sais pas s’il reviendra un jour...

Mais déjà mon âme s’égare à nouveau...
Dans un sentiment de plénitude, j'en viens vite à oublier mes ennemies. Celles qui sont jalouses de moi, m'ont fait du tort, sont irrémédiablement balayées sur-le-champ. Même ma meilleure amie qui n’est pas venue me voir. Elle ne vaut guère mieux que les autres. Que qui déjà ? Aucune importance. Je dois me concentrer sur ma quête pour sortir de ce calvaire.

Je me trouve désormais dans une forêt qui semble s’étendre de manière infinie.
Une femme se dresse devant moi et me supplie de capituler devant toutes ses filles jalouses. Elles sont plus fortes que moi. Je ne suis rien. Je ne peux rien contre elles. Cette femme odieuse, ridée, mijote une potion étrange et me regarde d’un air condescendant. Elle a déjà une prise sur mon âme terrorisée.
Je ne peux que subir et fuir...

De rage, je décide de jeter ma bague de fiançailles.
Pour me rassurer, face à cette angoissante force, je pense à l’église, le seul endroit où je me sens en sécurité. J’y mets tout mon cœur afin de ne jamais l'oublier.

J’aperçois tout à coup cette prairie que j’aimais tant, là où je jouais quand j’étais petite fille. Ce n’est plus qu’un désert de cendres et de désolation.

Ma mémoire se consume... La bibliothèque où j’avais l’habitude de me réfugier, car j’étais sûre de ne jamais être dérangée, est devenue un champ de ruines où voltigent des essaims de pages calcinées. Que s’est-il passé ici ?

Au milieu des décombres, un piano reluisant, intact, qui n’attend que moi.
Je joue La Lugubre Gondole de Liszt, en me jurant de ne jamais oublier la moindre note, en me concentrant de toutes mes forces sur mes doigts pressant les touches.
J’y parviens.
Je vois, tout en jouant, les livres brûler. Tous ces livres que j’ai lus, que j’ai aimés ou détestés. Toutes ces histoires me quittent, les unes après les autres.
Je les oublie sans scrupule et sans regret. Elle n’ont désormais plus d’importance, puisque j’ai un piano.
Mon fiancé est là devant moi. Il me tient la main. Si cruel...
Je ne la prends pas. Je ne souhaite pas m'arrêter de jouer.

Plutôt m’offrir tout de suite à cette forêt dévorante, dévastatrice. Il m'a quittée. Il m'a perdue.
Mon âme se vide, se déleste.
Mais je sens déjà mourir ce qui me reste, ce qui m’est cher. Il semble que je n’ai pas assez payé. Je ne me souviens plus de cette femme merveilleuse qui m'a enseigné tout ce que je sais.
Ma prof de piano, qui était-ce ? C’est si cruel.
Pourtant, je sais toujours jouer, et je joue même merveilleusement bien.
Mais qu’importe...
Je ne dois pas m’arrêter.

Telle est ma quête. Il ne reste plus beaucoup de monde autour de moi.
La mort se trouve là et me barre le chemin.
Elle a pris la forme d’un homme dévêtu, tenant un sablier d’une main, sa tête de l’autre. La tête me parle et m’ordonne de mourir.
Je refuse, m'accrochant à ce qui me reste d’énergie. La mort disparaît dans un nuage de poussière. Mais alors qu'un sourire de satisfaction se lit sur mon visage, une voix de femme retentit. C'est Une sentence. Je suis accusée d’avoir commis l’irréparable et d’avoir nui à la forêt. Je suis donc condamnée à errer dans les profondeurs de ce cauchemar glacé.
Qu'à cela ne tienne !

Je mourrai ici !
Mais j'irai jusqu'au bout !

Ma maison est là-bas. Je suis chez moi ! Je suis de retour ! Mais il m’est impossible de franchir le seuil.
J’aperçois alors une famille par la fenêtre du salon.

Les enfants et les parents regardent tranquillement la télévision. Personne ne me voit.
Je frappe à la fenêtre, mais on ne m’entend pas.
Je ne suis plus chez moi. Je n'ai plus de chez moi.

Heureusement qu’il y a l’église. Le curé du village est assis près de moi. Il me dit des choses étranges. Il n’a jamais parlé comme ça. Il me dit qu’il sait mieux que moi ce qui est bon pour moi, et que je dois me soumettre à la volonté de la forêt.
J’envoie paître cet usurpateur sans me laisser baratiner. Je refuse en bloc de me soumettre et de suivre ses instructions.

Il disparaît à jamais.

Mais je m’alourdis à mesure que mon âme se fait aspirer.
J’ignore si j’y arriverai. Désormais, c’est le conservatoire qui part en fumée. Quelle tristesse.
Je me trouve actuellement dans le clocher de mon église, admirant ce spectacle fascinant de désolation.

Soudain, une voix semblant venir des murs me demande de sauter. Les flammes montent et me gagnent peu à peu. Je saute et retombe dans la forêt. Encore. Telle est ma demeure.
Mais ma chute est interrompue par une corde qui vient s’enrouler contre mon cou. Quelqu’un veut-il me sauver ? Alors que je me balance pendue au clocher de l’église, un autre pendu tombe et se balance près de moi. Il rit, plaisante, me fait des blagues, tout en crachant du sang, les yeux exorbités
Je suis terrifiée et ne parviens pas à émettre le moindre son.

Pourtant, même morte, une partie de moi continue de jouer.
Je joue toujours ! J’ai complètement oublié le nom de ce compositeur que j'aime tant.
Mais j'en connais chaque note. Est-ce moi ? Est-ce toujours moi ? Ce n’est plus moi qui joue. Mon âme ne m’appartient plus.
Je ne suis plus pour qui était dédié ce morceau.
Mais qu'ai-je fait ? Suis-je endormie ?
Il fait si noir ici. J’ai froid.
Je ne sais plus qui je suis.

Aidez-moi.

FIN
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Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LE VÉNÉRABLE

Pour cette partie du théâtre « L’Hôpital », un crossover entre Millevaux, Patient 13 et la forêt aux chimères ! Un récit et un enregistrement de partie par Claude Féry.

Temps d'écoute : 1h30 ; de lecture : 4 mn


Image

Collin, libre de droits


Sauf mention contraire, toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 25/10/2020

Le jeu : Inflorenza, héroïsme, martyre et décadence dans l’enfer forestier de Millevaux

Lire/télécharger le mp3


L'histoire :

Selon toute vraisemblance, demain nous jouerons le théâtre conçu par Eugénie intitulé L'hôpital, légèrement altéré pour coïncider avec l'état de notre fiction. (voir ici le théâtre altéré).

Nous avons donc joué cet après midi autour d'un Nano Inflorenza mâtiné de Afi : sur les voies déchues le théâtre L'hôpital proposé par Eugénie. Une belle et intense partie d'un peu plus d'une heure trente, rythmée en 4 instances. La page de la veille de L’Almanach a été mise en jeu, résonnant étroitement avec le personnage de Lesly et de plus le 24 d'Opprobre est le jour d'anniversaire d'Alex.

Image
Lesly. (C) Alex Begyn


Nous avons joué avec le premier mouvement de Treatise de Cornelius Cardiew la première instance d'Alex, puis pendant celle de Xavier nous étions accompagnés par l' album 3 de Dome qui a accompagné la montée d'une folie douce qui s'emparait de nos personnages pour se conclure en un exorcisme triomphant de l'Homme au fusil par un poème de Vasko Popa.

Le poème exorcisme proféré par Bouton puis Lesly et enfin Léo :

Sors de mon infini emmuré
du cercle d’étoiles dansantes autour mon cœur
de ma bouchée de lumière solaire
Sors de la mer houleuse de mon sang
de mes flux et reflux
de mon silence naufragé
Sors j’ai dit, dehors
Hors de mon abîme vivant


Vasko Popa

Image
notre table (1)


Pour la troisième instance, qui tentait de déterminer si notre ami était réellement hanté ou si tout cela ne se jouait que dans la tête de Bouton, nous avons poussé les murs et ressenti en nous l'appel du Vénérable de la Forêt, depuis le coeur de sa clairière teintée de nuit, et dû affronter le brasier qu'avait bouté au bois les chasseurs qui nous avaient débusqué en vilain porgrelets apeurés, sous les accents un brin déments de Dome 4. Puis dans la quatrième instance, Lesly qui refusait de prendre ses médicaments dans la première, condamnée au lit à clous rencontrait en songe, en cauchemar, le Directeur / Vénérable, mais nous sommes parvenus à distancier la force de sa voix avec les bonbons de ZSSS, Zed, des bonbons de porgrelets.


Image
notre table (2)


Une bien belle session en somme, merci à Alex et Xavier !

Je dérush la partie de dimanche et là, à 1h22m55s j'entends Xavier / Ossip / Tchoupi beugler au Vénérable : « Vas-y, tu veux quoi ? J'ai volé du Nutella ! »

Avertissement aux âmes sensibles : la session s'achève sur une dégustation de gélatine de porgrelet.

Bonne écoute !

Image
Bouton, petit. (C) Alex Begyn



Thomas :

J’ai écouté Le Vénérable et voici mes commentaires !

A. Dans le conflit d’exorcisme, tu joues contre les autres car tu as un doute sur vos chances de réussite : c’est une bonne compréhension de la plasticité de la mécanique de conflit. Le personnage est allié avec les autres PJ mais son doute met l’exorcisme en danger, et voilà pourquoi le joueur lance les dés CONTRE les autres joueuses.

B. Si Xavier a obtenu des sacrifices, Alex son allié ne peut pas obtenir de phrases de souffrance : un sacrifice tue tous les dés de la joueuse et de ses alliées, deux dés de sacrifice sur la main commune transforme tous les dés de la main commune en sacrifices.


Image
notre table (3)


C. Les scansions poétiques tombent à point nommé.

D. Super contribution de Xavier aux bruitages.

E. C’est trop sympa d’entendre du Dome en musique de fond, choix inspiré de Musiques sombres pour jeux de rôles sombres, je suppose.


Image
l'ambiance de la partie


F. Bonne scène de tension avec la transformation en corbeau, le robot tueur, l’incendie de la forêt, etc.

G. Dans le combat contre le directeur, l’un d’entre vous joue dans le camp du directeur, mais ça n’a pas l’air logique. Quand tous les personnages sont vraiment unis, on peut faire un conflit simple, il suffit alors d’avoir une réussite.

H. Sympa les moments où Xavier contrôle le monstre.

Image
Léo, petit. (C) Alex Begyn


Claude :

B. Cette partie souffre d'un manque de rigueur dans l'application des règles mais nous a procuré un grand plaisir de jeu et produit une fiction plaisante quoique foutraque.
E. Cela aurait pu, mais c'est lors de ma ma préparation non préparation, en rangeant ma discothèque numérique que j'ai retenu ces albums.
En revanche, Ventre de Gérôme Nox joué pour le moment de tension de Le Vénérable a été retenu grâce à Musiques Sombres pour jeux de rôles sombres, merci Thomas.
Je pense que nous avons pas mal de références communes en la matière.
Pour G Nox je l'ai découvert à la boutique Odd Size, sur les conseils du patron, Laurent Perrier, que j'ai par la suite suivi en tant qu'ingénieur du son sur sa tournée Cape Fear.

Image
Xavier rédige sa phrase pour Zéro

G. Cela conforte ma réponse au B. ..
Mais n'émousse pas mon intention de surmonter mes difficultés...


Image
Zéro est hanté !


Image
Le théâtre
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Message par Pikathulhu »

L'OMBRE ET L'OIE BLANCHE

Traumatismes, pertes, révolte, guerre, remises en cause. Cinq débriefings enregistrés à fleur de peau de la campagne Millevaux joués avec Sylvain et Thurianne !

La playlist (durée totale : 2 H)

Image
Georg Oeder, domaine public

Joué entre avril et septembre 2023

Le jeu : L'Ordre et le Sauvage, la campagne de la guerre entre l’humain et l’animal dans le chaos forestier de Millevaux


1. 09/04/23 : Pourchassés par les écorcheurs (temps d'écoute : 18 min)

2. 25/06/23 : Le siège de Noirmont-Ferrant première partie (temps d'écoute : 26 min)

3. 26/07/23 : Le siège de Noirmont-Ferrant deuxième partie (temps d'écoute : 36 min)

4. 17/08/23 : La terreur première partie (temps d'écoute : 20 min)

5. septembre 23 : La terreur deuxième partie (temps d'écoute : 22 min)
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Message par Pikathulhu »

LE ROND ROUGE

Une nouvelle séance qui mixe Millevaux et Patient 13. Cette partie a la particularité d’avoir été « skippée » de la campagne puis rejouée car les joueuses n’étaient pas satisfaites. Mais l’enregistrement garde une certaine valeur ! Un enregistrement par Claude Féry.

Temps d'écoute : 1H14

Image
Johann Wolfgang von Goethe, Friedrich Schiller, domaine public

Joué le : 28/10/2020

Le jeu : Psy/Chose, par Melville, un hack de Psi/Run pour jouer dans l'univers de Patient 13.

Univers : la forêt de Millevaux

Lire/télécharger le mp3


Bilan :

Nous jouerons une nouvelle session plus tard, à la bougie, avec Psy/Chose en ancrage, ainsi que l'album Zeichnungen Des Patienten O.T. d'Einstürzende Neubauten pour l'atmosphère sonore, et la carte de la forêt de Compiègne comme miroir de nos errances sur le jeu d'Ur.

Si nous avons effectivement joué le 28 d'Opprobre à la bougie, nous avons à l'issue du bilan choisi d'user du pouvoir de revisitation.
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Message par Pikathulhu »

ANIMALIA

Milloupe playteste la campagne et choisit Animalia comme premier scénario. Un récit de partie qui montre comment sa table s'approprie la campagne et donne ses impressions et attentes pour la suite.

(temps de lecture : 5 min)

Image
Anonyme, domaine public

Joué le 28/01/2023

Le jeu : L'Ordre et le Sauvage, la campagne de la guerre entre l’humain et l’animal dans le chaos forestier de Millevaux


Milloupe :

Coucou !
Court débrief d'hier (je fais plus long dans la journée) :
On a joué Animalia avec Inflorenza sans MJ, et ça s'est bien passé ! 😁 On a toutes joué des PNJ décrits dans le scénario, et le village n'a brûlé qu'à la fin du 3ème tour de jeu 🔥


Thomas :

Oh bel exemple de tempérance 😇
Je serai ravi de voir le debrief long ! 🙂


Milloupe :

Un peu plus détaillé :

On a joué Chlore (Je veux protéger les bêtes des villageois·es), la Chamane (Ils ne veulent plus suivre le Code, je leur rappellerai pourquoi il le faut), la Guérisseuse (Je ne veux plus oublier pourquoi je suis ici) et le Directeur de la scierie (La forêt me veut du mal).

Les éléments du scénario sollicités en plus des 4 PNJ ont été :
- La fille de la guérisseuse (évidemment)
- La Scierie (évidemment)
- Les pièges à loup
- La mère Truie
- Les Hommes-Bêtes
- Le Code
- Les Mouches (un peu, surtout en ambiance mais pas que)

Les thèmes qu'on a choisis :

1 Folie
2 Mémoire
3 Forêt
4 Animalisme
5 Égrégore
6 Village
7 Code
8 Scierie
9 Passions
10 Chair

Ça s'est bien passé, et d'autant plus quand on sait que :
1- la moitié de la table découvrait Millevaux et Inflorenza en direct
2- on n'avait jamais joué toutes ensemble
3- même moi qui avait déjà joué avec tout le monde au moins une fois, n'avais jamais joué en narration partagée avec la moitié de la table.

Les quelques points qui auraient pu être mieux (tout est de notre faute, rien du scénar) :

A. J'ai été un peu trop confiant au début (en tant que confident), je me suis dit que comme on avait un contexte un peu étoffé on pouvait ne pas suivre à la lettre certaines consignes, notamment le fait que les phrases de démarrage doivent être liées (c'est la partie la plus difficile (mais la plus riche) d'Inflorenza je trouve 🤔) Et a posteriori ça aurait probablement aidé certains moments de flous

B. On cherchait pas toutes les mêmes choses, une moitié de la table cherchait plutôt du drama personnel alors que j'encourageais plutôt l'augmentation des enjeux pour tout le village. Je sais pas si un contrat de table aurait aidé, en tout cas le résultat c'est un temps de parole déséquilibré, et parfois de la difficulté à définir les conflits.


Thomas :

Intéressant ! Mais du coup tu as fait jouer des personnages du village et non des étrangers comme prévu. Comment penses-tu embrayer sur la suite de la campagne ?


Milloupe :

J'ai pensé que pour une adaptation à Inflorenza sans MJ, il était plus facile de jouer les personnages du village. Si j'avais été MJ j'aurais effectivement suivi un peu plus les indications classiques.
Et...je ne me suis pas posé du tout la question de « la suite de la campagne » parce que :
- le but était de faire découvrir Millevaux & Inflorenza (avec aucune garantie que les joueuses accrocheraient, du coup 😅)
- j'avais cru comprendre que je playtestais un scénario, pas la campagne complète ?
- de toute façon j'avais le sentiment que la campagne pouvait aussi se justifier par sa cohérence de thèmes, sans forcément avoir systématiquement une cohérence chronologique (et des personnages suivis)


Thomas :

Ok tous tes arguments se tiennent 🙂 si finalement tu fais quand même jouer la suite (La femme-oiseau) et que par hasard ensuite tu veux les épisodes suivants, fais-moi signe et je les retaperai 🙂


Milloupe :

Bien sûr et merci beaucoup ! Probablement pas avec ces amies là, qui ont beaucoup trop de JdR dans leurs vies, mais je vais essayer de trouver autour de moi 😁


Thomas :

Ça roule ! C'est bien sûr seulement si ça te fait plaisir 🙂


Milloupe :

Évidemment que ça me ferait plaisir 😁

Petite remarque (un peu le premier vrai retour sur le scénario) :
Le niveau d'investissement pour lea MJ qui lit les scénario et les prépare est peut-être plus élevé que ton « tu n'as pas besoin de les lire avant ! » ne laisserait supposer 😅
D'abord, pour le scénario bac à sable, si j'avais été MJ, j'aurais senti le besoin de préparer une carte sommaire du village, une carte des interactions entre PJ, et peut-être aussi une liste d'idées de thèmes à aborder, des bouts de scènes, etc. Chacun·e l'approche différemment mais je pense que pas mal de monde aurait besoin de s'approprier un scénario bac à sable en prenant pas mal de notes. Ça revient à la capacité d'impro de chacun·e.
Mais en fait, je pense que c'est un peu plus fourbe pour les scénarios suivants : quelqu'un comme moi qui connaît le concept de tes scénarios matriciels, pas de souci ; j'ai vu le scénario et j'ai tout de suite compris que je pourrais m'appuyer dessus facilement. Mais quelqu'un qui ne connaît pas le matriciel, ça peut paraître un peu rude et minimaliste. Tout en s'appuyant aussi sur la capacité d'improvisation de chacun·e.

Là où je veux en venir, c'est un peu une remarque que m'a faite une des joueuses avec qui j'ai joué avant-hier : de manière générale, Millevaux n'est pas facile d'accès. Parce que c'est un univers très idiosyncratique, et qui ne se repose pas de manière évidente sur une franchise bien connue du grand public (La forêt des Mythagos étant ce qui pourrait se rapprocher le plus, mais c'est pas non plus très « grand public »), la quantité d'informations à ingérer la première fois qu'on le rencontre est très significative.
Et en l'état actuel, les scénarios que j'ai vus ne sont pas non plus très faciles d'accès.

Je pense qu'à termes, il faudra se poser la question : pour qui est cette campagne ? Qui espères-tu voir l'acheter et la soutenir ?
Parce que le risque est que ce soit vite restreint à des personnes qui 1) connaissent déjà Millevaux 2) sont déjà très à l'aise dans un style de MJ assez improvisé.
Si l'idée c'est que des personnes correspondant à ces critères fassent découvrir Millevaux, c'est vrai que les scénarios n'auront pas besoin de trop d'enrobage. Par contre si le but c'est de potentiellement attirer des MJ et leur faire découvrir Millevaux à elleux aussi, il y aura je pense un travail nécessaire pour la transmission. Plus de conseils, plus d'exemples, rajouter un lexique (avec des renvois vers le lexique)


Thomas :

ah mais je suis très conscient de tout ça ! Ce que je t'ai envoyé c'est clairement un draft ! Chaque scénario sera en effet lexicalisé, le scénario en matrice sera en effet expliqué (j'ai fait l'impasse pour toi parce que je savais que tu connaissais et parce que... pas le time) et sera également beaucoup plus écrit : en plus des versions que tu as lues, il y aura une version deux fois plus écrite, avec toutes les descriptions qui vont bien.


Milloupe :

Parfait alors ! Je voulais juste être sûr que tu en avais conscience
J'espère ne pas sonner trop critique ou pédant, désolé, l'intention est toute bienveillante 😁


Thomas :

tkt je t'ai fourni ce brouillon sans beaucoup contextualiser, et pour le coup, sans avoir le contexte, tes remarques étaient pertinentes 🙂
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