Pitch
Comment vit le monde ?
Mal. Très mal, même. Pour tout dire, il ne s'est jamais autant rapproché de sa fin que maintenant. Non pas que la planète risque d'exploser ou que des extraterrestres arrivent, mais nous autres, pauvres humains, avons détruit notre planète et tout ce qui l'habite. Les guerres, elles ne datent pas d'hier et de tout temps, des batailles ont eu lieu et du sang a été versé. Mais depuis le XXe siècle et ses deux guerres mondiales, la destruction de notre environnement a prit autant d'ampleur que l'avancée technologique ou scientifique. Alors fallait-il en arriver à ces extrémités pour que l'homme évolue ? Et ça, c'était le XXe siècle. Au cours du XXIe siècle, pas de guerre mondiale. Non, les hommes avaient trop peur du nucléaire. Mais nous avons eu droit à pire en réalité : crises terroristes, épuisement des ressources naturelles, épuisement du pétrole, pollution extrême, espérance de vie générale diminuée à 51 ans pour les femmes et 47 ans pour les hommes, crise des naissances pendant 23 ans, trois crises économiques, une montée du chômage de près de 250% à travers le monde, etc. La belle vie en quelque sorte. Alors bien sûr, tout n'est pas arrivé d'un coup et en même temps. Disons que les événements se sont enchaînés entre eux, comme on assemble un puzzle. Et malgré tout ça, la Terre a doublé sa population en l'espace d'un siècle et ce, en dépit de la crise de natalité de 2031 à 2054 (les rumeurs disent que c'est à cause des produits chimiques alimentaires, mais ce n'est qu'une rumeur).
Aujourd'hui, nous sommes en 2113 et les métropoles sont devenues des ghettos, les campagnes sont devenues des jungles et l'homme est devenu un animal. Les gouvernements ont lâché prise il y a 40 ans, désormais c'est l'anarchie un peu partout. Les lois sont créees par les gangs et les multinationales. Les prisons sont vides, seuls les fosses communes affichent complet. En Amérique, il fait 45° en été et 25° en hiver. Les gens deviennent fous, ils ont si peur qu'ils sont devenus ultraviolents, prêt à tuer son proche pour se protéger ou de piller un local ou un particulier pour se nourrir. En Amérique du Sud, les dictateurs sont restés au pouvoir et livrent une guerre sans relâche contre les résistants du parti totalitaire. Les frontières sont ouvertes et le tir au pigeon également. Cette avalanche d'émigration a provoqué une montée du racisme, tant et si bien que des individus tuent d'autres individus dans les rues parcequ'ils sont "différents". Les rares services de police sont totalement débordés et doivent se montrer aussi sauvage que les autres pour se faire respecter.
Toute personne en Amérique doit porter un masque à gaz pour se protéger de la pollution ambiante. Le non-respect du port peut entraîner de graves maladies voire la mort. Et cette propagation a eu d'autres conséquences, comme la paranoïa par exemple. Les mesures de sécurité en extérieur étant proche du nul, les gens préfèrent dorénavant rester chez eux, à se goinfrer d'émissions et de programmes abrutissants, tous à base de voyeurisme et de violence. Et c'est à travers ce spectacle à la limite du snuff qu'est devenu populaire un sport : le metalball. Crée à la fin du siècle dernier, il ne jouissait pas encore de l'enthousiame d'aujourd'hui et était barré par les autres activités sportives comme le football ou le catch. Mais dans les années 2090, lorsque ces mêmes sports ont été abolis faute de moyens et de sécurité, le metalball a perduré grâce à son éthique spéciale prônant la violence et le non-respect de toute déontologie sportive. Ce sport est aujourd'hui un savant mélange de hockey, de rugby et de freefight en quelque sorte. Le metalball est une activité collective, se jouant à 5 contre 5 dans une arène que l'on appelle la Fosse, disposant d'un sol électromagnétique et d'une intelligence artificielle en guise d'arbitre. Si on vous demande comment est financé tout ça, demandez à Metsteal Inc., cette multinationale surpuissante qui investit des millions dans cette filiale (qui lui rapporte cent fois plus) et qui gère les contrats, les assurances, les franchises, les agents, les joueurs, les médias, la médecine et j'en passe. Leader mondial dans l'exportation du fer et du métal, ils ont été les précurseurs du metalball en inventant cette bille de métal un peu moins grosse qu'une boule de bowling et floquée de leur logo de chrome. Notre société est comme ça. Les gens sont pauvres et meurent de faim, les joueurs de metalball sont riches et célèbres. Mais ils souffrent du revers de la médaille. Qui dit richesse dit vulnérabilité en marge de ce qui se passe dans nos rues. C'était déjà le cas avant, ça l'est d'autant plus de nos jours, des joueurs sont kidnappés contre rançon, d'autres sont assassinés par contrats ou par simple jalousie envieuse. Et être un joueur de metalball n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Apprendre à gérer son stress, avoir un physique de titan, supporter les blessures, accepter la mort au quotidien. Certains lettrés les comparent aux gladiateurs de la Rome Antique. Ils ont raison sur plusieurs points : ils amusent le peuple, meurent devant eux et sont esclaves de quelqu'un, en l'occurence pour les joueurs, ils sont esclaves de Metsteal Inc.
Dans ce climat malsain, de haine et de chaos, la technologie a stagné depuis un demi-siècle. Se procurer des prothèses synthétiques est désormais courant, avoir un robot domestique chez soi aussi, ce n'est pas ce qui coûte cher. En revanche, posséder une voiture est devenu un miracle et pour cause, le pétrole est presque à sec et le moteur électrique n'est pas au point. De plus, un moteur à essence serait une source supplémentaire de pollution. Dans cette optique, il ne serait pas étonnant de voir une voiture en stationnement se faire désosser en moins de cinq minutes. Non seulement, ça soulagerait les classes mineures mais en plus, les pièces détachées peuvent se vendre à de bons prix.
Le rêve américain ? Un cauchemar, ouais. Et si encore le monde entier n'avait pas voulu copier "l'exemple à l'américaine", le monde se porterait sûrement mieux qu'aujourd'hui. L'Europe a ouvert ses frontières dans les années 2030 pour former le Contingent Européen mais la crise de natalité a eu un effet très néfaste sur ce continent, réputé pour avoir la moyenne d'âge la plus élevée du monde à ce moment là. Du coup, sa population a baissé considérablement et beaucoup ont choisi l'exil vers l'Asie ou l'Amérique. En 2113, le Contingent Européen est une campagne abandonnée, déserte et extrêmement toxique. La montée des eaux du XXIe siècle a même inondé la moitié de la France, l'Angleterre et une bonne partie de la Scandinavie. Promenez-vous dans Paris ou à Rome et vous n'y trouverez que des vestiges, des preuves qu'un jour l'homme a vécu ici.
Il est difficile de dire ce qu'est devenu l'Afrique. Toujours isolé et ignoré du reste du monde à cause de sa pauvreté et de ses maladies, il n'en demeure pas moins que c'est sans doute le seul continent à vivre comme il l'a toujours fait, avec ses avantages et ses inconvénients, ses racines et ses cultures.
L'Asie, en revanche, a beaucoup évolué. Quatre nations sortent du lot : l'Inde, la Chine, l'Australie (intégrée à l'Asie dans les années 2020) et le Japon, bien sûr. Ils sortent du lot pour plusieurs raisons, notamment la richesse, la culture, la population et l'espérance. L'Inde n'est pas très riche mais très peuplé, c'est aussi une des dernières régions au monde où les gens peuvent cultiver un jardin sans crainte et donc, le pays ne meurt pas de faim. La Chine s'est débarrassé de son régime politique au cours des années 2060 pour devenir une démocratie libre et propre. C'est un pays droit, riche et qui place ses forces dans l'évolution technologique et scientifique. Même s'ils ne le diront jamais, ils souhaitent de tout coeur être le pays qui donnera une nouvelle vie à la Terre. L'Australie, qui avec l'Océanie a rejoint l'Asie en 2024, est sans doute le seul pays à ne pas subir autant les effets de la pollution. De ce fait, les gens y sont beaucoup plus calme et plus attentionné dans leur travail. Les lois tiennent en place mais toujours sous la menace d'une révolte du peuple. Le président australien lutte même depuis 7 ans à stopper le metalball, du moins sur les chaînes de son pays, car il connait les conséquences de ce déferlement de violence. Le Japon enfin, qui tient depuis plus de 70 ans les rênes de l'économie mondiale est un pays particulier. Déjà, c'est le seul avec les Etats-Unis à avoir une licence de metalball (ils ont une ligue de 12 franchises appartenant à la société Kobayiro). Ensuite, c'est un pays dirigé vers la discipline et le respect d'autrui. Point de police ou de prison, celui qui est prit à commettre une grave erreur contre la société est condamner, soit à mort soit à l'exil. A la limite du totalitarisme, les japonais ont appris à vivre de cette manière et ne s'en plaigne pas, aimant passer du bon temps devant leur micro TVHD3G (ces télévisions dont les écrans sont montés sur des lunettes).
Le MetalBall
Sport américain crée en 2078 par J. Francis Patterson, un joueur retraité de hockey sur glace, il n'a connu sa première licence professionnelle qu'en 2084 où participaient 10 équipes de la côte est des Etats-Unis. La National MetalBall Federation (NMF) vit le jour l'année suivante par le biais du directeur sportif de MetSteal Inc. qui devenait alors le fournisseur officiel du sport : équipements d'équipe, infrastructures, logistique, etc. Le sport de l'époque était résolument fair-play et seul le résultat comptait, au détriment du spectacle. Il n'avait alors presque aucune popularité et allait bientôt s'éteindre. Mais, en 2092, lorsque tous les autres sports ont été abolis, le metalball changea sa formule et ses règles pour devenir ce qu'il est aujourd'hui, à savoir un concentré de sport, de violence et de business. La ligue passa à 30 franchises et opta pour un calendrier digne des anciennes saisons NBA ou NFL (82 matchs de saison régulière et play-offs, un titre de champion de division, de conférence et national, aucune relégation).
Un match dure trois tiers-temps de 20 minutes. Il n'y a aucun arrêt de jeu, quand le temps est écoulé, les semelles se bloquent au sol électromagnétique le temps que les adversaires quittent la fosse. Les coachs ont droit à 4 temps morts par match pour réorganiser leur équipe (tactique, changements, soins, prise de cachets...) pendant une minute. De toute évidence, un coach qui "subit" le temps mort de l'autre profite lui aussi de cette minute pour ajuster ses poulains. A la fin d'un tiers-temps, les équipes se reposent 5 minutes pour boire, prendre d'autres cachets, se faire une injection, se soigner, écouter les directives du coach ou encore signer des autographes.
Sur la saison régulière, un match se terminant par une égalité conduit à une prolongation qui est un 4e tiers-temps de 8 minutes se jouant à 4 contre 4. Les coachs sont libres de supprimer le joueur de leur choix. Si à la fin de la prolongation, l'égalité persiste, on doit départager les deux équipes par une fusillade. Un tireur se place dans le cercle de feu en zone blanche et lance la boule. Chaque tireur fait de même jusqu'à ce que l'une des deux équipes prennent un avantage de 2 buts (exemple : match à 11-11, prolongation à 4-4, fusillade 6-4, résultat final de 21-19).
Une victoire rapporte 2 points. La défaite rapporte 1 point après la prolongation et 0 dans le temps réglementaire. Toute équipe qui marque au minimum 21 buts gagne 1 point bonus, même en cas de défaite. Pour marquer, il y a une cage et trois zones de jeu. La zone bleue (surface de réparation) permet de marquer 1 but, la zone blanche (le camp de l'équipe) permet de marquer 2 buts et enfin la zone rouge (milieu de terrain) permet de marquer 3 buts. De plus, si une borne du camp adverse est allumée au moment du but, l'équipe gagne 1 but supplémentaire.
Durant les play-offs, la prolongation dure 12 minutes mais se joue à 3 contre 3 pour la fluidité du score. La fusillade, elle, ne change pas. Les play-offs sont une série de matchs dont il faut être le meilleur sur 7 matchs (en gros, le premier qui en gagne 4 passe le tour).
Les personnages
Ils sont tous joueurs pour la même équipe et ce, peu importe l'avancement de leur carrière (qu'ils soient rookie ou vétéran). Leur équipe est assez faible et s'ils veulent être des stars, ils devront faire union et s'entraîner durement pour mener leur équipe à la victoire. Mais en parallèle, ils devront lutter dans leur vie privée avec leurs familles, leurs agents, les médias et surtout avec les sbires de Metsteal Inc. à qui ils doivent tout. Bien entendu, les joueurs peuvent prendre leur retraite à tout moment (tant qu'ils sont en vie) et devenir coach, dirigeant, agent, recruteur, garde du corps ou même corporatiste de Metsteal Inc. Les quelques milliards d'aficionados de ce sport collectif mais néanmoins extrême mesure leur côte de popularité en parallèle de leurs résultats, et ceci peut évidemment influencer leurs salaires mirobolants, le point de vue des médias voire leur clause libératoire.
Un joueur de metalball n'est pas forcément un homme costaud, il peut être une femme, un colosse ou un gabarit plus fragile. Avant d'intégrer une franchise et d'être drafté, il lui suffit de remplir les conditions de la NMF selon le poste.
Un scénario classique
Un match vient de s'achever, les joueurs sont sur les rotules mais heureux de la victoire acquise dans une souffrance sans nom. Ils ont un jour de repos avant de s'envoler pour le Minnesota et les agents de Metsteal Inc. profite de ces 24h pour effectuer une inspection des joueurs (physique, moral, psychologique) et les soumettre à des tests divers. Seulement, c'est pas de chance, l'un des joueurs doit voir son fils qu'il n'a pas vu depuis un mois, un autre doit passer des examens médicaux suite à des saignements du rectum et un autre a déserté pour se payer une journée de débauche auprès de ses groupies. Metsteal Inc. ne peut tolérer ça et fera tout pour pourrir la vie de ces joueurs qui n'en font qu'à leur tête.
Pour la suite, et les règles, suffit de jeter le bon oeil sur mon site. Tout est en construction, alors soyez indulgent.