Voici ce que j'avais déjà posté :
Ce soir je fais jouer. Ca s'est décidé hier midi. J'ai à peine eu le temps de concocter un petit one shot (conçu dans cette optique, on verra si cela donne lieu à une suite). Ce sera motorisé sous Savage Worlds Explorer.
XO de Vorcen a écrit : Teaser
Le vert houleux s'étend à perte de vue. Malgré les fortes rafales de vent, l'hélicoptère est descendu à moins de dix mètres de la surface. Ses pales dessinent des cercles concentriques comme un vortex cherchant à régurgiter mes compagnons qui descendent un à un au bout du cable. L'équipier me tapote l'épaule, me signifiant que mon tour est venu. Il clipse le mousqueton du treuil sur mon harnais, le teste et dans le hurlement du moteur lève le pouce. Après une dernière hésitation je m'élance dans le vide. Le cable se dévide par sacades, me laissant l'impression désagréable d'être un pantin désarticulé. Plus qu'une dizaine de mètres. Moitié moins maintenant.
Je commence à pédaler des pieds pour repousser d'éventuels obstacles. Les frondaisons m'engloutissent dans leur semi-pénombre. De temps à autre une tâche plus sombre m'indique un tronc. J'ai l'impression de crever la surface à l'envers. Me voici environné de fûts verticaux. Le plafond vert s'est refermé sur moi. Un plancher de la même couleur m'attend bien plus bas, visible à travers les rays de lumière traversant la voute. Jusqu'alors je n'entendais que le bruissement des feuilles et le craquement sonore des branches sur mon passage. Maintenant le silence règne dans cette cathédrale végétale. La forêt retient son souffle avant de mieux nous engloutir.
Je crève le plancher à son tour. De nouveau les bruits secs ou froufroutants m'assourdissent alors que ma vue porte à peine au bout de mon bras tant la végétation est dense. Je sens des mains me saisir. Ma main se porte instinctivement à mon couteau avant qu'un choc ne m'ébranle des pieds à la tête et que je ne reconnaisse mes camarades. Soulagé de cette chute solitaire oprressante, je les laisse défaire le mousqueton de mon baudrier et renvoyer le cable vers un ailleurs qui me semble si lointains maintenant.
Il me faut quelques minutes avant que mes yeux ne s'habituent à la lumière. Elle possède une densité impalpable, une qualité indéfinissable. On ne peut la qualifer que d'émeraude mais le mot est loin de remplacer le ressenti.
Je commence à vérifier mon paquetage. Machette, couteau, M16. Gourde, rations, hamac, poncho. Tout est là. Toute la section est maintenant au sol. Nous sommes prêts à nous mettre en route. Selon nos informations, nous avons trois jours de marche avant d'atteindre le campement du Sentier Lumineux. Pour la plupart nous sommes des anciens du Vietnam. Certains d'entre nous ont même été dans la légion étrangère. Cette marche dans la forêt n'est qu'une formalité. Quand à ces paysans qui ont pris le maquis, ils ne représentent pas un véritable danger. Non, la seule difficulté va être d'extraire les otages sans qu'ils ne soient blessés et se les traîner au prochain village à une douzaine de jours de marche pour l'évacuation. Va falloir les baby-sitter ces civils amollis. Et bien surveiller qu'aucune de nos brutes ne touchent aux filles, surtout celle de Jones. Ce type est prêt à payer une fortune pour récupérer sa progéniture mais je sens bien que sa vengeance serait implacable s'il lui arrivait quelques choses par notre faute.
Ayez, le chef donne le signal du départ. En route en file indienne. Avec le boucan de l'hélico, il faudrait pas que ses paysans nous tombent sur le râble.