Cassius Clef a écrit : ↑lun. oct. 27, 2025 6:03 pm
@Tristan : Tu es sûr que c'est bien mythopétique et non pas mythopoïétique (ou mythopoétique) qui est employé dans le livre pour désigner la fabrication des mythes ?
Pas à 100%, non. Je ne l’ai pas noté en lisant, et quand j’ai voulu le retrouver, bien sûr, le mot s’était planqué. J’ai fini par en retrouver une occurrence mais si ça se trouve, c’est mythopoétique partout ailleurs.
Tristan a écrit : ↑lun. oct. 27, 2025 6:26 pm
Pas à 100%, non. Je ne l’ai pas noté en lisant, et quand j’ai voulu le retrouver, bien sûr, le mot s’était planqué. J’ai fini par en retrouver une occurrence mais si ça se trouve, c’est mythopoétique partout ailleurs.
Je serais très surpris que mythopétique soit le mot employé dans ce livre. La racine grecque est poïésis, qu'on peut conserver dans cette translittération pour la distinguer de ce qu'elle est devenue dans notre langue (poésie) et signaler ainsi son sens originel de "fabrication". D'autre part, le mot mythopoïétique est déjà formé et employé; ce serait curieux d'en inventer un autre moins clair.
Tristan a écrit : ↑lun. oct. 27, 2025 4:03 pm
Rescension d'un ouvrage sur un petit coin des pseudo-sciences et ses usages idéologiques, qui pourra servir plus ou moins à tout le monde :
...
Ah oui, quand même... (Je ris et je me cogne la tête contre le mur en même temps, heureusement que mon immeuble est bien insonorisé.)
Merci pour ce compte rendu !
(Pour ce qui est de l'adjectif, j'ai déjà croisé mythopoétique sans tréma dans plusieurs ouvrages d'études mythologiques et/ou littéraires. Je me désolé du trépas du tréma et de la disparition du iota mais c'est ainsi.)
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
Hier soir j'ai fini The World Inside / Les Monades Urbaines de Robert Silverberg.
Le truc le plus facile à dire sur toute la SF de cette période (50-60s) c'est que c'est dans le jus de son temps.
Et c'est partiellement vrai des Monades Urbaines, mais je suis aussi soufflé à la fois par la modernité du point de vue (comment l'humanité s'adapte à un risque de surpopulation en construisant un cadre social et technologique qui permet une croissance exponentielle de la population) et par le courage de Silverberg d'avoir construit une série de nouvelles connectées qui tournent pour l'essentiel autour de la sociologie du sexe.
Ce ne sont pas des nouvelles érotiques ou pornographiques, mais on est dans un environnement ou l'ingénierie sociale rend le sexe trivial et indispensable et l'intimité est inexistante. Ce qui est intéressant, c'est que Silverberg, en auteur de SF sérieux, réfléchit aux conséquences de ses prémices. En ce sens, ça m'a fait penser à un épisode de Black Mirror qui ne pourrait jamais être filmé (parce que impossible de montrer une telle nudité / sexualité à la TV). Ça m'a fait penser aussi à Nu, une série Française dont le prémice n'était pas aussi convainquant, mais qui décrivait une société où la nudité était devenu la norme (malheureusement, la série était écrite avec les pieds).
Alors, pourquoi dans son jus ? Principalement parce que le questionnement sur les relations entre humains ne remet pas en question les rôles genrés hommes / femmes. Si quelqu'un écrivait quelque chose d'aussi ambitieux aujourd'hui, il serait impossible de faire l'impasse sur cette question.
Il n'empêche, et sans avoir une connaissance encyclopédique de la SF, je ne vois qu'une poignée de romans qui abordent ces questions. The Moon is a Harsh Mistress de Heinlein présentait des évolutions dans les structures matrimoniales dues à des déséquilibres hommes / femmes, le trop méconnu Blind Faith de Ben Elton présentait une dystopie à la 1984 ou la surveillance ne venait pas de l'état mais des autres, et ou toute vie privée était suspecte, mais c'est à peu près tout ce qui me vient en tête.
Bref, très content d'avoir lu ce classique qui m'avait échappé jusqu'alors.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Florentbzh a écrit : ↑mer. oct. 29, 2025 2:44 pmTous à Zanzibar
Il a bien vieilli celui là? A-t-il été retraduit?
Il m'avait fait forte impression comme on dit quand je l'ai lu dans les années 80...
Retraduit je ne pense pas, vu le niveau de la traduction de Pemerle (l'enchâssement, Rdv avec Rama, la défonce Glogauer, textes de Bob Dylan).....lorsque je l'ai lu, je pense que c'est avec 1984 le roman dystopique qui m'avait le plus saisi....pas de raison qu'il ait vieilli car il est déjà bizarre pour son époque.
2 Points de CLETCSOOEF par fidélité conjugale (erreur judiciaire qui ferait passer l'affaire Dreyfus pour un fait divers)
Je suis en pleine (re)lecture de classiques de la SF et actuellement sur le cycle Fondation d'Asimov (écriture plate mais claire). Je cherche des ouvrages dans la même veine pour m'ouvrir des pistes de réflexion en lien avec Traveller. Auriez-vous des coups de coeur à recommander dans la même veine que Fondation ?
Merci !
Ô vous qui avez l'entendement sain
Voyez la doctrine qui se cache
Sous le voile des vers étranges.
Florentbzh a écrit : ↑mer. oct. 29, 2025 2:44 pmTous à Zanzibar
Il a bien vieilli celui là? A-t-il été retraduit?
Il m'avait fait forte impression comme on dit quand je l'ai lu dans les années 80...
Oui, il a bien vieilli, même s'il est moins une projection du futur qu'il ne le fut à l'époque. Il est très bien écrit, très prenant, avec des personnages intéressants dont un auteur qui n'a rien à envier au personnage inventé par Kurt Vonnegut. Je l'ai relu cette année ou l'année dernière et je l'ai trouvé aussi passionnant qu'à ma première lecture. Certes, il est marqué par son époque (les jeunes femmes qui ne sont que des potiches par exemple), le fantasme d'une Afrique différente, mais au final, cela reste un très bon livre.
@Sammael99 : dire du bien de Silverberg, c'est mal. C'est me donner envie d'aller voir ce livre alors que je pense ne pas être Silverberg compatible. Bon, j'avais le même a priori avec Heinlein avant de lire Révolte sur la lune...
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
Cléanthe a écrit : ↑mer. oct. 29, 2025 4:38 pm
Je suis en pleine (re)lecture de classiques de la SF et actuellement sur le cycle Fondation d'Asimov (écriture plate mais claire). Je cherche des ouvrages dans la même veine pour m'ouvrir des pistes de réflexion en lien avec Traveller. Auriez-vous des coups de coeur à recommander dans la même veine que Fondation ?
Merci !
Le cycle Histoire du futur, de Robert Heinlein (intégrale chez Mnemos) ?
Même perspective que Fondation : imaginer l'évolution de l'humanité partant à la conquête de l'espace, durant une période de cinq cents ans (me semble-t-il), à partir d'un monde qui ressemble au XXe siècle. Point de psychohistoire, ni de personnage central comme Harry Seldon ; mais on avance dans le temps en suivant une série de nouvelles et de romans courts dont le rapport ne saute pas aux yeux immédiatement, mais se trouve établi par des indices légers, mais réels (la première nouvelle, par exemple, ne trouve sa raison d'être que beaucoup plus loin, par une simple allusion, effectuée par le héros d'un roman). Cette structure globale est plus lâche que chez Asimov, on se permet un pas de côté dans certains récits
Comme chez Asimov, on parle beaucoup et l'action est racontée de façon neutre et simple (même quand elle est violente).
Sammael99 a écrit : ↑mer. oct. 29, 2025 1:40 pm
Hier soir j'ai fini The World Inside / Les Monades Urbaines de Robert Silverberg.
Le truc le plus facile à dire sur toute la SF de cette période (50-60s) c'est que c'est dans le jus de son temps.
Et c'est partiellement vrai des Monades Urbaines, mais je suis aussi soufflé à la fois par la modernité du point de vue (comment l'humanité s'adapte à un risque de surpopulation en construisant un cadre social et technologique qui permet une croissance exponentielle de la population) et par le courage de Silverberg d'avoir construit une série de nouvelles connectées qui tournent pour l'essentiel autour de la sociologie du sexe.
Ce ne sont pas des nouvelles érotiques ou pornographiques, mais on est dans un environnement ou l'ingénierie sociale rend le sexe trivial et indispensable et l'intimité est inexistante. Ce qui est intéressant, c'est que Silverberg, en auteur de SF sérieux, réfléchit aux conséquences de ses prémices. En ce sens, ça m'a fait penser à un épisode de Black Mirror qui ne pourrait jamais être filmé (parce que impossible de montrer une telle nudité / sexualité à la TV). Ça m'a fait penser aussi à Nu, une série Française dont le prémice n'était pas aussi convainquant, mais qui décrivait une société où la nudité était devenu la norme (malheureusement, la série était écrite avec les pieds).
Alors, pourquoi dans son jus ? Principalement parce que le questionnement sur les relations entre humains ne remet pas en question les rôles genrés hommes / femmes. Si quelqu'un écrivait quelque chose d'aussi ambitieux aujourd'hui, il serait impossible de faire l'impasse sur cette question.
Il n'empêche, et sans avoir une connaissance encyclopédique de la SF, je ne vois qu'une poignée de romans qui abordent ces questions. The Moon is a Harsh Mistress de Heinlein présentait des évolutions dans les structures matrimoniales dues à des déséquilibres hommes / femmes, le trop méconnu Blind Faith de Ben Elton présentait une dystopie à la 1984 ou la surveillance ne venait pas de l'état mais des autres, et ou toute vie privée était suspecte, mais c'est à peu près tout ce qui me vient en tête.
Bref, très content d'avoir lu ce classique qui m'avait échappé jusqu'alors.
Un peu plus parodique sur ce thème il y a La grande guerre des bleus et des roses de Spinrad. Pas relu depuis les années 80 mais j'en garde un bon souvenir.