[CR][SaWo] Mission Emeraude

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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XO de Vorcen
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[CR][SaWo] Mission Emeraude

Message par XO de Vorcen »

De nouveau sous Savage Worlds, une petite partie improvisée en bouche-trou.

Voici ce que j'avais déjà posté :

Ce soir je fais jouer. Ca s'est décidé hier midi. J'ai à peine eu le temps de concocter un petit one shot (conçu dans cette optique, on verra si cela donne lieu à une suite). Ce sera motorisé sous Savage Worlds Explorer.
XO de Vorcen a écrit : Teaser

Le vert houleux s'étend à perte de vue. Malgré les fortes rafales de vent, l'hélicoptère est descendu à moins de dix mètres de la surface. Ses pales dessinent des cercles concentriques comme un vortex cherchant à régurgiter mes compagnons qui descendent un à un au bout du cable. L'équipier me tapote l'épaule, me signifiant que mon tour est venu. Il clipse le mousqueton du treuil sur mon harnais, le teste et dans le hurlement du moteur lève le pouce. Après une dernière hésitation je m'élance dans le vide. Le cable se dévide par sacades, me laissant l'impression désagréable d'être un pantin désarticulé. Plus qu'une dizaine de mètres. Moitié moins maintenant.

Je commence à pédaler des pieds pour repousser d'éventuels obstacles. Les frondaisons m'engloutissent dans leur semi-pénombre. De temps à autre une tâche plus sombre m'indique un tronc. J'ai l'impression de crever la surface à l'envers. Me voici environné de fûts verticaux. Le plafond vert s'est refermé sur moi. Un plancher de la même couleur m'attend bien plus bas, visible à travers les rays de lumière traversant la voute. Jusqu'alors je n'entendais que le bruissement des feuilles et le craquement sonore des branches sur mon passage. Maintenant le silence règne dans cette cathédrale végétale. La forêt retient son souffle avant de mieux nous engloutir.

Je crève le plancher à son tour. De nouveau les bruits secs ou froufroutants m'assourdissent alors que ma vue porte à peine au bout de mon bras tant la végétation est dense. Je sens des mains me saisir. Ma main se porte instinctivement à mon couteau avant qu'un choc ne m'ébranle des pieds à la tête et que je ne reconnaisse mes camarades. Soulagé de cette chute solitaire oprressante, je les laisse défaire le mousqueton de mon baudrier et renvoyer le cable vers un ailleurs qui me semble si lointains maintenant.

Il me faut quelques minutes avant que mes yeux ne s'habituent à la lumière. Elle possède une densité impalpable, une qualité indéfinissable. On ne peut la qualifer que d'émeraude mais le mot est loin de remplacer le ressenti.

Je commence à vérifier mon paquetage. Machette, couteau, M16. Gourde, rations, hamac, poncho. Tout est là. Toute la section est maintenant au sol. Nous sommes prêts à nous mettre en route. Selon nos informations, nous avons trois jours de marche avant d'atteindre le campement du Sentier Lumineux. Pour la plupart nous sommes des anciens du Vietnam. Certains d'entre nous ont même été dans la légion étrangère. Cette marche dans la forêt n'est qu'une formalité. Quand à ces paysans qui ont pris le maquis, ils ne représentent pas un véritable danger. Non, la seule difficulté va être d'extraire les otages sans qu'ils ne soient blessés et se les traîner au prochain village à une douzaine de jours de marche pour l'évacuation. Va falloir les baby-sitter ces civils amollis. Et bien surveiller qu'aucune de nos brutes ne touchent aux filles, surtout celle de Jones. Ce type est prêt à payer une fortune pour récupérer sa progéniture mais je sens bien que sa vengeance serait implacable s'il lui arrivait quelques choses par notre faute.

Ayez, le chef donne le signal du départ. En route en file indienne. Avec le boucan de l'hélico, il faudrait pas que ses paysans nous tombent sur le râble.
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XO de Vorcen
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Re: [CR][SaWo] Mission Emeraude

Message par XO de Vorcen »

la mission

Watson nous avais décroché l'entrevue contre une commission. Le capitaine et moi nous retrouvons au pied du building dans Manhattan. Un large sas nous amène dans un grand hall. Les photos exposées confirment les informations que nous avons récoltées au préalable. La Jones Mining Company s'occupe de l'exploitation de matières premières en Amérique du Sud. Avec une préférence marquée pour le pétrole et les gisement d'émeraude qui ont fait la fortune de la JMC et celles des potentats locaux.

Une délicieuse hôtesse nous accueille derrière l'immense comptoir placer au beau milieu. Je ne peux m'empêcher de lui adresser mon sourire ravageur number one par dessus l'épaule du capitaine qui lui annonce :

- Nous avons rendez vous avec Theodor W Jones.
- Puis je m'enquérir de vos noms ?
- Nous représentons la QRAC, Quick research and action company.
- Bien messieurs. Veuillez prendre l'ascenseur central. Mr Jones va vous recevoir au penthouse.

Nous allons vers la batterie d'ascenseurs alors que la demoiselle téléphone d'une voix feutrée. Celui du milieu so'uvre à notre approche alors qu'une caméra pivote pour nous suivre. Le capitaine et moi contemplons d'un air indécis le tableau de commande listant 24 étages. L'immeuble nous avait semblé plus haut de l'extérieur. La cabine s'ébranle alors et nous conduit sans escale au 30ème étage. Les portes s'ouvrent sur un vestibule où quatre gorilles nous attendent. Après avoir consigné notre ferraille, ils nous accompagnent à travers un appartement luxueux jusqu'à un bureau vitré offrant une vue panoramique sur la baie.

Jones nous attend à côté de la table de conférence. L'homme sec doit frôler la soixantaine. Une autorité brusque émane de lui quand il nous signifie de prendre place. Un larbin allume le vidéo projecteur.

- Messieurs, allons dorit à l'essentiel.

La photo d'une fille d'une vingtaine d'année apparait sur l'écran blanc.

- Ma fille Ingrid a eu la lubie d'aller visiter des sites pré-clolombien au Pérou avec des amis à elle. Des terroristes cocos les ont enlevés et emmenés dans la jungle. Ils ont émis certaines revendications inacceptables, notement la fermeture de plusieurs sites qui sont le fleuron de ma compagnie. Je n'ai aucune confiance envers les autorités locales qui se sont montrés jusqu'alors incapables de mater ces macaques de paysans à qui on a fourré de la propagande rouge dans ce qui leur sert de crâne. J'ai fait appel au secrétaire d'état. Celui-ci me doit quelques faveurs mais refuse d'engager l'armée. Le fiasco du Vietnam est encore trop frais dans l'opinion publique et ses politicards manquent des couilles nécessaires pour faire ce qui doit être fait. Tout au plus m'a t'il promis de s'arranger avec la CIA pour que nos conseillers techniques sur place considèrent la libération des otages comme prioritaire. Trop long. Voilà pourquoi j'ai décidé de passer par une société privée. La votre m'a été recommandée. Je sais que vos affaires ne vont pas très fort mais que tous vos contrats ont donnés satisfactions à vos clients. Je finance l'opération. Je vous paye comptant deux fois le prix d'une mission de ce type. Si vous me ramener ma fille saine et sauve je vous verserais une prime de quatre fois ce premier accompte et 500$ pour chacun de ses amis ramenés vivants avec elle. S'il arrive malheurs à ma fille, je veux la tête du salopard qui en est responsable, quelqu'il soit. La prime doublera simplement l'accompte.

Le larbin dépose 1 dossier devant le capitaine et un peu plus d'une douzaine de copie sous mon nez.

- Voici les dossiers pour vous et vos co-équipiers. Mon jet est prêt à décoller dès demain matin. Un hélicoptère de transport vous attendra sur l'un de mes sites miniers pour vous conduire au plus prêt de votre objectif selon les informations de la CIA aimablement fourni par le secrétaire d'état.
Mission a écrit :Ramener à son père Ingrid Jones saine et sauve retenue prisonnière dans la selva péruvienne par le Sentier Lumineux.
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Re: [CR][SaWo] Mission Emeraude

Message par XO de Vorcen »

La première séance a été relativement calme. Prise en main du groupe, une section de 15 mercenaires :
- le capitaine Sly (pj)
- le sergent Burke
- Deux infirmiers (dont un pj), équipe médicale renforcée car les otages pourraient avoir besoin de soins
- le sniper (pj)
- le grenadier (pj) équipé du lance-patate
- Cheyenne, un éclaireur navajo spécialiste du lancer de couteau
- Shorty, un grand colosse noir (façon la Ligne verte) bas du front maniant la M60 (mitrailleuse)
- la Tique, l'assistant du précédant, petit gringalet toujours collé aux basque de son pote et transportant les munitions de rab' et le trépied.

Il est précisé aux joueurs dès le départ qu'en cours d'aventure en cas de perte de pj, l'un des membres pnj de leur choix sera promu pj.

La section est donc larguée en pleine jungle à proximité d'une rivière. Leur objectif est en amont à trois jours de marche, le point d'extraction à douze jours supplémentaires. Le capitaine décide d'un rythme soutenu la première journée, normale pour la suivante et prudente pour la troisième.

C'est harassant, la vermine les bouffe mais l'escouade progresse bien. Jusqu'au moment où il retrouve Cheyenne adossé à un tronc.
Cheyenne : "Un problème chef"
Capitaine : "Déployez vous, Shorty en couverture, ..." etc
Pendant ce temps là l'éclaireur sort tranquillement la carte et attend que le capitaine se soit calmé. Il explique alors posément qu'ils sont paumés. Visiblement l'hélico les a largué à côtés d'un mauvais cours d'eau. C'est en fait un affluent de celui qui les interesse. La mauvaise nouvelle : il va falloir rejoindre puis traverser le cours principal auxquels ils arrivent le quatrième soir.

Avec 50m de large, ce n'est pas rien. Le capitaine décide la construction d'un radeau pour poser les affaires pendant que les hommes s'y accrochent et le propulsent. Un peu plus tard Cheyenne informe de la présence de pirhanas et d'une bonne profondeur car il a pu sonder depuis un arbre incliné au dessus du cours d'eau. Les plans sont revus à la hausse avec le toubib comme ingénieur. Celui-ci est en effet le seul à avoir des notions de navigation.

En milieu de journée, alors que l'état major est en train de s'engueuler - pardon, de se concerter - sur les plans, la Tique demande à plusieurs reprises à Shorty de pas faire le con. C'est finalement le doux son de la M60 qui crame une bande complète qui tire les gradés de leur discussion. Shorty, fatigué et ayant bloqué sa machette dans un tronc récalcitrant a opté pour la perforeuse. Le capitaine lui saute dessus pour lui passer un méga savon, effet un peu gâché par le bond de côté face à l'arbre qui bascule.

La section finie le plus silencieusement possible le radeau en fin d'après-midi et vont tenté une traversée. Il ne peut embarquer que 5 personnes. Le toubib qui a des notions, le Capitaine, Shorty sous surveillance et 3 fusilliers pour les muscles. Rattaché à la rive par une corde, ils rejoignent le bord opposé en aval puis halent l'embarcation de fortune face au point de départ. Là ils tendent la corde pour en faire un cable de bac. Le toubib et un fusillier font le voyage de retour puis ramènent trois autres personnes. C'est à ce moment là que le sniper remarque des troncs d'arbre qui ne dérivent pas exactement comme il le faudrait et vont vers le radeau maintenant bien engagé. S'ensuit un tir loupé (la marque distinctive de ce tireur d'élite sur cette mission) puis deux fusillers embarqués qui y vont à la rafale pour régler leur compte aux deux crocos qui finissent par disparaîtrent dans un bouillonement de pirhanas. Par contre le son à rouler à la surface de l'eau.

Anxieux les hommes se dépêchent de finir la traversée en récupérant la corde et cachant le radeau. Peu après alors que le jour décline et qu'ils songent au bivouac, ils entendent le bruit de moteur sur l'eau. Tout le monde se planque. Trois canots, un barreur et six guerilleros par embarcation. Ils s'approchent, fouillant des yeux les rives de part et d'autres. Ils finissent par repéréer le radeau. Alors qu'ils s'approchent de la berge, une patate explose entre deux d'entre eux, rétamant un équipage, sonnant la plupart des autres. Shorty arrose le troisième bateau mais mal assuré il manque allègrement sa cible. S'ensuit une fusillade dantesque où les pauvres insurgés n'auront guère le temps de répliquer, étourdi par la violence et la surprise. Une patate explose la dernière embarcation et ses occupant alors que la seconde est réduite en confetti à coup de M16. La première dérive paresseusement dans le courant avec son chargement macabre. Avec une corde et une pelle en guise de grappin, le grenadier (ou le sniper ?) arrive à la récupérer de justesse. La rivière et ses habitants finissent de cacher les derniers restes de bataille alors que la jungle commence lentement à reprendre sa cacophonie ambiante.

Le sixième jour, la section progresse un peu à pied pendant qu'une reconnaissance part sur l'eau. Celle-ci repère un avant poste équipé d'un ponton mais dénué de bateaux. Faisant la navette, il ramène le reste du groupe un peu en aval. Cheyenne est envoyé en reconnaissance de nuit. A l'aube il confirme la présence d'un camp pour une trentaine de personnes. Il y avait cinq gardes qu'il a tué nuitement au couteau. Un chemin s'enfonce dans la jungle dans la direction où devrait se trouver le camp principal.

Le sixième jour est utilisé à aller reconnaître le camp adverse. Le sous-bois a été dégagé en clairière mais la canopée couvre toujours le tout. Quatre maisons en palmes sur piloti sont érigées. L'estimation porte sur une soixantaine d'hommes. Malheureusement, en s'enhardissant le groupe donne l'éveil. Les sentinelles deviennent attentives.

Un second groupe s'est approché par voix d'eau du surplomb et à mis en place de quoi descendre rapidement à l'eau en cas d'évacuation par là.

Cette séance se clôt ici. environ 2-3h de jeu. 26 morts en face (7 par canots plus 5 au camp de base)
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