[CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
Ravortel
Dieu d'après le panthéon
Messages : 5924
Inscription : lun. juin 02, 2014 5:52 pm
Localisation : Pas là.

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Ravortel »

Épisode 23 – Trois mariages et dix enterrements ?

Tonio se lève pour saluer Lupo qui s'avance vers eux.
L-/ « Que puis je pour vous ?
T-/ merci Aniello, tu peux aller te coucher, j'ai à parler avec don Compari.
Mais vous, c'est pas Compari non ?
L-/ Si, si, ne vous inquiétez pas. »

Tonio congédie Aniello car il doit parler en toute discrétion avec Lupo et pas besoin d'oreilles indiscrètes pour entendre les propos et autres échanges.
Au moment où Aniello s'éloigne, Lupo lui dit de saluer et remercier sa mère pour son aide.
Aniello se retourne ne sachant trop si c'est du lard ou du cochon mais il s'éloigne.


T-/ « Fameux ce vin. Aniello m'a dit qu'il y avait un peu de grabuge dans la rue ce matin.
L-/ Querelle de voisinage qui est rentrée dans l'ordre.
T-/ Les jeunes, des fois ça s’énerve pour pas grand chose.
L-/ C'est ce que je me disais, c'est pas comme si on était embêté dans cette rue.
T-/ Je présume que les traces de sang, c'est un cochon qui était transporté dans une brouette puis c'est tombé et il a fallu le traîner.
L-/ Je sais pas, j'ai pas vu. Un poivrot peut être qui s'est éclaté le pif ?
T-/ Je préférais le cochon mais j'espère que vous avez des éléments pour aider à clore mon enquête. »
Ça sent le pot de vin et pas que celui du Bœuf Rouge
L-/ « Je crois que je dois avoir des éléments qui peuvent vous aider dans votre enquête, peut être même une dizaine.
T-/ Je suis sûr qu'avec ça l'affaire est claire. »
Lupo l'incite à finir son verre pendant qu'il va chercher une enveloppe avec du papier ou il a emmailloté les pièces pour limiter le bruit.
L-/ « J'ai consigné quelques arguments par écrit.
T-/ Au poids, les arguments sont là, On voit l'homme de lettre. »
Sur les vœux de bonne journée, il repart assurer la sécurité de la ville, du quartier et ranger sa prime.
L-/ «Bonne journée et merci de ce que vous faites pour la population de cette ville. »

Une fois les dépenses non courantes expédiées, Lupo se dirige vers Angelo pour récupérer les courriers, il y en a trois qui sont pour Lupo, Ettore et Speranza, rien pour Pidocchi.
Même papier, même encre, même écriture.
L-/ « C'est le même coursier qui a amené ça ? »
La tête baissée sur sa vaisselle, Angelo hoche la tête.

Lupo reconnaît l'écriture de Demestilla. Il remonte avec les lettres et pose celle d'Ettore sur son oreiller vu qu'il est absent. Dans la chambre de Speranza, y'a Soraya qui est revenue, pied nus sur le lit avec Speranza qui est tombée de sommeil sur les couvertures. Soraya bouquine en dégustant un petit verre de vin les jambes repliées pour cause de Speranza affalée sur son lit. Il pose le courrier sur le secrétaire.
L-/ « C'est un livre de Pido ?
So-/ -/ C'est un livre de toi mais je comprends pas tous les mots.
L-/ Tu veux que je t'en explique certains ?
So-/ Non, ça ira, plus tard peut-être.
L-/ Avec les enfants, ça s'est bien passé ?
So-/ Bien. T'as pas manger qui pique ?
L-/ Hein ? »
On a ça dans la culture culinaire de Ciudalia ?

L-/ « Si, on doit avoir une amphore d'olives. Tu m'en diras des nouvelles.
Du coup tu fais quoi aujourd'hui ? Rien ? »
Elle montre le livre
L-/ « Tu fais pas cours aux enfants ?
So-/ Enfants partis. Pas vu moi. »
Speranza se réveille, interrompue dans son sommeil par l'échange.
L-/ « T'as une lettre
S-/ Non, moi je sais pas écrire.
L-/ C'est Majan qui t'écrit. »
Speranza fait la moue
S-/ « Je vois pas pourquoi elle m'écrit. »

Lupo quitte les lieux et va ouvrir son propre courrier. Demestilla donne des nouvelles et demande des nouvelles de Lupo et mentionne que lors de sa venue au Bœuf Rouge elle est tombée sur son beau-frère, Ettore Stoccata. Elle a été surprise de le voir là et a cru comprendre qu'il logeait dans ce lieu comme lui et qu'elle en avait été étonnée. T'as t'il parlé de moi ? Je le croyais loin d'ici et je le retrouve là et je ne sais pas si son frère, mon époux est au courant ou doit l'être. Elle poursuit que Ettore l'avait battu froid, qu'elle comprenait ses raisons mais ne voudrait pas commettre un impair et désire en discuter avec Lupo.
Le texte finit par une invitation à venir boire une boisson chaude un après-midi prochain.

Lupo prend sa plus belle plume pour lui répondre.
Ma chère Demestilla, ravi d'avoir de vos nouvelles …. vu Maggio ce matin ...bla bla bla.
Je n'étais pas au courant de la relation avec Ettore et vous et seulement que ce dernier n'était pas à l'aise en la voyant au théâtre mais sans plus d'explication. En toute amitié, il ne m'a pas battu froid, fournit un brin plus d'explication et mis les poings/points sur les I. C'est avec grand plaisir que j'accepterai votre invitation. Il omet volontairement de confirmer que Ettore loge bien là.
Après avoir relu et vérifié, il fait expédier par un gamin de la rue avant que ses comparses n'empêchent le courrier de partir vers cette destinataire.
Il chope un des souriceaux, Sfacciato, pour lui demander où sont les autres.
Sfa-/ «Ben ils sont partis gagner à manger parce que ça nourrit pas d'apprendre des trucs.
L-/ Va falloir être sérieux.
Sfa-/ Tu te touches toi ! Baragouiner le sorayen, ça sert à rien
L-/ Tu veux que j'en parle à Pidocchi ?
Sfa-/ Tu veux que ta lettre elle arrive à la fille ? »
Ils négocient une pièce entre deux bravades et le gamin se barre en lâchant,
Sfa-/ « la déesse baise ton cul. »

Ettore est réveillé par l'odeur de nourriture et les deux femmes qui discutent dans leur pièce à côté. C'est le midi, l'heure de pause où elles peuvent se parler, vivre tranquillement ou se moquer de la soirée de la veille.
Il émerge, se passe la tête sous l'eau pour réveiller les sens, s'habille avant de quitter la chambre pour les croiser.
A côté les deux femmes causent.
Renata-/ « T'es levé, tu manges un morceau avec nous ?
E-/ Non, je vais vous laisser. »
Elle hésite puis retient ce qu'elle allait dire.

Il sort dans la rue ou on le salue comme d'habitude. La vie continue. Tout semble presque comme avant cette nuit et pourtant. Quand il arrive au Bœuf, Angelo lui indique que tout va bien et Pietra mentionne qu'il y a peu de monde, moins que les autres midis.
Pi-/ « Ça donne le temps de nettoyer le sol.
E-/ Ne te plains pas. Aujourd'hui, y'a pire à l'hirondelle. »

Il va vérifier dans le quartier des Carpone jusqu'à l'hirondelle. Il n'en a pas croisé sur le chemin.
L'activité est très calme dans le quartier. Il rentre dans l’auberge, passe la porte principale. Pas mal de monde est occupé à nettoyer. On évite son regard.
E-/ « Je voulais juste vérifier qu'on vous avait sorti de la cave. Désolé, pardon. Je voulais juste vérifier ça. »
Il repart vers le Bœuf mais aujourd'hui même leur quartier semble trop calme.


Quand il revient enfin chez eux, Pietra voit bien qu'il n'est pas dans son état habituel.
Pi-/ « T'as l'air tout chose. Tu veux un verre.
E-/ Non, je te finirai toutes les bouteilles si je commence.
Pi-/ C'est pas moi qui paye.
E-/ Oui mais c'est toi qui va me ramasser.
Pi-/ Faut que je m'occupe !»


Ne pouvant rester sur place à attendre que le temps passe ou à ressasser, ne sachant pas quelle suite de l'enquête il peut mener tout seul sans leur chef, il décide d'aller vers chez Ducatore pour signaler à Lupo ou à Spada Matado que Schernittore doit leur foutre la paix.

Dans le quartier Torrescella, on le surveille du regard. Y'a une énorme tension entre les maisons de nobles avec des allées et venues de diverses troupes de soldats pour sécuriser les carrefours et même parfois les palais. Ça discute entre factions dont d'anciens compagnons d'armes qui sont contents de caserner en ville plutôt que loin des terres Ciudaliennes.
Les phalangistes sont à l'aise mais chaque escorte de sénateur ou de patrice semble sur les dents. Chacun a peur, se méfie et pourrait mordre celui qui s'approche de trop ou ne se cale pas contre un mur quand ils le croisent. C'est tendu dans tout le quartier et quelques lames jouent des coudes mais le sang ne coule pas. Pas encore ou bien caché mais ça pourrait couler à tout moment avec les Bellicistes et les derniers événements du sénat.
Premier passage devant le palais pour repérer. C'est ouvert mais triple garde. Il devine que y'a du phalangistes dans la garde qui se sont ajoutés aux gardes habituels. Les permissionnaires ont trouvé du boulot pour compléter la solde.
Ettore profite de reconnaître des signes du régiment Burlamuerte pour aborder un garde avec un air et un signe de régiment facile à reconnaître pour ceux qui ont marché sous les mêmes couleurs.
E-/ « Est-ce que Lupo ou Matado sont à l'intérieur ?
g-/ T'es direct toi. » il hésite, regarde puis croyant reconnaître l'ancien dizainier.
« Je vais voir si je les trouve »
Lupo arrive quelques instants après et estime la situation.
L-/ « Tu veux rentrer ? Histoire qu'on n'ait pas des espions qui regardent. Même si y'en a sûrement à l'intérieur. Tu bois un verre ? »
Les deux hommes rejoignent une salle des gardes qui est bondée. En plus de ceux déjà en poste aux portes et dans le palais, il y encore ici plein de monde en armes pour protéger Léonide Ducatore.
Il commence à expliquer à Lupo qu'ils sont empêchés dans leurs enquêtes au service de Ducatore parce qu'un petit con de patrice, Dilettino Schernittore leur met des bâtons dans les roues. Vu que c'est une famille du clan des souverainistes, il devrait y avoir moyen que le message passe et que Dilettino se calme ou fasse un voyage loin avant qu'un accident arrive ? Toute la ville est déjà sous tension, ça serait dommage qu'un patrice ait un accident.
Lupo tique un peu sur la menace concernant le jeune patrice.
L-/ « Je sais bien que tu blagues mais faut éviter de dire ce genre de choses même ici. »

Ettore sort l'écharpe.
E-/ « Le Schernittore, il avait embauché Scheggia pour nous pister. Ce matin avec d'autres gars armés, ils nous ont tendu un piège et ils nous ont même attaqué chez nous.
L-/ Vu que c'est toi qui a l'écharpe, je présume que le reste n'en a plus besoin.
E-/ Va pas falloir que ça continue. Ton patron doit avoir les moyens de le calmer avant qu'une connerie plus grosse arrive. Tant qu'on l'a au cul, on ne peut pas bosser tranquille sur les trucs que vous nous avez demandé. Toute la ville est sous tension. Il suffit d'un accident et la populace peut se réveiller contre les nobles et même ceux-là sont sur les nerfs. Y'a des gardes partout, des mecs prêts à tirer l'épée si une ombre bouge. Si on peut pas calmer le jeu parce qu'on essaie de sauver notre peau, ça va pas être simple ».

Ça magouille, ça se tape dans le dos en parlant de s’entraîner un de ces jours dans la salle d'armes du palais. Lupo a bien écouté mais à son poste, il a peu de pouvoir pour agir alors il demande
L-/ « Tu veux que j'appelle Matado ? Finis le cruchon pendant ce temps-là. »
Ettore reste seul à la table. il a enlevé son masque pour boire et certains peuvent le reconnaître et après quelques hésitations un des soldats vient le voir.
s-/ « Ettore Stoccata ?
E-/ Presque, qui le demande ?
s-/ Je suis Fausto, j'ai appris avec votre père comment va-t-il ?
E-/ Je ne sais pas, ça fait longtemps que j'l'ai pas vu. »
Une chape de gêne vient de tomber sur Fausto qui pensait trouver un sujet de conversation pour lier amitié et partager un instant et se fait battre froid par un Ettore qui fait semblant ou pas de ne pas avoir vu son père depuis longtemps alors qu'ils sont dans la même ville. A quelques centaines de mètres d'ici même.

Lupo revient avec Matado qui s’assoit et demande à Ettore de résumer l'affaire.

L'agression au couteau dans la ruelle. L’altercation chez Diamantina où Schernittore a voulu s'en prendre à Gesufal et que ce dernier a tué Ronzino pendant que les Compari intervenaient pour équilibrer le débat. La haine qu'en a conçue Dilettino et ce qu'il a mis en œuvre pour les trouver.
L'intervention de Scheggia pour monnayer son silence puis la mise en œuvre d'une embuscade avec une bande de malfrats locaux.
SM-/ « Oui mais ça c'est juste utiliser les bandes rivales à son avantage.
E-/ Il nous a quand même envoyé des Fratelli Verdi, ça rigole pas. C'est quoi la prochaine étape ? »
Matado revoit à la hausse la problématique que cette tension peut faire monter dans une ville déjà en ébullition. Si en plus des phalangistes, des gardes sous pression, des alguazils aux abois on ajoute des routiers qui se font mercenaire, la ville peut imploser ou une révolte éclater et les rues se couvrir de sang. Le sujet est sérieux et Schernittore va devoir comprendre le message qui doit venir d'en haut.

SM-/ « Pour en revenir à Scheggia, il a bavé quelque chose ?
E-/ Des conneries sur la mort, son regret de Ciudalia.
SM-/ Mais concernant notre affaire ?
E-/ C'est pas lui. Concernant Blattari, c'est pas lui. J'ai demandé.
SM-/ En tout cas, ça fait une personne de moins dans la liste.
E-/ Reste surtout Mezzasole et Chiodi mais je suis pas pressé de les voir.
SM-/ Moi non plus.
SM-/ Le gars qui était avec toi. L'autre jour à propos de Don Blattari. Tu réponds de lui ? C'est qui pour toi ?
E-/ Comme un frère qu'on aurait choisi. Oui, j'en réponds. Y'a deux autres gamins qui ont disparu et on est aussi sur cette affaire. On approche d'un nom mais c'est pas encore sûr donc on vous en parle pas pour le moment mais comme c'est du sénateur, faudra voir à un moment ou à un autre.
SM-/ Et pour don Blattari, c'était quoi le but de ton ami quand il est venu ? Qu'est-ce qu'il faisait là ?
E-/ C'était son maître je crois. En tout cas un ami. »

Matado sent qu'il faut faire fructifier ce travail commun mais aussi mettre en place des sécurités pour éviter que les espions qui rôdent partout, même chez Ducatore, n'aient vent de ce qui se passe de ce côté-là et que le nom Ducatore soit associé à cette équipe utile mais inattendue.
SM-/ « y'a une poterne sur l'arrière qui donne sur le parc, vaudrait mieux passer par là les prochaines fois. Vous venez par là-bas et on vous ouvre. Une idée de mots de passe ?
E-/ Coccio ça serait pas mal.
SM-/ Coccio ? Pourquoi pas. Pas mal.
E-/ Coccio Compari ! »

Sur cet accord et une fois le mot de passe validé par chacun, Ettore quitte les lieux en passant à travers un parc qui mène vers une poterne pour sortir sur les arrières du palais. A une fenêtre, une jeune fille chante. Lorsque son regard se lève pour en chercher l'origine, Lupo le prévient.
L-/ « C'est la fille du podestat.
E-/ Les nobles protègent leurs filles contre les regards.
L-/ Il a deux autres enfants, des fils dont un est idiot et l'autre est parti loin. »
Ettore quitte le palais puis le quartier de Torrescella et prend le chemin pour rentrer au Bœuf Rouge.

Au Bœuf Rouge, justement, Lupo prévient Pietra que les gamins devraient venir pour leur leçon et que lui va s'absenter.
Pi-/ « Encore les gamins ? Ils puent ! Ils font fuir la clientèle. Ils ont moins de dents que Renata.
L-/ Qu'est-ce qu'elle a Renata ?
Pi-/ Moitié moins de dents dans la bouche. T'es bien un homme. C’est pas ça que tu regardes.
L-/ Tout ça pour dire que si les gamins réclament à bouffer, faudra leur en filer.
Pi-/ C'est ce que je fais mais si vous voulez en garder pour vous... Sinon d'ici deux jours ils ouvrent une épicerie avec tout ce qu'ils ont piqué.
L-/ C'est pour consommer sur place. Pas pour qu'ils emmènent.
Pi-/ Mais ils prennent ici, ils stockent ça dans leur joues, comme des rats.
L-/ Je pars faire un petit tour.
Pi-/ et elle s'appelle comment le petit tour ?
L-/ De toute façon, tu vas pas apprécier.
Pi-/ Si c'est comme l'autre pimbêche de l'autre jour ?
L-/ Laquelle ?
Pi-/ Celle avec la bouche un peu pincée, un peu blonde.
L-/ Non, celle avec qui je vais traîner s'appelle Claudio et elle aime pas qu'on soit en retard. Si les gamins débarquent, faut les installer dehors et faire descendre Soraya.
Pi-/ C'est encore à moi de gérer tout ça …
L-/ T'as qu'à réveiller Pido …
Pi-/ Tu veux que je le borde aussi ?
L-/ Il serait content. »
Elle laisse échapper un sifflement et regarde Lupo partir vers les mercenaires qu'il doit vite payer.

Quand Ettore rentre, on l'informe que Lupo est sorti.
Il mange un truc, pain, fromage avant de monter à l'étage où il n'y a personne alors il rentre dans sa chambre pour une éventuelle sieste qui compléterait son repos du matin. Sur son oreiller, une lettre déposée qu'il ouvre et commence à lire.

Mon cher Ettore,
Je ne sais pas si cette missive te trouvera. L'enfant que j'avais chargé de la précédente lettre m'a dit que tu l'avais refusée mais qu'une amie à toi avait accepté de la prendre, pour te la transmettre après, j'espère.
Je ne sais si cette missive restera lettre morte mais j'espère qu'elle pourra te toucher. Je ne peux que répéter par écrit des mots que je n’ai pu te dire. Pourquoi ne veux tu pas me revoir ? Pourquoi es-tu revenu à Ciudalia sans m'annoncer ton retour ? Pourquoi ? J'ai besoin de toi, je te prie de me pardonner ma lâcheté, je t'en supplie reviens moi.

Il finit la lettre, la repose et tente de chercher le sommeil quand Pietra braille dans l'escalier.
« Y'a une gerce qui demande à vous voir. »
Il se réveille de sa courte sieste puis sous le regard d'un pirate enjoué qui sent une balade possible se dirige vers les escaliers. Dans la salle, Zora semble attendre, seule. Pietra lui a servi un verre.
E-/ « Ouais ? »
Il se frotte la tête un brin endormi
E-/ « y'a quelqu'un d'autre qui a été enlevé ?
Z-/ Oui, moi, Je venais aux nouvelles. »
Ettore lui fait un résumé de ce qu'il s'est passé après que Zora ait évacué Gabriella. La contre embuscade, l'hirondelle et sa conclusion par un duel avec l'homme de main qui était derrière ça. Comment pendant ce temps-là un groupe de mercenaires venait pour attaquer nos quartiers mais que Pidocchi a profité d'une imprudence de Tignola pour lui caser un carreau fatal en pleine tête. Que l'attaque s'est dispersée par manque de commanditaire pour payer et diriger l'assaut.

E-/ « Tu diras à Stella qu'ils doivent discuter avec Pidocchi du sujet Carpone. »
Z-/ « Merci d'être venu.
E-/ C'est tous les Compari qui sont venus. »
Il est con ou il ne veut pas comprendre. Zora le regarde de son œil valide et insiste.
Z-/ « C'était important même si c'est pas toi qui est descendu à la cave. Et, pourquoi ce n'est pas toi qui es descendu ? Je lui dis quoi ?
E-/ A propos de quoi ?
Z-/ Elle pleure, elle est triste et seule après ce qu'elle a souffert et tu ne lui donne pas de nouvelles. Tu n'en demandes même pas.
E-/ Le mieux, c'est qu'elle m'oublie.
Z-/ Mais elle n'y arrive pas.
E-/ Ça j'y peux rien.
Z-/ OK, laissons ça de côté pour l'instant. On va niquer ensemble les Carpone ?
E-/ Ça, c'est pas moi qui décide. »
Rien à en tirer de ce type qui semble obtus. Il sait rien, il voit rien, il sent rien.
Trop bête ou trop fatigué ? Pourquoi sa cousine s'est entichée de ce mec ?
Z-/ « Tu vas pouvoir te recoucher. »
Z-/ « Je file.
E-/ La bonne journée et qu'on se revoit dans des occasions plus calmes.
Z-/ Va falloir qu'on se revoie bientôt de toute façon. Nos clans vont se rapprocher pour le partage des affaires des Carpone, peut-être même nouer des alliances. Sceller ça par un mariage.
E-/ Le mariage, ce n'est pas vraiment le genre de ton clan à ce qu'on dit.
Z-/ Qu'est-ce que tu en sais ? On ne conçoit sans doute pas la même chose que vous avec ce mot mais c'est important. Elle est juste malheureuse, elle ne comprend pas pourquoi tu es comme ça alors qu'elle te parle de ses sentiments, faudrait que tu lui écrives une lettre.
E-/ Qu'est-ce qu'elles ont toute avec les lettres ? Quel est l'idiot qui a appris aux femmes à écrire !
Z-/ Tu ne comprends rien. »
Z-/ « T'as raison faut qu'elle t'oublie. Tu te jettes dans le port et que tu disparaisses.
E-/ Encore ? Trouve lui un beau et gentil garçon.
Z-/ C'est ça, je vais faire la mère maquerelle maintenant. Non merci. Allez, bonne journée Ettore.
E-/ Bonne journée Zora, à la prochaine. »

Lupo et Ettore se retrouvent sur les marches de devant au soleil mais Coltello, un des souriceaux, vient rapidement se coller aux Compari et quasi sans hésiter :
Coltelo-/ « Vous faites quoi pour Zoppa, vous allez le chercher ou vous vous en foutez ? »
Il provoque ? Il veut sa baffe de midi après la nuit qu'on vient de passer et tous les efforts que font les Compari ? Non, il voit juste son problème et celui de son pote disparu en se disant que ça pourrait être lui qu'on devrait chercher alors il ose et même s'il faut les protéger d'un autre enlèvement, il ne faut pas les laisser sans nouvelles ni activités à attendre que leur copain réapparaisse.
L-/ « Tu connais des gamins qui traînent du côté de Purpurezza ?
C-/ Y'en a qui viennent de là-bas mais on évite.
L-/ Si tu connais des gamins qui crèchent du côté de Purpurezza, vous pouvez avoir les oreilles qui traînent sur ce coin-là. Y'a des chances que Potito et Zoppa soient par là mais c'est dangereux.
C-/ On sait.
L-/ Non, tu sais pas. Y'a des nobles et de la magie derrière donc c'est très compliqué. »
Pour ne plus être dérangés, Ettore et Lupo ont choisi de changer d’endroit et de profiter du soleil sur la terrasse au niveau des toits. Autant de soleil mais plus de calme.
L-/ « Qu'est ce tu as prévu de faire ?
E-/ aller voir dans le quartier ou y'a du bruit pour éviter qu'il y ait trop d'agitation et que les nobles viennent taper sur la population et comme c'est la famille de Speranza faudrait ..
S-/ Oui, on parle de moi.
L-/ Bien dormi ? En forme ?
S-/ C'est qui qui m'a amené le courrier ? C'est qui qui m'a écrit ?
L-/ J'en sais rien. T'as qu'à ouvrir. »

Sur l'enveloppe, jeune fille, madame, j'ai écrit une lettre à Ettore Stoccata qu'il a refusé de prendre et que vous avez prise. Je remercie qu'elle ne soit pas restée lettre morte.
Je ne sais quelle est votre relation. Je suis Demestilla Stoccata, sa belle-sœur. Je pense que vous étiez présente quand …
Speranza froisse la lettre avant de finir et semble mimer le dégoût.
Elle s’assoit à côté d'Ettore
S-/ « T'as un problème.
E-/ Tu parles d'aujourd'hui ou en général ?
S-/ Dans le genre fixette.
E-/ Quoi ?
S-/ La nana que tu voulais éviter, elle m'a carrément écrit. Elle va pas te lâcher.
E-/ Déjà que Zora est passée pour me dire que l'autre ne m'oublie pas et est triste à cause de moi.
S-/ Gabriella ? Après l'hirondelle, elle pense encore à ça ?
E-/ D'après Zora oui et elle parle d'alliance entre les deux familles.
S-/ Tu veux qu'on se marie ? »
Il s'étouffe de surprise et devant sa réaction Speranza reprend.
S-/ « Eh oh ! C'est pour rendre service, hein! Je n'ai pas prévu de me marier mais si ça fait qu'elles te lâchent, je t'aide. »
Lupo rigole.
L-/ « Les inconvénients du mariage sans les avantages. Tu as les problèmes et tu couches même pas. Tout l'inverse de ce qui me convient à moi. »
S-/ « Tu leur donne rendez-vous à toutes les deux et tu les laisse s'écharper.
Elle demande carrément dans la lettre quelle relation on a.
E-/ J'habite plus là-bas.
S-/ Vu comment elle est partie, elle risque de débarquer. Vu qu'elle connaît l'adresse.
E-/ Grâce à qui ?
L-/ Oh ne recommencez pas. Personne ne pouvait savoir.
E-/ Ce n'est pas comme si monsieur donnait pas l'adresse de notre quartier secret à toutes les dames qu'il fréquente. La dernière en date, c'est Majan.
S-/ Elle est partie elle ?
L-/ Non, l'enquête n'est pas finie.
S-/ Mais je suis dessus moi, pas besoin d'elle.
L-/ Y'a qu'à mettre en commun.
S-/ Mais je vois pas pourquoi elle n'a pas besoin d'enquêter. On s'en charge et elle n'a pas à fouiller dans mes affaires.
E-/ Genre casse toi de ma ville ?
S-/ Elle se mêle pas de mes affaires et tout ira bien.
E-/ Dans l'idée ?
S-/ Dans l'idée, fallait pas qu'on sache que c'était ma famille.
L-/ Se faire passer pour morte, ça semble pas une bonne habitude pour avoir la paix ici.
S-/ Si elle se mêle de mes affaires » Elle passe son doigt sous la gorge, un message évocateur.
L-/ « Elle est du culte du desséché, tu veux qu'il y en ait six qui débarquent pour enquêter ? »
Speranza consent que ça lui amènerait plus d'ennuis que de soulagement alors elle change de sujet.
S-/ « Et l'autre aussi, elle s'en va quand ?
L-/ Y'a au moins un mois pour que ça aille jusqu'à Ressine et que ça revienne.
E-/ Trente dodos.
L-/ non, parle pas en dodo »
Speranza frappe amicalement Lupo.
Sur la terrasse, le soleil se couche.
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
Ravortel
Dieu d'après le panthéon
Messages : 5924
Inscription : lun. juin 02, 2014 5:52 pm
Localisation : Pas là.

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Ravortel »

Épisode 24-J7-–– Les plans au réveil.

On pourrait croire que Speranza est passé à autre chose mais voilà qu'elle se décide à revenir sur le sujet.
S-/ "Non, mais, j'vais aller la voir.
E-/ Tu vas aller la voir ?"
De quoi elle parle, de qui elle parle ?
S-/ "Je vais aller la voir ! Ça fait deux lettres qu'elle écrit, je vais régler ça."
Ettore réalise que c'est revenu sur le sujet Demestilla, en clair sur ses affaires avec sa belle-sœur et son ancienne histoire de famille.
E-/ "Je suis assez grand pour m'occuper de ça moi-même.
S-/ C'est pas en lui répondant pas que tu vas régler ça. Elle va pas lâcher comme ça.
S-/ Lui parler, excellent idée, je préfère de vive voix, je lui ai rien demandé
E-/ Ben laisse la et ne réponds pas
S-/ Mais, elle m'agresse."
Lupo et Ettore qui connaissent tous deux Demestilla sont un brin surpris
L-/ "Elle t'insulte dans le courrier ?"
Ça ne ressemble pas à celle qu'ils connaissent puis réalisant l'air enfantin et déterminé à la fois de Speranza rigolent en laissant tomber vu le peu de crédit qu'ils accordent à cette dernière excuse et vu qu'ils étaient quand même là à l'ouverture de la dernière lettre.
L-/ "T'as pas lu deux lignes."
Changeons de sujet, faut qu'on ait des plans pour demain alors Ettore en l'absence de Pidocchi commence à résumer les problèmes et les solutions ou tactiques qu'ils vont devoir envisager.
E-/ "On fait quoi avec le quartier des parents de Speranza ?
L-/ Pourquoi ?
E-/ Pour les calmer avant que ça tourne vinaigre. Leur dire que quelqu'un s'en occupe avant que sur un coup de colère une révolte gronde et qu'elle se fasse massacrer par les phalangistes ou tous les soldats que les sénateurs ont sous la main en ce moment. Ils sont tellement apeurés et craintifs qu'ils sont capables de lâcher les chiens sur la population au moindre signal.
Un animal qui a peur, il fuit, il est figé par la peur ou il combat, un noble, il lâche ses soldats en restant à l'abri dans son palais. Et y'aura aucune limite jusqu'à ce que le calme que les sénateurs veulent soit revenu. On doit faire passer le message de rester sage et qu'on s'en occupe.
L-/ On ne peut pas dire que c'est les Compari sinon ils vont finir par le dire. Le premier qui se fait interroger va donner notre nom et celui qui est derrière les enlèvements saura que c'est nous qui lui chatouillons les arpions.
E-/ Faudrait utiliser Majan. Ils la connaissent et elle pourra dire que c'est son culte qui s'occupe de l'enquête et que les gens doivent patienter le temps qu'elle remonte la piste. Qu'elle commence à avoir des informations mais que si les responsables sentent la pression monter, ils feront tout pour écraser le quartier et l'affaire sera oubliée."
Speranza très concernée par cette affaire qui pourrait nuire à ce qu'il reste de son enfance se retourne vers Lupo.
S-/ "Je compte sur toi!
L-/ C'est bien la première fois que tu comptes sur moi
S-/ Faut pas qu'elle dise que je suis encore en vie
L-/ Ben tu sais quoi, tu vas la voir et tu lui dis. Tu passes voir Demestilla puis Majan et comme ça tu règles tout d'un coup parce que sinon, moi, je fais pas comme il faut."
Voilà un talent reconnu de Lupo, savoir faire réagir et déclencher les bouderies de Speranza
S-/ "Elle a pas à se mêler de mes affaires. Elle sert à rien, c'est mon enquête donc on peut faire sans elle. C'était mes indices, elle n'a rien rapporté du tout.
L-/ Ben va lui parler
S-/ Non, tu le fais, fais en sorte qu'elle fasse quelque chose qui serve à quelque chose
L-/ Ben vas y
S-/ Non, je veux pas lui parler…"
Ettore tente de recentrer le débat.
E-/ "Et ensuite ? À part les gens de son quartier…
L-/ Ben Zoppa qu'on a pas encore trouvé. On ne sait pas au bout de combien de temps ils risquent de lui faire des saletés magiques donc au cas où faut qu'on se dépêche.
Lupo agace encore Speranza qui mime de partir puis revient et le frappe à l'épaule.
S-/ "j'ai été parler avec les souriceaux mais ça leur dit rien, pas de nouvelles infos.
E-/ Pour trouver Zoppa, faut voir avec qui on connaît là-bas.
L-/ Tu veux que je voie avec ma sœur ?
E-/ Ça dépend à qui elle paye le pizzo
Pour trouver les gamins ou savoir qui règle les problèmes ou en créée sur place.
L-/ Si on trouve ça, on saura peut-être si Phaleri est derrière pour le reste.
E-/ Sur le reste, on ne peut pas agir
S-/ Plus on met de temps, moins il a de chance d'être encore en vie.
E-/ Pour les quartiers et le calme, dire à Majan ce qu'elle peut dire.
S-/ Faudrait l'accompagner.
L-/ Oui mais si j'y vais on saura qu'elle est proche de moi. Que c'est nous derrière ça.
E-/ Si on pense que tu es dans toutes les affaires où tu connais quelqu'un. On a pas fini.
S-/ Tu es au centre de tout, l'araignée au milieu de sa toile.
Ils imaginent un croisement entre Lupo et Pidocchi en souriant. Lupo se rigole du héros de la pièce, ce fameux fils prodigue qu'ils connaissent et imaginent mal au sein d'un vaste réseau qui demanderait tant de travail, de responsabilités et d'attention. Puis, cet intermède passé, ils reprennent.
E-/ "Le quartier de la famille de Speranza …
L-/ Le quartier des enfants qui sont morts.
S-/ Arrêtez avec ça !
E-/ Tu préfères qu'on dise comment. Le quartier du savetier ?"
Elle opine du chef à défaut d'autre dénomination à fournir.
E-/ "Une explication auprès des gens faite par Majan.
Majan, on l'écoutera parce que c'est du culte du desséché et qu'on l'embêtera pas sinon ceux qui sont derrière ça risque de déclencher une plus grosse enquête du culte du desséché.
Tu peux voir déjà avec ta sœur, si son acteur joue ce soir, elle on sait ou la trouver"

Speranza va tourner dans le quartier pour voir si elle reconnaît des serviteurs de chez Phaleri
puis aller voir si elle en reconnaît un plus tard qui va dans le quartier de Purpurezza, là où les Compari cherchent les gamins.
E-/ Y'a beaucoup d'entrées, Non ? Dans ce cas-là tu peux surveiller juste les portes.
S-/ Je vais voir surtout du côté de l'entrée des serviteurs"
La liste des sujets n'étant pas terminée et à défaut d'une piste plus fraîche il faut faire avancer ce qu'on peut faire avancer maintenant qu'on est temporairement au moins libéré de la tension avec les Carpone tant que le conflit n'a pas été tranché avec les Morelli et les Compari quand à l'enlèvement et le projet de venir capturer ou tuer des Compari chez eux.
E-/ A part ça, faut voir au palais curial ou dans les papiers que tu as récupérés pour Pidocchi. Pourquoi Coccio a fuit le palais et dans les deux lames qui restent comme assassin possible, y'en a un qui est de garde au palais curial. Je l'ai connu centenier chez les phalangistes, c'est pas rigolo. Je le soupçonne même d'être lié aux chuchoteurs alors si c'est le cas on va devoir faire gaffe."
Ils décident que vu l'heure, il est temps de rentrer en action pour la soirée sinon la nuit sera là et ils n'auront toujours que parlé et pas bougé.
E-/ "Bon allez , va voir ta sœur."
Lupo s'habille pour aller au théâtre
E-/ "Tu passes voir Majan ensuite ou tu repasses par ici ?
S-/ J'en connais qui auraient fait d'une pierre deux coups.
L-/ C’est-à-dire ?
S-/ J'aurais amené Majan au théâtre.
Lupo la regarde puis sourit
L-/ "Ah oui, t'as raison je vais faire comme ça."

Speranza prévoit de faire son espionnage quand Pidocchi débarque
Elle lui colle un bisou puis s'en va
Comme elle vient de le faire, Lupo va lui aussi coller un bisou sur la joue aussi avant de partir puis se ravise et fait son rapport sur Claudio.
Tignola …
Un Pidocchi ensommeillé qui ne sait pas s'il dort encore ou si ça vient d'avoir lieu…et qu'est-ce qui vient d'avoir lieu en fait ? Mais qu'est-ce qu'ils ont ces deux-là ?
"Tignola, il était à côté de la flaque, … il fallait qu'il se tienne à carreau....C'est pas bien de lancer des piques comme ça."


Ettore les laisse plaisanter sur la fin abrupte et définitive de Tignola avant de revenir vers Pidocchi sur le sujet Carpone et règlements de comptes.
E-/ "Faut qu'il y ait sanction mais vous voyez comment redistribuer les cartes sur le sujet Carpone sans trop les écraser mais faire payer quand même pour avoir monté des coups contre nous. Je te laisse voir ça avec Stella."
Il allait cesser là mais tient à préciser:
E-/ "si elle te propose une alliance, tu dis non"
Pidocchi toujours à moitié endormi et peu au fait de la journée vu qu'il a deux nuits de retard tique à peine. Son traversin lui manque déjà. Ils sont fatiguant eux à être en forme et à causer autant. Mais bon, l'ancien clerc en lui reprend le dessus pour faire avancer leurs affaires.
P-/ "Ça serait intéressant de voir avec le cadastre de Ciudalia.
L-/ Ça existe ça ?
P-/ Ben pour les familles nobles et les histoires d'héritage. Ils tracent toutes leurs possessions. Je dois bien connaître des gens qui y ont accès mais ça va coûter des florins. Autre chose que j'aurai raté pendant que j'essayais de dormir ?"
Lupo ne peut résister.
L-/ "Y'en a qui ont failli se marier.
S-/ Non, mais c'était pour rendre service"
E-/ "Va être trop tard pour amener Majan au théâtre. Ça a déjà commencé sans doute.
S-/ Si elle voit la pièce et qu'elle sait que c'est toi, pas sûr que ça arrange tes affaires avec elle.
L-/ Peut-être pas, elle pourrait découvrir que je suis un homme blessé et intéressant."
Sur ce, Lupo part vers le théâtre pendant que Ettore et Pidocchi continuent de faire le point sur les avancées de la journée.

Lupo passe par l'entrée des artistes et parvient dans les coulisses où il retrouve sa sœur.
La pièce marche toujours autant et fait salle comble alors que ça ne partait pas gagnant mais l'histoire intéresse. Une illustration de la cité.
Elle se doute bien qu'il ne vient pas en visite touristique donc elle le guide jusqu'à la loge pour discuter autour d'un verre de grappa. Ils trinquent à la santé de l'écrivain prodige, Emilio Rossi

L-/ "Je venais te voir, j'ai quelque question à poser à propos de Purpurezza, vu que vous y habitez, peut être que vous auriez des éléments de réponse. T'as peut être entendu ces histoires de gamin enlevés sur le port.
Luc-/ J'ai entendu parler de ceux trouvés mais pas de nouveaux. je ne savais pas que tu cherchais les enfants disparus.
L-/ Je ne savais pas que tu serais dans le théâtre. Ce n'était pas l'avenir qu'on nous destinait.
Luc-/ On s'est refait une santé
L-/ Une virginité ?"
Se connaissant bien, les deux énergumènes, leur passé commun et turpitudes, ils ne peuvent s'empêcher de sourire devant l'énormité de cette notion de virginité en ce qui les concernerait.
Lu-/ "Beaucoup trop de travail pour toi et moi.
L-/ On voulait savoir si avec Andreo vous connaissiez les gens qui contrôlent le quartier, qui prend le Pizzo.
Luc-/ Je ne sais pas. Dans le quartier, on est des habitants, pas du commerce donc on est pas vraiment sollicité pour ça.
L-/ Je voudrais retrouver la trace de ces enfants avant qu'il leur arrive quelque chose de tragique.
Lu-/ Tu n'as pas d'autres informations ?"
Il lui décrit l'affaire et les gamins en l'incitant à la prudence parce que vu les vêtements que portaient les victimes, le responsable peut se payer les moyens de dégager les gêneurs.
Luc-/ Pas de palais dans le quartier, c'est l'ancienne splendeur de la ville, les riches sont partis.
Les vieilles maisons sont devenues des squats où mendiants et truands se croisent et s'évitent.


Ils parlent de la famille, du fait qu'il ne reste qu'eux deux, qu'elle n'est pas tranquille en rentrant parce que les soudards qui devraient protéger sont plus inquiétants qu'utiles.
Luc-/ J'espère que l'incident de l'autre nuit n'aura plus lieu. J'aurai bien aimé avoir une protection quand on rentre le soir, Maggio ne sera pas toujours là.
L-/ Tu veux que je t'accompagne ?
Luc-/ C'est bien gentil de ta part, je n'osais pas te le demander.
L-/ J'ai bien compris ton allusion."

Speranza s'est habillée comme une servante pour traîner autour de là où ils ont perdu Zoppa afin de mémoriser le plus de gens du quartier pour voir si plus tard elle en reverra certains chez Phaleri.
A cette heure, moins de présence, moins de garde, de promeneurs de passage dans ce quartier un brin oublié. Le quartier s'endort alors que le vent porte vers elle les sons de la soirée à Via Mala qui s'éveille quand la nuit tombe. Speranza cherche un bâtiment qui lui semblerait assez calme si elle était la Miresse. Un endroit discret au fond d'une cour ?
Quand la fraicheur s'installe, les soudards et les mendiants prennent possession des rues alors que les braves gens s'endorment en priant que d'autres qu'eux se fassent cambrioler chaque nuit.
Elle cause à quelques gamins qui survivent dans ce quartier et finit par discuter avec un qu'elle a isolé. Les yeux louchent sur la pièce qui roule sur les phalanges de Speranza.
S-/ "Depuis combien de jours n'as-tu pas mangé
P-/ Je mange tous les jours, je m'entretiens. Sinon on est faible et on courre plus assez vite.
S-/ T'aurais pas vu passer une belle dame avec des grandes boucles d'oreille
P-/ Y'en a plein ici, elles se mettent plus haut dans la rue. Y'en a une qui est avec le grand là, Borghese, elle est belle
S-/ Je te parle d'une dame qui serait passée avec un petit garçon.
P-/ Avec un gros chien ?
S-/ Ouais…
P-/ Un gros chien maousse costaud qui fait peur, il mordrait lui, s'il approchait."
Elle repense à celui qu'elle a aperçu dans la cour chez Phaleri lors de sa visite des lieux.
S-/ "Tu sais où elle va quand elle passe dans le quartier ?
P-/ Pas trop ? Mais le chien, il fait peur. Des fois elle est avec une autre dame et des messieurs avec des armes.
S-/ Tu sais où ils vont ? Elle vient souvent ?
P-/ Je la vois mais je sais pas. Je la vois surtout la nuit, le soir..
S-/ Tu l'as vu aujourd'hui ?"
Il a plus de mal à se rappeler, concentré sur la pièce
P-/ "Tu vas me la donner la pièce, t'es une dame gentille.
S-/ Si je savais où elle va, elle aurait une petite sœur, la pièce.
P-/ C'est sûr que je ferais plus attention au chien si elle avait une petite sœur la pièce"
Sur cette promesse d'une prochaine pièce, Pantaleo, le gamin promet de faire attention à lui et d'ouvrir l'œil avec la promesse de revoir bientôt Speranza et la petite sœur de la pièce. Speranza patrouille un peu puis rentre dormir dans son placard.

Lupo raccompagne d'abord sa sœur et Borghese et n'ira que plus tard voir Majan et selon l'horaire la retrouver ou prendre une chambre en attendant. Quand il demande à l'aubergiste si la jeune femmes est rentrée :
"Je crois qu'elle a laissé un mot pour un Lupo, c'est quoi votre blaze.
L-/ Tramonte !
ah oui, c'est bien ça" et l'aubergiste lui tend un papier sur lequel est écrit : Je suis à Dessicada pour vérifier des informations et je reviens dans la nuit ou au matin.
Lupo met au dos qu'il a pris une chambre ici pour l'attendre et il va se coucher.

Pidocchi retourne se coucher et, après une balade avec son chien, Ettore rentre dans le Bœuf Rouge où Soraya déambule en grignotant. Il nettoie ses lames et regarde celle de Scheggia. Sans doute piquée à un noble qui voulait éviter un duel.
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
Ravortel
Dieu d'après le panthéon
Messages : 5924
Inscription : lun. juin 02, 2014 5:52 pm
Localisation : Pas là.

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Ravortel »

Jour 7 - Les quartiers bougent


Au petit matin, Ettore se lève pour faire ses exercices pendant que Pidocchi fait remonter ses filets et toutes infos que les souriceaux lui rapportent et qu'il est seul à filtrer pour y percevoir un intérêt minime ou caché. Du côté des Carpone, le rififi est remonté mais aucune annonce de morts bien que peu des Carpone soient sortis de l'hirondelle depuis.
Dans la salle en bas, les habitués sont déjà revenus et la vie a repris une fois la sécurité revenue.
Angelo et Pietra n'ont pas de message à transmettre et Aniello prend son repas du matin. La normalité après quelques instants de silence. Derrière le respect de chacun, un brin de peur.


Ettore a fait sa balade du matin avec pirate et aucun Carpone en vue qui se baladerait ou garderait la frontière. Ça discute du coût de la nourriture. Les marchandises qu'on ne trouve plus, les épices manquent un peu mais qu'est-ce que la guerre a à voir la dedans…

On frappe à la porte de Lupo alors que l'aube n'est pas encore là.
Majan lui fait face quand il ouvre.
M-/ "Le dieu vous accorde miséricorde Lupo Tramonte."
Il a ouvert en chemise de nuit et la formule de politesse a dépassé la surprise.
L-/ "Le dieu vous accorde miséricorde"
et sur ce, il l'invite à rentrer dans sa chambrée.
Elle reste debout en lui tournant le dos le temps qu'il s'habille.
M-/ "Je vous prie de m'excuser de survenir de si bon matin auprès de vous.
L-/ Je vous en prie, si ça m'avait dérangé je n'aurais pas laissé un message à votre attention.
M-/ Je reviens de Dessicada, les nouvelles sont inquiétantes, j'ai appris qu'à force de discuter des choses étranges, il se passe tout un ensemble d'événements. Rien de visible ou transparent pour les ciudaliens mais il y a une tolérance du culte envers certaines pratiques.
L-/ Le fait que le culte n'ait pas assez réagit après ce qui est arrivé à ces enfants ?
M-/ Une chose qui s'est passé y'a quelque temps à Ciudalia, il y aurait eu au palais Ducatore des rites effectués par son mage, le sapientissime Sassanos. Il aurait invoqué des pouvoirs qui ont eu une résonance jusqu'à Dessicada. Des prêtres du desséché sont venus au palais en discuter avec Sassanos et ils sont repartis sans qu'aucune enquête en plus de cet entretien n'ait eu lieu.
L-/ Je vois
M-/ Je pense que c'est la même attitude de tolérance qu'il y a avec d'autres pratiques.
L-/ Donc sur l'affaire qui nous intéresse également ?
M-/ J'ai interrogé les domestiques du palais Ducatore et Sassanos aurait ce jour-là expérimenté quelque chose avec une grande puanteur, une odeur assez forte qui a envahi le palais et des bruits, des bruits sourds qui ont fait trembler les murs. Je pense que ce Sassanos mène des expériences d'invocations qui ont été ressenties jusqu'au temple et que du côté de Dessicada cela a bénéficié d'une trop grande tolérance.
L-/ Donc il ne faut pas attendre grand-chose de la noblesse si un des leurs est inquiété mais pas non plus attendre d'acte de la part du culte du desséché de Ciudalia si on veut mettre fin aux activités de la Miresse.
Elle acquiesce de la tête.
M-/ Avez-vous de votre côté trouvé d'autres informations ?
L-/ Pas pour le moment vu qu'on a dû se protéger contre une agression.
On a surtout un souci avec la famille des gamins car les nobles sont de plus en plus aux abois et qu'il faudrait calmer les choses au niveau de la ville basse avant qu'un noble influent se mette à paniquer et que ça dégénère. Vu que vous aviez déjà discuté avec des gens du coin, les rassurer que l'enquête n'est pas oubliée, que nous agissons pour que la population ne se révolte pas et que ça se calme
M-/ Je suis une gyrovague, je ne suis pas censée les informer de l'enquête.
L-/ Pas les informer, leur faire prendre leur mal en patience, montrer que quelqu'un s'en occupe car s' ils manifestent leur colère, la réponse risque d'être sanglante.
M-/ Mais je n'ai pas les moyens de les rassurer.
L-/ Je comprends.
M-/ Je ne vais pas informer d'une issue favorable alors qu'à cette heure je ne sais pas quelle issue elle aura. Il faut que nous y passions du temps, urgemment et de façon non officielle."
Lupo est maintenant habillé et le jour se lève à travers les volets.
Il lui dit qu'il se renseigne sur le quartier où les enfants ont disparu et qu'il compte retrouver leurs traces. Majan va dormir quelques heures puis elle le rejoindra au Bœuf Rouge. Sachant cela, Lupo va rester dans l'auberge et finir sa nuit avant de l'accompagner jusqu'au Bœuf plus tard.
L-/ "A toute à l'heure. N'hésitez pas à me réveiller si je flemmarde trop."


Pendant ce temps, Pidocchi fait le point sur les risques et gains avec les Morelli. Puis en repensant à Coccio,
P-/ "Je vais me renseigner mais j'ai peur de marcher sur les plates-bandes des hommes du podestat. On a les moyens de partager des infos avec eux
E-/ Ce qui l'a fait fuir, c'est un truc au palais curial. Ce qu'il a vu là-bas d'où le travail sur son corps qui avait pour but de le faire taire même magiquement. T'as rencontré personne aux funérailles ?
P-/ Un ancien collègue de Coccio mais rien de particulier. Tout ramène au palais curial. Faut que je discute avec des contacts que j'ai encore là-bas.
P-/ La priorité numéro un c'est le quartier et Stella.
E-/ Et Argante …
P-/ je pense que je dois d'abord voir Stella avant de voir Argante. Sinon ça serait mal pris et je verrais les demandes des Morelli. Pour Argante, il doit sauver sa position dans la famille et ce qu'il lui reste. Il a peut-être besoin de soutien pour les factions et les équilibres à faire entre les groupes.


Épisode 25 - Enquête au palais curial.

Après cette grasse matinée supplémentaire offerte par le besoin de sommeil de Majan, Lupo se rase et prend soin de son aspect pour bien continuer sa journée. Majan n'étant pas dans la salle de l'auberge, il décide d'aller la réveiller puis de l'attendre dans la salle à manger.
Elle marmonne quelques phrases rituelles avant de rompre le pain puis commence à manger avec un air fatigué sans doute lié au manque de sommeil.
Lupo se sentirait amusé mais comme il n'est qu'en partie responsable et pas tel qu'il le voudrait, il joue avec son trouble en assurant la conversation. La pluie, le temps, les gens et la vie de tous les jours à Ciudalia dont elle ne profite que peu.
L-/ « Des choses qui vous ont plu ? Intrigué ?
M-/ Toute les relations entre la noblesse et le peuple, ce clientélisme. Les sénateurs toujours en représentation. Serrer des mains, flatter les enfants et faire valoir leur rôle important dans la ville pour attirer à eux davantage de clients en subornation de ceux des autres nobles. C'est plus simple en Bromaël où la relation entre la noblesse et la population est la vassalité à la terre. Ici tout est lié et imbriqué.
L-/ Vous voulez bien me parler de Bromaël ?
M-/ C'est un duché, les barons sont en lutte les un contre les autres, intriguent ou guerroient. Il y a des façons d’agir plus directes et brutales mais parfois c’est tout autant tordu qu’ici, selon les jeux d'alliance. Le duc trouve une partie de ses finances à Ciudalia qui lui prête facilement.
L-/ Et vous êtes de quel milieu à Bromaël ?
M-/ Orpheline, comme beaucoup de membres du culte. Pour autant, je suis une sœur laie, je ne suis pas ordonnée. »
Elle a passé son enfance au sein du culte du desséché. C'est pas commun et pas sûr que Lupo ait envie d'échanger leur enfance. Beaucoup d'orphelins parmi les gyrovagues mais ce n'est pas exclusif.
M-/ « Vous même avez vous eu une enfance heureuse avec des précepteurs ?
L-/ Pas forcément heureuse, c'est pour ça que j'ai tout envoyé balader après.
M-/ vos parents vous battaient? Ils étaient trop pris par les affaires et vous avez été élevé par des domestiques ?
L-/ Mon père n'avait en tête que ses affaires et sa richesse, sans doute la cause de ce rejet.
M-/ Avez-vous encore de la famille?
L-/ Ma sœur qui habite en ville d'ailleurs je me suis permis de la solliciter des fois qu'elle ait vu des choses dans son quartier de Purpurezza.
M-/ Arrangeons nous pour que la chance ait peu à voir dans le sauvetage de ces enfants.
L-/ Combien de temps pensez vous qu'il leur reste ?
M-/ Le fait qu'ils aient eu les yeux crevés risque d'être un préalable aux rituels donc ça sera fait très rapidement si ce n'est déjà fait.»
Cette nouvelle assombrit l'humeur de Lupo et le repas est raccourci par l'urgence de retrouver les gamins.

Ettore et Pidocchi partent en direction du territoire Morelli pour faire le point des prétentions de chacun sur le territoire Carpone après les incidents des jours précédents. Le point de rencontre sera la boutique que tient Stella. Elle est proche de via Maculata dans le quartier de Benjuini. Elle y vend des vêtements colorés, des plantes, des philtres, des objets exotiques, des charmes et autres gri-gri.
Une jeune fille les invite à pénétrer dans la boutique en leur offrant à boire.
Le bazar de la pièce fait une ambiance étrangère et après que la jeune fille ait été chercher sa tante, Stella arrive et tend ses mains vers Pidocchi en signe d'accueil chaleureux. La boisson et les gâteaux sont offerts avant de parler affaires.
Stella commence à rentrer dans le sujet
St-/ Alors, maintenant que ma petite fille est libérée, que des Carpone sont morts pour payer le prix du sang, quelle est ton idée Pidocchi ?
P-/ Le gâteau est sur la table et il y a deux familles. Deux et demi en fait.
St-/ Quelle est cette demi-famille ?
P-/ Certains des Carpone.
St-/ Comment ça un peu de Carpone ?
E-/ Y'en a qui nous ont aidé donc on leur est un peu redevable. On leur doit une partie de nos positions actuelles. Il y'a aussi Argante qui nous a aidé hier matin.
St-/ Argante ? Cette tronche de traître ! Il vous trahira comme il a déjà trahi les autres et les siens. Est-il sage de leur laisser une portion et éviter qu'ils se trouvent humiliés ? Mais vous même n'êtes que quatre. Arriverez vous à contrôler un tel territoire à quatre ?
P-/ Quatre certes mais nous saurons déléguer. C'est mon affaire.
Ce qui m'importe c'est d'avoir des voisins dont je n'ai pas à me défier.
St-/ Je te remercie que nos territoires soient plus proches mais notre famille n'est pas faite pour contrôler un territoire et si on se voit plus grand qu'on est, le risque est grand de se faire renverser.
St-/ Ce n'est pas ce que je souhaite. Un territoire qu'on ne peut contrôler. Mieux vaut notre amitié.
P-/ Vous autres Morelli avez plein de femmes, aussi. Une femme peut percevoir le pizzo comme un homme.
P-/ Sinon, j'ai une question plus commerciale. Vous avez des contacts à Ressine ?
St-/ Pas en ce moment. Le commerce a été ralenti. On importe moins, on fabrique plus et on leur donne l'aspect de là-bas.
P-/ Je suis intéressé par des contacts à Ressine.
St-/ Oui, on peut avoir ça, c'est pour quoi ?
P-/ On héberge une personne de là-bas qu'on a reçu en échange d'une dette.
St-/ Une ressinienne ? Mais à restituer à qui ?
P-/ À sa famille j'imagine. Qui d'autre ?
St-/ Et sa famille, c'est qui ?
P-/ Ça, c'est encore un peu confidentiel.
St-/ Après avoir éveillé mon intérêt, voilà que tu me fais des cachotteries.
P-/ Allons Stella, vous demande-je vos petits secrets ?
St-/ Et si on doit rapprocher nos familles, il faut se préparer à partager nos secrets.
P-/ Nous partageons les informations qui nous sont utiles quand elles le sont.
P-/ D'ailleurs la demoiselle ne semble pas être d'un nom connu, en tous cas.
St-/ Elle a un nom, tu penses qu'il mérite une grande récompense ?
P-/ Elle a, pour sûr, une éducation qui n'est pas celle de la rue.
St-/ Des familles nobles, des familles riches et certaines qui ont les deux à la fois
Il y a des familles nobles à Ressine, de cheikh ou d'émir qui peuvent valoir leur prix. Ou une concubine peut être.
P-/ Oui, donc en fait je cherche à trouver un contact avec Ressine. J'ai déjà lancé mes propres sondes mais les délais sont si longs...
St-/ Puisse le dieu de la chance te sourire.
P-/ Et si je te confiais cette demoiselle, tu pourrais l'occuper ?
St-/ On pourrait au moins lui parler ressinien.
P-/ Et Rubiza ?
St-/ C'est une ville ou il y a beaucoup d'émirs, des pirates, des contrebandiers.
P-/ Je pense que je vais l'envoyer visiter ta boutique. Voyons quels vers tu pourras lui tirer du nez. Je ne lui veux pas de mal, hein. Mais je voudrais tout de même rentrer dans mon investissement.
St-/ Il y a eu beaucoup de morts dans les îles Aetées, mais si elle fait partie des filles qui ont été enlevées par les phalangistes, il lui est certainement arrivé la même chose que ce qui est arrivé à Gabriella …
St-/ A ce sujet »
Elle les regarde dans les yeux l'un après l'autre.
St-/ « Il faudra que ceux qui lui ont fait ça payent.
E-/ Qu'elle donne les noms et ils paieront. Qu'elle nous les désigne. »
Ils scellent l'accord pendant que Pidocchi glisse le nom de Soraya à Stella.
St-/ « Envoie moi ta perle et je t'en dirai plus sur elle par les liens que nous venons de tisser ».
Alors qu'ils allaient partir, Stella retient Ettore par le bras.
St-/ « Zora m'a dit que Gabriella s'était fait des idées sur toi. L'amour n'est pas toujours partagé. C'est dommage mais elle devra oublier. Pour le moment elle ne peut pas.
E-/ Ma vie c'est de faire des veuves, la dernière sera la mienne. Juste parce qu'ils ont cru qu'elle était avec moi. Ce qu'ils lui ont fait. Tu penses qu'elle a envie de revivre ça ?
St-/ Tu es jeune, tu dois oublier comme Gabriella doit oublier. »


Stella lui tient les bras en le regardant dans les yeux, le temps d'un sourire désabusé de l’ancien soldat. Une douce chaleur l’envahit mais il n’y porte pas plus d’attention.
Puis, elle leur offre quelques tissus et objets en cadeau avant qu'ils ne repartent. Ils quittent la boutique en remettant leur masque et se dirigent vers le palais curial.

Speranza se réveille et décide de retourner au plus vite à Purpurezza. Elle passe dans la salle en bas pour récupérer à grignoter et Angelo grommèle que Ettore et Pidocchi lui ont dit de lui dire qu’ils sont partis voir Stella puis ils iront au palais curial.
S-/ « C'est pas comme si on avait des choses importantes à faire. »
Elle déjeune d'un bol de lait puis retourne se déguiser en gamin des rues.

Pidocchi retourne au café sous les arcades où il voyait Coccio régulièrement le matin. Les souvenirs sont présents et les habitués aussi. Il arrive à y reconnaître un clerc, Roberto, avec qui il a déjà fait affaire après sa disgrâce. Ils se déplacent dans une alcôve et Ettore les laisse discuter.

Pidocchi commence par offrir à boire, prendre des nouvelles. Leur appui commun étant mort, les affaires se compliquent pour Roberto qui n'a plus les soutiens au palais et doit faire plus qu'avant pour moins d'avantages. Comme Coccio, il croyait à la république, au mérite et il nage dans un monde de passe-droit et de corruption. En parlant de service...

P-/ « J' ai besoin d'information sur des documents et ça prend un peu de temps, ça concerne le cadastre. J'ai un investissement à faire et je dois voir où je mets les pieds. Il me faudrait la liste des avoirs Phaleri dans un certain quartier. Tes efforts seraient récompensés.
Ville basse et Purpurezza pour Phaleri et ses clients ou famille.
ro-/ Je peux te faire ça pendant l'heure de midi.
P-/ On se retrouve en fin d'après-midi.
Roberto hoche la tête et passe brutalement à autre chose
ro-/ Y'a du sang noble qui va couler.
P-/ Les affaires entre les Mastiggia et le podestat ?
P-/ il n'a pas désavoué son homme de main après les annonces au sénat ?
ro-/ Mastiggia a perdu son fils et tu sais que ce n'est pas l'homme de main qui décide.
Il en va d'une affaire d'honneur et de vengeance pour les Bellicistes.
D’un autre coté, le sénateur Sanguinela voit d'un mauvais œil la montée des Mastiggia et leur leadership, c'est je crois ce qui les limite pour s’en prendre directement à Ducatore et au parti des souverainistes.
P-/ C'est un gros morceau.
ro-/ C'est le vainqueur de la guerre mais il a perdu du crédit, beaucoup de crédit avec ces événements au sénat. Tu étais sans doute là.
P-/ Non, je n'ai pas pu y être mais...
ro-/ Tu as eu accès aux minutes ?
P-/ Non, mais je veux bien si tu les as.
ro-/ Un de plus, un de moins, y'a plein de sénateurs qui les ont demandées déjà alors je te ramène ça aussi ce soir.
A propos de Coccio d'ailleurs …
ro-/ « Le desséché veille sur lui.
P-/ … Est-ce que tu sais la cause de son départ du palais ce jour là ?
Tout le monde en a parlé au palais curial, il est parti précipitamment, toute affaire cessante après avoir reçu un message.
P-/ Un message vocal ou écrit ?
ro-/ Écrit.
P-/ Et tu sais ou est ce message ?
ro-/ Soit sur lui, soit il l'a jeté.
P-/ C'est curieux.
ro-/ Dès qu'il a reçu ce message, il est parti toute affaire cessante sans en parler mais il était visiblement bouleversé.
P-/ il avait pour habitude d'aller voir le podestat auprès de qui il était détaché mais c'est plus spécial ce coup là.
ro-/ Il a laissé son travail sur place, tout planté pour courir aussitôt.
P-/ Très étonnant, si tu entends quoi que ce soit de plus précis, je suis preneur. Tu connais mes relations avec Coccio, si j'avais pu faire qui que ce soit pour éviter ça.
ro-/ C'était un digne serviteur de la république.
P-/ Un clerc honnête et ceux qui ont fait ça paieront.
ro-/ En tuant ce clerc curial, c'est une partie de la république qu'on a assassiné »
les mots même de Ducatore.
P-/ «La république se relève toujours
ro-/ Elle s'appuie sur les individus de la cité, pas sur une noblesse qui a ses titres par les affaires et par le sang.
P-/ En tant que proche de Coccio, j'ai été contacté par la famille du podestat donc si je peux aider, fais le moi savoir.
ro-/ Précise?
P-/ Si tu entends parler d'une menace sur le podestat et sa faction, à part les Mastiggia, je peux faire passer le message. »
il profite de sa flamme républicaine et de son amour du Podestat civil.
ro-/ « J'espère bien qu'il pourra gagner à nouveau le poste de podestat civil lors des prochaines élections.
P-/ Je citerai ton nom.»
Un regard d'admiration et de reconnaissance de Roberto de et ils trinquent à la mémoire de Coccio Blattari et à la santé de la république avant de se quitter en attendant le soir.

Pendant ce temps, Ettore prend le frais sur la place et aperçoit Chiodi qui parade sur la place parmi ses hommes et les belles dames qui viennent voir les peintures au palais.

Speranza retourne à Purpurezza et finit par retrouver Pantaleo qui semble fatigué de réfléchir sur le fait qu'il ait ou non réussi à voir et suivre cette femme ou même de se rappeler où.
S-/ «C'est parce que c'est une sorcière. Reste prudent et ne traîne pas tout seul car elle enlève les enfants.
p-/ Quand vous me l'avez dit c'était vachement clair et après j'arrivais pas à me souvenir
C'est que je suis pas brelou alors. Mais comment on fait du coup?
S-/ Concentre toi sur autre chose, sur le chien.
p-/ Et si y'a pas le chien?
S-/ Ses chaussures, tu la regardes pas elle mais tu suis ses chaussures.
p-/ Vous êtes pas une méchante qui nous vend aux ressiniens ?
S-/ Non, moi je cherche juste mon petit frère.
p-/ Je vais vous aider, je vais pas vous laisser tomber, m'dame. M'dame comment?
S-/ Je m'appelle Speranza.
p-/ Pantaleo, il va pas vous laisser, il va vous aider à retrouver votre petit frère M’dame Speranza.
S-/ Au fait, Phaleri, il a des propriétés par là?
p-/ Phaleri?
S-/ Oui, l'amiral Phaleri.
p-/ C'est qui ça la Mirale ? Pis là j’vois bien que vous êtes pas trop un garçon et ici y'en a qui aiment bien les filles qui ressemblent à des garçons ou des garçons qui ressemblent à des filles. »
Elle lui indique les couleurs et le blason de la famille Phaleri qu'elle croque pour lui montrer un modèle sur lequel il pourra se concentrer.
Speranza ne voit pas le temps passer et la journée passe si vite quand on cherche.

Lupo et Majan finissent par arriver au Bœuf Rouge et à l'étage ils tombent sur Soraya qui fouine dans la chambre d'Ettore à essayer les armes pour faire son choix et en tester quelques-unes. Elle sourit à Lupo qui arrive.
L-/ «Bonjour. Tu t'es découvert une passion pour les armes.
So-/ il m'a dit d'essayer, d'apprendre à le frapper alors j'essaie.
L-/ Et t'as trouvé ce qui te va le mieux.
Elle montre la dague que Ettore lui avait passée.
So-/ Ça mieux. »
Elle montre qu'elle peut la cacher sous sa jupe sans trop s’emmêler dans les tissus
So-/ « Et toi ? Les autres tous partis. Speranza, partie garçon.
L-/ Et les autres, ils sont partis y'a longtemps?
So-/ Oui, parti manger matin.»

Elle demande à Lupo comment tendre l'arbalète qu'elle a dégoté dans les stocks d'Ettore.
Il lui explique en insistant sur le côté dangereux de l'objet et que ça traverse même une armure.
Elle vise l'armoire de la cuisine et le carreau fait voler en éclat la porte du vaisselier et une partie des objets derrière le panneau dans un bruit annonciateur de catastrophe.
L-/ «Reste sur la dague, c'est mieux»
Elle range les armes un peu comme elle s'en souvient avant de quitter la pièce.

Lupo redescend et rejoint Majan pour aller se renseigner plus sur les Phaleri mais ils doivent d'abord trouver les autres au palais Curial. Il ne vont pas retrouver Pidocchi mais sachant ce que Pido cherchait, ils accèdent dans la salle des requêtes ou sont exposées les peintures du concours à la gloire de la victoire récente sur Ressine.


Pidocchi sur le chemin du retour résume les avancées de leur enquête à Ettore et ils bifurquent vers le palais Ducatore pour cette histoire de papier.
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
Ravortel
Dieu d'après le panthéon
Messages : 5924
Inscription : lun. juin 02, 2014 5:52 pm
Localisation : Pas là.

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Ravortel »

Beaucoup d'un coup, il faut vous laisser le temps de lire ça...
Dieu du Vrai, Ultime et Tant Envié Foie Gras Véritable
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 26 - Des enfances de Majan à Lupo

Lupo et Majan observent les tableaux du Macromuopo et de Fra Albinello en évitant dans un premier temps l’œuvre licencieuse de Pugapingi. Pendant qu'il présente l'un des tableaux, Lupo se fait interpeller par Maggio Coronazione amené lui aussi à passer devant les fresques. Ils discutent des détails et des silhouettes derrière les fenêtres avec une première impression de normalité, d'un triomphe serein et d'un malaise tapis comme une menace larvée derrière les vitres sur la toile.

L-/ « L'artiste a laissé parler son art alors que lui se montre discret.
C'est plus une allégorie de la république que de la bataille.
mc-/ C'est une belle façon de découvrir notre cité madame. J'ignorais que don Lupo Tramonte avait des connaissances dans le culte du desséché.
Majan reste silencieuse, le visage à demi caché par son capuchon, elle remercie d’un hochement de tête.
L-/ Les tensions sont exacerbées depuis l'autre jour au sénat.
mc-/ Le mot est faible, ils ont failli en venir aux mains, c'était houleux.
L-/ Quelle en était la cause ?
mc-/ Le podestat a été mis sur la sellette car il a été témoigné que l'homme de main du Podestat avait tué le patrice Mastiggia. Pour sauver la face, il a accepté que Gesufal soit arrêté et mis à dispo de la justice mais ce dernier s'est évadé lors de son transfert. Le parti Belliciste hurle à la dissimulation alors que le podestat cherche à prouver son innocence et son bon droit. »
L-/ Quant aux événements de la veille, aurait-il des détails sur la mort du clerc?
mc-/ « C'est un serviteur de la république qu'on a assassiné, certains disent que c'est aussi Gesufal. Ce que don Ducatore conteste mais il n’a pu garantir que Gesufal était avec lui lors de la mort de Coccio Blattari, ce qui a occasionné une bronca. »
mc-/ « Étant moi même proche de don Ducatore comme ma famille, je ne cache pas que je suis plutôt d'accord avec son point de vue, le podestat a été très affecté par la mort de don Blattari. Le podestat a tenu à ce que ses funérailles se tiennent au palais Ducatore. C'est un message politique et en même temps un message d'estime.
L-/ Je ne vois pas pourquoi il l'aurait assassiné en plein rue surtout qu'il venait chercher refuge au sein du palais quand il fuyait ses assassins. »
Maggio approuve et regardant à nouveau Majan qui se tient toujours coite
mc-/ « Je ne vous savais pas si proche des religions ni intéressé par la politique ciudalienne. Deux aspects que je ne vous connaissais pas. Vous êtes aussi mystérieux que votre sœur et vos talents tout aussi multiple.
L-/ Je ne suis pas encore à son niveau. C'était un plaisir de partager ce moment avec vous
mc-/ Un plaisir partagé. Il faudra qu'on parle bientôt d'une amie commune »
Après quelques platitudes diplomatiques, Maggio se dirige vers l'étage dans les endroits réservés aux sénateurs et aux patrices.
ils ont pris congé de Maggio mais de traces de Pidocchi ou Ettore, aucune.


Ettore et Pidocchi sont proches de la porte à l'arrière du palais Ducatore. Là où le mot de passe devrait leur servir et au nom de Coccio Compari, on leur ouvre. Deux phalangistes sont de garde et l’un d’eux les escorte jusqu'à Spada Matado. Le chemin dans le parc contourne le palais et aboutit sur l'esplanade où des hommes d'armes et des nobles attendent de voir le podestat mais eux vont suivre un autre chemin qui ne va pas vers le maître des lieux.
Une fois devant Matado, ils conviennent d'un endroit plus au calme pour laisser leur attirail et attendre qu'on le guide dans le salon vert. Lupo, l'un des garde les taquine en leur indiquant de ne pas salir les fauteuils en s'asseyant puis quelques minutes plus tard, c'est carrément le podestat et deux autres lames qui entrent dans la pièce. Ils ont bien fait de rester debout jusqu'à ce que Ducatore s’assoit en leur faisant un signe de tête.

LD-/ Messieurs, Matado me dit que vous avez des requêtes à me présenter et des informations importantes à nous transmettre.
J'ai moi même plusieurs choses à voir avec vous, donc, faisons connaissance.
P-/ Votre seigneurie. Nous avions d'abord des informations à partager sur le décès de maître Blattari. Il venait vers le palais mais toutes affaires cessantes après avoir reçu un message. Message écrit qu'il aurait eu sur lui en partant.
LD-/ Il n'en avait pas sur lui.
P-/ Probable que le tueur l'ait récupéré
LD-/ Ou qu'il ne l'avait pas sur lui, le tueur n'a pas fouillé le corps, nos gardes l'auraient vu.
Ducatore croise les doigts et semble attendre.
P-/ « D'autre part, nous avons une enquête sur des enfants qui ont été retrouvés dans les rues du côté de la ville basse et cela semble s'orienter du côté de la maison Phaleri.
LD-/ C'est lui ? Dit Léonide Ducatore en désignant Ettore à Matado qui confirme.
LD-/ « Avez vous des preuves ?
P-/ Sa maison est concernée et au moins la miresse Bellissante.
LD-/ Phaleri serait derrière celà également ?
P-/ La miresse ne fait pas grand-chose de sa propre initiative.
P-/ Quel âge a le sénateur ? Le porte t'il très bien ?
LD-/ On lui envie son entrain et son air à son âge. Il fait des jaloux.
E-/ Une jeunesse prise aux enfants pour qu'un sénateur reste jeune. Il ne faudrait pas que la pratique se répande ou beaucoup de sénateurs resteront jeunes et les enfants de la ville mourront en nombre. Il faudrait y mettre un terme.
LD-/ Et quel terme mettriez-vous sur cet événement don Stoccata ?
P-/ A propos de terme, concernant Schernittore, si vous pouviez faire cesser ses actes.
SM-/ C'est la version de Gesufal concernant l’altercation ou il aurait été aidé votre ..
E-/ C'est aussi ce que je t'ai dit l'autre jour
Spada Matado n'aime ni le tutoiement ni être interrompu et ça se voit aussitôt.
Le podestat ne semble pas donner d’importance à cet incident.
LD-/ « En échange d’une meilleure compréhension de Dilettino Schernittore, j'aimerais bien que la réputation de l'amiral Phaleri ne souffre pas trop de cette histoire …
Mais quel est votre position dans cet imbroglio ? Une enquête personnelle ou une demande officielle ? Quel est votre intérêt en l'espèce … Pidocchi ? C'est bien votre patronyme ?
P-/ Pidocchi Compari votre seigneurie, une aversion pour la magie noire.
LD-/ Suivez-vous un culte particulier pour avoir cette aversion envers la magie noire ? Comptez-vous poursuivre toute manifestation de ce type ? Pensez vous que les conseillers occultes qu'ont la plupart des sénateurs devraient être renvoyés ? Ne serait-ce pas un risque de se priver de cette aide au combien précieuse à la République pour une brebis galeuse ?
E-/ Sans compter un des gamins qu'on connaît.
LD-/ Ah, vous connaissez donc un des enfants, ceux qui ont été enlevés ou ceux déjà morts ?
E-/ Un qui vient d'être enlevé.
LD-/ Je suis sensible à ce motif mais il vous faudra des preuves pour mettre fin aux agissements de cette miresse.
Croisant les doigts, il poursuit en les observant
LD-/ Si je peux vous fournir quelques conseils … Concernant Phaleri, c'est un vainqueur de Scybilos donc son honneur ne peut être terni et c'est l'emprise, la duplicité de cette étrangère qui sera responsable. Nous ne la connaissons d'ailleurs pas.
P-/ Et votre astrologue la connaît-il ?
LD-/ Sassanos n'est pas présent et je ne sais pas s'il aurait des informations sur elle. En tout état de cause, jamais il a jugé utile de m’informer sur elle.
LD-/ Je vous demande de me remettre toutes les preuves que vous aurez mettant en cause la miresse et le rôle de Phaleri dans cette affaire.
Pidocchi résume son enquête et les éléments pour l'instant insuffisants qu'il a regroupés.
LD-/ Dès que vous aurez retrouvé les enfants et mis hors d'état de nuire la miresse, il serait bienvenu que l’enquête soit finalisée par le conseil des neuf qui pourrait ainsi faire toute la lumière devant le sénat. Il est important de témoigner car les forces de sédition sont en action à Ciudalia.
E-/ Vous nous autorisez à sortir les enfants.
LD-/ Si la miresse pouvait témoigner, cela renforcerait notre propos. Sa capture ne peut être que bénéfique.
P-/ Ne serait ce pas nuisible à Phaleri ?
LD-/ L'important est que le conseil des neufs ait toutes les informations. Il tranchera.
Par ailleurs, vous qui avez évacué un obligé de ma clientèle. Je vous en remercie.
J'ai besoin de gens habiles. Je n'ai plus mon mage. Souhaiteriez-vous entrer à mon service messieurs ?
P-/ A titre officiel ?
LD-/ Officiel ou officieux, à vous de me dire ce qui vous parait judicieux.
P-/ Vu les activités et la période, pas sûr que ça soit le moment.
LD-/ Puis je alors vous compter comme affiliés à la maison Ducatore ?
P-/ Faut que j'en parle à mes compagnons.
LD-/ Vous êtes nombreux dans votre confrérie ? J'ai besoin d'hommes efficaces. Nous avons scellé de fructueux accords et je veillerai à ce que cela continue.
Il se tourne vers Ettore
LD-/ Don Stoccata, votre nom était sur la liste des hommes pouvant avoir tué don Blattari.
E-/ Si ça avait été le cas, Pidocchi m'aurait tué de ses mains. Nous étions ensemble quand nous avons appris l'attaque et avons accouru vers votre palais. J'étais avec Pido, il m'aurait tué si ça avait été moi.
la liste des lames est refaite pour chercher qui est sans doute derrière le meurtre de Coccio.
LD-/ Si on retire Gesufal, qui travaille pour ma famille et n'avait aucun intérêt à la mort du clerc curial, il reste Mezzasole, séide de la maison Sanguinela. Stoccata qu'on croyait mort.
E-/ Il l'est.
Encore une interruption d'Ettore qui est peu au goût de Spada Matado quand il s'agit de couper la parole à son maître.
E-/ Scheggia, mort il y a peu.
Dulcino Strigila, suffisamment arrogant par rapport à l'attitude de celui qui a agit mais peu probable qu'il soit accoquiné aux assassins
LD-/ Il reste le centenier Chiodi mais il n'a semble t'il pas quitté son poste ce jour là.
En dernier lieux la guilde des chuchoteurs mais les blessures ne correspondant pas sauf s'il s'agit d'une commande ?
P-/ Dans ce cas là, d’où vient la commande si c'est une commande.
E-/ C'est une commande sinon il n'y aurait pas eu le sel, les yeux et le foie
Une information que Ettore tient du spadassin Lupo qui se fait fusiller du regard par Matado sous l’œil intéressé du podestat.
LD-/ Je vois que vous êtes vigilant et que je peux vous faire confiance.
Vous même don Compari étiez un proche de Coccio dont vous veniez d'apprendre la mort.
P-/ Son attaque en tout cas.
LD-/ Il paraît que vous étiez à ses funérailles avec une autre personne.
P-/ Un autre de nos compagnons.
Nous poursuivons un même but. Auriez vous des idées sur la cause de sa mort.
LD-/ Sans doute les informations qu'il avait appris et voulait me transmettre mais il est surprenant et évident que cet acte ait été préparé car on ne se promène pas avec du sel et en faisant ce qu'ils ont fait par improvisation. Les actes étaient préparés et répétés. Éloigner les fâcheux, ses yeux ...si il n'avait croisé les alguazils, il serait mort bien plus tôt.
P-/ Je sais par ailleurs que maître Blattari s’intéressait à vos investissements post guerre.
LD-/ Comment le savez vous ?
P-/ Par lui même, qui d'autre me l'aurait dit ?
LD-/ vous étiez donc si proche …
P-/ En effet. Mais je ne vois pas motif d'en parler et je ne m'occupe pas de vos investissements.
Le podesdat prend un temps avant de conclure
LD-/ Tenez nous au courant et continuons de communiquer pour notre bien commun. »
il hoche la tête et quitte la salle escorté de ses deux bretteurs.

On se fait raccompagner par Matado pendant que Lupo baisse la tête avec un sourire contrit pour Ettore vu certains passages de la discussion et le côté tranchant du bretteur un peu frais au milieu de ces échanges policés.
P-/ « Juste une question en passant, aucun testament n'a été retrouvé concernant maître Blattari ?
SM-/ Pourquoi ?
P-/ il n'avait pas de famille. Je pensais qu'il aurait des dispositions.
SM-/ Quand vous aurez le retour de Ressine, faites nous signe pour le paiement de la fin du contrat.
D’une voix sourde, il gronde
Ettore, t'es plus un soudard, attention comment tu parles à sa seigneurie t'es pas dans une chambrée. T'as toujours eu des problèmes avec la discipline.
E-/ Je sais, c'est pour ça que je suis plus dans les phalanges non plus.

On récupère nos attirails et on va se prendre un truc à manger au Bœuf.


Speranza paye la gamelle à Pantaleo, puis ils se remettent à chercher toute trace de Phaleri, de la miresse, du chien. Malgré son habitude de traîner dans les quartiers populaires, elle a attiré l'attention de quelques types patibulaires et mal intentionnés qui en ferait livraison à Ressine si on leur en laisse l'occasion.
Est-ce Speranza ou Pantaleo qui les intéresse ? Dans le doute elle dévie vers le marché ou il pourront fuir plus facilement en signalant au gamin les deux suiveurs.
p-/ « Je le connais lui, c'est un sournois.
S-/ Il t'embête des fois.
p-/ Il essaye et vaut mieux se barrer. »
Direction le marché pour les perdre dans la foule en s'aidant de tissus attrapés au passage pour se déguiser ou en glissant sous un étal. Elle réussit à leur échapper mais il faut quitter le coin le temps que les malfrats passent à une autre cible. En attendant, ils vont patienter dans les hauts de Purpurezza sur un point de vue sympa peu accessible.


Au hasard des conversations et des rumeurs courant dans la salle des requêtes, Lupo retient que la miresse se serait absentée pour quelques jours, partie chercher des plantes dans les collines autour de Ciudalia.

En chemin vers le Bœuf Rouge, Majan demande à ce qu’à son tour, Lupo parle de sa jeunesse.
Il sourit puis commence :
L-/ « j'ai grandi dans la bourgeoisie de cette ville, mon père avait une flotte de pêche qu'il tenait de mon grand-père. Ils étaient obnubilés d'attraper le moindre sou sur lequel ils pouvaient mettre la main. Pas un milieu agréable pour grandir ou s’épanouir et au décès de mon père, avec ma sœur nous avons profité de cet argent durement gagné en plongeant dans tout ce que cette ville pouvait nous offrir.
M-/ Et que vous apportait cette vie de débauche ?
L-/ Excellente question ! Après avoir renoncé à tout, tout vendu, tout saccagé, y'a une chose que j'ai gagné qui est mon lien très particulier avec mes camarades, cette famille que nous avons choisi et l'envie pour ma part de passer à autre chose et de faire quelque chose de plus grand, ou en tout cas de bien.
M-/ Mais hier vous m'avez dit de m'éloigner parce qu'il y avait de la violence, cela fait il parti du bien que vous évoquez ?
L-/ Non bien évidemment mais ça fait partie de la ville et ici il n'est pas possible de s'en tirer sans être confronté à la violence d'une manière ou d'une autre. Et donc, si je vous ai demandé de vous mettre à l'abri, c'était pour vous éviter des querelles qui ne sont ni les vôtres, ni très reluisantes. Mais ce n'est pas une finalité ni un objectif de vie pour moi.
M-/ Alors pourquoi ne changez vous pas de vie ?
L-/ Je l'ai déjà fait et je sais que c'est compliqué. Ça ne se fait pas comme ça.
M-/ Donc votre idéal de vie se résume aux quattro Compari ?
L-/ Pour le moment je dirais que oui, c'est la meilleure chose que j'ai trouvé ici et je doute de trouver mieux. C'est comme une famille. Nous nous serrons les coudes et c'est quelque chose de précieux pour moi. J'ai pas envie de renoncer à ça.
M-/ Ni à votre vie d'hédonisme ?
L-/ ça c'est plutôt dans ma nature et il est difficile de renier sa nature.
M-/ Il est curieux qu’une personne qui protège des enfants des manœuvres d'une sorcière, qui veut que les gens des quartiers populaires ne souffrent pas leur rébellion contre ce qui a été fait à ces enfants, soit quelqu'un qui n'a pas de croyance ou de spiritualité … Notez que je ne vous juge point.
L-/ Les moments de vie par lesquels je suis passé m'amènent à avoir une certaine distance par rapport à ça mais la violence dont on a pu parler en ce qui me concerne n'affecte que d'autres ordures de cette ville. Pour moi, il est hors de question de m'en prendre aux faibles. Vous devez vous dire que je pourrais faire mieux mais …
M-/ Non, nullement.
J'en ai rencontré tant qui étaient persuadés d’agir au nom du bien, qui prétendaient obéir à des idéaux, tout en entretenant le fait de brûler la vie et de céder aux plaisirs …. animaux.
Elle est embarrassée
Mon langage est limité dans votre langue, je ne cherche pas à ce que le terme soit blessant.
L-/ J'ai connu bien pire. Pour ma part j'ai connu tout ça, je sais que ça ne mène pas très loin au final. La satisfaction de bas instinct et une certaine futilité. Mettre ça en arrière plan les consume alors que pour ma part je fais avec.
M-/ Céder à vos pulsions évite d'y succomber ?
L-/ D'être asservi par celles-ci, oui.
M-/ Intéressant. Mes professeurs m’ont enseigné que c'est notre animalité qui ressort par le biais de l'amour alors que nous sommes fondamentalement être humain et de raison.
L-/ Y'a pas une confusion entre le sexe et l'amour ? Ce sont deux choses différentes.
M-/ Différentes peut être, nous avons là aussi des enseignements qui prônent que ce sont des pulsions qui existent au sein de l'homme comme l'excès de pouvoir, la convoitise et que cette pulsion sexuelle n'est pas de l'amour alors que l'amour est un sentiment qui conduit à d'autres pulsions, plus “nobles”.
M-/ Il peuvent mener à des actes “bons” et inciter au sacrifice pour ceux que l’on aime. Vos rapports entre vous quatre sont une forme d'amour aussi …
Et ce regard que vous portez sur les femmes.
L-/ Oui ?
M-/ Ce regard si particulier, vous les regardez vraiment et toutes ont ces battements de cœur. Ce sourire qui vient quand vous les regardez, est-ce une volonté de les contrôler ?
L-/ Je sais que je peux provoquer ça mais ce n'est pas ma volonté ni même un instrument et je ne suis pas sûr que ça marche sur toutes les femmes.
M-/ ça marche ?
L-/ Oui, ce genre de réaction, je ne les contrôle pas même si je sais comment essayer de le provoquer. Mais je ne suis pas sûr du résultat, pas plus que la femme ne peut être sûre de l'emballement de son cœur. Dans quelle mesure est ce un jeu ? Ca dépend de mon humeur, de la personne avec qui je me trouve. C'est parfois un amusement, savoir si je plais pour me rassurer ou conforter mon ego et d'autres fois totalement involontaire. Difficile de tirer de grandes règles de tout cela.
M-/ Difficile de savoir qui vous êtes Lupo Tramonte.
L-/ Je serais bien en peine de vous répondre donc si moi même je n'y arrive pas, c'est plus compliqué pour vous.
M-/ Vous avez une sœur qui a partagé vos débauches ?
L-/ Oui, c'est une bonne piste si vous souhaitez connaître l'homme que j'étais.
M-/ Je crains de ne pas avoir le temps d’enquêter sur vous puisque vous n'êtes pas le criminel que je recherche.
L-/ L'hypothèse est intéressante mais quand je vous ai proposé mon aide c'était en toute franchise
M-/ je n'ai aucun doute sur cela même si je m'interroge sur les motivations de Speranza Monbello.
L-/ Elle est libre, farouchement indépendante et dans le cas présent très personnellement affectée, c'est une affaire personnelle.
M-/ Étonnant, cette volonté de rupture que vous partagez tous les quatre avec vos familles biologiques.
L-/ Chacun souhaite tirer un trait.
M-/ Nous avons tous nos souffrances.
L-/ Tout le monde a droit aussi de vouloir reprendre sa vie en main.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
picte
Initié
Messages : 115
Inscription : sam. juin 10, 2017 2:20 pm

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par picte »

Juste au moment où je viens de finir le précédent CR. J'adore vraiment cette campagne.
Merci à vous
Эта русская подпись ужасно стильная, но она ничего не значит.
Лао Цзы
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

picte a écrit : lun. déc. 09, 2024 9:28 pm Juste au moment où je viens de finir le précédent CR. J'adore vraiment cette campagne.
Merci à vous
C'est surtout @eskhiss qu'il faut remercier, c'est lui qui prend toutes les notes !

C'est d'ailleurs pour cela que vous avez moins de discussions d'Ettore (le perso qu'il joue, c'est quand même un peu plus difficile pour lui de noter en jouant :P ) et par moment les réflexions du perso. C'est même à certains moments la situation vue par les yeux d'Ettore.

Mais je pense que ça doit être très difficile à suivre, il y a beaucoup de PNJ et de fers au feu et pas d'introduction et de présentation préalable des persos ou du contexte de jeu.
N'hésites pas (et n'hésitez pas) s'il y a des questions ou des points à éclaircir.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 27 - un soir à Purpurezza


Speranza et Pantaleo se séparent avec pour idée de trouver une maison dont elle aurait du mal à se souvenir quelques rues plus loin au cas où la miresse aurait utilisé le même type de magie sur le bâtiment que lors de ses déplacements, mais la sensation ne se présente pas. Quelques pièces confiées à Pantaleo sont glissées dans les mains d’autres gamins du quartier pour se souvenir de la dame au chien mais rien n'y fait.

Au Bœuf Rouge, Majan, Lupo, Ettore et Pidocchi se retrouvent à table. Majan préfère que son avis sur la stratégie du Desséché reste un secret entre Lupo et elle.
La présence de Majan restreint les informations que Pidocchi peut partager avec Lupo alors on discute du message que recevait Coccio et qui l'a fait fuir. Des contentieux ont lieu entre les grandes factions politiques et en interne.
Ettore mentionne l'assassinat de Coccio dont les dégâts qui ont été réalisés sur le corps et Majan explique que le foie sert à la divination, les yeux pour voir ce qui a été vu en dernier et le sel dans la bouche pour empêcher de parler. D'après Majan, il s'agit de manœuvres visant à contrer le recours à la basse magie.

Les enfants avaient les yeux crevés puis recousus il y longtemps mais Ettore se souvient que la bouche et le foie n'ont pas été endommagés et qu'ils ont pu ou auraient pu être interrogés. Est-ce que cet examen a été fait ?
Majan, prend soin de sélectionner ses mots dans sa réponse. Le fait de rappeler les esprits dans les corps est considéré comme de la nécromancie et les prêtres du desséché ne veulent plus ou pas pratiquer mais il existe des personnes n'hésitant à faire appel à l'âme des défunts quand bien même ces pratiques sont condamnables au sein du culte et devant la justice des hommes.
Pressés par les Compari, elle finit par consentir à en livrer davantage.
Vu les derniers événements à Ciudalia, cela aurait pu être fait par des représentants locaux mais ils n’en parleraient à Majan qui enquête sur ces pratiques.
Après l'interrogatoire par le nécromant, l'âme de la victime retourne dans les limbes mais comme Majan poursuit les gens pratiquant de tels rituels… Seul l'archonte local saurait mais si ça c'est fait sans l'accord du nécrophore Scharipha ou si celui-ci ne veut pas éventer le secret. Ça nous sera caché.
E-/ si vous posez trop de questions, il vous demanderont de retourner à Bromaël dans votre pays.
M-/ Ils me l'ont déjà demandé.
L'annonce surprend
M-/ J'ai répondu que je terminais mon enquête et que je partais aussitôt.
L-/ On va vite savoir s' ils ne veulent pas que l’enquête aboutisse s'ils tentent de s'en prendre à vous.
M-/ Je ne relève pas de l'autorité du nécrophore
E-/ Par quel moyen peuvent ils vous contraindre ?
M-/ En m'escortant par exemple jusqu'à un bateau et en s'assurant que je le prenne
ça dépend de leur niveau d'implication …
Après un instant de réflexion
C'est difficile à savoir. Personne ne m'a empêché d'avoir accès au corps ou s'est opposé à moi.
E-/ Si votre départ est leur priorité, ils mettront les moyens mais si c'est le calme de la ville, ils vous demanderont de partir
L-/ Leur priorité n'est pas dans l'enquête et ils ne vont pas agir contre la miresse comme il ne faut pas s'attendre à ce que Phaleri soit mis en cause par la justice de la ville.
Nous avons appris au palais que la miresse Belissante était partie ramasser des herbes dans les environs de Ciudalia.
L-/ Soit elle est partie chercher des herbes, soit elle se cache.
P-/ Soit elle a des choses à faire avec son butin.
E-/ Si c'est ça elle a dû passer une porte et ...ah oui mais les gens vont pas s'en rappeler.
P-/ Ils ont juste du mal à se concentrer car les domestiques de chez Phaleri peuvent la vanter mais sans la décrire.
Pidocchi monte chercher papier et fusain pour tracer une future carte des quartiers tels qu'il peuvent envisager le découpage.
Ettore reste à table avec Majan

E-/ Juste par curiosité, ils vous ont dit comment de partir ?
M-/il m'ont dit que l'enquête était close suite au décès des enfants.
Je leur ai répondu que je finissais mes recherches et que j'enverrai mes conclusions au culte chez moi, à Bromael.


Lupo décide d'accompagner Majan dans sa nouvelle phase de recherche dans le quartier de Purpurezza. Speranza voit d'ailleurs les deux se balader dans le quartier pour des recherches similaires à la sienne mais elle les évite.


Pidocchi a fini son plan avec les activités, les puissances, les pizzo éventuels.
Tout serait en apparence comme avant mais une part du pizzo serait reversé en dédommagement aux Compari pour augmenter nos ressources sans vider le Clan Carpone de sa subsistance. Comme les Carpone font dans le racket plus que dans la protection mais sur un territoire plus grand qu'ils interdisent aux autres, on leur demandera de changer leurs méthodes.

Faut voir comment Argante compte mener la nouvelle stratégie Carpone, sa stabilité à son nouveau poste et les luttes
Qui on doit sortir du jeu pour qu'il soit tranquille ?
Si ça pouvait correspondre aux besoins de Stella Morelli aussi, ça permettrait d'obtenir réparation sans laisser un allié désarmé dans ses luttes internes.

P-/ Si on les tue tous y'aura un problème.
C'est pas les souriceaux
P-/ Si j'y vais seul, c'est pour montrer que j'ai pas peur
E-/ Mais c'est pas une question de peur c'est pour montrer la puissance
P-/ Tu penses pas qu'on va devenir les maîtres de la ville
E-/ Non, les nobles vont pas laisser faire
P-/ J'ai un Ettore
E-/ Oui mais ils ont des phalanges
L-/ et l'hirondelle ?
P-/ On verra, combien ça rapporte.

Ettore connaît bien le chemin jusqu'à l'hirondelle.
Le sol est propre, les tapis couverts de sang ont été jetés, la clientèle est la même sans doute mais on sent bien une certaine tension sous-jacente.
Pidocchi demande à causer à Argante, on lui indique la partie surélevée de la pièce pour attendre alors qu’un gosse va le chercher.
Il finit par arriver, escorté par Julio qui, ne sachant pas s'il peut venir, s'arrête en bas des escaliers bloquant ainsi le passage aux éventuels visiteurs alors qu'Argante vient jusqu'à la table.
A-/ ça fait plaisir de vous voir
P-/ On cause de la pluie et du beau temps ou on fait affaire ?
Le Carpone sourit, pas démonté par la saillie
A-/ On est en lieu de confiance maintenant
P-/ Comment ça se passe ?
A-/ pas trop mal, c'est pas simple, ceux des anciennes factions ne sont plus là, ça a refroidi les ambitions de certains. Quand y'avait les Morelli dans la roue, ça moufte passe.
P-/ justement, faudrait qu'on reparte sur des bonnes bases, combien te reste t'il de Carpone sous ton autorité.
A-/ De nombreuses familles, des jeunes surtout mais, des gens qui sont capables, une quinzaine.
Pidocchi sort son plan que Argante reconnaît
P-/ Je voudrais que la situation reste stable mais que certains détails changent.
A-/ je vois que tu veux une grosse partie de la via Ferrrari
P-/ C'est pas la plus rentable mais c'est plus pratique. En fait, nous souhaiterions avoir un œil sur les affaires Carpone mais de manière distante en bonne intelligence.
Tout ce secteur qui était sous contrôle Carpone reste Carpone mais nous demandons juste quelques petits détails
Deux points de détails, en premier une légère contribution à notre manque d'appétit et de deux changer quelques méthode par rapport à une certaine époque
A-/ dis moi
P-/ Tu connais le principe du pizzo ?
A-/ le vôtre est moins élevé que le nôtre. Via Ferrari, ils seront contents.
P-/ c'est pas tant le pizzo que la méthode. Le pizzo c'est contre une protection.
je pense que ça serait pas mal que tu appliques ça sur ton territoire.
A-/ je peux pas décider tout seul.
P-/ tu dois réfléchir avec qui
A-/ Y'a d'autres Carpone. Je suis pas sûr des soutiens pour savoir qui bouge, qui parle … et ça cause
P-/ Je fais une offre très raisonnable dans l'espoir qu'elle sera acceptée
A-/ je t'écoute
P-/si les autres ne veulent pas être raisonnable... regard vers Ettore
Argante lève les mains en souriant
A-/le message est clair, aucun ne veut se frotter à vous à l'heure actuelle. Mais pour avoir une adhésion franche et massive, va falloir du temps, qu'on cause, que les gens soient rassurés, qu'ils sentent qu'on les respecte.
E-/ En parlant de respect.
P-/ les Morelli ont une facture à présenter.
A-/ ouais, c'est moche ce qui est arrivé …
E-/ Y'aura une facture.
P-/ Stella ne parle pas d'argent,
A-/ je vais me renseigner mais...
P-/ Gabriella va se souvenir.
E-/ ça serait dommage que les coupables s'en aillent, je serai obligé de m'en prendre à une liste d'autres.
A-/ si elle a une liste, des noms …
P-/ je l'aurai.
on va laisser du temps au temps, je te laisse le temps.
A-/ Y'a plusieurs familles concernées, rien d'insurmontable mais on doit pouvoir arriver à un accord. On a réussi avec les Di Santi, on doit pouvoir faire un après Porzia.
P-/ Petit détail, aucune famille ne s'en prend aux autres sur influence extérieure, on est solidaire. Faut qu'on se tienne les coudes, on a déjà collaboré et maintenant que les derniers Di Santi ne sont plus.
E-/ message à faire passer au reste des familles, quand vous bossez pour les nobles ça vous retombe dessus et les nobles sont plus là pour vous.
A-/ ça venait surtout de Scheggia qui montait la tête à Porzia. Nous on avait pas de contact avec ces nobles là.
A-/ je pense qu'on se reverra bientôt, certains ont peur.
P-/ assure toi aussi que les autres familles ne profitent pas de la situation, y'a pas que les Morelli et les Compari en ville.
Argante écoute bien, il passera le message. Et si certains sont pas d'accord, notre table est ouverte.
P-/ je pense que nous ferons une réunion pour expliquer avec les autres et en présence d'Ettore.

Sur ce, Pidocchi et Ettore quittent l'hirondelle et ce qu'il reste du territoire Carpone en cours de nettoyage ou de reconstruction via les luttes internes.
E-/ Se lier aux familles nobles on est dedans aussi
P-/ Et alors ? On est pas obligé de lui dire.
E-/ Si il paye bien, on a rien signé pour le moment.
P-/ tu te verrais à la place de Matado ?
E-/ tu trouves qu'il rigole, il est chiant comme la mort.
P-/ je pense devenir vieux jusqu'à un âge entre Scheggia et Matado, pas mourir vieux.
Les deux hommes continuent leur trajet jusqu'au repaire d'un autre Carpone, ils vont aller chez Benito qui lui ne veut plus depuis longtemps qu'on le nomme Carpone.
P-/ On prend le contrat. Pour éviter qu'un autre le fasse, Speranza a déjà perdu deux frères, faudrait pas que son père se fasse casser la gueule par d'autres types.
On va mener une opération de contre rumeurs.

Direction la via degli Ducati pour la demeure de Benito C, proche de la maison Stoccata.
Un jeune homme nous ouvre, son neveu Palmiro.
P-/ Bonjour à toi nous venons rendre visite à ton oncle.
Benito survient rapidement, le sourire aux lèvres
B-/ Comment allez-vous ? Venez vous assoir, il est encore tôt mais buvons du vin.
P-/ c'est pas la même chose qu'au Bœuf, à fréquenter le bourgeois on a envie de boire du vin mais les gens sont pas capable de goûter ça.
B-/ Les meilleurs rouges sont ciudalien
P-/ Pas de Bromaël ?
Partage de vin et de victuailles avant de s'isoler pour discuter
B-/ que puis je pour vous ?
P-/ tu nous avais parlé d'un contrat
B-/ vous avez changé d'avis ?
P-/ On a été occupé mais là on a un créneau
B-/ t'avais pas répondu ,j'ai filé l'affaire à d'autres. Moins de qualité que vous mais des qualités
P-/ tu peux donner un nom
B-/ non, je ne peux pas sinon tout le monde dira que que je suis un baltringue
B-/ pourquoi tu me le dis qu’aujourd’hui ?
P-/ on a été passablement occupé
B-/ tu m'envoyais un souriceaux
P-/ je reconnais
t'as autre chose sous la main ?
B-/ Y'a plein de maisons nobles qui demande de la protection mais c'est pas trop bon, le coup à se trouver face à des copains. Moi ce qui est au dessus, j'y touche pas
(chuchoteurs)
E-/ Y'a pas un Schernittore qui cherche une protection ?
B-/ si mais plutôt pour attaquer …
P-/ on sait, ça explique notre retard.
B-/ Y'a aussi eu des trucs chez les Carpone.
P-/ Y'a du changement, ça a bougé aussi
il ne tique pas.
B-/ Pour cette histoire ville basse, je vais voir s'ils ont besoin de soutien je peux donner votre nom. S'ils sont intéressés, ils viendront de ma part en disant qu'ils doivent te parler de Théodosia.
P-/ chaque fois qu'on te voit il en sort de bonnes choses et du bon vin.
là non plus tu ne donnes jamais de nom
B-/ sinon tu prendrais mes sources
B-/ Si j'ai des trucs je vous fais signe
P-/ un peu de maille ferai du bien
Benito donne une bouteille à Ettore avec consigne de la boire le soir puis les raccompagne en souhaitant une bonne journée. On a pas eu le contrat.

A peine sortis de chez Benito, Pidocchi confie à Ettore
P-/ faut que j'envoie Soraya en stage chez les Morelli
elle pourra apporter des connaissances sur son pays et y'a des gens qui parlent ressinien. Elle sera moins dans nos pattes. La demoiselle est un peu encombrante, j'ai cru comprendre qu'il y avait problème avec Speranza.

Direction Purpurezza avant le détour du soir par le palais curial pour récupérer les infos promises. Speranza finit par les trouver et s'approcher en toute discrétion.

Speranza qui y a passé la journée explique ce qu'elle a cherché et pourquoi.
P-/ elle est pas chez Phaleri, elle serait à la campagne mais ça serait peut être par ici.
S-/ j'ai fait copain avec Pantaleo
P-/ il est tout seul ? Il fait parti d'une bande
S-/ j'ai pas l'impression.
P-/ si il veut être un souriceaux
S-/ on peut lui proposer
E-/ pas sûr que ça soit si sympa de bosser pour Pido
S-/ il fout quoi Lupo à se balader avec Majan ?
S-/ on est vraiment obligé de la traîner partout ?
E-/ tu sais faire de la magie toi ?
La réponse est dans la question et met un terme temporaire aux arguments jusqu'à la prochaine fois.
Pour information, on a été voir le palais Ducatore, visiter une pièce et il est possible qu'on ait des tâches à accomplir pour eux.
S-/ t'as pas l'impression de t’être fait avoir ?
P-/ J'espère que non il est très puissant en ville.
S-/ il va nous couvrir quand on va faire tomber Phaleri ?
P-/oui et non, la miresse devrait être jugée avec des preuves sauf si accident mais pas sur que Phaleri soit au courant....
S-/ tu crois qu'il...il cache quand même une saleté
P-/t'en fait quoi de ton Pantaleon ?
Ce dernier est près d'un étal sous le regard d'une jeune fille méfiante qui surveille ses marchandises.
Speranza le fait s'approcher. Pido lui donne un sou pour qu’il s’achète des fruits.
P-/ T’inquiète pas les amis de la petite dame sont mes amis aussi
S-/ c'est Pidocchi et Ettore
P-/alors tu vis dans le quartier, paraît que tu l'aides à chercher un endroit ?
il demande l’approbation de Speranza avant de répondre
S-/ on cherche le même endroit pour la même raison donc tu peux donner l'info à n'importe lequel des trois.
pa-/ Z'etes le Pidocchi de Benjuini ?
P-/ Comment tu me connais?
pa-/ Y'a les souriceaux qui me disent des trucs et me donnent de temps en temps quand je leur dis des trucs.
P-/ Tu connais qui chez les souriceaux ?
pa-/ Bella, Lurido, Sfacciato et Zoppa
pa-/ Non ?
P-/c'est bien eux, je suis ce Pidocchi là, ça donne quoi ces recherches ?
Speranza et le gamin restent silencieux mais la déception se lit dans leur regard.

Speranza repart avec Pido
S-/ Pantaleo, si tu restes avec Ettore tu crains rien, tu restes derrière et tu regardes si tu veux devenir souriceau
pa-/ c'est quoi le piège ?
S-/ Y'en a pas.
pa-/ Y'a des têtes de con chez les souriceaux
S-/ si tu arrives avec mes recommandations on dira que t'as aidé à chercher Zoppa, ça mérite réflexion
pa-/ au moins trois réflexions
S-/ autant de réflexion que tu veux mais t'es pas obligé.
Le gamin hésite mais finit par hocher la tête et courir vers Ettore.

Pido et Speranza partent vers le palais curial pour retrouver ces histoires de cadastres et les mystères du palais avec ses messages perdus.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 28 - une miresse à la cave.


Quand elle pioche sa tenue du soir sur le linge laissé à étendre au fur et à mesure du chemin, Speranza arrange ses vêtements pour être raccord avec Pidocchi et avoir un style adapté proche du palais curial.
Masqués et plus ou moins armés tel que la ville le demande en ce moment.
A leur arrivée à l’estaminet, le dit Roberto n'est pas encore présent et ils choisissent une table discrète avec vue sur la porte. Quand le contact arrive, il les cherche du regard, sa sacoche en cuir sous le bras, fermée par des cadenas brillants. Sur un signe de la main, il s'approche et s'incline devant Speranza qu'il n'avait pas prévu de rencontrer.
R-/ Bonsoir madame
P-/ Annabella, une amie
Le clerc s’assoit et pose sa sacoche devant lui avant d'entamer sa bière
P-/ Comment s'est passée ta journée ?
R-/ Très fructueuse mon ami, j'ai là ce que tu m'a demandé mais peut être faudrait il te le remettre à un autre endroit ou plus tard ?
P-/ Où as-tu trouvé cette magnifique sacoche ? Je voudrais avoir la même
R-/ Chez le cordonnier Magnotti. Il travaille sur commande.
P-/ Discret ?
R-/ Il peut faire des adaptations si tu veux avoir des endroits très protégés. Des poches cachées, des soufflets discrets pour glisser une feuille importante et qu'on ne la trouve pas.
R-/ Allons y, ça sera l'occasion et il ferme bientôt.
il finissent très vite les bières, Roberto semble nerveux, il vérifie du regard à droite et à gauche en gardant serrée contre lui sa sacoche qu'il a reliée à son poignet par un lien de cuir.

En discutant sur le chemin, ils finissent par arriver avant que le cordonnier ferme.
R-/ C'est pas qu'un lien de cuir, y'a aussi un fil de métal en dessous pour que même les petits gredins ne puissent pas le couper avant de s'enfuir. Je garde des choses précieuses des fois.
Pidocchi semble très intéressé par le même modèle ou un système similaire.

Les propositions à base de doubles parois, de pochettes cachées, attirent l'attention de Speranza et la gourmandise de Pidocchi.

Roberto commence par donner les minutes du sénat avec des commentaires dans la marge dont la partie qui intéresse Pidocchi.
R-/ Oui, j'ai trouvé une propriété dans Purpurezza, t'as le nez creux.
P-/ Ça passera d'une pochette à une autre
R-/ Tu m'as demandé si on avait trouvé le mot mais à priori non. Coccio avait pour habitude de brûler les messages à une chandelle aussitôt qu'il les recevait. Il y a des gens qui fouillent les poubelles. Donc, ce genre de message, il les brûlait.
Ce que confirment les souvenirs de Pidocchi quand il passait pour un jeune clerc du nom de Lorenzo dans une vie antérieure.
P-/ Tu as fait de l'excellent travail.
Roberto se rengorge sous le compliment.
R-/ J'ai pu savoir que le billet a été passé par un gamin, un jeune homme, un jeune garçon des rues plutôt mal habillé.
P-/ Pas un habitué du palais
R-/ On l'a déjà vu amener des choses à Coccio, une douzaine d'années, un rouquin.
Pidocchi tique sur la couleur de cheveux assez rare dans le coin.
P-/ Si jamais ce gamin revenait au palais, je suis intéressé pour lui parler et je suis prêt à payer
R-/ Pas de problème Lorenzo.
P-/ le plus simple et de l'envoyer avec un message à ma destination
je pense que ta femme va t'attendre.
R-/ je vais y aller.
P-/ Je te dois quelques sous pour le dédommagement ?
les dix florins qui changent de main scellent le contrat et entretiennent la relation en échange des documents.
R-/ Si je dois te contacter, y'a moyens de te laisser un message quelque part ?
P-/ Tu laisses un message à mon intention à l'hirondelle.

Une fois Roberto parti, Pidocchi et Speranza consultent le cadastre pour y trouver ce qui appartient à Phaleri et ça semble être l'ancienne échoppe d'un médicastre nommé maître Francesco. Ils repartent en direction de Purpurezza en cherchant au passage si les autres Compari y sont encore en train de manger pour les attendre. Lupo et Majan ont croisé Pantaleo et Ettore et tous ensemble attendent les nouvelles du cadastre en espérant que la pêche de Pidocchi ait été bonne.

P-/ Salut tout le monde, j'ai une adresse.
L-/ Ah les affaires reprennent.
P-/ Y'a un bâtiment Phaleri dans le quartier, la coïncidence serait étonnante.
L-/ Absolument
P-/ L'ancienne échoppe de Francesco, dans la rue qui monte
S-/ Je peux aller faire une reconnaissance.
E-/ ça serait logique.
S-/ On a du travail, au revoir madame.
Ça c'est la façon de Speranza de dire dégage à Majan qui n'a pas pris ça pour elle ou comme une information implicite la concernant.
La nuit tombe et les échoppes se ferment après le passage des patrouilles du soir.
Les bruits de la via Mala, du quartier riche, du port s'animent et qui s'allument quand Purpurezza s'éteint mais nos Compari accompagnés de Majan se dirigent vers l'adresse connue.
S-/Elle va où elle ?
L-/ T'occupe pas.
E-/ S'occuper de ce qui arrive aux enfants.
M-/ Si ça pose problème Speranza
S-/ Oui, ça pose problème
M-/ Problème à propos de ...
E-/ Si on a besoin de magie pour les enfants, elle saura faire, nous pas.
S-/ Mais bien sûr
M-/ je suis là pour faire la lumière sur cette affaire Speranza, si vous avez des raisons de vous défier de moi, n’hésitez pas à m'en faire part.
Speranza ne répond pas.
M-/ Et vous Pidocchi ?
P-/ Mon avis, soyez la bienvenue. Nous risquons de faire face à une opposition et de devoir passer outre.
M-/ Je comprends mais Speranza part seule devant et elle n'est pas armée.
P-/ Les apparences sont trompeuses.
la jeune monte en l’air murmure en s’éloignant
S-/ gnagnagna, elle se mêle de ce qui la regarde pas.

L'ancienne enseigne a été décrochée de la façade et il faudrait passer un mur pour voir s'il y a une arrière-cour. La maison a perdu de son ancien lustre malgré le balcon, les marches devant la porte d'entrée, les étages en bois ajoutés à un rez surélevé en pierre.
De la lumière passe d'une pièce à l'autre au premier étage.
Speranza repère les lieux, prend ses marques. Elle cherche les détails comme ces traces de boues sur le décrottoir. Ne pouvant faire le tour, elle décide de prendre le trajet par les toits, son domaine de prédilection.

S-/ Je vais voir si je peux passer par le toit et voir ce que ça peut m'indiquer.

Elle procède tuile par tuile pour limiter les risques de se faire détecter par l'occupant.
Prendre son temps, écouter le moindre bruit, pas de lumière sous les deux premières tuiles alors elle élargit un peu pour se frayer un chemin dans ce qui semble être un grenier en malles et charpente.

Elle se réceptionne doucement sur le sol sans faire de bruit et fait sourdre de la lumière de sa lanterne. Seulement quelques traces de pattes de rongeurs dans la poussière, le grenier semble désaffecté. Un mouvement attire soudainement son regard. Qu’est ce que c’est ? Il lui semble que la poussière se soulève dans un coin du grenier, mais elle ne voit personne. Elle reste immobile, fixant cet endroit. La poussière se soulève, plus nombreuse, s'agglomère en tourbillonnant lentement prenant une coloration dorée. fascinée, elle reste à observer. La colonne de poussière s’approche lentement d’elle. Ne sachant quelle attitude adopter, Speranza reste immobile, la colonne a pris la forme d’une enfant. Elle avise la trappe qui mène à l’étage inférieur et l’entrouve, un couloir, de la lumière. Un temps d’hésitation, prendre le risque de descendre ou non ? La forme est sur elle, l’enveloppe, sa peau la démange. Se ravisant, elle referme doucement la trappe et se recule, la forme la suit. Elle reprend le chemin inverse et, constatant que le fantôme de poussière se désintéresse d’elle, remet les tuiles en place.

Au bout d'une dizaine de minutes d’attente des trois autres Compari et de Majan, toujours rien alors Pidocchi quitte son bout de la rue pour rejoindre l'autre extrémité en vérifiant au passage si la lumière à l'étage bouge encore parfois.
Quelque temps plus tard, c'est Ettore qui fait le trajet inverse.
Le temps passe et toujours pas de signal alors Ettore commence à estimer du regard la solidité de la porte. En bon état et renforcé par du métal, ça s'annonce pas facile par là.
Ils commencent à être nerveux mais Speranza finit par apparaître sur le toit et leur fait signe que tout va bien avant de les rejoindre pour leur expliquer.

S-/ Je suis passée par le grenier, y'avait une lumière et une sorte de forme vaporeuse qui m'a piqué comme des orties. Ça pique encore. Faudra faire attention quand on ira dans cette maison. La forme, on dirait une petite fille de sept ou huit ans et elle m'a attrapé quand j'ai voulu passer en dessous et je me suis dit qu'il valait mieux que je vous prévienne avant que vous rentriez car il y a de la magie carabistouille la dedans.
L-/ Ce qui semble confirmer qu'on serait au bon endroit
P-/ ça vous dit ce genre de fantôme Majan ?
M-/ Un garde-esprit, invoqué ou lié au bâtiment pour protéger le lieu.
Pidocchi demande à ce que le poignet de Speranza qui se gratte soit inspecté et l'aspect éruptif et amplifié par le fait que Speranza se gratte.
E-/ Majan, en présence de cette créature auriez vous moyen de la contenir ?
M-/ Je peux essayer, ça semble plus un esprit pour donner l'alerte et éloigner les curieux que pour attaquer.
P-/ ça veut dire que l'alerte est donnée alors
M-/ Oui, sans doute
P-/ changement de plan, on y va avant que les renforts arrivent.

Speranza va s'attaquer à la serrure pendant que les autres cherchent d'éventuels autres moyens d'entrer. Elle arrive à faire jouer le pêne et Ettore va faire bouger la porte.

Majan et Ettore devront aller vers l'étage, Lupo et Pidocchi au rez - de -chaussée et Speranza va veiller sur la porte de l'intérieur. C'est parti, action et au signal Ettore pousse la porte et progresse en cherchant les escaliers où Majan devra le suivre.
Une jeune femme pousse un cri en les voyant et elle laisse tomber sa cruche.
Ettore et Majan continuent vers l'étage alors que Pidocchi intime le silence à la jeune femme qui recule jusqu'au mur suivie de près par la lame de Lupo.
Pidocchi vérifie que la cuisine est vide et voit qu’il y a une trappe au sol dans la pièce à vivre.

Ettore monte les escaliers quatre à quatre et à l’étage dans le couloir, une femme. Il reconnaît les boucles d'oreilles et choisit de suivre les pieds pour ne pas se faire captiver par ces yeux étranges qui le fixent, l'attirent, le captivent déjà.
La Miresse -/ Qui es tu ?
E-/ les gamins ?
LM-/ tu ne réponds pas ?
Un geste de la femme ou un son peut être et le sol se dérobe sous les pieds du spadassin qui se retrouve en train de passer à travers le plancher, ou plutôt à quatre pattes. Il hurle « la miresse » pour se faire entendre de ses comparses.
Pidocchi hésite mais Lupo lui intime l’ordre d'ouvrir la trappe tout en surveillant la servante. Sous la trappe, des escaliers descendent et Pidocchi s'y dirige dans le noir.

Ettore au sol ne peut qu'entendre la voix de Majan qui lui glisse des mots dans un langage guttural qu'il ne comprend pas. Devant lui, des dizaines de pieds identiques dans ce petit couloir dont certains disparaissent alors qu'il balaye le couloir de sa lame.
Une petite fille au regard très triste s'interpose entre lui et la magicienne.
La petite fille se redresse en même temps que Ettore s'appuie contre le mur pour se tenir face à ce visage fantomatique qui grandit et obstrue le passage.
E-/ Majan si vous avez un truc c'est le moment.
Elle ne répond pas, épuisée par l'effort en cours.
Ettore tente de traverser la fille fantomatique qui se colle à lui, le prend dans sa substance qui se lie à sa peau, à son visage et l’empêche de respirer.
Il arrive à peine à reprendre son souffle pendant qu'il se retourne vers Majan, il reçoit une entaille profonde, la créature crie, hurle et toute la maison se fait vriller les tympans. Speranza en a les oreilles qui saignent tandis que Pidocchi vacille à la limite de tomber dans la cave et que Lupo lâche son arme.

Ettore fait face à trois exemplaires de la miresse mais il décide d'y aller à coups de poings pour la capturer et si possible ne pas la tuer, ou pas tout de suite.

Dans la cave, Pidocchi reconnaît Zoppa et un autre petit garçon et les deux ont des linges sanguinolents qui leur couvrent la tête. Zoppa ne répond pas, inconscient. Sur une table, des plantes et des potions que Pidocchi reconnaît peut-être au passage mais vu son état il n'est pas sûr de lui. Il récupère Zoppa et le ramène vers la porte où Speranza contemple sur le sol le sang qui coule de ses oreilles. Elle se redresse tant bien que mal pour voir autour d'elle Lupo qui est aussi à terre comme la servante. Lupo cherche son arme et appelle Pido …
ça hurle pour s'entendre alors qu'ils ne sont qu' à deux mètres l'un de l'autre.

Ettore met la moitié de ses coups dans le vide et d'un geste la miresse envoie des lames à travers le couloir. Ettore a le réflexe juste pour éviter les lames mais Majan prise par les dimensions du couloir ne peut en faire autant. Une lame atteint son but et la blessure est déjà grave vu la violence de ces lames magiques.

En bas, Lupo assomme la servante d'un coup de pommeau à l'arrière du crâne. Speranza répond à l'appel de Pidocchi et elle va à la cave pour aider à les remonter. Pidocchi lui passe Zoppa avant de retourner chercher Potito.

Un coup au hasard finit par sécher la miresse qui va percuter le mur et s'y affaler, enfin hors course.

S-/ Ça va là-haut ?
E-/ Majan est blessée !
Ettore va dans la chambre pour récupérer de quoi ligoter la miresse en déchirant un drap, pieds, jambes, poings, et un bon bâillon accompagné d'un tissus dans la bouche et de quoi lui bander les yeux
M-/ il faut partir d'ici.
Lupo vérifie l'état de Majan, et vu la blessure on bande la plaie et on évacue vers une cachette ou un contact de Pidocchi dans le coin.
Rien d'autre dans la maison ni de connaissance dans le quartier. Pour ne pas aller chez la sœur de Lupo, Pido choisit d'aller réclamer une dette à Sandra la blanchisseuse qui râle devant la quantité de sang et les tâches promises. Même la belle chemise de Lupo a besoin de lessive et encore, pour la chemise y'a peu d'espoirs.

Pidocchi part au pas de course vers le palais Ducatore en esquivant les patrouilles jusqu'à la porte ou il toque en urgence. On lui ouvre.
On ne réveille pas Ducatore pour ce genre de passage mais Spada Matado vient aux renseignements.
P-/ On a récupéré les gamins, va falloir faire intervenir la cavalerie
SM-/ Je peux avoir du renfort. t'as besoin de quoi ?
P-/ Des renforts pour tenir un bâtiment. Et, qu'est ce qu'on fait de la miresse ?
SM-/ On va pas la ramener ici déjà.
P-/ Prévoyez un brancard, plusieurs même.

Accompagné de sept autres gardes, ils prennent le chemin de chez Sandra où les autres sont tendus. Ettore vérifie les liens et l'état de la miresse régulièrement.
Speranza oserait presque regarder sous les bandages mais en absence de sang et avec l'odeur de sauge, elle hésite pour sauvegarder les petits ou ce qu'il peut en rester.
Majan s’évanouit aussi à un moment. Speranza berce le corps de Zoppa. On dépose les blessés chez Zani qu'on réveille pour qu'il puisse les aider ou voir ce qu'il peut faire. Speranza reste avec eux pour aider le barbier à s'occuper des gamins et de Majan.

Pidocchi a expliqué à Spada la démarche avec le cadastre, la maison, l'intrusion et la façon d'extraire les gamins et la miresse. La mise en place, l'action et ses conséquences.

P-/ Je signale qu'il y a eu une sorte de fantôme là- dedans.
Spada envoie quatre gars garder la maison mais faut qu'on garde la miresse en dehors du palais le temps que le Ducatore soit avisé. On envisage d'aller héberger la miresse dans les caves de l'hirondelle plutôt que chez nous.
La propriétaire nous ouvre et on place la miresse et la servante au frais dans des pièces séparées à la cave. Vu la miresse et le danger qu'elle représente, tout le monde reste à l'hirondelle pour faire des rondes entre ceux qui dorment dans la salle et les deux qui se relaient à la cave pour garder les proies ou plutôt les agents de Phaleri.
Le moindre signe de réveil à des chances d’entraîner une baffe ou un coup derrière le crâne pour les renvoyer dormir et limiter les risques de magie.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Un dernier épisode avant noël, histoire de rattraper un peu le retard pris

Jour 8 - Les neuf sont livrés


Épisode 29 - livraisons retardées

Les tours de garde s’enchaînent à la cave de l’Hirondelle pour Lupo, Ettore et Pidocchi.

Speranza escorte à l’aube Majan et les deux enfants martyrisés qui sont transportés par les hommes de Ducatore jusque chez Zani Farogi, le barbier de la via Tamborini.
Ce dernier s’organise rapidement et efficacement en installant des paillasses au sol de son salon.
Il est visiblement très affecté par le sort des jeunes mendiants et s’assure que leurs pansements sont correctement effectués.
Majan fait signe discrètement à Speranza de s’approcher. Elle s’agenouille à son chevet. Serrant les dents, la gyrovague lui demande quelle a été l’issue du combat. En apprenant que la miresse Bellissante est vivante, elle prend peur et supplie Speranza de la tuer. La puissance de ses pouvoirs ne peut que intéresser les puissants de Ciudalia. “Nous ne pouvons pas prendre ce risque, elle doit mourir maintenant”.


Speranza déboule en courant à l'hirondelle.
S-/ Pido, Pido, Pido !!
Majan a dit qu'il fallait tuer la miresse car sinon Ducatore va vouloir la récupérer pour avoir le secret de l'immortalité. Elle pourrait devenir la nouvelle mage du Ducatore
Si on la file à Ducatore, il va la garder. Son mage est pas au niveau. l’idéal serait qu'elle meurt accidentellement.
P-/ Qu'elle meurt dans son vomi derrière son bâillon ? Celui qui fait dormir en surdose, ça peut être une méthode.
S-/ Si on la file, ils vont nous zigouiller et y'aura plus de témoins.
P-/ va chercher le flacon bleu au Bœuf.
Speranza repart en courant

La miresse a simulé l'évanouissement pour ne pas reprendre un coup sur la tête mais en écoutant la conversation, elle comprend le sort qui l'attend et finit par s'agiter, marmonner à travers le bâillon, tenter de dire ce qu'il faut pour s'en sortir mais Lupo la réduit au silence à nouveau avec quelques coups de plus pour la forme.

Speranza revient avec des flacons dont le bon et Pidocchi dose un peu trop, beaucoup trop pour s'assurer que la miresse ne se réveille jamais. La servante a sans doute mimé le sommeil aussi car quand Pidocchi prend son pouls, il le sent s'agiter. Probable qu'elle ait entendu la discussion scellant le sort de Bellissante.

P-/ ça lui fera quelque chose à raconter à Ducatore, Spada ou Sassanos.

Une fois le décès organisé, les Compari laissent la servante seule attachée dans la cave.
On discute dans l'hirondelle avant de renvoyer Speranza et Lupo vers le Bœuf à la recherche du second gamin roux qui aurait apporté le message à Coccio.

Pido demande à une souricette d'aller chercher Lurido pour qu'il lui parle et d'envoyer les autres souriceaux à la recherche du second roux qui traîne sans doute vers le port.

Speranza retourne chez Zani veiller sur Zoppa et Lupo sur Majan.

Pido doute de la mort de la miresse alors il retourne voir si elle a bougé.
Il reste à distance et Ettore va vérifier qu'il n'y a plus de traces de vie.
Pido repart à reculons et les deux hommes remontent
P-/ c'est mieux qu'on soit là haut pour attendre Spada
E-/ ouais ouais.

C'est pas Spada mais Lupo qui vient au nom des Ducatore, il s’assoit pour obtenir lui aussi à boire et l'échange commence.
P-/ Des nouvelles de ce côté là ?
E-/ Ça bouge.
L2-/ le tribunal des neufs va mettre son nez dans ces affaires
L2-/ Spada est avec le podestat qui fait la tournée des popotes.
S-/ parce qu'il y avait autre chose dans la maison, une sorte d'esprit.
L2-/ ça sera sûrement le tribunal des 9 qui prendront le relais et viendront chercher les deux prisonnières.
P-/ça m'arrangerait que ça ne passe pas par nous.
E-/tu vois ça comment ?
L-2-/Vous les ramenez au palais et
E-/y'aura des questions
L2-/le but c'est pas que ça éclate au grand jour, si ça se sait y'aura du rififi
E-/Si on limite le témoignage à une gyrovague et moi ?
L2-/je sais pas trop ce que c'est qu'une gyrovague mais ..
L-/une prêtresse du desséché
L2-/une gyrovague, ça doit aider mais sa seigneurie n'a pas eu le temps de voir pour l'instant.
L2-/vous les gardez pour l'instant
P-/Phaleri va se demander où elles sont passées.
E-/qu'il se demande.
L2-/Si y'avait un peu moins de sorcier …
E-/va dire ça à ton chef
L-/il est comment le sorcier du patron ?
Comme souvent, ce Lupo spadassin au palais Ducatore répond rapidement dans un premier temps sans prendre le temps de réfléchir
L2-/il est dans son coin
Il reprend après une pause
L2-/souvent dans ses appartements et il accompagne sa seigneurie en général.
L-/il est pas là en ce moment ?
L2-/Non, il est parti.
Pido et Lupo font des signes contre le mauvais œil et crachent par terre.
E-/ T'es venu pour pas grand chose
P-/ qu'on garde les prisonnières jusqu'à ce que les 9 viennent récupérer les deux.
L2-/ on dit pas de mal des collègues du patron. il a beaucoup de choses à faire en ce moment mais il est content que ça soit écarté et que ça soit terminé.
P-/ j'espère que son contentement aura un aspect trébuchant


Au chevet des blessés, Zani et les deux autres Compari s'occupent des enfants et de Majan.
Sous les bandages, les yeux sont déjà crevés, Nous sommes arrivés trop tard.
L-/ Ça a été fait y'a peu
Zani a perdu son entrain habituel.
Majan a plusieurs réveils et quand elle voit Lupo et Speranza, elle se redresse en prenant appui sur son coude et regarde Speranza qui en réponse hoche la tête d'un signe affirmatif.
Lupo vient s'installer à côté d'elle alors elle se redresse avant qu'il lui indique de rester reposée pour ne pas ouvrir les blessures
L-/ c'est fait.
M-/ Il s'est passé quelque chose de particulier ?
L-/ Non rien, pourquoi ? Il devait y avoir quelque chose qui devait se produire
M-/ Ce n’est pas tous les jours que ça arrive à une personne qui a vécu plus que ce qu'elle aurait dû vivre.
S-/ que son corps rattrape le temps perdu ?
M-/ Je ne sais pas, peut-être que son corps aurait dû réagir ?
S-/ Et elle peut changer de corps avec sa servante ?
M-/ celle que nous avons combattu à l'étage était la sorcière.
L-/ là, nous avons tué quelqu'un, s'agit-il de la bonne personne.
S-/ le bon corps oui mais le bon esprit ?
M-/ Vous l'aviez laissé bâillonnée ?
S-/ oui, les deux
M-/ alors elle ne doit pas avoir moyen de faire appel à sa sorcellerie
M-/ si vous lui avez tranché la gorge
L-/ on lui a pas tranché la gorge, empoisonné pour faire croire à un accident plutôt qu'une élimination brutale car nos amis qui s’intéressent à son cas, on est pas sur de leurs intentions
L-/ Son cœur ne bat plus, son corps ne respire plus
M-/ je n'ai pas senti de traces de nécromancie là où nous sommes allés.
M-/ sa magie permet de drainer la vie mais je ne pense pas qu'elle puisse feindre la mort d'une autre façon. De voir son sang couler aurait été une certitude, mais si en effet vous avez peur que cela vous entraîne des soucis
L-/ c'est exactement ça, son exécution pourrait être mal perçue si les officiels avaient pour objectif autre chose que sa neutralisation.
M-/ et sa servante ?
S-/ Toujours là, bâillonnée, isolée.
M-/ S'est elle défendue quand vous l'avez interpellée ?
L-/ guère puisque je l'ai menacé dès le début
S-/ elle n'est pas dangereuse ?
L-/ elle n'a jamais semblé dangereuse mais elle était complice.
S-/ elle ne pouvait ignorer ce que faisait sa maîtresse
M-/ allez savoir l'age qu'elle a réellement par rapport à celui qu'on lui prêterait
M-/ Il faut que je la vois prochainement
L-/ vous avez des passes officiels pour ces choses là ?
M-/ je suis juste gyrovague, personne ne s'oppose à ma venue
Lupo sourit et prend une tape de Speranza, ce qui décroche un sourire à Majan avant qu'elle se rallonge, les traits tirés.
M-/ N'hésitez pas à la faire amener ou que je puisse aller la voir dès que j'aurai repris des forces.
L-/ quand on saura si on en a la garde ou jusqu'à nouvel ordre
Majan reste faible
L-/ y'a t'il quelqu'un que vous voudriez prévenir
M-/ je n'ai pas de personne à contacter dans cette ville
L-/ dans cette ville ou ailleurs.
Elle hoche la tête en signe de négation et ferme les yeux.

Speranza part à la cueillette de coussins dans le quartier
Lupo regarde du coin de l’œil comment Zani prend les nouvelles du matin et son moral par rapport à l'état des blessés qu'on lui a ramenés, y compris les deux Compari qui parlent fort tant ils ont du mal à s'entendre.

Zani est choqué et curieux de savoir ce qui s'est passé
L-/ sale affaire, désolé d'avoir amené ça sans pouvoir te prévenir
Z-/ ces enfants qui ont les yeux crevés c’est la même chose que les deux déjà trouvés
L-/ exact avec les Compari et Majan on a mené l’enquête pour retrouver les gamins disparus et savoir ce qui était arrivé au précédent et quand on a compris
L-/malheureusement, les enfants ont la vie sauve mais on a pas pu leur éviter ces saloperies là
L-/il va sans dire que là, on est face à des gens de la haute qui faisaient ce genre de truc pour à priori prolonger leur vie, c'est important de tenir sa langue parce qu'on risque d'avoir de gros emmerdes sinon
Zani hoche la tête à la demande de discrétion.
L-/ Évite d'en causer sinon on saura que ça vient de toi.
Z-/ vous me connaissez, je suis la discrétion incarnée, motus et bouche cousue.


Pendant ce temps à l’Hirondelle
P-/ Va falloir qu'on s'organise et prévoir les repas de nos invités
E-/ Et annoncer la mauvaise nouvelle
P-/ Quelle mauvaise nouvelle nouvelle ?
E-/ Notre commanditaire, faut le mettre ...
P-/ Comment on s'organise pour les héberger, les cacher.
un homme s'avance vers leur table
D-/ excusez moi messieurs, puis je vous parler un instant ?
Cet homme a des habits bien taillés comme un artisan du coin de Benjuini.
Je peux vous interrompre quelques instants
D-/ j'ai discuté avec la jeune femme qui tient cet établissement et vous seriez des personnes capable de me renseigner.
on aurait livré deux colis cette nuit et vous seriez...
E-/ comment le savoir ?
D-/ je suis envoyé par qui vous savez
E-/ Qui on sait, il a des initiales ?
D-/ oui, L D
P-/ vous auriez quelqu chose permettant d’identifier votre dignité ? un mot code
D-/ disons que vous êtes deux et j'en cherche plutôt quatre
D-/ j’œuvre pour les intérêts du T d'un autre chiffre qui n'est ni deux ni quatre
auriez vous un nom par lequel
D-/ Appelez moi Dagarella, Rosso Dagarella
P-/ Pidocchi
D-/ je viens pour les deux colis
P-/ vous me paraissez léger
D-/ je ne sais pas s'ils sont là
P-/ écoutez, il faut que nous organisions les modalités, vous voulez que nous livrions ?
D-/ Ne vous donnez pas cette peine, je peux venir avec quelques amis cette nuit quand ça sera plus calme.
P-/ Vous voulez qu'on les amène jusqu'ici ?
D-/ c'est à dire ?
P-/ Ce sont des colis qu'il faut garder discrètement, nous les avons isolés.
P-/ d'accord maître Dagarella
l'homme semble à l'aise et amusé par cet échange.

Pidocchi note du coin de l’Œil qu'une jeune femme les observe. La fille avec un manteau bleu et une jolie broche rouge. Elle répond au regard de Pidocchi d'un signe de tête auquel il rend un salut de la tête discret en retour.
Dagarella sourit un peu plus largement en les voyant faire.
P-/ prévoyez de quoi transporter deux colis encombrants
P-/ aurez vous besoin d'une escorte ?
D-/ Nous nous en assurerons. Un heure après la fermeture
P-/ plutôt deux histoire que les derniers poivrots aient évacué le secteur
D-/ et vous, monsieur... ?
E-/ deux heures comme il a dit
D-/ Par quelle porte ? La grande, celle de derrière ?
P-/ elles s'ouvriront quand vous arriverez.

Ettore compte jusqu'à trois mais quand il sort, plus personne le gars a disparu.
Il revient vers l'auberge après avoir vérifié les rues des environs en vain.


Dans l'auberge, Pido glisse un œil vers la demoiselle mais celle-ci a déjà commencé à filer vers la porte. Il laisse deux souriceaux pour garder la cave puis il décide de se lever une fois qu'elle a passé la porte. Il fonce pour aller voir vers où elle va.
De justesse il croit la reconnaître qui file en partant vers la piazza Smaradina
Elle est discrète et passe par une porte cochère. descend un escalier étroit.
Il la laisse prendre un peu d'avance dans l'escalier. Quand elle tourne à gauche Pido accélère et quand il passe le coin il fait face à une dague qui va vers son cou.
Il arrive à se mettre hors de portée d'un bond réflexe et se contente de rapprocher une main de la dague en attendant la réaction et la
Er-/ c'est une mauvaise idée de me suivre monsieur.
P-/ comprenez bien que je dois être méfiant dans mon métier, c'est ce qui permet de rester en vie
Er-/ la méfiance c'est ce qui aurait pu vous faire trancher la gorge,
P-/ je vais vous tenir compagnie
Er-/ ben non, c'est pas prévu comme ça
P-/ qu’est ce qu'on fait ? On se quitte bon ami et on se voit ce soir ou un marché gagnant gagnant. Je vous laisse repartir si vous satisfaisez ma curiosité.
Er-/ au point de repli où nous serons cinq et on pourrait vous plumer avant de vous couper la gorge.
P-/ c'est mon quartier, nous pouvons aussi être cinq
ils parlent à présent en jar
P-/ t'es payé pour l'affaire
Er-/ on vient chercher les colis, vous avez emballé les colis et ils sont à point et on vient les chercher
P-/ le problème c'est qu'on a reçu des ordres contraires cinq minutes avant
tu diras au dab qu'on sera là ce soir et qu'on s'arrangera, c'est notre quartier
ils se quittent en se laissant repartir
Er-/ à toi l'honneur.
P-/ je crois que tu partais par là.
Er-/ je crois que tu montais les escaliers.
pas à pas ils reculent et reprennent leurs distances jusqu'à passer l'angle et se perdre de vue.

Pendant ce temps, Ettore a fini par rejoindre Zenzero grâce aux consignes des autres souriceaux.
E-/ Un rouquin, comme toi
Z-/ un plus grand ?
E-/ Sur le port ouais.
E-/ il s'appelle comment, ?
Z-/ L'Anguille


A l'hirondelle, y'en a qui mènent leur mission avec un entrain non simulé quand la patronne les choppe en train de siphonner une bouteille et se met à râler après les mômes.
C'est Pido qui nous a dit de surveiller la cave.
surveiller, pas vider

Avec l’aide de Zenzero, Ettore finit par mettre la main sur le rouquin dénommé l’Anguille. Celui-ci est très méfiant et n’accepte de le rencontrer que dans une ruelle à une distance respectable, alors que le gamin est prêt à détaler sur les toits en cas d’embrouille.
A-/ je l'ai pas remis le papier, je l'ai filé au garde parce qu'un pouilleux comme moi...
A-/ puis c'était le chef des gardes, il voulait prendre le mot d'habitude.
Ettore se fait décrire le chef en question et la description correspond au centenier Vezzino Chiodi.
E-/ T'as pu voir ce qu'il y avait sur le mot ?
A-/ je sais pas lire, mais je suis pas parti tout de suite parce qu'il m'a' énervé l'autre tête de con, il l'a mis dans son pourpoint
E-/ qui t'avait envoyé le mot ?
A-/ Quelqu'un de la capitainerie
E-/Tu peux le contacter et lui dire qu'on voudrait lui causer pour savoir qui a tué Coccio et pourquoi. On est du même côté.
A-/ Pas sûr qu'il soit d'accord mais je peux au moins demander.
Un geste que tous les commerçants connaissent indique l'absence de gratuité et en même temps aucune promesse de résultat mais Ettore allonge la pièce. Pour pêcher, faut au moins mettre un appât.

Va falloir que j'aille casser la gueule à Chiodi ...
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 30 - si ce n'est toi c'est donc ta maitresse.


Pido est seul à l'hirondelle.
Lupo et Speranza sont au chevet des blessés et Ettore est dans le quartier du port où il a pu rencontrer l'Anguille, le jeune rouquin qui a servi de messager pour le dernier courrier de Coccio.

Lupo au chevet de Majan constate son état fébrile, son sommeil est agité. Majan se réveille en sursaut et, ayant visiblement oublié la conversation précédente, perdue peut-être dans les affres de ses cauchemars, s'inquiète du futur sort de la miresse et du danger qu'elle représente.
M-/ Qu'avez vous décidé à propos d’elle ?
L-/ On a décidé de l'éliminer
M-/ et quand ?
L-/ Ça a été fait.
Elle semble soulagée que ce danger soit écarté.
M-/ Et la servante ?
Se redressant sur un coude, elle observe le calme qui se dégage de Lupo
L-/ Pour l'instant elle est toujours là-bas. Vous pensez qu'on doit s'occuper de son cas également ?
M-/ Je dois aller la voir.
Majan cherche à se lever et Lupo l'aide en lui ramenant le scapulaire qu'elle lui demande.
Zani avise Speranza qui vient leur dire que c'est une mauvaise idée.
M-/ Ça va aller, Lupo va me donner le bras
S-/ il est capable de vous donner autre chose.
Speranza sourit de sa saillie et de la réaction à venir
Majan, elle, est surprise par la déclaration qui donne quelques couleurs à son teint livide.

Elle se lève et se fait aider jusqu'à l'hirondelle avec une démarche lente.
Lupo propose de la porter pour ne pas aggraver les blessures.
Elle refuse et demande juste à pouvoir s'asseoir pour se reposer quelques instants sur un banc qu'elle désigne avant de s'y diriger toujours au bras de Lupo.
Speranza les a suivis, comme si c'était naturel, quelques mètres derrière.
Un gobelet apparaît devant les mains de Majan, tendu par une Speranza arrivée là sans prévenir.
S-/ Faut pas lui en vouloir, il a une sensibilité de bûche, il vous propose son bras mais même pas un verre d'eau. Les hommes, pas le sens pratique ni des priorités.
La présence de la Desséchée attire toujours les regards mais ceux qui connaissent les Compari pensent à regarder ailleurs. Quelques Carpone avec des avis différents selon leur passif familial les scrutent. Entre simple méfiance et inamicaux.
Les avisant, Speranza insiste pour retourner auprès des deux restés à la fontaine qui grimacent de leur présence.
L'un d'eux tente même de faire tomber le jet qu'elle allait remplir mais elle évite le geste.
Ca1-/ C'est de l'eau Carpone ça.
S-/ ah bon ?
Ca1-/ ouais !
S-/ et ?
Ca1-/C'est pas de l'eau Compari
Ca2-/ ouais !
Ca1-/ tu peux la boire chez toi pouffiasse
S-/ sauf que c'est pas pour moi c'est pas la Desséchée.
Ca1-/qu'elle reste desséchée
S-/ je lui dirai que t'as besoin d'un séchage des roubignoles
Ca1-/ je dirais que t'as besoin d'une paire de claque pour apprendre à fermer ta gueule pouffiasse
Elle reprend le remplissage du gobelet et comme il tente cette fois de frapper Speranza, elle le laisse venir avant de faire un beau fouetté de la pointe du pied dans la direction de l'entrejambe.
Lupo s'est levé au cas où il faille intervenir et quand le premier tente de reprendre son souffle, Lupo avance pour vérifier le contrôle de la situation et le second fait un geste d'apaisement.
Speranza fini de remplir son verre, le laisse vérifier que sa descendance a encore un potentiel alors qu'elle ramène tout sourire le verre à Majan.


À l'hirondelle, Pidocchi est dans la salle principale et il voit arriver Lupo soutenant Majan et les deux suivis par une Speranza joyeuse.
Quelques instants après, Ettore vient, ramené en urgence par un souriceaux que lui avait envoyé Pidocchi.
Pidocchi leur fait signe de venir à la table et Majan prend quelques instants pour reprendre son souffle avant de pouvoir aller interroger la servante.
Ettore informe Pidocchi des histoires de messages et de messager concernant les derniers échanges à destination de Coccio

Pido fait part de ses doutes concernant Dagarella
S-/ ils sont arrivés vachement vite
P-/ ils sont arrivés vachement vite et ils sont vachement trop du milieux. Les neufs, c'est une sorte de cour de justice, pas le genre de gens qu'on s'attend à trouver dans le milieu.
E-/ J'avoue que ça pue. Je ne sais pas si on peut leur faire confiance.
Majan, livide, cherche à reprendre des forces avant de pouvoir ou devoir agir.
P-/ T'en dis quoi Lupo ? Toi qui a le point de vue le plus élevé d'un point de vue social. T'as déjà entendu parler des neufs ? Tu maîtrises le sujet.
L-/ C'est neutre, censé gérer les problèmes de la ville mais ça reste politique et des gens sous influence. Un tribunal d'exception chargé des cas lourds. Entre autres sur l'affaire Gesufal. C'est pour les grandes familles ou les affaires d'état. Possible que ça soit proche des chuchoteurs mais l'investigation ? On ne sait pas trop.

Lupo sent une pression de Majan sur son bras qui fait signe qu'elle va descendre voir la servante de la miresse. Speranza les accompagne à la cave, laissant seuls dans la salle Ettore et Pidocchi qui font le point sur leurs différentes affaires en cours et partagent leurs informations.


Au bruit de leur approche, la servante se raidit surtout quand Majan s'accroupit près d'elle.
La jeune femme en rouge sursaute quand Majan pose sa main sur le visage de la prisonnière. Elle a bien tenté de défaire ses liens mais la voici à la merci de la magie de la gyrovague. Elle tente de se débattre mais Majan maintient la pression sur son visage avant de demander que le bâillon lui soit enlevé pour la suite de l'interrogatoire.
L-/ Un point que vous voulez entendre ?
M-/ cette femme n'est pas aussi jeune qu'elle semble l'être mais je ne pense pas qu'elle soit aussi âgée que la Miresse Bellissante l'était.
Speranza joue avec un stylet par prudence. Lupo vérifie les liens sous la menace de son couteau.
L-/ Je vais t’ôter le bâillon mais si tu fais le moindre geste qui nous déplaît, t'auras pas le temps de quitter le sol.
Servante de Bellissante-/ J'ai soif
L-/ la façon dont tu seras traitée va dépendre de ce que tu nous donnes. Plus c'est intéressant mieux tu seras traitée, voire même tu pourras sortir
SB-/ qu'est ce que vous voulez savoir ?
S-/ à ton avis, vu ce que tu faisais avec ta copine
SB-/ c'était pas ma copine, c'était ma maîtresse, j'étais son esclave
S-/ pour l'instant on est proche du zéro
S-/ t'en a profité
SB-/ elle a essayé de me garder. Elle ne voulait des personnes jeunes à côté d'elle
je n’ai rien fait de mal, je ne les ai pas martyrisé.
S-/ ces maléfices, y'en a d'autres qui en ont profité ?
S-/ Qui ?
SB-/ l'amiral Phaleri, c'était chez lui, il venait régulièrement profiter des sortilèges de madame
L-/ OK, d'autres personnes ?
SB-/ Oui mais c'était avant que madame arrive à Ciudalia
L-/ à Ciudalia que l'amiral ?
SB-/ Oui, il voulait garder tout pour lui
Lupo vérifie le signe de tête de Majan qui confirme.
S-/ et comment tu vas t'amender des horreurs que tu as commis
SB-/ je ne suis pas Ciudalienne, je suis qu'une servante
M-/ tu es pourtant une sorcière, elle ne t'a pas appris que la jeunesse. Tu es une sorcière, avoue.
Lupo a vu la réaction et un temps d'arrêt dans les tics de la servante quand Majan a révélé ses doutes.
SB-/ Non, pas du tout, je suis une simple servante, je ferai tout ce que vous voudrez même si je sais que vous ne pourrez pas me laisser libre. Je veux expier, je n'avais pas le choix
S-/ toujours le choix
la servante panique, prononce précipitamment des phrases hachées
SB-/ je vous ai entendu. Je ne dirai pas. Je dirai que ce que vous voulez. Je ne dirai pas. Je ne veux pas que vous … comme vous l'avez tuée.
se reprenant un peu
SB-/ Je ne sais pas quel mensonge j'aurais pu dire car je ne sais pas ce que vous voulez que je dise.
S-/ Tu pourrais peut être me dire comment vous avez fait pour soigner les yeux parce que moi j'arrive pas à …
SB-/ je les aimais bien les petits, j'en prenais soin, même ceux d'avant je les prenais sur mes genoux
Speranza explose instantanément, le stylet fuse se planter dans l'épaule et déclenche un cri de douleur...
Elle crie :
SB-/ je ne connaît que la basse magie et encore pas grand chose par rapport à ce que faisait la miresse je ne sais pas comment faire ça, comment prendre la force vitale.
SB-/ elle voulait juste que je soigne les petits.
S-/ c'est pas la peine, tu obtiendrais plus de moi si tu étais morte.
S-/ t'as pas besoin de tes yeux pour ce qui va suivre. Je veux juste que tu sois pendue le plus vite possible.
SB-/ j'ai pas fait de mal à ces enfants
S-/ tu les maintenais en vie alors qu'on leur prenait leur vie.
SB-/ j'accepte votre jugement madame mais je vous en prie tuez moi vite, ne me faites pas souffrir.
Speranza l’assomme d'un coup net
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 31 - rangez les blessés

Majan réserve une chambre à l'hirondelle et Lupo et Speranza l'accompagnent à l'étage pour qu'elle puisse se reposer sur place.

M-/ La servante a bénéficié des même largesse de la miresse pour ne pas vieillir et elle est à minima complice donc il faut s'en méfier mais elle me semble vraiment avoir peur
S-/ quand vos crimes vous rattrapent, c'est normal d'avoir peur.
Avec un tribunal ou un puissant, elle pourrait avoir des arguments mais avec nous elle a rien à négocier. Une criminelle qui essaie de sauver sa peau pourrait raconter n'importe quoi. Ça sera sa parole contre la nôtre.
M-/ Bellissante n'a pas dû tout lui apprendre.
Comme à quelqu'un qui vit en servitude
S-/ j'y crois pas
M-/ la miresse n'habitait pas là.
S-/ Oui mais si elle avait voulu les faire s'échapper à un moment ou un autre elle aurait pu. C'est facile de dire qu'on a pas le choix
Majan acquiesce
M-/le fait qu'elle ait bénéficié du rajeunissement montre qu'il y avait des liens et comme elle avait appris de la magie de la miresse, cela va effectivement au-delà de la relation servante et maîtresse.
Speranza acquiesce et adresse un merci à Majan alors que celle-ci se dirige vers l'étage.

L-/ Tu lui dis merci, t'as plus envie qu'elle parte par le premier bateau ?
S-/ Tu préfères que je lui mette une dague entre les côtes ? Oh tu commences à me gonfler, tu me cherches ?


Dans la rue, les bas quartiers grondent toujours et la rumeur monte jusqu’à Pidocchi via les souriceaux. La ville est sous tension du sénat jusqu'aux quais.

E-/ Au niveau de Coccio, son testament n'a toujours pas été trouvé. Tu l'as pas bien caché Speranza ?
S-/ Tu veux deux claques ?
E-/ Et pour les gamins, si on les emmène au temple de la déesse douce, ça sera sans doute mieux que chez Zani pour éviter l'infection.
L-/ L'amiral va pas être content.
S-/ Il a pas intérêt à faire le malin
L-/ Qu'est ce qui vous dit que le gars de ce matin c'était pas un de Phaleri ?
E-/ Il a quand même mentionné la groupe T, un chiffre entre deux et quatre et les initiales de Ducatore.
P-/ Il a guère été diplomate, trop sûr de lui
S-/ c'est un branque
E-/ un branque qui a disparu en trois secondes
P-/ Le Hic c'est de se pointer sans introduction : personne ne nous l'a présenté comme fiable avant. Il eut été tellement plus simple pour lui de venir avec Spada, par exemple.
E-/ Moi je crois que c'est bien un gars de Neuf mais qu'il a loupé l’introduction
P-/ Speranza, j'aimerais bien t’avoir sur les toits quand Dagarella viendra
P-/ Je pense que tu es la seule capable de les suivre sans te faire voir
P-/ Parce que quitte à donner notre prisonnière autant quand même savoir où elle passe
P-/ Et ça supposera bien sûr que Ettore revienne vivant de chez Ducatore avec une confirmation.


Un gamin vient signaler à Ettore que l’Anguille l'attend derrière l’auberge. Pidocchi suit discrètement pour rester à portée d'oreille sans se dévoiler.
Ce dernier va rejoindre la ruelle qu'on lui indique et retrouve bien l'effronté du matin qui compte chaque pièce qu'il peut gagner dans l'affaire.
L'Anguille-/ Le gars qui a envoyé le courrier veut des sous pour nous rencontrer.
E-/ Mais oui, il sera payé. De toute façon. Bon, on y va
L'Anguille-/ Non, il veut vous rencontrer ce soir après le travail.
E-/ Oui mais nous ce soir on a déjà de quoi faire donc tu vas lui dire qu'on va faire ça plus tôt.
L'Anguille-/ faut aligner les florins
E-/ Mais on va les filer ces florins. On peut y aller maintenant ? De toute façon, il est sur le port ton gars donc...
L'Anguille-/ c'est pas comme ça que c'est prévu. Lui il travaillait avec Coccio et il vous connaît pas.
E-/ Ah mais ...Pido !
Pidocchi s'approche et ça provoque un léger recul de l'Anguille, prêt à décamper sur les toits, que Ettore rassure aussitôt.
E-/ C'est Pidocchi, c'est le remplaçant de Coccio, son ami. C'est le nouveau Coccio avec qui ton bonhomme va causer maintenant donc y'a rien de compliqué. On veut surtout choper les gens qui ont tué Coccio et ce message nous permettra peut-être de savoir pourquoi.

Pidocchi engage la conversation avec l'Anguille et arrive à le convaincre avec quelques florins de plus donc cinq d'Ettore qui n'est pas du genre à patienter ou pinailler dans les négociations au grand dam de son compère. Au final, la réunion va être avancée et l'Anguille fera les présentations entre Pidocchi et le mystérieux auteur du message.
Il faut maintenant aller patienter au banc de nage que le rendez-vous ait lieu.

L'Anguille s'en va, filoché par une équipe de souriceaux qui suit les ordres de Pido pour identifier le contact au cas ou l'échange ne se déroulerait pas trouver quand même l'identité secrète.
Pido, lui, va prendre son temps pour rejoindre les quais.

Ettore va lui chez Ducatore pour se faire confirmer le cas de ce Dagarella et garantir sa provenance comme étant bien du conseil des neufs.

Pidocchi va vers le banc de nage pour d'autres informations et envoie un souriceaux prévenir Speranza et Lupo. Speranza s'est endormie net sur une table de l’Hirondelle.
Lupo demande une autre chambre pour elle.
Amanda-/ y'en a pas mal de libre en ce moment, y'a des clients qui sont partis …
Lupo monte coucher Speranza dans une autre chambre puis il va vérifier à la cave l'état léthargique de la prisonnière et finit par être seul à une table, entouré de trois belles au bois dormant dans l'auberge …


Dans les coulisses du palais Ducatore, Ettore discute avec l'autre Lupo, l'homme de main de sa seigneurie puisque Matado et Don Ducatore sont occupés ailleurs.
E-/ On a vu du monde débarquer tôt ce matin mais c'était très rapide et on avait pas de moyen de vraiment vérifier que c'était bien ceux envoyés par vous ou si ça pouvait venir de Phaleri qui aurait voulu récupérer la miresse.
L2-/ C'est possible, ça bouge. Les sénateurs sont en alerte de tous les côtés.
E-/ y' eu du rififi ?
L2-/ des messagers dans tous les sens mais pour le moment pas d'incident clair.
E-/ Matado ?
L2-/ Il est avec sa seigneurie, ça tourne, ça discute beaucoup
dès que on est revenu il a fait prévenir les 9… et d'autres. C'est pour ça que les gens envoyés par les neufs sont venus si tôt. Y'a comme une urgence au niveau du sénat.
E-/ ils sont aussi sur l'assassinat de Coccio ?
L2-/ on me dit pas tout
E-/ nous on te dira.
L2-/ Si ils bossent pour les neufs et qu'ils sont venu ce matin, pour que vous les livrez, ils auront un signe de reconnaissance ce soir.
Ettore passe à autre chose
E-/ le message a été intercepté
L2-/ par qui ?
E-/ ça intéressera Matado
L2-/ son excellence a juré de choper celui qui a tué Coccio
L2-/ sa seigneurie ne prend pas ça à la légère.
Les élections sont dans un mois, ça intrigue. Chacun compte ses voix.


Au banc de nage, Pidocchi salue des gens, bois un coup assis sur un des bancs de la terrasse. Le temps venteux un peu frais de ce début d'automne limite le nombre de clients dehors mais les souriceaux viennent régulièrement lui faire un point et donner les infos
L'Anguille cause souvent avec Giuseppe Cardini qui donnerait des billets ou des messages à envoyer. Ça ne dit rien à Pido qui n'a pas ce nom dans son réseau ni sa connaissance de la capitainerie.
L’Anguille-/ il est OK pour vous voir don Pidocchi, à l'intérieur au fond du banc de nage
il fera moins froid la bas, il s'appelle Giuseppe Cardini, pourpoint rouge et chapeau noir au fond.
P-/ Ça tombe bien, il fera moins froid
Pidocchi se dirige vers l'intérieur, fait un crochet par le bar puis rejoint Cardini qui semble nerveux et tapotant sur la table
P-/ don Cardini je suppose
GC-/ don Pidocchi ?
P-/ c'est moi
GC-/ Le petit vous a dit que j'avais envoyé un message à Coccio Blattari ?
P-/ tout à fait
GC-/ je l'avais informé la veille que y'avait un navire qui revenait au port, une galéasse marchande d’un client de Sanguinella qui était rentrée de façon curieuse sans écouler sa cargaison. La raison de ce retour précipité était une avarie mais il n'a pas été mis en cale sèche et aucun calfat n'est monté à bord. J'ai filé l'information à Don Blattari comme je le fais souvent.
Il m'a dit de creuser et du coup j'avais appris que les hommes avaient été payés pour rester silencieux mais j'en ai trouvé un qui se reposait chez Diamantina.
je lui ai tiré les vers du nez et j'ai appris que cette galéasse avait été en mer échanger des signaux avec un navire ressinien. Ils se sont approchés, ils ont échangé de l'argent et un type est monté à bord, c'était un Ciudalien qui se cachait donc le capitaine a filé du pognon aux matelots pour qu’ils soient silencieux
Le type en question qui est monté sur le navire et qui était attendu par des types qui portaient des rapières à sa descente, j'ai pu savoir qu’il s’appelait Suario Falci.
GC-/ C'est ce message que j'ai fait porter à don Coccio Blattari et visiblement ça ne lui a pas été remis de suite d'après l'Anguille. Le centenier l'aurait intercepté.
P-/ oui, tout à fait
GC-/ je ne sais pas si ça a été remis à Blattari ensuite mais je suis presque certain que c'est ce message qui est la cause de sa mort.
P-/ Je vous remercie, ça confirme notre piste.
P-/ est ce que vous accepteriez de passer par mon intermédiaire pour les prochaines informations. les mêmes que vous donniez à Coccio avec les arrangements habituels. On change juste intermédiaire.
GC-/ comment je vous trouve ?
P-/ L'Anguille saura le faire, il sait où.
quelques arguments sonnants et trébuchants concluent cet accord accompagné d’un signe de tête et des salutations.


Pido se lève et se dirige vers chez Zani
Le contact confirme que la galéasse de Sanguinella a été envoyée récupérer Falci.
Le lendemain matin, le message fatal informait que le prisonnier était l’enseigne Falci

On va chercher sœur Adelma de la déesse douce récupérer les enfants chez Zani
Faut être discret si on ne veut pas que la découverte de nouveaux enfants fasse éclater la révolte alors que la ville est sous pression et la sœur comprend notre avis et le risque, donc elle sédate et on organise le transfert des gamins.

Ettore passe au Bœuf pour voir s' il y a des nouvelles ou d'autres demandes, il voit une Pietra qui semble ravie et passe le chiffon avec un sourire jurant avec cette tâche.
E-/ qu’est ce qui s'est passé ?
P-/ Soraya est partie, Pido l'a amené ailleurs.
E-/ comme elle est ressinienne, il l'envoie chez des gens qui causent sa langue.
Elle hausse les épaules, visiblement le bien-être de Soraya elle s’en fout
P-/ Y'a aussi un courrier pour Lupo, une écriture de bourgeoise.
E-/ c'est un plan à Pidocchi, ça peut marcher

Pidocchi pendant ce temps accompagne Soraya vers les Morelli.

Après le détour par le Bœuf, Ettore rejoint la surveillance à l'Hirondelle où il découvre un Lupo attablé avec d'autres joueurs de cartes. A l'aise comme si c'était pas le même lieux où ils avaient massacré une partie des Carpone deux jours plus tôt.
Ettore pose le courrier de Demestilla entre les cartes sur la table.
E-/ tu perds.
L-/ Tu pourrais pas compléter ? J'ai perdu ?
Ettore ne répond pas. Lupo quitte la table et va se poser dans un coin pour lire l'invitation à boire une boisson chaude demain chez Demestilla
E-/ il est là Pido ?
L-/ il est parti déposer Soraya chez les Morelli
E-/ et Majan, on la dépose à la déesse douce ?
Lupo lève un sourcil mais ne répond pas à la provocation d’Ettore. Lui même n’étant pas sûr de ses connaissances toutes fraîches sur la portée du syncrétisme religieux au sein du panthéon cyclothéiste.

Du côté Morelli, ça se passe très vite, les deux femmes causent et rapidement lui font signe de dégager et qu'elles n'ont plus besoin de lui. Pido est éjecté de son propre business sans piper mot de ce qu'elles se sont dit en Ressinien.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2790
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 32 - Speranza et les pigeons secrets


Les quattro Compari sont réunis autour d’une table à l’Hirondelle.
Une Morelli arrive, c'est Zora
P-/ Salut Zora, que nous vaut le plaisir de ta visite
Z-/ Je vous amène les noms
Elle tend une liste à Ettore qui consulte.
Z-/ Azzo, Iacomo, Marino et Valerio Carpone. Ce sont les quatre violeurs de qui vous savez.
S-/ un châtiment particulier qui ferait plaisir à qui nous savons ?
Z-/ Pour ma part je ne sais pas trop mais juste que vous vous en occupiez. A priori Stella en avait discuté avec toi Pidocchi ?
P-/ On ne connaît pas les gars en question mais on s'en occupe, c'est le marché. ils vont disparaitre sans laisser de traces.

Ils cherchent dans leur mémoire à qui correspondent ces blazes et il semble déjà que deux de la liste ont été réglés, Marino et Valerio.
Argante avait parlé du fait qu'un de ses gars, Iacomo avait été questionné sévère par les autres Carpone pour savoir si Argante et Julio étaient clairs

Ils demandent à Amanda, la tenancière de l’Hirondelle, de venir à leur table. Elle les connaît et ils étaient là la veille du coup de main.
S-/ Ils vous ont déjà embêté ? Pas de main baladeuse ?
Amanda-/ C'est comme tout le monde
P-/ y'a quand même une façon de se tenir
E-/ Au Bœuf Rouge, ça se passe pas tout à fait comme ça mais ça fait partie du jeu des servantes. Ambiance relâchée, verres vides et pourboires. S' ils abusent, je vire le gars.
Amanda-/ Tous les Carpone sont du genre à mettre les mains au cul
Z-/ ceux-là ont fait un peu plus.
Ils se font décrire les deux restants pour la facture qui doit leur être présenté
Am-/ Iacomo a souvent un pourpoint en cuir et est armé. Il est proche de Julio Carpone il avait été amoché par les autres Carpone qui l'ont fait descendre à la cave et Brunella les poussait à descendre à la cave pour s'occuper de la Morelli.
E-/ Brunella, c'est fait
Ar-/ Iacomo a les cheveux ondulés
Azzo était plus proche de Vascularino et Clara di Santi
Z-/ On a vu les corps des deux morts, faites nous savoir quand les deux derniers poulets seront troussés.
E-/ Pour deux d'entre eux, c'est fait quand à Brunella, elle a payé aussi et à la façon dont …
Ettore arrête sa phrase sous le regard un brin interrogateur de Zora qui visiblement préfère ne pas en savoir plus.
Zora se lève pour quitter l'hirondelle.

Pidocchi demande à Zora si elle connaît une personne, il décrit Ermina, ou le nom de Dagarella. Elle répond que non.
Z-/ Une fois que vous aurez traité les deux gugusse, Stella a dit qu'on pourrait voir concernant votre ressinienne
P-/ C'est plutôt un cadeau, éduquée, compétente ...
Z-/ un cadeau ? vous en discuterez avec elle.
P-/ Le contrat était prévu avant qu'il soit question de Soraya, c'était promis et ça sera fait.
Z-/ J'ai juste apporté les noms, si vous avez besoin de mon aide, vous faites signe.
L-/ A bientôt
P-/ comment elle va d'ailleurs.
Z-/ elle veut voir personne, elle a honte, elle pleure, pas grand chose d'autre à faire mais c'est gentil de prendre des nouvelles, Pidocchi.
dit-elle en regardant Ettore.
E-/ Bon, on en est ou maintenant.
N’ayant plus personne qui lui pose des questions, Amanda s'éloigne.
E-/ Va quand même falloir que tu agrandisses cette famille un jour.
P-/ À quoi tu pensais, un mariage peut être ?
E-/ Non, mais je compte plus sur toi que sur Lupo pour le faire rapidement
S-/ Pour quoi faire ?
E-/ ben si on s'agrandit
P-/ j'ai cru comprendre qu'on avait quasiment un mariage sur les bras
S-/ mais le marié a pas l'air d'accord
E-/ je m'efforce de dire non, mais si tout le monde dit oui à ma place, allez-y.
P-/ Amanda serait un équivalent d’Angelo intéressant si elle continue à réagir comme ça et que personne ne lui marche sur les pieds
E-/ à condition qu'elle ait quelqu'un pour protéger ses pieds.
E-/ On décide d'attendre Dagarella tu voulais mettre Speranza sur les toits
P-/ oui, pour les filer...mais c'est dangereux
S-/ ah bon, pourquoi ?
P-/ ils sont dangereux donc je préfère que tu les perdes plutôt que de te faire choper
S-/ je vais aller faire une reconnaissance
Sur ces mots, Speranza file en direction des toits des rues adjacentes, ils auront sûrement un chariot.
P-/ On raconte quoi pour la miresse morte ? L'accident ? On ne sait pas ? Ou qu'elle s'est empoisonnée pour ne pas être interrogée ?

Plus tard, Speranza voit un groupe de quatre personnes un peu en avance sur l'horaire. Deux qui restent avec une charrette à bras et deux autres qui font le tour de l'hirondelle. Ils ne portent pas de masques mais les capuches protègent assez bien leurs identités.
Le personnel a été invité à quitter les lieux ou d’aller dormir ailleurs, ou à l'étage pour ceux qui bossent à l'hirondelle.
On frappe à l'huis et Ettore va ouvrir.
Rosso Dagarella s'avance accompagné d’un sbire qui reste debout près de la porte.
RD-/ Bonsoir
P-/ tout va bien ?
RD-/ Ça va bien, et pour vous ?
P-/ Ça va.
P-/ Je vous proposerais bien une bière mais le bar est fermé, je vous propose de passer aux choses sérieuses.
Il fait signe de se diriger vers la cave.
L-/ Lupo Tramonte
RD-/ enchanté Rosso Dagarella, j'entrave queud à ton blaze.
ça cause en jar et le désarroi de Lupo leur amène un sourire.
RD-/ Vous les avez gardées au frais avec les boutanches ?
L-/ le genre de marchandise qui vieillit mieux au frais et dans le noir
RD-/ vous les avez serrées de près ?
E-/ oui
RD-/ elles ont dit quelque chose ?
E-/ Elles ont dit des trucs.
La servante bouge en les entendant venir alors que Bellissante ne bouge pas.
Dagarella se penche vers la miresse.
RD-/ Tu peux approcher un petit peu Pidocchi ? Histoire que la lumière soit plus proche.
Pido s'approche.
RD-/ Vous lui avez parlé à celle-là ?
P-/ non trop dangereuse,
RD-/ elle est refroidie
Lupo, vérifie en faisant l'étonné
L-/ qu'est-ce que tu me racontes ?
Il vérifie lui même
RD-/ pas la peine elle est passée à dame ta pouliche
E-/ je t'avoue que moi ça m'rassure
RD-/ ça te rassure comment ?
E-/ J'ai eu à me battre contre elle.
RD-/ Avec une femme don Ettore Compari ?
E-/ On était deux et je suis celui dans le meilleur état
RD-/ vous l'avez cogné un peu celle là aussi
P-/ les deux pratiquent la magie
L-/ crois moi, t'as pas envie de tester. Si tu tiens à tes oreilles et que t'as pas envie de te prendre des couteaux volants.
RD-/ On laisse celle-là au frais et on remonte le cadavre. Vous allez nous affranchir.

Ettore décrit la prise de la maison et l'assaut à l'étage sans omettre les détails et tout le risque avec les yeux ou la voix et un monde trouble dans lequel le soldat ne pouvait pas tenir debout sans l'aide de Majan.
On frappe à la porte
Dagarella lève la main en disant de laisser le temps que son comparse resté près de la porte, frappe le code de réponse idoine.

E-/ On est deux à pouvoir témoigner de ce que faisait cette miresse la deuxième pratiquait la magie et c'est ce qui nous a permis de survivre
RD-/ et c'est qui cette Majan ? C'est quoi son blaze complet ?
Ettore ne réponds pas alors Pidocchi le fait à sa place
P-/ C'est une gyrovague, du culte du desséché, elle s'appelle Majan
RD-/ vous connaissez du beau monde les Compari
P-/ faut bien si tu veux t'en sortir dans cette ville.
RD-/ et où est la quatrième, elle nous reluque quelque part ?
P-/ Ben ouais, y'a pas que toi qui prends des précautions.
RD-/ et les gamins ?
P-/ à la déesse douce
E-/ Avec discrétion histoire qu'il n'y ait pas de révolte dans la populace si les gens apprennent qu'il y a encore des gamins avec les yeux crevés.
RD-/ comment vous avez trouvé.
E-/ en remontant la piste magiquement.
RD-/ c'est la gyrovague qui ?
P-/ elle a choisi de prendre à cœur cette affaire.
P-/ elle est venue pour s'occuper de l'affaire des deux gamins précédents.
RD-/ on va prendre en charge la deuxième.
L-/ laissez lui son bâillon et son bandeau.
RD-/ merci pour le colis, merci pour tout ça.
Il fait signe au sbire qui s’approche et descend avec Ettore chercher la servante restée à la cave.
P-/ à charge de revanche.
RD-/ revanche ?
P-/ Je ne sais pas, si vous avez besoin de nos service à titre payant une prochaine fois
RD-/ ne remettez plus les pieds dans cet endroit, on l'a mis sous surveillance, vous oubliez tout,
RD-/ Vous jactez pas un mot là dessus.
P-/ Vous avez affaire à des professionnels.
RD-/ Si vous avez besoin de nous redire des choses, vous passez par le podestat qui nous a envoyé à vous.
P-/ Vous comprenez bien qu'il nous a fallu vérifier nos sources d’où le délai
RD-/ vous bossez pour lui souvent ?
P-/ l'occasion fait le larron.
Ettore et l'autre gars remontent avec la servante.
P-/ Vous les emmenez où ?
RD-/ Auprès du tribunal des neufs.
P-/ direct ? Je pense que se trimballer avec un chariot mais j'imagine que vous avez tous les laissez-passer prévus
RD-/ Vous connaissez l'amiral Phaleri ?
L-/ il est toujours en vie je crois ?
P-/ En tout cas c'est pas nous.
RD-/ vous avez pas de rancune avec lui ?
L-/ J'ai pas de problèmes avec les fils de pute.
Il sourit,
RD-/ vous l'oubliez aussi.
Les corps sont chargés sur le chariot et Dagarella se rapproche de Pido
RD-/ Au fait, Coccio Blattari, ça vous dit quelque chose ?
P-/ ça concerne le tribunal aussi ?
RD-/ vous étiez proche ?
P-/ il a été assassiné, c'était un ami proche
RD-/ si vous avez des trucs à présenter au tribunal des neufs …
P-/ j'ai pas de preuves à part que certains des hommes du clan belliciste avaient tout intérêt à le tuer par rapport à des infos que Coccio avait.
P-/ Coccio avait appris le retour de Falci qui avait été récupéré auprès des ressiniens par une galère Sanguinella et était sur le point d'apporter l’info au podestat
RD-/ tu sais qui l'a tué ?
P-/ non, je ne sais pas et je le cherche.
RD-/ on en rediscutera.
P-/ à l'occasion.
RD-/ prochainement.
une tape sur l'épaule.
RD-/ Content d'avoir travaillé avec vous les Compari.
P-/ Mais nous aussi don Dagarella.

La charrette est partie puis quand Dagarella s'éloigne, il est rejoint par une autre personne.

Le bruit de la charrette a alerté Speranza qui suit les corps et le porteur et restant à distance pour un minimum de risque et les deux gars montrent un document officiel qui leur permet de passer sans encombre les patrouilles puis plus tard les quatre se regroupent et ils se dirigent vers Torrescella en passant par des petites rues.
Devant une petite porte, un code leur fait ouvrir une porte cochère pour passer la charrette à bras et ils disparaissent dans le bâtiment.
Elle note l'adresse, attend un peu puis escalade pour avoir la petite cour en visuel.
Dans la cour intérieure, la charrette, un puits mais pas de lumières pour suivre leur progression au sein du bâtiment.
Elle descend vers la cour et installe une corde dans le puits pour pouvoir s'y cacher.
Dans le passage à double vantail qui donne sur la rue, elle voit de la lumière mais quand elle approche elle ne capte pas de bruits ni de voix. Pas d'ouverture visible.
Speranza cherche un passage en allant par l'étage à pas de velours.

Un dortoir,des chambres, des râteliers d'armes mais pas de vie à part un feu de cheminée qui s'endort.
Pendant qu'elle visite, elle finit par entendre deux voix masculines
« On a aller se coucher, on se lève tôt demain maintenant que c'est livré.
On se boit un godet avant.
Je vais pas dormir tranquille avec le cadavre de la sorcière qui reste là. »
Il se charrient sur la peur de cette morte
« C'est l'heure de mettre la viande dans le torchon. »

Speranza se cache dans la salle d'armes pour leur laisser les accès aux chambres.
Une fois qu'ils sont logés, elle continue de fouiller la maison et crochète une porte pour accéder à une pièce fermée que la lanterne sourde lui permet de fouiller.
Des serrures démontées, des bricoles de travail dans cette pièce rectangulaire.
Elle remarque dans un coin qu'un coffre se déplace et qu'il cache une trappe.
Elle cherche le mécanisme mais il suffit de bouger le coffre vide pour y accéder.
Pas de lumière, ça sent l'humidité et la terre avec des escaliers qui descendent jusqu'à une cave ou il y a eu du passage. Ça descend bien plus bas que les maisons et même de l'eau qui coule comme une rivière souterraine plus qu'un égout.
Des traces de pas fraîches l'incitent à continuer tout droit à la suite d'un visiteur qui portait des bottes. Elle finit par arriver dans une pièce ronde avec une échelle de barreaux qui remonte vers un puits. Elle s'engage sur les barreaux vers la surface à l'air libre dehors, sur un toit.
Caché dans l'épaisseur des murs le puits va des sous-sols au toit, sur une terrasse proche de la viale Strezzato et de porta Letichina.
Pas de chemin pour descendre, juste un pigeonnier au milieu du toit.
Des animaux, de la nourriture, des marquages mais avec un code en place d’expéditeur.
Elle revient sur ses pas et direction de la rivière et tombe sur une ancienne citerne et une réserve d'eau souterraine dont les excès forment le ruisseau d'un côté tandis qu’en aval elle débouche sur une grille de fer forgé donnant sur une fontaine. La serrure joue bien, elle est huilée et semble utilisée fréquemment.


Elle finit par refaire une partie du chemin pour effacer les traces de son passage avant de venir faire son rapport aux autres Compari qui l'attendent à l'hirondelle.
Les adresses, le temps que ça a mis, les choses surprenantes qu'elle a trouvé.

Les quatre décident de rentrer vers le Bœuf Rouge


Pidocchi explique aux autres ce qu'il a raconté en jar sur le sujet de la mort de Coccio et notre parole étant insuffisante, on va devoir chercher des preuves.
Pidocchi va lancer ses souriceaux sur la piste des deux Carpone mentionnés par les Morelli et Ettore va devoir se frotter à ses mauvais souvenirs de phalangistes avec le centenier Chiodi.
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Répondre