Tgx a écrit : ↑jeu. août 07, 2025 11:04 am
c'est Paul Verhoeven, dans son adaptation, qui en a fait une lecture antimilitariste. Du coup, peut-être qu'on a prêté (rétroactivement) à Heinlein la même vision que Verhoeven ?
Il y avait un article dans le monde d'hier sur Heinlein et la perception qu'en a Elon Musk (qui a appelé son IA d'après un roman d'Heinlein...)
Il est fait mention longuement des différentes interprétations de Starship Troopers. Mais également des différentes lectures de The Moon is a Harsh Mistress, que je percevais pour ma part comme plutôt peu susceptible d'être interprété sous un prisme fascisto-libertarien, mais il semble que ça n'empêche pas certains (dont Musk) de s'y retrouver...
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Tgx a écrit : ↑jeu. août 07, 2025 11:04 am
c'est Paul Verhoeven, dans son adaptation, qui en a fait une lecture antimilitariste. Du coup, peut-être qu'on a prêté (rétroactivement) à Heinlein la même vision que Verhoeven ?
Je ne sais pas si c'est vraiment une lecture antimilitariste, j'ai plus vu cela comme une satire/parodie antifasciste-le terme est certes galvaudé, mais à l'époque préfilms, fin des années 60 et années 70, Heinlein était bien vu comme un "facho".
Pour Haldeman, soldat blessé au Viet Nam, la guerre éternelle est plus une critique de la guerre en soi, pas de ses acteurs....mais sur l'oeuvre de Heinlein, pas de doute possible, pour citer Haldeman
I disagree with ST profoundly, because it glorifies war(..) Heinlein honestly believed that the most honorable thing a man could do would be to give his life for his country
2 Points de CLETCSOOEF par fidélité conjugale (erreur judiciaire qui ferait passer l'affaire Dreyfus pour un fait divers)
Par curiosité, quelqu'un a lu la trilogie les enfants de Salonique / la femme secrète / Diane de Lenteric.
A l'époque, je ne m'étais pas senti d'attaquer le premier (les autres n'étant pas encore sortis) et autant j'avais bien aimé La nuit des enfants rois, Substance B et Voyante, autant j'avais moins accroché sur la Gagne et Ennemi.
« il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l'égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l'égalité dans la servitude à l'inégalité dans la liberté »
(Alexis de Tocqueville, de la démocratie en Amérique)
Tgx a écrit : ↑jeu. août 07, 2025 11:04 am
c'est Paul Verhoeven, dans son adaptation, qui en a fait une lecture antimilitariste. Du coup, peut-être qu'on a prêté (rétroactivement) à Heinlein la même vision que Verhoeven ?
Il y avait un article dans le monde d'hier sur Heinlein et la perception qu'en a Elon Musk (qui a appelé son IA d'après un roman d'Heinlein...)
Il est fait mention longuement des différentes interprétations de Starship Troopers. Mais également des différentes lectures de The Moon is a Harsh Mistress, que je percevais pour ma part comme plutôt peu susceptible d'être interprété sous un prisme fascisto-libertarien, mais il semble que ça n'empêche pas certains (dont Musk) de s'y retrouver...
Heinlein a des idées variables mais semblait avoir une fascination pour les structures cadrantes non fondées sur la religion. Dans son Histoire du futur, il met en scène des soldats qui trouvent le chemin de la résistance dans une structure de type franc-maçonnique, très hiérarchisée mais en même temps libertaire sur les moeurs.
Je ne trouve pas cela totalement contradictoire que quelqu'un comme Musk se retrouve dans les positions de Heinlein, y compris dans Révolte sur la lune : l'importance de la technologie (et de l'IA), une anarchie qui dispose quand même d'un grand leader pour amener à la révolution, tout cela permet d'entrevoir une sorte de technofascisme libertarien (notamment sur ce qui touche aux moeurs et à la famille, qui est structurée mais en même temps très ouverte).
Il m'a semblé avoir lu, il y a quelques temps, qu'Asimov trouvait qu'Heinlein avait tendu vers la droite avec le temps. Il est, amha, bien trop complexe pour des qualificatifs simples ou figée. Je retiens simplement qu'il était militaire, qu'il avait une admiration pour l'armée et l'investissement des militaires et que la liberté s'entendait, pour lui, dans un cadre défini soit par l'environnement, soit par une structure nécessaire.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Garçon de quoi écrire, Jean d'Ormesson & François Sureau, Gallimard
Je ne lis jamais, ou peu s'en faut ce genre d'ouvrage. Un peu comme d'Ormesson, j'estime que l'oeuvre d'un écrivain doit se suffire a elle-même.
Heureusement, je n'ai jamais pris gout à la lecture de l'écrivain d'Ormesson (Même si j'aimerais, un jour, reprendre La gloire de l'empire, le seul qui m'ait vraiment attiré)... Pourquoi? Sans doute quelque chose de trop retenue, fade sur le fond et la forme (subtil diront certains). Bref, mon peu d'intérêt pour l'écrivain, m'a donc permis d'attaquer cette lecture après avoir liquidé les nanars polars emmenés pour les vacances.
Et j'en ressors instruit, touché, aussi par l'homme. D'Ormesson mêle avec élégance, l'érudition, la connaissance politique et littéraire, l'humilité et le doute. On ne se lasse pas de se laisser porter par son discours qui plonge dans les années trente, nous fait passer la seconde guerre mondiale, aborder le gaullisme, parler du communisme, des libéraux... On y trouvera de la religion, de la littérature, de la politique, au fond le tour d'horizon d'un homme aux positions modérées, parfois empreintes de doutes, mais toujours profondément sincères.
Un ouvrage qui nous donne a voir sur l'Histoire, qu'il a traversé, le monde des idées d'un homme instruit, et, je crois, un certaine manière pleine de tact et de mesure de l'habiter.
Je me suis instruit, et noté plusieurs références, me suis étonné à penser "je n'avais jamais vu les choses ainsi"...
Je recommande chaudement.
Erwan G a écrit : ↑jeu. août 07, 2025 12:29 pm
Il m'a semblé avoir lu, il y a quelques temps, qu'Asimov trouvait qu'Heinlein avait tendu vers la droite avec le temps. Il est, amha, bien trop complexe pour des qualificatifs simples ou figée. Je retiens simplement qu'il était militaire, qu'il avait une admiration pour l'armée et l'investissement des militaires et que la liberté s'entendait, pour lui, dans un cadre défini soit par l'environnement, soit par une structure nécessaire.
Dans I Asimov, il dit effectivement que Heinlein a viré à droite dure après son second mariage (de mémoire) au contact de son épouse. Il ne s'étend pas dessus, mais on sent bien que la relation s'était sérieusement rafraichie entre les deux auteurs.
Asimov qu'on ne peut pas trop soupçonner par ailleurs d'être à gauche ;-)
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Erwan G a écrit : ↑mer. août 06, 2025 1:15 pm Mais ce n’est qu’une pale copie du héros du livre qui donne envie, tout du long, de lui mettre des beignes pour qu’il accepte, enfin, de se comporter autrement que comme une tête de con sous amphétamine. C’en est d’ailleurs assez amusant, à la lecture du livre, parce que l’on voit bien que l’auteur le considère comme tel, même s’il a assez d’intérêt pour son personnage pour le suivre.
Pour moi, le côté téte a claque / trop beau / paladin grande gueule de Jim est tout a fait assumé/interprété/reçu au premier degré (par les auteurs (ils sont deux sous le pseudonyme)) et au seconde degré (par les autres personnages) (peut etre que j'ai inversé premier et second degre, ou que j'aurai dire du meta et hors meta, ou avant ou apres le quatrieme mur)
Erwan G a écrit : ↑mer. août 06, 2025 1:15 pm Mais ce n’est qu’une pale copie du héros du livre qui donne envie, tout du long, de lui mettre des beignes pour qu’il accepte, enfin, de se comporter autrement que comme une tête de con sous amphétamine. C’en est d’ailleurs assez amusant, à la lecture du livre, parce que l’on voit bien que l’auteur le considère comme tel, même s’il a assez d’intérêt pour son personnage pour le suivre.
Pour moi, le côté téte a claque / trop beau / paladin grande gueule de Jim est tout a fait assumé/interprété/reçu au premier degré (par les auteurs (ils sont deux sous le pseudonyme)) et au seconde degré (par les autres personnages) (peut etre que j'ai inversé premier et second degre, ou que j'aurai dire du meta et hors meta, ou avant ou apres le quatrieme mur)
Oui, c'est voulu et c'est fait avec un regard assez fin pour que l'on comprenne que les auteurs aiment le personnage et ses défauts. J'ai du mal avec les auteurs qui détestent leurs personnages.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !