Vu que j'initie un joueur et une joueuse, j'ai préféré commencer par un scénar d'introduction, histoire de ne pas les engager pour des mois de jeu si ça ne leur plaisait pas.
On commence donc par "Le Maître des Engoulevents", scénar Casus dispo sur TOC
Le [CR] est vu par les yeux de Gabriel Clearwater, bouquiniste Londonien de son état, plus que fortement inspiré de Dean Corso dans la 9 eme Porte. Tous les personnages sont des prétirés vu que je suis un MJ facho.
Les personnages:
Leander St John
Aliéniste londonien et fils de bonne famille, il préfère très tôt se diriger vers les affres de l'âme humaine plutôt que vers celles des affaires et étudie la psychologie à Cambridge. Il est fasciné par les nouvelles techniques de l'école Viennoise et commence à être reconnu dans son métier.
Amelia Decker
Artiste peintre de talent et fille d'une famille bourgeoise londonienne, Amelia a vécu un événement traumatisant dans son enfance et Leander l'aide avec sa pratique de la psychanalyse.
Gabriel Clearwater
Gabriel est un bouquiniste anglais un peu aux frontières de la loi, cherchant des œuvres rares pour des clients fortunés. Malheureusement, il semble attirer la poisse la plupart du temps...
Casey Williams
Casey est une journaliste américaine impétueuse et curieuse travaillant pour le New-York Post. Elle a hérité de son père mécanicien dans l'aéronavale un gout prononcé pour les belles mécaniques.
Sir Warren Montgomery
Officier de l'armée britannique à la retraite, Warren a été anobli pour services rendus à la nation. Il a gardé de son passé militaire un sens du devoir accompli et une rigueur qui peut parfois faire défaut à certains de ses compagnons.
Fantastibuleuses et esbaudissantes créa graphiques là,Sur l'Etagère .
"What am I supposed to do? Apologize? Over my rich, hot, dead body!"
5 mai 1924
La question qui me taraude est “que diable fais-je dans cette galère” ?
La réponse est simple :
Je me rendais à Boston pour mettre la main sur un exemplaire des mémoires d’un proche de Napoléon relatant sa campagne en Égypte, censé être détenu par la famille Bellingham, lorsque je suis tombé sur une veillée funèbre en l’honneur de Julia Bellingham, fraichement décédée.
La malchance, toujours. Et il pleuvait des cordes, pour ne rien arranger…
J’ai décidé malgré tout de me mêler à “la haute” afin de recueillir des informations sur le précieux ouvrage car je refuse d’être venu à Boston pour rien.
La petite se serait suicidée, sans doute écrasée par le poids d’une vie de luxe, en tout cas, elle ne possédait pas les mémoires, et je n’en ai pas vu trace dans la bibliothèque de la famille.
Une morne et infructueuse journée, hormis la rencontre d’une sympathique mais endeuillée demoiselle, Amelia.
J’écris de la chambre d’un hôtel miteux et je pense me rendre à l’enterrement de Julia demain, peut-être dans l’espoir de me rapprocher de la famille.
6 mai 1924
Après une nuit horrible dans un hôtel aussi étanche que la culotte d’une fille de joie, je me réveillai avec une sensation que je ne connaissais que trop bien. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : les ennuis. Un mystère entourait sûrement la famille Bellingham et je devrai donc redoubler de prudence dans ma quête.
Alors que je prenais mon thé matinal, qui ressemblait plus à une infusion de mauvaises herbes, j’aperçus la jeune et pétillante reporter présente à la veillée de la veille ( je m’excuse auprès de mon journal pour cette tournure ). Elle avait l’air pressée et je décidai de la suivre car elle m’avait donné l’impression de bien s’entendre avec Amelia et avait accès à des informations qui pouvaient m’être utiles.
Elle se rendit au Boston Advertiser et je l’accostai après deux heures passées à siroter du thé en faisant semblant de lire les nouvelles du jour. Je découvris une femme pétillante, certes, mais surtout naïve et intéressée, ayant accepté sans problèmes de compulser les archives des journaux pour mon compte moyennant 50 dollars ( que je ne possède pas ). Nous nous rendîmes ensemble à l’enterrement de Julia et je lui fit part de mon malaise concernant les Bellingham. Elle me confia avoir découvert, parmi des papiers brûlés dans la cheminée de Julia, un en-tête de la banque Barnard, Barnard & Barnard…Julia avait-elle des problèmes d’argent, malgré son statut ?
L’enterrement fut ennuyeux et humide. Casey ( la reporter ) proposa d’aller à la rencontre d’Amelia, toujours présente sur la tombe de Julia malgré la fin de la cérémonie. S’y trouvaient également son garde du corps poids plume en col blanc et un proche de Julius alcoolique avec qui je ne ne croiserais toutefois pas le fer – le peu que je l’avais observé, il m’avait semblé posséder cette rigueur et ce manque d’humour insupportables, propre aux hommes d’armes -.
Le col blanc se nomme Leander St-John, un docteur amateur des théories freudiennes. Après quelques échanges au-dessus du marbre, le colonel s’offusqua de notre manque de pudeur et, comme un signal, tout le monde se mit à partager ses sentiments. Hallelujah, nous étions les Hercule Poirot de Boston, enquêtant main dans la main sur la mort mystérieuse d’une riche belle.
Pendant que Warren ( le militaire ), Amelia et Casey se rendaient à la banque Barnard, je pris le thé avec Leander et nous échangeâmes sur la psychanalyse. Je feins de n’en connaître rien et la conversation fut assez intéressante – en réalité, je possède un exemplaire des deux volumes de “Beiträge zur Kasuistik der Hysterie”, son discours sur l’hystérie masculine -.
Nos compagnons nous apprirent à leur retour que Julia avait dilapidé tout son argent et Amélia précisa qu’elle avait sûrement vendu les bijoux de sa famille après la mort de sa mère.
Nous nous rendîmes ensuite à la Compagnie des télécommunication et, en recoupant la liste des personnes ayant appelé la demeure Bellingham avec les informations de la gouvernante, le nom d’Henry Thurston émergea.
Nous prîmes un taxi pour lui rendre visite dans la banlieue de Boston et en savoir un peu plus, son appel ayant mis la petite dans tous ces états la veille de sa mort.
Henry Thurston s’avéra être un homme assez antipathique, riche arrogant, gros barbu étalant sans honte un luxe tape-à-l’oeil. Nous n’apprîmes rien hormis qu’il ne connaissait Julia que depuis peu et que nous étions invités à la réception à laquelle devait se rendre cette dernière, si elle n’avait préféré à l’agitation mondaine la tranquillité d’un repos éternel.
Nous nous séparâmes alors que le jour mourait et je pris la décision d’enquêter sur ce Thurston dans les bars de Boston, ceux dans lesquels armes, drogue et informations se monnaient autour d’un scotch bas de gamme.
Grand bien m’en fit ! J’appris que Thurston avait amassé sa fortune en 2 ans et que les malfrats du coin pensaient que c’était un maître chanteur, bien que cela n’ait jamais été prouvé…je notai une liste de quelques victimes et rejoignis mon hôtel.
Je commençais à éprouver de la pitié pour Julia.
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7 mai 1924
Nouvelle journée, nouvelle réunion dans un salon de thé. Je partageai les informations obtenues la veille et nous allâmes interroger la gouvernante des Bellingham qui ne nous apprît rien. Casey se proposa d’enquêter au Boston Advertiser et nous autres mîmes ce temps à profit pour nous vêtir en prévision de la soirée de Thurston…enfin, il serait plus exact de dire que Leander me jugea mal accoutré et me força à me travestir en pingouin.
A son retour, Casey nous apporta des détails sur l’une des victimes présumées de Thurston, David Swanson, jeune fils à papa dépensier.
Nous nous rendîmes à sa demeure, Amelia et Leander étant confiant sur notre capacité à pouvoir le rencontrer sans anicroches. Le résultat, assez prévisible, ne se fit pas attendre : A la mention de Thurston, le domestique nous annonça que son maître ne souhaitait pas nous parler et nous ferma la porte au nez. Mon ami aliéniste, ne cessant de me surprendre, menaça le domestique de révéler l’affaire dont son maître avait été l’infortuné figurant, ce qui eut pour effet de faire sortir ce dernier de sa torpeur induit par un excès de luxe. Il finit par accepter de nous laisser rentrer lorsqu’Amelia se mit à pleurer – sans doute une poussière – et mentionna sa cousine.
Nous n’apprîmes rien d’utile : Thurston était effectivement un maître chanteur se servant de secrets très bien gardés pour extorquer les fonds de la “haute”.
Warren demanda s’il ne connaissait pas un secret concernant Thurston, je ris intérieurement et nous prîmes congé.
Le soleil se couchant, nous regagnâmes nos quartiers respectifs.
8 mai 1924
Que d’aventures cher journal !
La veille, Leander, dans une bravade, m’avait assuré qu’il était capable, grâce à ses extraordinaires facultés en psychanalyse, de séduire les femmes avec facilité et pour preuve, m’annonça qu’il le ferait le soir même une fois revenu à son hôtel.
Hahaha, la journée commençait incroyablement bien, le plaisantin ayant oublié que les femmes n’étaient pas admises dans les bars ( ceux des hôtels y compris ). Je me délectais de son échec en sirotant un agréable Fortnum & Mason.
Amelia avait questionné à son retour au manoir la gouvernante concernant le secret de Julia, celui que Thurston aurait pu découvrir. Nous pensions qu’il aurait pu avoir un rapport avec son voyage en Europe et cela s’est avéré être le cas. Julia a eu une aventure hors mariage avec un plébéien et pour couvrir le résultat de ce péché de jeunesse, elle prétexta un voyage en Europe pour accoucher et mettre son bambin en pension à la campagne. Julius serait au courant, ce qui expliquerait pourquoi la lettre d’adieu de la petite s’est retrouvée dans la corbeille de son bureau.
Nous vaquâmes à nos occupations en attendant que l’heure de la réception de Thurston se rapproche.
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Najael a écrit :La campagne proprement dite commencera en Janvier vu que j'ai le joueur de Leander qui part au Japon tout le mois de Décembre (le traître )
A raison d'un point de santé mentale par jour d'absence, y'a peut être moyen de le faire revenir plus vite.
Blague à part, je vais suivre le compte-rendu de près. Ma dernière expérience chtulhienne avec des débutants coté MJ était mi-figue mi-raisin. Je remettrais bien le couvert sur un truc plus travaillé, type Oripeaux du Roi.
Blog du Lapin Blanc où l'on parle de Jeux de rôles : http://terrierroliste.fr
La bande se réunit et nous échangeâmes sur la tactique à adopter pour fouiller la demeure. En réponse à mon idée de pénétrer furtivement le clinquant palace déguisé, Amelia suggéra de me déguiser en clown, je lui proposait donc de se travestir en femme de peu de vertu et de se cacher dans un cadeau géant à l’intention de Thurston. Elle me gifla. Par provocation, elle me proposa de me camoufler dans une statue de sa confection. Ne frappant pas les femmes, j’allumai une cigarette avec mépris et ignorai l’impudente.
La réception était à l’image du maître de maison : écœurante. Un étalage de fortune indécent, des rires calculés, et de l’alcool coulant à flot, le tout encadré par moult dobermans. Les domestiques s’affairaient, l’orchestre jouait sans discontinuer et une chanteuse divertissait la horde d’américains emperlousés buvant à rouler sous la table.
Je vis du coin de l’oeil Casey prendre en photo Amelia aux côtés de Thurston. Celui-ci papillonnait d’un invité à l’autre, je pus donc inspecter tranquillement les lieux. Deux escaliers montaient à l’étage, l’un dans le vestibule, trop exposé, et l’autre dans un couloir plus loin dans la maison. Ce dernier serait privilégié.
Après concertation avec mes compagnons, nous décidâmes que Warren et Amelia seraient chargés de faire diversion au rez-de-chaussée en cas de nécessité pendant que Casey et Leander monteraient par l’escalier principal – simulant un désir urgent de s’ébattre – et moi par le second. Le tout se passa sans encombres et après avoir éloigné les importuns, je montai à l’étage et retrouvai le faux couple devant le bureau de Thurston. J’inspectai celui-ci et découvris un coffre derrière son fauteuil. Déconcentré par les roucoulades des tourtereaux, j’éprouvais la plus grande difficulté à l’ouvrir mais cela se révéla payant; des relevés de comptes bancaires de Thurston et, dans un compartiment caché, des reconnaissances de dettes. Entendant Casey et Leander converser avec un domestique, je les rangeai hâtivement sous mon veston, bien calés dans mon pantalon, et je refermai le coffre. Caché sous la table de travail, j’attendis qu’ils s’éloignent pour rejoindre le RDC. Nous ne nous attardâmes pas; une fois réunis, nous prétextâmes une ivresse suffisante pour justifier un retour anticipé et nous prîmes un taxi pour Boston.
Leander nous offrit une chambre dans un hôtel et nous analysâmes les documents subtilisés. Les comptes bancaires révélaient des dépôts d’espèces deux fois par semaine – le lendemain des retraits de Julia, durant sa période d’extorsion -.
Nous rejoignîmes nos chambres et je pus profiter d’une nuit de sommeil revigorante, la première depuis un long moment.
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Je ne m’attarderai point sur la matinée, qui fut consacrée à D. Swanson. Il en ressortit deux choses :
- Pour acheter son silence, Thurston pria Swanson d’amener une mallette d’argent au Regence Park et vint l’en délester en personne, confiant.
- Leander semble devenir irritable en présence de domestiques n’exauçant pas le moindre de ses désirs, sûrement un trauma de son enfance.
L’après-midi fut consacrée à la mise en place d’une filature élaborée, consistant ( je résume ce point ) à la surveillance du point d’échange de Regence Park par Casey et moi, préalablement déguisés. En cas d’apparition de Thurston, je devais prévenir nos trois compères, patientant dans une voiture et la filature pouvait commencer. Alors que nous réglions les derniers détails, Amelia nous fit part d’une impression persistante, celle d’être observé par les taxis de la Silver Arrow ne contenant aucun passager.
Évidemment, je les avais prévenu ! Un domestique avait surpris Leander et Casey devant le bureau de Thurston et tous ses papiers compromettants avaient disparus, il était donc peu probable qu’un homme fourbe et disposant d’autant de moyens n’agisse pas dans les plus brefs délais…( parfois, la naïveté de mes compagnons me pèse ).
Leander simula une dispute en me prenant à parti et je profitai de cette brillante idée pour le baffer, me libérant de cette frustration d’être entouré d’amateurs. Je disparus ensuite dans la foule et le dédale des ruelles avec pour objectif de mettre en lieu sûr nos précieuses preuves. Par chance, j’avais juste assez de monnaie dans mes poches pour louer un coffre individuel à la banque Barnard, Barnard & Barnard pour une semaine.
Ceci fait, je croisai les doigts et me dirigeai vers le Regence Park Hôtel, que nous avions mentionné plus tôt dans la journée, en espérant y retrouver mes Sherlocks en herbe. J’y rejoins Leander et Casey, Amelia et Warren étant partis dans le parc pour y dessiner, sur les conseils de notre grand aliéniste ( afin de se détendre je crois ). Je fus étonné que Warren s’adonnât à ce genre de divertissement…
Cher journal, je vais maintenant changer de style narratif, tant l’épisode que je dois retranscrire fut éprouvant et ne saurait s’encombrer de lourdeur sous peine d’en perdre l’authenticité.
On dit que la nuit la plus noire précède toujours l’aube la plus éclatante…et bien cette nuit, je crus ne plus jamais être baigné de la douce chaleur du soleil…
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Morphée m’avait pourtant enlacé avec passion mais me voilà debout, grelotant et en chemise de nuit. Ma fenêtre est ouverte et les piaillements assourdissants d’engoulevents transpercent la torpeur dans laquelle je me trouvais un instant plus tôt. Je ferme la fenêtre mais les volatiles se mettent à frapper le carreau de leur bec. Des grincements dans le couloir me poussent à allumer la lumière de la lampe de chevet. J’attends, alerte, une coulée de sueur froide sinuant le long de ma colonne vertébrale.
Les bruits ne cessant pas, je me saisis d’un chandelier décoratif et sort de ma chambre, décidé à ne pas laisser la paranoïa m’envahir. La porte de la chambre mitoyenne est entre-ouverte et une lumière blafarde en sort. Me faisant discret, je jette un oeil par l’entrebâillement de celle-ci et remarque un vieil homme occupé à écrire, penché sur un bureau.
Ha ! Moi, Gabriel Clearwater, traitant avec les bonnes gens comme avec la pègre, m’étant sorti de situations périlleuses tremble face à des oiseaux et un vieil homme…
Rassuré, j’entre et enclenche l’interrupteur de la lumière pour signifier au grand-père qu’il n’est pas prudent de laisser ainsi sa porte ouverte. Cependant, l’ampoule refuse de luire et la porte claque dans mon dos. Je tente de l’ouvrir, alors que l’angoisse ressurgit avec force, mais elle est comme scellée. Le vieillard se tourne alors vers moi et me regarde, d’un regard dans lequel ne point aucune lueur de vie et alors qu’il tend son bras vers moi, je sens une douleur poignante m’étreindre et vois mon bras se flétrir sous l’action d’une puissance invisible. Ma raison ainsi que mes jambes vacillent sur leurs appuis et je tombe à genoux.
Je frappe désespérément la porte du chandelier en hurlant le nom de Warren. Ma vision commence à se troubler et je pense à Hélène, je pense à la poisse qui ne m’a pas quittée depuis que je l’ai perdu. Je me lève mais me mouvoir est pénible, je suis pris dans une gangue qui me vide de mon énergie.
J’entends au loin la porte sauter de ses gonds, un tir me frôler l’épaule et je crois apercevoir le vieillard disparaître dans un sifflement suraigu. Je m’écroule et une voix résonne dans ma tête, alors que je fixe prostré mon bras, brûlé : " Je m’appelais Jebediah Nichols, j’habitais 224 Price Street à Arkham. Sauvez-moi et vous vous sauverez".
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