[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
- Sammael99
- Dieu des babines ruinées
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- Localisation : Nantes, France
Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Contraints par les circonstances, les membres de l’expédition sont obligés de se reposer durant les semaines qui suivent le fiasco de la seconde expédition. Gonzague et Martin sont convalescents, mais malgré ses blessures beaucoup plus conséquentes, la constitution de fer de Martin lui permet de se remettre aussi rapidement (sinon plus) que le chétif capitaine.
Durant ces semaines de calme forcées, Jehan entreprend de comprendre la raison de la dégradation rapide du bois utilisé pour la construction des abris. Il identifie une forme de vermine vorace et entreprend de traiter un certain nombre de morceaux de bois avec le goudron du bord. Effectivement, la vermine semble moins s’intéresser au bois traité, et Jehan entreprend de fabriquer un nouvel abri en bois traité, malgré les protestations de Gonzague qui s’inquiète de gaspiller les réserves de goudron nécessaires pour le voyage de retour.
Pierre, quant à lui, continue ses observations naturalistes, parfois en compagnie d’Henri, parfois seul. Il identifie un tubercule qui lui rappelle un peu la Gimbre Concordienne (une racine aromatique au pouvoir gustatif puissant…) Il en coupe de très fines tranches qu’il infuse pour en essayer le goût. Non seulement celui-ci est puissant, mais en l’espace de quelques minutes, Pierre est sujet à une puissante et douloureuse érection. Malgré son trouble, il va informer avec enthousiasme les membres de l’expédition de sa découverte potentiellement lucrative.
- « Bon boulot », dit Gonzague depuis la paillasse où il est confiné, ses jambes bandées. « Par contre, débrouille-toi pour que les marins n’en utilisent pas, j’ai pas envie que la traversée du retour se finisse en orgie… »
Henri, pour sa part, s’impatiente de la longue convalescence des blessés.
- « Il faut qu’on s’occupe des indigènes » ne cesse-t’il de répéter.
Finalement, c’est Jehan, excédé, qui lui répond :
- « Commençons d’abord par nous occuper des indigents ! »
Du coup, Henri se lance dans des petites escapades aux alentours du camp, fréquemment accompagné de Firmin, un marin qui préfère tenir compagnie à l’explorateur que de travailler sous les ordres de Jehan à la reconstruction de l’abri. Henri construit à intervalle réguliers autour du camp de base des petits cairns ou des constructions en bois indiquant où se trouve le camp, dans l’espoir que les indigènes puissent les trouver.
C’est lors d’une de ces expéditions qu’Henri et le Marin, longeant la rivière, entendent de lourds craquements de branches dans la jungle semblant s’approcher d’eux rapidement. Le marin a l’air inquiet, mais Henri, très sûr de lui, allume une torche, persuadé qu’il s’agit là de quelque bête qui sera facilement effrayée par le feu. Bientôt émerge des frondaisons un gigantesque volatil dont la tête équipée d’un long bec acérée flotte facilement à un mètre au-dessus de celle d’Henri. Lorsque la bête aperçoit Henri et sa torche, elle se met à charger de ses longues et puissantes pattes. Le marin, pris de panique, se jette à l’eau, bientôt suivi d’Henri. Heureusement, Firmin sait à peu près nager, car ce n’est pas le cas d’Henri. C’est donc soutenu par le marin qu’Henri dérive jusqu’au camp pour relater son aventure.
Après plusieurs semaines de convalescence, Martin se sent remis et prêt à relancer une expédition à travers la jungle. Gonzague décide de rester au camp pour superviser les hommes et préparer le bateau pour le voyage de retour. Il insiste de nouveau sur la nécessité d’identifier des denrées à revendre au retour, tandis qu’Henri considère lui que la priorité de cette expédition est de trouver les indigènes. Le groupe se constitue, les trois explorateurs étant accompagnés de Pierre, trois marins, deux hommes d’arme et les deux mousses skélandais.
En un peu plus d’un jour de marche le groupe parvient sans encombre au campement à côté duquel le capitaine Gonzague a trouvé les pierres vertes et failli perdre une jambe. Mais alors qu’ils s’installent pour la nuit, une sorte de grattement provenant du Nord se fait entendre, et s’amplifient. Martin prépare les marins et les hommes d’armes à défendre le camp, mais lorsque le son se fait tout à fait assourdissant, ils découvrent qu’il s’agit d’une horde de rongeurs affamés qui submerge le camp comme une véritable marée animale. Les hommes ont fort à faire à arracher de leurs vêtements cette vermine, et lorsque finalement la horde les dépasse, ils se rendent compte que tous leurs sacs ont été éventrés et que leurs provisions sont gâtées ou dévorées.
- « On a pas le choix, dès demain il va falloir chasser » dit Martin.
Henri, l’air désespéré, s’assied lourdement sur une souche, navré de ce nouveau contretemps alors qu’il souhaiterait tout faire pour avancer plus vite vers les indigènes (où qu’ils soient…)
Durant ces semaines de calme forcées, Jehan entreprend de comprendre la raison de la dégradation rapide du bois utilisé pour la construction des abris. Il identifie une forme de vermine vorace et entreprend de traiter un certain nombre de morceaux de bois avec le goudron du bord. Effectivement, la vermine semble moins s’intéresser au bois traité, et Jehan entreprend de fabriquer un nouvel abri en bois traité, malgré les protestations de Gonzague qui s’inquiète de gaspiller les réserves de goudron nécessaires pour le voyage de retour.
Pierre, quant à lui, continue ses observations naturalistes, parfois en compagnie d’Henri, parfois seul. Il identifie un tubercule qui lui rappelle un peu la Gimbre Concordienne (une racine aromatique au pouvoir gustatif puissant…) Il en coupe de très fines tranches qu’il infuse pour en essayer le goût. Non seulement celui-ci est puissant, mais en l’espace de quelques minutes, Pierre est sujet à une puissante et douloureuse érection. Malgré son trouble, il va informer avec enthousiasme les membres de l’expédition de sa découverte potentiellement lucrative.
- « Bon boulot », dit Gonzague depuis la paillasse où il est confiné, ses jambes bandées. « Par contre, débrouille-toi pour que les marins n’en utilisent pas, j’ai pas envie que la traversée du retour se finisse en orgie… »
Henri, pour sa part, s’impatiente de la longue convalescence des blessés.
- « Il faut qu’on s’occupe des indigènes » ne cesse-t’il de répéter.
Finalement, c’est Jehan, excédé, qui lui répond :
- « Commençons d’abord par nous occuper des indigents ! »
Du coup, Henri se lance dans des petites escapades aux alentours du camp, fréquemment accompagné de Firmin, un marin qui préfère tenir compagnie à l’explorateur que de travailler sous les ordres de Jehan à la reconstruction de l’abri. Henri construit à intervalle réguliers autour du camp de base des petits cairns ou des constructions en bois indiquant où se trouve le camp, dans l’espoir que les indigènes puissent les trouver.
C’est lors d’une de ces expéditions qu’Henri et le Marin, longeant la rivière, entendent de lourds craquements de branches dans la jungle semblant s’approcher d’eux rapidement. Le marin a l’air inquiet, mais Henri, très sûr de lui, allume une torche, persuadé qu’il s’agit là de quelque bête qui sera facilement effrayée par le feu. Bientôt émerge des frondaisons un gigantesque volatil dont la tête équipée d’un long bec acérée flotte facilement à un mètre au-dessus de celle d’Henri. Lorsque la bête aperçoit Henri et sa torche, elle se met à charger de ses longues et puissantes pattes. Le marin, pris de panique, se jette à l’eau, bientôt suivi d’Henri. Heureusement, Firmin sait à peu près nager, car ce n’est pas le cas d’Henri. C’est donc soutenu par le marin qu’Henri dérive jusqu’au camp pour relater son aventure.
Après plusieurs semaines de convalescence, Martin se sent remis et prêt à relancer une expédition à travers la jungle. Gonzague décide de rester au camp pour superviser les hommes et préparer le bateau pour le voyage de retour. Il insiste de nouveau sur la nécessité d’identifier des denrées à revendre au retour, tandis qu’Henri considère lui que la priorité de cette expédition est de trouver les indigènes. Le groupe se constitue, les trois explorateurs étant accompagnés de Pierre, trois marins, deux hommes d’arme et les deux mousses skélandais.
En un peu plus d’un jour de marche le groupe parvient sans encombre au campement à côté duquel le capitaine Gonzague a trouvé les pierres vertes et failli perdre une jambe. Mais alors qu’ils s’installent pour la nuit, une sorte de grattement provenant du Nord se fait entendre, et s’amplifient. Martin prépare les marins et les hommes d’armes à défendre le camp, mais lorsque le son se fait tout à fait assourdissant, ils découvrent qu’il s’agit d’une horde de rongeurs affamés qui submerge le camp comme une véritable marée animale. Les hommes ont fort à faire à arracher de leurs vêtements cette vermine, et lorsque finalement la horde les dépasse, ils se rendent compte que tous leurs sacs ont été éventrés et que leurs provisions sont gâtées ou dévorées.
- « On a pas le choix, dès demain il va falloir chasser » dit Martin.
Henri, l’air désespéré, s’assied lourdement sur une souche, navré de ce nouveau contretemps alors qu’il souhaiterait tout faire pour avancer plus vite vers les indigènes (où qu’ils soient…)
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Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Dès le lendemain, l’expédition se remet en marche, direction l’Ouest afin de se rapprocher du point haut qui était l’objectif de leurs trois expéditions tout en prenant soin d’éviter le territoire du grand primate blanc. En avançant, les hommes trouvent bien quelques fruits ou racines, mais pas en suffisante quantités si bien qu’en milieu d’après-midi, Martin est obligé d’imposer l’installation d’un camp. Lui est les hommes d’armes chargent leurs arbalètes et se mettent en quête de gibier. Martin parvient à ramener deux dindes dodues, mais lorsqu’il revient au camp, l’un des hommes d’armes, Baboeuf, n’est pas rentré. Ils attendent la nuit tombée, non sans une certaine anxiété, mais l’homme ne revient pas.
Au petit matin, malgré les protestations d’Henri qui prétend que l’homme a simplement du se perdre, Martin ordonne une battue pour retrouver les traces de Baboeuf. Après quelques heures d’exploration, ils identifient effectivement sa piste et la suivent. Ils aperçoivent alors une dinde clouée d’un trait d’arbalète, datant visiblement de la veille. Martin s’avance avec prudence, et lorsqu’il arrive au niveau de l’animal, il lève les yeux et aperçoit une trouée dans les arbres qui semble ouvrir sur une sorte de savane.
- « A tous les coups, cet idiot a voulu être le premier à trouver la piste pour émerger de la jungle, et il n’a pas résisté à la tentation », bougonne Martin.
La troupe suit donc la piste de Baboeuf jusqu’à l’orée de la jungle. Effectivement, devant eux s’étend un champ de hautes herbes. Au Nord-Ouest, à quelques centaines de mètres, le sol commence à s’élever vers le fameux point haut qu’ils ont aperçu depuis le camp. Mais pour le moment, Martin veut suivre la piste de Baboeuf. Ce n’est pas trop difficile, les hautes herbes ont été écrasées par ses lourdes bottes et sont encore couchées. Après une petite demi-heure de progression, Martin trouve le corps de l’homme d’armes gisant face contre terre dans l’herbe jaune. Son crâne est défoncé, sa cervelle dégoulinante répandue autour de lui. Rapidement, Martin examine les environs avant que le reste de la troupe ne rende toute trace illisible. La seule chose qu’il aperçoit c’est une énorme marque d’une patte à trois doigts, comme une patte d’oiseau.
- « Bon, ben je pense que notre ami Baboeuf a été tué par un des volatils géants aperçus par Henri l’autre semaine. Seul un bec comme ça a pu lui faire éclater la tête de cette manière… »
- « Sauf ton respect, Martin, je ne pense pas », répond Pierre, qui est en train d’examiner la blessure de l’homme d’armes. « Cette blessure a été faite par un objet contendant, pas par un objet acéré… De plus, ses yeux ont été découpés, pas arrachés…»
Martin et Pierre entreprennent de creuser une tombe pour l’homme d’armes, mais Henri ne veut rien entendre. Les yeux rivés sur le promontoire, il se met en marche, suivi des enfants Skélandais. Martin peste et accélère le travail pour se mettre rapidement en marche derrière eux avec le reste de la troupe.
Heureusement, Henri n’est pas un grand athlète, et la montée vers le point haut a vite fait de le fatiguer. La troupe se regroupe donc assez rapidement, jusqu’à ce qu’ils arrivent à quelques dizaines de mètres du sommet, lorsque Martin croit entendre des voix ! Il fait signe à la troupe de se taire et de se cacher en silence. Lui et un homme d’armes s’avancent en rampant jusqu’à un point haut pour regarder dans la direction des voix. Ils aperçoivent deux hommes de grande taille, nus mis à part quelques décorations. Ils ont le visage tatoué comme le cadavre énucléé qu’ils ont trouvé quelques semaines plus tôt. Ils sont armés de lourdes massues de bois ouvragé.
Martin retourne en arrière pour informer la troupe de ce qu’il a vu. Aussitôt, Henri, malgré les protestations de Martin se lève et se dirige vers le haut du promontoire sans aucune discrétion. Il apparaît aux hommes à la peau jaune sans que Martin ne puisse l’en empêcher. Ce dernier décide de jouer la prudence et se camoufle de nouveau, arbalète armée pointée sur les deux indigènes.
Henri s’approche des deux natifs, les mains levées en signe de paix. Les deux hommes sont tout d’abord surpris. Henri leur parle :
- « Mes amis, je me doute que vous ne me compreniez pas, mais sachez que je suis bien disposé à votre égard. Depuis plusieurs semaines, je rêve de faire votre rencontre. »
Un des deux hommes détache de sa ceinture de peau la lourde massue qui s’y trouve et s’approche de Henri d’un air menaçant, un sourire mauvais aux lèvres. Il crache aux pieds du Devin. Henri ne se laisse pas démonter et s’assoit au sol :
- « Je vous en prie, mes amis, asseyez vous et palabrons ! »
Mis à part d’incompréhensibles borborigmes, les indigènes ne répondent pas. Celui qui s’est armé, par contre, s’avance vers Henri et le frappe. Henri tente d’esquiver, mais est frappé lourdement à l’épaule. Malgré la douleur, il crie :
- « Martin, ne le tue pas ! »
Mais l’homme d’armes a déjà réagi. Il a décoché un carreau d’arbalète sur l’assaillant, dont la cuisse est transpercée. L’homme pousse un hurlement de douleur et recule, regardant Henri avec un mélange de méfiance et de colère, comme si c’était lui qui l’avait blessé. Il regarde aussi sa cuisse sanglante et finit par s’asseoir en face d’Henri.
- « Pierre », appelle Henri, « voudrais-tu bien venir t’occuper de cet homme blessé par la diligence de Martin ? »
Pierre demande à Martin du regard ce qu’il doit faire, et celui-ci, quelque peu désespéré par l’attitude d’Henri hausse les épaules…
Pierre apparaît du haut du promontoire. Les deux hommes tressaillent, mais Pierre montre également ses mains pour signifier qu’il n’est pas armé. La tension reste néanmoins forte. Malgré les protestations d’Henri, Pierre décide par s’occuper d’abord de son épaule, pour montrer aux natifs qu’il est un guérisseur. Il remet et bande l’épaule blessée du Devin et s’approche ensuite doucement du natif blessé. Celui-ci semble méfiant mais ne fait pas de geste hostile lorsque Pierre examine sa cuisse.
- « Je vais devoir enlever le carreau. Ca va faire mal ! » dit-il en mimant le geste et l’accompagnant de la grimace qui va bien pour signifier la douleur.
Il parvient à extraire le carreau et bander la blessure sans que l’homme ne le frappe, ce que le chirurgien considère comme une prouesse. Ensuite, Pierre et Henri s’assoient devant les deux indigènes et entreprennent de se présenter, déclamant leurs prénoms respectifs en se montrant eux-mêmes, puis l’un l’autre. Ensuite ils pointent leurs doigts sur les indigènes en mimant un air interrogatif. Les indigènes semblent finalement comprendre ce qui est demandé d’eux. L’homme blessé à la cuisse se présente sous le nom d’Atahoutouja. L’autre semble s’appeler Oukoutohaheta.
C’est ce dernier qui, au bout de quelques minutes de dialogue de sourd se saisit d’une conque qui pend à sa ceinture et, la mettant à la bouche, souffle longuement. Une note grave et puissante de produit. Il remet la conque à sa ceinture et s’assied de nouveau.
Au petit matin, malgré les protestations d’Henri qui prétend que l’homme a simplement du se perdre, Martin ordonne une battue pour retrouver les traces de Baboeuf. Après quelques heures d’exploration, ils identifient effectivement sa piste et la suivent. Ils aperçoivent alors une dinde clouée d’un trait d’arbalète, datant visiblement de la veille. Martin s’avance avec prudence, et lorsqu’il arrive au niveau de l’animal, il lève les yeux et aperçoit une trouée dans les arbres qui semble ouvrir sur une sorte de savane.
- « A tous les coups, cet idiot a voulu être le premier à trouver la piste pour émerger de la jungle, et il n’a pas résisté à la tentation », bougonne Martin.
La troupe suit donc la piste de Baboeuf jusqu’à l’orée de la jungle. Effectivement, devant eux s’étend un champ de hautes herbes. Au Nord-Ouest, à quelques centaines de mètres, le sol commence à s’élever vers le fameux point haut qu’ils ont aperçu depuis le camp. Mais pour le moment, Martin veut suivre la piste de Baboeuf. Ce n’est pas trop difficile, les hautes herbes ont été écrasées par ses lourdes bottes et sont encore couchées. Après une petite demi-heure de progression, Martin trouve le corps de l’homme d’armes gisant face contre terre dans l’herbe jaune. Son crâne est défoncé, sa cervelle dégoulinante répandue autour de lui. Rapidement, Martin examine les environs avant que le reste de la troupe ne rende toute trace illisible. La seule chose qu’il aperçoit c’est une énorme marque d’une patte à trois doigts, comme une patte d’oiseau.
- « Bon, ben je pense que notre ami Baboeuf a été tué par un des volatils géants aperçus par Henri l’autre semaine. Seul un bec comme ça a pu lui faire éclater la tête de cette manière… »
- « Sauf ton respect, Martin, je ne pense pas », répond Pierre, qui est en train d’examiner la blessure de l’homme d’armes. « Cette blessure a été faite par un objet contendant, pas par un objet acéré… De plus, ses yeux ont été découpés, pas arrachés…»
Martin et Pierre entreprennent de creuser une tombe pour l’homme d’armes, mais Henri ne veut rien entendre. Les yeux rivés sur le promontoire, il se met en marche, suivi des enfants Skélandais. Martin peste et accélère le travail pour se mettre rapidement en marche derrière eux avec le reste de la troupe.
Heureusement, Henri n’est pas un grand athlète, et la montée vers le point haut a vite fait de le fatiguer. La troupe se regroupe donc assez rapidement, jusqu’à ce qu’ils arrivent à quelques dizaines de mètres du sommet, lorsque Martin croit entendre des voix ! Il fait signe à la troupe de se taire et de se cacher en silence. Lui et un homme d’armes s’avancent en rampant jusqu’à un point haut pour regarder dans la direction des voix. Ils aperçoivent deux hommes de grande taille, nus mis à part quelques décorations. Ils ont le visage tatoué comme le cadavre énucléé qu’ils ont trouvé quelques semaines plus tôt. Ils sont armés de lourdes massues de bois ouvragé.
Martin retourne en arrière pour informer la troupe de ce qu’il a vu. Aussitôt, Henri, malgré les protestations de Martin se lève et se dirige vers le haut du promontoire sans aucune discrétion. Il apparaît aux hommes à la peau jaune sans que Martin ne puisse l’en empêcher. Ce dernier décide de jouer la prudence et se camoufle de nouveau, arbalète armée pointée sur les deux indigènes.
Henri s’approche des deux natifs, les mains levées en signe de paix. Les deux hommes sont tout d’abord surpris. Henri leur parle :
- « Mes amis, je me doute que vous ne me compreniez pas, mais sachez que je suis bien disposé à votre égard. Depuis plusieurs semaines, je rêve de faire votre rencontre. »
Un des deux hommes détache de sa ceinture de peau la lourde massue qui s’y trouve et s’approche de Henri d’un air menaçant, un sourire mauvais aux lèvres. Il crache aux pieds du Devin. Henri ne se laisse pas démonter et s’assoit au sol :
- « Je vous en prie, mes amis, asseyez vous et palabrons ! »
Mis à part d’incompréhensibles borborigmes, les indigènes ne répondent pas. Celui qui s’est armé, par contre, s’avance vers Henri et le frappe. Henri tente d’esquiver, mais est frappé lourdement à l’épaule. Malgré la douleur, il crie :
- « Martin, ne le tue pas ! »
Mais l’homme d’armes a déjà réagi. Il a décoché un carreau d’arbalète sur l’assaillant, dont la cuisse est transpercée. L’homme pousse un hurlement de douleur et recule, regardant Henri avec un mélange de méfiance et de colère, comme si c’était lui qui l’avait blessé. Il regarde aussi sa cuisse sanglante et finit par s’asseoir en face d’Henri.
- « Pierre », appelle Henri, « voudrais-tu bien venir t’occuper de cet homme blessé par la diligence de Martin ? »
Pierre demande à Martin du regard ce qu’il doit faire, et celui-ci, quelque peu désespéré par l’attitude d’Henri hausse les épaules…
Pierre apparaît du haut du promontoire. Les deux hommes tressaillent, mais Pierre montre également ses mains pour signifier qu’il n’est pas armé. La tension reste néanmoins forte. Malgré les protestations d’Henri, Pierre décide par s’occuper d’abord de son épaule, pour montrer aux natifs qu’il est un guérisseur. Il remet et bande l’épaule blessée du Devin et s’approche ensuite doucement du natif blessé. Celui-ci semble méfiant mais ne fait pas de geste hostile lorsque Pierre examine sa cuisse.
- « Je vais devoir enlever le carreau. Ca va faire mal ! » dit-il en mimant le geste et l’accompagnant de la grimace qui va bien pour signifier la douleur.
Il parvient à extraire le carreau et bander la blessure sans que l’homme ne le frappe, ce que le chirurgien considère comme une prouesse. Ensuite, Pierre et Henri s’assoient devant les deux indigènes et entreprennent de se présenter, déclamant leurs prénoms respectifs en se montrant eux-mêmes, puis l’un l’autre. Ensuite ils pointent leurs doigts sur les indigènes en mimant un air interrogatif. Les indigènes semblent finalement comprendre ce qui est demandé d’eux. L’homme blessé à la cuisse se présente sous le nom d’Atahoutouja. L’autre semble s’appeler Oukoutohaheta.
C’est ce dernier qui, au bout de quelques minutes de dialogue de sourd se saisit d’une conque qui pend à sa ceinture et, la mettant à la bouche, souffle longuement. Une note grave et puissante de produit. Il remet la conque à sa ceinture et s’assied de nouveau.
Dernière modification par Sammael99 le mar. déc. 29, 2009 4:39 pm, modifié 1 fois.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Après quelques dizaines de minutes d’attente dans l’excitation de la découverte pour Henri et dans la tension pour les autres, la surprise vient par l’autre côté de la colline. Du côté de la savane où sont Martin, Jehan et le reste de la troupe, deux guerriers à la peau jaune monté sur des oiseaux géants s’approchent au grand galop de Jehan et des marins. Martin et l’homme d’armes survivant n’ont pas le choix que de sortir de leurs cachettes. La situation est tendue mais Henri parvient à faire comprendre à tous que personne ne souhaite la violence.
Finalement, les quatre guerriers à la peau jaune escortent la troupe d’explorateurs vers le versant nord-ouest de la colline. En contrebas de la colline, ils aperçoivent un petit lac autour duquel femmes et enfants semblent se baigner et jouer. Au centre du lac, une plateforme circulaire en bois est érigée. Elle mesure un peu plus de deux mètres de diamètre et se situe à une hauteur d’homme au dessus de l’eau.
Les femmes, comme les hommes, sont nus ou presque, ce qui n’est pas sans causer un certain trouble à de nombreux marins mâles depuis longtemps sevrés de compagnie. Pierre, quant à lui, s’étonne que les natifs se baignent sans vergogne dans une étendue d’eau probablement infestée de poissons carnivores… Pierre s’approche d’une femme et essaye de représenter avec ses mains les poissons carnivores, tout en montrant le lac. La femme semble comprendre ce qu’il exprime et lui montre un panier de fleurs blanches non loin de la berge. Lorsqu’il examine la surface du lac, il remarque qu’elle est recouverte de ces fleurs. Il en déduit que celles-ci font fuir lesdits poissons. Bon à savoir !
Au bord de la rive, Oukoutohaheta enlève ses dernier ornements et - complètement nu - se dirige vers Martin. Il crache à ses pieds, puis lui montre du doigt la plateforme au centre du lac. Martin ne s’en laisse pas remontrer et crache également aux pieds de l’indigène. Celui-ci se jette à l’eau et nage gracieusement vers la plateforme, qu’il escalade prestement. Martin comprend qu’on attend de lui qu’il fasse de même. Il se déshabille sans pudeur, à la grande surprise de certains des marins et des enfants Skélandais et nage lui aussi (avec moins de grâce) vers la plateforme. Il tente d’escalader celle-ci mais, presque parvenu au sommet, il chute lourdement dans l’eau. Les natifs s’esclaffent, les enfants poussant même des huées. Oukoutohaheta, lui, sourit en attendant son adversaire. Martin ne se laisse pas démonter et grimpe de nouveau, cette fois avec succès.
Oukoutohaheta adopte une posture de lutteur. Martin, bien que combattant émérite n’a jamais pratiqué ce genre de sport et est plutôt aguerri à des techniques de survie qu’à des techniques de combat de divertissement. Il décide d’attendre son adversaire qui, après lui avoir tourné autout commence à charger. A plusieurs reprises, Martin l’évite, mais il comprend rapidement que ça ne suffira pas pour remporter la partie. Délibérément (mais dicrètement), il s’approche du bord de la plateforme, et lorsque Oukoutohaheta se jette sur lui, il s’accroupit et le propulse en l’air avec ses bras. La manœuvre fonctionne et l’indigène est projeté dans l’eau du lac. Il ressort de l’eau hilare et fait un sourire complice à Martin qui a bien du mal à garder l’équilibre.
Revenus sur la berge, Martin se rend compte que le regard des natifs à son égard à changé. Les hommes lui tapent sur le ventre, les femmes le regardent avec les yeux brillants. Mais, alors que la nuit tombe, toute la troupe, indigènes et étrangers se mettent en route vers le village situé non loin, en contrebas de la grande colline.
Finalement, les quatre guerriers à la peau jaune escortent la troupe d’explorateurs vers le versant nord-ouest de la colline. En contrebas de la colline, ils aperçoivent un petit lac autour duquel femmes et enfants semblent se baigner et jouer. Au centre du lac, une plateforme circulaire en bois est érigée. Elle mesure un peu plus de deux mètres de diamètre et se situe à une hauteur d’homme au dessus de l’eau.
Les femmes, comme les hommes, sont nus ou presque, ce qui n’est pas sans causer un certain trouble à de nombreux marins mâles depuis longtemps sevrés de compagnie. Pierre, quant à lui, s’étonne que les natifs se baignent sans vergogne dans une étendue d’eau probablement infestée de poissons carnivores… Pierre s’approche d’une femme et essaye de représenter avec ses mains les poissons carnivores, tout en montrant le lac. La femme semble comprendre ce qu’il exprime et lui montre un panier de fleurs blanches non loin de la berge. Lorsqu’il examine la surface du lac, il remarque qu’elle est recouverte de ces fleurs. Il en déduit que celles-ci font fuir lesdits poissons. Bon à savoir !
Au bord de la rive, Oukoutohaheta enlève ses dernier ornements et - complètement nu - se dirige vers Martin. Il crache à ses pieds, puis lui montre du doigt la plateforme au centre du lac. Martin ne s’en laisse pas remontrer et crache également aux pieds de l’indigène. Celui-ci se jette à l’eau et nage gracieusement vers la plateforme, qu’il escalade prestement. Martin comprend qu’on attend de lui qu’il fasse de même. Il se déshabille sans pudeur, à la grande surprise de certains des marins et des enfants Skélandais et nage lui aussi (avec moins de grâce) vers la plateforme. Il tente d’escalader celle-ci mais, presque parvenu au sommet, il chute lourdement dans l’eau. Les natifs s’esclaffent, les enfants poussant même des huées. Oukoutohaheta, lui, sourit en attendant son adversaire. Martin ne se laisse pas démonter et grimpe de nouveau, cette fois avec succès.
Oukoutohaheta adopte une posture de lutteur. Martin, bien que combattant émérite n’a jamais pratiqué ce genre de sport et est plutôt aguerri à des techniques de survie qu’à des techniques de combat de divertissement. Il décide d’attendre son adversaire qui, après lui avoir tourné autout commence à charger. A plusieurs reprises, Martin l’évite, mais il comprend rapidement que ça ne suffira pas pour remporter la partie. Délibérément (mais dicrètement), il s’approche du bord de la plateforme, et lorsque Oukoutohaheta se jette sur lui, il s’accroupit et le propulse en l’air avec ses bras. La manœuvre fonctionne et l’indigène est projeté dans l’eau du lac. Il ressort de l’eau hilare et fait un sourire complice à Martin qui a bien du mal à garder l’équilibre.
Revenus sur la berge, Martin se rend compte que le regard des natifs à son égard à changé. Les hommes lui tapent sur le ventre, les femmes le regardent avec les yeux brillants. Mais, alors que la nuit tombe, toute la troupe, indigènes et étrangers se mettent en route vers le village situé non loin, en contrebas de la grande colline.
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- Jiohn Guilliann
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Une anecdote qui m'a fait rire :
Les blessés se reposent au camp, sous l'abris de fortune à moitié rongé par les vers. Henri est impatient :
- Il faut qu'on s'occupe des indigènes !
Jehan : Occupons nous d'abord des indigents.
Jiohn Guilliann
Les blessés se reposent au camp, sous l'abris de fortune à moitié rongé par les vers. Henri est impatient :
- Il faut qu'on s'occupe des indigènes !
Jehan : Occupons nous d'abord des indigents.
Jiohn Guilliann

Heureux détenteur d'un point CLETCSOOEF (cf Le merlock)
- Sammael99
- Dieu des babines ruinées
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Hop, ajoutée.Jiohn Guilliann a écrit :Une anecdote qui m'a fait rire :
Les blessés se reposent au camp, sous l'abris de fortune à moitié rongé par les vers. Henri est impatient :
- Il faut qu'on s'occupe des indigènes !
Jehan : Occupons nous d'abord des indigents.
Jiohn Guilliann
J'ai aussi fait quelques corrections de trucs que j'avais oublié.
Pas grave, personne n'a lu à part un joueur !
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Durent les jours qui suivent, les explorateurs sont en quelque sorte les invités du village. Le premier soir, la rencontre avec les étrangers à la peau rose a été relatée par les guerriers au chef du village, un homme trapu à l’air peu commode dont les cheveux sont ornés de plumes colorées. Les explorateurs sont hébergés dans une hutte à l’apparence rudimentaire. Jehan considère tout d’abord ce bâtiment d’un air méprisant.
- « Il va falloir leur apprendre à construire les choses en dur, c’est vraiment du travail d’amateur… »
Mais, plus il observe le village et plus il est amené à réviser son jugement. La surface du village est entourée de rigoles d’écoulement assez habilement disposées, qui l’amènent à supposer que des pluies diluviennes doivent fréquemment affecter l’endroit.
- « Du coup, je révise mon jugement », dit-il à Pierre alors que ceux-ci examinent leurs trouvailles. « Je pense que la construction sommaire des maisons est délibérée. En effet, si les éléments sont de toute façon susceptibles d’emporter les maisons, il serait absurde de les construire en dur… Par contre, les rigoles d’écoulement permettent d’assécher plus rapidement le sol une fois la mousson passée et délimitent des parcelles qui facilitent la reconstruction à l’identique. Ingénieux ! »
Jehan considère également avec une grande attention les nœuds de lianes qui servent à asseoir les structures de soutien des huttes et de l’enclos des Grands Volatils. Ce sont des nœuds complexes, visiblement extrêmement solides. Il en existe de plusieurs sortes en fonction de la taille des troncs ou rondins attachés ainsi que des angles formés par les deux morceaux fixés ainsi. Jehan se promet pour plus tard d’étudier cela plus en profondeur pour voir si de tels nœuds ne pourraient pas venir renforcer certaines constructions navales, en particulier en situation de fortune :
- « Avec le capitaine qu’on a, pouvoir renforcer la mâterie après une tempête sans avoir à forer ou clouer ne serait pas un luxe… » dit-il à Pierre.
Le Chirurgien, quant à lui, constatant que les étrangers sont plus ou moins libres de leurs mouvements, s’attache à suivre les femmes qui vaquent à leurs occupations. Il identifie de la sorte plusieurs variétés de racines comestibles et des fruits qui agrémentent le quotidien de la tribu. Plus intéressant pour lui, il parvient à isoler deux colorants qui servent aux femmes à teinter étoffes et cuirs. Le premier est une fleur de couleur rouge qui, une fois mélangée à de l’eau claire et laissée évaporée jusqu’à former une pâte forme un colorant orange que les femmes appliquent sur la peau tannée des Angelus. Le second est une poche de liquide extraite des entrailles d’une variété de poissons, qui permet de teinter les étoffes d’un violet virulent. Pierre s’attache à prendre des extraits des deux pour les ramener à Concorde.
Pierre se procure également certaines des épices alimentaires utilisées par les femmes. Non pas que la nourriture ne soit idéalement adaptée aux estomacs Concordiens : la bouillie de feuilles et de racines qu’ils mangent quotidiennement n’est que rarement agrémentée de viande, mais elle est toujours très relevée, à la limite de l’insupportable pour les étrangers qui sont de plus sujets à de violentes diarrhées en conséquence de cette alimentation très épicée. Pierre se procure néanmoins de ces épices, arguant que des cuisiniers Concordiens sauront en faire un usage plus parcimonieux pour relever leurs plats sans les rendre immangeables. Il collecte quelques spécimens d’un bulbe noir qui s’utilise séché et rapé et de petites feuilles rouges dont la sève pressée est également utilisée pour relever les plats.
Henri se préoccupe peu de la vie du Village et plus de ses personnages importants. Ils sont au nombre de deux. Le Chef, évidemment, un prénommé Ajaouté, qui ne se déplace jamais sans une escorte de deux guerriers. Bien que d’un embonpoint plus marqué que ses administrés, Ajaouté reste un colosse extrêmement musculeux. Il porte en permanence à la ceinture une massue dont la tête n’est autre qu’un bec de Volatil Géant, visiblement très solide et acéré. Il est le seul dans tout le village à arborer une telle arme. Henri tente de communiquer avec le Chef à travers des mimes pour expliquer que les étrangers sont venus par bateau de l’autre côté de la mer, mais il lui faut rapidement accepter que ses talents de mime sont tout juste bons à faire rire les enfants du village, qui commencent à le suivre partout dans l’espoir de voir ses grimaces et gesticulations bizarres. Ajaouté se lasse vite de ce spectacle lui-même et Henri n’ose pas insister.
Du coup, son attention se reporte sur la seconde personne importante du Village, qu’ils n’aperçoivent que le second jour de leur arrivée. Il s’agit d’une femme qui vit dans une hutte à part et qui semble jouer un rôle d’autorité religieuses ou mystique. Son habitation est plus vaste encore que celle du chef et sise au centre d’une sorte de parcelle de terre rouge (contrairement à la terre alentour qui est brune). Henri constate rapidement qu’aucun habitant ne met même un pied sur cette parcelle à l’exception de cette femme et de ses trois jeunes disciples. Entre eux, les étrangers en viennent rapidement à l’appeler la Sorcière, et il semble bien qu’elle cultive cet air mystérieux et inquiétant.
Henri tente néanmoins d’établir un contact. Alors qu’elle déambule dans le village un jour, il marmonne sous sa barbe, brûlant entre ses doigts un des précieux cristaux d’obsidienne qu’il lui reste. Il se faufile alors parmi les villageois, la plupart desquels ne l’aperçoivent même pas, et surgit devant la Sorcière. Elle le vrille de son regard et il comprend à travers cette attention qu’elle a de toute évidence senti qu’il était différent. Il lui tend alors une main qui contient un de ses derniers fragments de cristaux d’obsidienne et lui en fait don. Elle regarde le morceau de roche d’un air ambivalent, et pose sa main sur la poitrine d’Henri. Il sent alors ses poils se hérisser sur ses bras et son torse, et une légère chaleur l’envahit.
Henri est très excité de cette découverte, et se dit en lui-même que si - comme il le suppose maintenant - la Sorcière peut opérer une magie sans obsidienne, il lui faut absolument comprendre le secret de ce mystère. Mais dans les jours qui suivent, la Sorcière quitte rarement sa hutte et semble même l’éviter…
Martin, lui, s’intéresse moins à la vie du village qu’aux montures utilisées par les guerriers. Celles-ci sont parquées dans un enclos à l’écart du village, et il constate bien vite que les animaux, s’ils sont domptés restent extrêmement sauvages. Ainsi, seuls quelques guerriers de la tribu semblent disposer d’une telle monture, et ce sont toujours les guerriers eux-mêmes qui nourrissent leur bête. Martin apprend rapidement que les indigènes appellent ces créatures Ataraoji. Visiblement, les guerriers ayant dompté un Ataraoji continuent à devoir affirmer leur dominance constamment puisqu’avant chaque repas, le guerrier commence par frapper violemment à la tête l’animal, qui s’incline alors pour manger sa viande. Martin est d’ailleurs impressionné par la quantité incroyable de viande que consomment les Ataraoji. Néanmoins, sont esprit militaire est également fasciné par les possibilités offertes par de telles montures : les armées de son continent d’origine sont exclusivement constituées de fantassins, aucune monture n’étant à la fois domesticable et suffisamment mobile pour constituer un atout stratégique. Les Ataraoji pourraient changer la donne…
Malgré son désintérêt pour les affaires du village, Martin ne peut s’empêcher de remarquer que depuis sont duel amical avec Oukoutohaheta, les hommes et les femmes du village le regardent différemment. Les hommes, surtout les guerriers, ont toujours une lueur de rivalité au fond des yeux, comme s’ils disaient sans l’exprimer, « moi, tu ne m’aurais pas battu. » Les femmes le regardent plutôt de manière pétillante, presque une invitation à laquelle Martin, inquiet des conséquences, se garde de céder, non sans mal. A sa grand surprise, et alors qu’il commence à se dire qu’il va falloir rapidement quitter le village parce qu’il n’est pas le seul à être fortement troublé par les femmes du village qui vaquent presque nues à leurs occupations, ce n’est pas de lui que vient finalement l’initiative d’un contact charnel.
Un soir, après un repas tout aussi brulant que d’habitude, les trois apprenties de la Sorcière entrent dans la hutte des étrangers et font signe à Martin de les suivre. Elles l’escortent sur la terre rouge jusqu’à la hutte de la Sorcière puis s’esquivent discrètement. Martin entre dans la hutte. Alors que ses yeux s’habituent à la pénombre, il aperçoit d’un côté de la pièce tout un fatras d’objets étranges, plumes, crânes, jarres d’onguents et autres constructions mystiques dont il ne discerne pas l’usage. De l’autre côté, il y a une couche sur laquelle est allongée, nue, la Sorcière. Elle lui fait signe de s’approcher.
Elle n’est plus de toute jeunesse, et pas particulièrement belle selon les standards de Concorde. En particulier, Martin constate que sur leur peau jaune les natives sont particulièrement velues par rapport à ses compatriotes, en particulier sur le dos. Mais il n’est pas, et n’a jamais été difficile en matière de femmes, et cela fait bien longtemps qu’il n’a pas eu l’occasion d’assouvir son vice préféré. La Sorcière lui offre une nuit de plaisirs qu’il n’a aucune intention de refuser, et lorsqu’au petit matin il réintègre la hutte des étrangers, il s’endort rapidement avec aux lèvres un sourire béat.
Après quelques jours passés dans le village des indigènes, Martin et Pierre considèrent qu’il est grand temps de rentrer au camp de base. Mais Henri souhaiterait rester plus longtemps :
- « On a fait que gratter la surface ! En quelques jours on a appris beaucoup, mais on ne parle pas encore leur langue, on ne comprend pas leur organisation sociale, on ne sait pas qui est cette sorcière, on a encore tout à découvrir ! »
- « T’es gentil, Henri, répond sèchement Martin, mais on avait une mission claire qui était de récupérer des denrées qui nous permettent de financer les prochaines expéditions, je pense qu’avec tout ce qu’a récolté Pierre, la mission est accomplie. On ne peut pas attendre beaucoup plus longtemps de toute façon… »
- « Mais justement, rétorque le Devin, en quelques jours seulement on a trouvé plusieurs ressources qui pourront nous rendre riches, imagine ce qu’on va trouver si on reste cinq jours de plus ! »
- « On ne peut pas rester cinq jours de plus. D’abord, les hommes grognent, ils en ont marre de la bouffe horrible et je vois bien que l’un ou l’autre d’entre eux ne va bientôt plus se contrôler et violer une indigène. Et là on sera vraiment dans la merde. En plus, si on attend encore Gonzague va finir par monter une seconde expédition, et vu ses talents de navigateurs sur Terre, il va nous perdre la moitié restante de l’équipage. »
- « Je comprends, mais le souci c’est qu’ils nous prennent pour des branquignols. Entre Pierre qu’ils voient comme une lavette tout juste bonne à suivre les femmes et moi qui les fais marrer à chaque fois que j’essaie de leur expliquer d’où on vient, on est pas en train d’établir une relation sur de bonnes bases avec eux. Essayons au moins de ramener le chef et ses guerriers au camp pour leur montrer le navire, qu’ils soient un peu impressionnés… »
Il est donc décidé de faire ainsi. Jehan entreprend avec ses marins de construire deux imposants radeaux, mais il a vu trop grand et le travail n’avance pas vite, ce qui l’irrite au plus haut point. Finalement, à sa grande surprise ce sont des indigènes qui viennent l’aider, montrant aux marins comment faire des nœuds plus solides et plus rapidement. Six jours après qu’ils aient découverts les indigènes, notre troupe d’explorateurs descend de nouveau le cours de la rivière avec à son bord le Chef Ajaouté et quatre de ses meilleurs guerriers. Pierre a pris soin de collecter un sac plein des fleurs blanches qui font fuir les poissons carnivores au cas où quelqu’un tomberait à l’eau, mais elles s’avèrent inutiles. Après quelques heures de navigation, la troupe revient au bateau. Ils sont acueillis par un aboiement du capitaine Gonzague :
- « Il était temps, bordel de queue ! »
- « Il va falloir leur apprendre à construire les choses en dur, c’est vraiment du travail d’amateur… »
Mais, plus il observe le village et plus il est amené à réviser son jugement. La surface du village est entourée de rigoles d’écoulement assez habilement disposées, qui l’amènent à supposer que des pluies diluviennes doivent fréquemment affecter l’endroit.
- « Du coup, je révise mon jugement », dit-il à Pierre alors que ceux-ci examinent leurs trouvailles. « Je pense que la construction sommaire des maisons est délibérée. En effet, si les éléments sont de toute façon susceptibles d’emporter les maisons, il serait absurde de les construire en dur… Par contre, les rigoles d’écoulement permettent d’assécher plus rapidement le sol une fois la mousson passée et délimitent des parcelles qui facilitent la reconstruction à l’identique. Ingénieux ! »
Jehan considère également avec une grande attention les nœuds de lianes qui servent à asseoir les structures de soutien des huttes et de l’enclos des Grands Volatils. Ce sont des nœuds complexes, visiblement extrêmement solides. Il en existe de plusieurs sortes en fonction de la taille des troncs ou rondins attachés ainsi que des angles formés par les deux morceaux fixés ainsi. Jehan se promet pour plus tard d’étudier cela plus en profondeur pour voir si de tels nœuds ne pourraient pas venir renforcer certaines constructions navales, en particulier en situation de fortune :
- « Avec le capitaine qu’on a, pouvoir renforcer la mâterie après une tempête sans avoir à forer ou clouer ne serait pas un luxe… » dit-il à Pierre.
Le Chirurgien, quant à lui, constatant que les étrangers sont plus ou moins libres de leurs mouvements, s’attache à suivre les femmes qui vaquent à leurs occupations. Il identifie de la sorte plusieurs variétés de racines comestibles et des fruits qui agrémentent le quotidien de la tribu. Plus intéressant pour lui, il parvient à isoler deux colorants qui servent aux femmes à teinter étoffes et cuirs. Le premier est une fleur de couleur rouge qui, une fois mélangée à de l’eau claire et laissée évaporée jusqu’à former une pâte forme un colorant orange que les femmes appliquent sur la peau tannée des Angelus. Le second est une poche de liquide extraite des entrailles d’une variété de poissons, qui permet de teinter les étoffes d’un violet virulent. Pierre s’attache à prendre des extraits des deux pour les ramener à Concorde.
Pierre se procure également certaines des épices alimentaires utilisées par les femmes. Non pas que la nourriture ne soit idéalement adaptée aux estomacs Concordiens : la bouillie de feuilles et de racines qu’ils mangent quotidiennement n’est que rarement agrémentée de viande, mais elle est toujours très relevée, à la limite de l’insupportable pour les étrangers qui sont de plus sujets à de violentes diarrhées en conséquence de cette alimentation très épicée. Pierre se procure néanmoins de ces épices, arguant que des cuisiniers Concordiens sauront en faire un usage plus parcimonieux pour relever leurs plats sans les rendre immangeables. Il collecte quelques spécimens d’un bulbe noir qui s’utilise séché et rapé et de petites feuilles rouges dont la sève pressée est également utilisée pour relever les plats.
Henri se préoccupe peu de la vie du Village et plus de ses personnages importants. Ils sont au nombre de deux. Le Chef, évidemment, un prénommé Ajaouté, qui ne se déplace jamais sans une escorte de deux guerriers. Bien que d’un embonpoint plus marqué que ses administrés, Ajaouté reste un colosse extrêmement musculeux. Il porte en permanence à la ceinture une massue dont la tête n’est autre qu’un bec de Volatil Géant, visiblement très solide et acéré. Il est le seul dans tout le village à arborer une telle arme. Henri tente de communiquer avec le Chef à travers des mimes pour expliquer que les étrangers sont venus par bateau de l’autre côté de la mer, mais il lui faut rapidement accepter que ses talents de mime sont tout juste bons à faire rire les enfants du village, qui commencent à le suivre partout dans l’espoir de voir ses grimaces et gesticulations bizarres. Ajaouté se lasse vite de ce spectacle lui-même et Henri n’ose pas insister.
Du coup, son attention se reporte sur la seconde personne importante du Village, qu’ils n’aperçoivent que le second jour de leur arrivée. Il s’agit d’une femme qui vit dans une hutte à part et qui semble jouer un rôle d’autorité religieuses ou mystique. Son habitation est plus vaste encore que celle du chef et sise au centre d’une sorte de parcelle de terre rouge (contrairement à la terre alentour qui est brune). Henri constate rapidement qu’aucun habitant ne met même un pied sur cette parcelle à l’exception de cette femme et de ses trois jeunes disciples. Entre eux, les étrangers en viennent rapidement à l’appeler la Sorcière, et il semble bien qu’elle cultive cet air mystérieux et inquiétant.
Henri tente néanmoins d’établir un contact. Alors qu’elle déambule dans le village un jour, il marmonne sous sa barbe, brûlant entre ses doigts un des précieux cristaux d’obsidienne qu’il lui reste. Il se faufile alors parmi les villageois, la plupart desquels ne l’aperçoivent même pas, et surgit devant la Sorcière. Elle le vrille de son regard et il comprend à travers cette attention qu’elle a de toute évidence senti qu’il était différent. Il lui tend alors une main qui contient un de ses derniers fragments de cristaux d’obsidienne et lui en fait don. Elle regarde le morceau de roche d’un air ambivalent, et pose sa main sur la poitrine d’Henri. Il sent alors ses poils se hérisser sur ses bras et son torse, et une légère chaleur l’envahit.
Henri est très excité de cette découverte, et se dit en lui-même que si - comme il le suppose maintenant - la Sorcière peut opérer une magie sans obsidienne, il lui faut absolument comprendre le secret de ce mystère. Mais dans les jours qui suivent, la Sorcière quitte rarement sa hutte et semble même l’éviter…
Martin, lui, s’intéresse moins à la vie du village qu’aux montures utilisées par les guerriers. Celles-ci sont parquées dans un enclos à l’écart du village, et il constate bien vite que les animaux, s’ils sont domptés restent extrêmement sauvages. Ainsi, seuls quelques guerriers de la tribu semblent disposer d’une telle monture, et ce sont toujours les guerriers eux-mêmes qui nourrissent leur bête. Martin apprend rapidement que les indigènes appellent ces créatures Ataraoji. Visiblement, les guerriers ayant dompté un Ataraoji continuent à devoir affirmer leur dominance constamment puisqu’avant chaque repas, le guerrier commence par frapper violemment à la tête l’animal, qui s’incline alors pour manger sa viande. Martin est d’ailleurs impressionné par la quantité incroyable de viande que consomment les Ataraoji. Néanmoins, sont esprit militaire est également fasciné par les possibilités offertes par de telles montures : les armées de son continent d’origine sont exclusivement constituées de fantassins, aucune monture n’étant à la fois domesticable et suffisamment mobile pour constituer un atout stratégique. Les Ataraoji pourraient changer la donne…
Malgré son désintérêt pour les affaires du village, Martin ne peut s’empêcher de remarquer que depuis sont duel amical avec Oukoutohaheta, les hommes et les femmes du village le regardent différemment. Les hommes, surtout les guerriers, ont toujours une lueur de rivalité au fond des yeux, comme s’ils disaient sans l’exprimer, « moi, tu ne m’aurais pas battu. » Les femmes le regardent plutôt de manière pétillante, presque une invitation à laquelle Martin, inquiet des conséquences, se garde de céder, non sans mal. A sa grand surprise, et alors qu’il commence à se dire qu’il va falloir rapidement quitter le village parce qu’il n’est pas le seul à être fortement troublé par les femmes du village qui vaquent presque nues à leurs occupations, ce n’est pas de lui que vient finalement l’initiative d’un contact charnel.
Un soir, après un repas tout aussi brulant que d’habitude, les trois apprenties de la Sorcière entrent dans la hutte des étrangers et font signe à Martin de les suivre. Elles l’escortent sur la terre rouge jusqu’à la hutte de la Sorcière puis s’esquivent discrètement. Martin entre dans la hutte. Alors que ses yeux s’habituent à la pénombre, il aperçoit d’un côté de la pièce tout un fatras d’objets étranges, plumes, crânes, jarres d’onguents et autres constructions mystiques dont il ne discerne pas l’usage. De l’autre côté, il y a une couche sur laquelle est allongée, nue, la Sorcière. Elle lui fait signe de s’approcher.
Elle n’est plus de toute jeunesse, et pas particulièrement belle selon les standards de Concorde. En particulier, Martin constate que sur leur peau jaune les natives sont particulièrement velues par rapport à ses compatriotes, en particulier sur le dos. Mais il n’est pas, et n’a jamais été difficile en matière de femmes, et cela fait bien longtemps qu’il n’a pas eu l’occasion d’assouvir son vice préféré. La Sorcière lui offre une nuit de plaisirs qu’il n’a aucune intention de refuser, et lorsqu’au petit matin il réintègre la hutte des étrangers, il s’endort rapidement avec aux lèvres un sourire béat.
Après quelques jours passés dans le village des indigènes, Martin et Pierre considèrent qu’il est grand temps de rentrer au camp de base. Mais Henri souhaiterait rester plus longtemps :
- « On a fait que gratter la surface ! En quelques jours on a appris beaucoup, mais on ne parle pas encore leur langue, on ne comprend pas leur organisation sociale, on ne sait pas qui est cette sorcière, on a encore tout à découvrir ! »
- « T’es gentil, Henri, répond sèchement Martin, mais on avait une mission claire qui était de récupérer des denrées qui nous permettent de financer les prochaines expéditions, je pense qu’avec tout ce qu’a récolté Pierre, la mission est accomplie. On ne peut pas attendre beaucoup plus longtemps de toute façon… »
- « Mais justement, rétorque le Devin, en quelques jours seulement on a trouvé plusieurs ressources qui pourront nous rendre riches, imagine ce qu’on va trouver si on reste cinq jours de plus ! »
- « On ne peut pas rester cinq jours de plus. D’abord, les hommes grognent, ils en ont marre de la bouffe horrible et je vois bien que l’un ou l’autre d’entre eux ne va bientôt plus se contrôler et violer une indigène. Et là on sera vraiment dans la merde. En plus, si on attend encore Gonzague va finir par monter une seconde expédition, et vu ses talents de navigateurs sur Terre, il va nous perdre la moitié restante de l’équipage. »
- « Je comprends, mais le souci c’est qu’ils nous prennent pour des branquignols. Entre Pierre qu’ils voient comme une lavette tout juste bonne à suivre les femmes et moi qui les fais marrer à chaque fois que j’essaie de leur expliquer d’où on vient, on est pas en train d’établir une relation sur de bonnes bases avec eux. Essayons au moins de ramener le chef et ses guerriers au camp pour leur montrer le navire, qu’ils soient un peu impressionnés… »
Il est donc décidé de faire ainsi. Jehan entreprend avec ses marins de construire deux imposants radeaux, mais il a vu trop grand et le travail n’avance pas vite, ce qui l’irrite au plus haut point. Finalement, à sa grande surprise ce sont des indigènes qui viennent l’aider, montrant aux marins comment faire des nœuds plus solides et plus rapidement. Six jours après qu’ils aient découverts les indigènes, notre troupe d’explorateurs descend de nouveau le cours de la rivière avec à son bord le Chef Ajaouté et quatre de ses meilleurs guerriers. Pierre a pris soin de collecter un sac plein des fleurs blanches qui font fuir les poissons carnivores au cas où quelqu’un tomberait à l’eau, mais elles s’avèrent inutiles. Après quelques heures de navigation, la troupe revient au bateau. Ils sont acueillis par un aboiement du capitaine Gonzague :
- « Il était temps, bordel de queue ! »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Wééééééééééééé !
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.
► Théories rôlistes en méthodo presque claires dans les CARNETS LUDOGRAPHIQUES, podcasts du blog Memento Ludi !
► cinÉtic, système générique, discussions & CR de campagneS (index p1)
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Le jour suivant le retour, les explorateurs montrent au capitaine Ajaouté et à ses hommes le campement et le navire ainsi que quelques outils qu’ils avaient emmené spécifiquement à des fins de commerce. Le navire impressionne beaucoup le Chef indigène qui regarde Henri avec un œil différent, comprenant peut-être enfin que ses gesticulations n’étaient pas seulement à des fins d’amusement. Gonzague emmène d’ailleurs les indigènes pour une petite excursion en mer à bord de l’Archibald, ce qui leur cause une frayeur intense et un mal de mer conséquent.
Ils sont ensuite idéalement préparés pour une séance de négociations. Pierre montre les divers spécimens qu’ils ont prélevés (racines aphrodisiaque, pierres précieuses, teintures, etc.) et fait comprendre que les étrangers souhaiteraient en ramener chez eux. En échange, ils offrent au Chef plusieurs haches et une dague acérée et lui montrent comment s’en servir. Les indigènes ne connaissent pas le métal et sont fortement impressionnés. En l’espace de quelques jours, alors que Gonzague dirige ses hommes pour préparer le retour, les indigènes apportent aux explorateurs diverses denrées pour leur voyage de retour, dont deux grosses pierres précieuses supplémentaires.
Parallèlement, Pierre et Martin capturent une dizaine de dindes locales avec des pièges de cordages habilement construits par Jehan. Pierre est en charge de l’inventaire des denrées et ressources rapportées à des fins de revente, et la liste qu’il établit dans son carnet est comme suit :
- un tonnelet de tubercule aphrodisiaque
- trois gros jolis cailloux verts
- deux tonnelets de chair de pastèque explosive en fermentation
- une petite jarre de poudre de teinture orange
- une petite jarre de jus de teinture violette (malodorant, fragile)
- quatre troncs de bois imputrescible
- un sachet de feuilles rouges piquantes
- une jarre de bulbes noirs piquants
- plusieurs sachets de cuir d’angelus ouvragés
- une massue en bois ouvragée
- cinq peaux d'angélus tannées
- cinq peaux de petrus hexapodes
- deux petites jarres de glandes de pétrus (malodorant, fragile)
- dix dindons vivants (cinq mâles, cinq femelles)
En plus de ces denrées à vocation commerciale, l’équipage stocke de la viande fumée ou salée, des légumes et des fruits et des racines comestibles. Pierre quant à lui emporte également des squelettes d’Angelus, d’Hexapode et de Poisson Carnivore (qu’il a hésité à baptiser Gonzagons, mais a finalement renoncé de peur de l’ire du capitaine…)
Après près de trois mois passés sur la nouvelle terre, l’Archibald s’apprête à repartir. La veille du départ, les quatre associés invitent Pierre à prendre un dernier repas à terre. L’excitation du retour est palpable, seul Henri est silencieux. Finalement, il prend la parole et surprend tout le monde par sa décision :
- « Mes amis, je ne pense pas que je vais rentrer avec vous à Concorde. »
- « Quoi ? Qu’est-ce que c’est que ces âneries ? » s’exclame Gonzague.
- « Ce ne sont pas des âneries. Si nous voulons établir des relations durables et solides avec les indigènes, il faut que nous comprenions leur culture et leur langue. Ca ne pourra pas se faire en un jour. Vous n’avez pas besoin de moi à Concorde, mais je serais d’une bien plus grande valeur à notre entreprise en restant ici. J’en ai parlé à Aneke, et elle souhaite également rester avec moi. D’autre part, Clothaire, le marin qui a perdu son bras ne souhaite pas non plus rentrer à Concorde mutilé de la sorte. Il se sent inutile. A nous trois, nous pourrons à la fois préparer un camp correct pour votre retour et nous lier d’amitiés avec les locaux. »
Les associés sont surpris, mais comprennent la logique de cette décision. C’est Jehan, toutefois, qui soulève l’objection la plus sérieuse :
- « Si tu restes ici, nous devenons minoritaires par rapport à nos bailleurs de fonds. Je leur fais confiance, mais je n’aime pas trop ça pour autant… »
- « J’y ai pensé », répond Henri, sortant un parchemin de sa poche. « Cet écrit est une cession temporaire de pouvoir que je remets à l’ami Pierre. Tout d’abord parce que je le crois capable de prendre des décisions en mon nom mais également parce qu’il a plus que mérité de faire partie des nôtres. Nous ne pouvons pas changer par nous-mêmes les conditions de l’accord initial, mais à tout le moins il se saura dans notre confiance… »
- « Je vous remercie de cette confiance, Henri » dit Pierre d’un ton solennel. « Je crois pour ma part qu’il y a une dernière chose que nous devrions régler avant de partir. Il nous faut baptiser cette nouvelle terre. Et à cette fin je vous propose tout simplement de la surnommer Terre-Neuve. »
- « Gonzaguie ça sonne mieux », grommelle le capitaine.
- « Va pour Terre-Neuve !», s’exclament les quatre autres.
Tout étant maintenant réglé, le départ peut avoir lieu. Les trois mois de voyage de l’aller et les deux mois d’exploration ont eu un coût humain important : sur les vingt marins ayant entrepris le voyage, deux sont morts, et l’un a perdu son bras droit. L’un des quatre hommes d’armes est également mort, sans doute tué par un indigène. C’est donc avec un équipage allégé de trois marins que l’Archibald reprend la mer. Depuis deux mois, il n’a presque pas cessé de pleuvoir bien que sur la fin du séjour la pluie se soit faire plus fine.
Henri, Annek et Clothaire restent à terre. Penché sur le bastingage arrière alors que l’Archibald s’éloigne rapidement de la côte, Jehan ne peut s’empêcher de se demander s’ils seront encore là à leur retour…
Ils sont ensuite idéalement préparés pour une séance de négociations. Pierre montre les divers spécimens qu’ils ont prélevés (racines aphrodisiaque, pierres précieuses, teintures, etc.) et fait comprendre que les étrangers souhaiteraient en ramener chez eux. En échange, ils offrent au Chef plusieurs haches et une dague acérée et lui montrent comment s’en servir. Les indigènes ne connaissent pas le métal et sont fortement impressionnés. En l’espace de quelques jours, alors que Gonzague dirige ses hommes pour préparer le retour, les indigènes apportent aux explorateurs diverses denrées pour leur voyage de retour, dont deux grosses pierres précieuses supplémentaires.
Parallèlement, Pierre et Martin capturent une dizaine de dindes locales avec des pièges de cordages habilement construits par Jehan. Pierre est en charge de l’inventaire des denrées et ressources rapportées à des fins de revente, et la liste qu’il établit dans son carnet est comme suit :
- un tonnelet de tubercule aphrodisiaque
- trois gros jolis cailloux verts
- deux tonnelets de chair de pastèque explosive en fermentation
- une petite jarre de poudre de teinture orange
- une petite jarre de jus de teinture violette (malodorant, fragile)
- quatre troncs de bois imputrescible
- un sachet de feuilles rouges piquantes
- une jarre de bulbes noirs piquants
- plusieurs sachets de cuir d’angelus ouvragés
- une massue en bois ouvragée
- cinq peaux d'angélus tannées
- cinq peaux de petrus hexapodes
- deux petites jarres de glandes de pétrus (malodorant, fragile)
- dix dindons vivants (cinq mâles, cinq femelles)
En plus de ces denrées à vocation commerciale, l’équipage stocke de la viande fumée ou salée, des légumes et des fruits et des racines comestibles. Pierre quant à lui emporte également des squelettes d’Angelus, d’Hexapode et de Poisson Carnivore (qu’il a hésité à baptiser Gonzagons, mais a finalement renoncé de peur de l’ire du capitaine…)
Après près de trois mois passés sur la nouvelle terre, l’Archibald s’apprête à repartir. La veille du départ, les quatre associés invitent Pierre à prendre un dernier repas à terre. L’excitation du retour est palpable, seul Henri est silencieux. Finalement, il prend la parole et surprend tout le monde par sa décision :
- « Mes amis, je ne pense pas que je vais rentrer avec vous à Concorde. »
- « Quoi ? Qu’est-ce que c’est que ces âneries ? » s’exclame Gonzague.
- « Ce ne sont pas des âneries. Si nous voulons établir des relations durables et solides avec les indigènes, il faut que nous comprenions leur culture et leur langue. Ca ne pourra pas se faire en un jour. Vous n’avez pas besoin de moi à Concorde, mais je serais d’une bien plus grande valeur à notre entreprise en restant ici. J’en ai parlé à Aneke, et elle souhaite également rester avec moi. D’autre part, Clothaire, le marin qui a perdu son bras ne souhaite pas non plus rentrer à Concorde mutilé de la sorte. Il se sent inutile. A nous trois, nous pourrons à la fois préparer un camp correct pour votre retour et nous lier d’amitiés avec les locaux. »
Les associés sont surpris, mais comprennent la logique de cette décision. C’est Jehan, toutefois, qui soulève l’objection la plus sérieuse :
- « Si tu restes ici, nous devenons minoritaires par rapport à nos bailleurs de fonds. Je leur fais confiance, mais je n’aime pas trop ça pour autant… »
- « J’y ai pensé », répond Henri, sortant un parchemin de sa poche. « Cet écrit est une cession temporaire de pouvoir que je remets à l’ami Pierre. Tout d’abord parce que je le crois capable de prendre des décisions en mon nom mais également parce qu’il a plus que mérité de faire partie des nôtres. Nous ne pouvons pas changer par nous-mêmes les conditions de l’accord initial, mais à tout le moins il se saura dans notre confiance… »
- « Je vous remercie de cette confiance, Henri » dit Pierre d’un ton solennel. « Je crois pour ma part qu’il y a une dernière chose que nous devrions régler avant de partir. Il nous faut baptiser cette nouvelle terre. Et à cette fin je vous propose tout simplement de la surnommer Terre-Neuve. »
- « Gonzaguie ça sonne mieux », grommelle le capitaine.
- « Va pour Terre-Neuve !», s’exclament les quatre autres.
Tout étant maintenant réglé, le départ peut avoir lieu. Les trois mois de voyage de l’aller et les deux mois d’exploration ont eu un coût humain important : sur les vingt marins ayant entrepris le voyage, deux sont morts, et l’un a perdu son bras droit. L’un des quatre hommes d’armes est également mort, sans doute tué par un indigène. C’est donc avec un équipage allégé de trois marins que l’Archibald reprend la mer. Depuis deux mois, il n’a presque pas cessé de pleuvoir bien que sur la fin du séjour la pluie se soit faire plus fine.
Henri, Annek et Clothaire restent à terre. Penché sur le bastingage arrière alors que l’Archibald s’éloigne rapidement de la côte, Jehan ne peut s’empêcher de se demander s’ils seront encore là à leur retour…
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Ceci clôt la 8ème séance de jeu. Encore deux à rédiger pour rattraper mon retard. Je pense avoir le temps en fin de semaine ou la semaine prochaine...
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Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Heureux de lire la suite! n_n
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Le joueur qui incarne le pauvre capitaine Gonzagues a dû bien s'ennuyer pendant que ses camarades vaquer dans la cambrousse un temps semble-t-il assez long. Non ?
- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
En fait il a raté plusieurs sessions de jeu pour des raisons personnelles, donc ça tombait plutôt bien.touff5 a écrit :Le joueur qui incarne le pauvre capitaine Gonzagues a dû bien s'ennuyer pendant que ses camarades vaquer dans la cambrousse un temps semble-t-il assez long. Non ?
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Si, mais on ne poste pas forcément à chaque fois qu'on à lu !Sammael99 a écrit : Pas grave, personne n'a lu à part un joueur !
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
pareil pour moiXO de Vorcen a écrit :![]()
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Dernière modification par Kabbal le mer. déc. 30, 2009 5:32 pm, modifié 2 fois.