Mugen a écrit : ↑sam. nov. 01, 2025 12:25 pm
Morningkill a écrit : ↑ven. oct. 31, 2025 8:51 am
En vrai, vis a vis de Glorantha, c'est dommage que j'ai pas lu cet article y a 30 ans, parceque moi j'ai été incapable de me sentir libre vis a vie canon officiel, ni capable de me sentir suffisamment connaisseur pour eviter l'heresie.
Moi ça a eu l'effet inverse : quand je suis venu à la conclusion que je ne savais absolument pas quoi faire de Glorantha, j'ai envoyé mes PJ dans l'espace, en mode Spelljammer.
Avec la pire trahison qui puisse être : je leur ai présenté Glorantha comme une planète !!!!
Je pense que
@Morningkill met le doigt sur une notion importante, car j'entends et je lis régulièrement ça : le fait de se sentir contraint par un univers de jeu détaillé.
Je pense qu'il y a peut être une carence d'explication, par les jeux eux mêmes ou les divers médias JDR, du bon usage qu'il faudrait faire de la matière donnée par des auteurs à travers leur production ludique (univers mais règles aussi d'ailleurs). C'est tout le propos de la fameuse "règle d'or", qui en fait est l'expression de la façon fondamentale dont il est conseillé d'aborder les écrits édités en JDR : comme de la simple inspiration, qui peut être prise comme loi à appliquer à la hauteur de nos envies et de nos besoins... sans contrainte extérieure à la table de jeu elle même.
Le "Headcanon", pour moi cela se rapproche du meilleur usage qu'un meneur peut faire d'un univers édité qu'il veut utiliser. On en fait la lecture (et elle peut être partielle, se limitant à saisir les grands traits de ce cadre), on y prend ce qui nous intéresse, on en tire des conclusions et des axes de récits qui nous semblent pertinent, et en avant on propose SA version.
Cette envie de "respect absolu" de l'univers proposé par les auteurs, pour autant, se comprend tout à fait ... personnellement j'aime moi aussi avoir du respect pour l'œuvre écrite ... mais ce respect ne peut pas (ne doit pas ?) se matérialiser dans la volonté d'appliquer à la lettre les idées de l'auteur autour de la table de jeu. Ce respect peut être la volonté de saisir les grandes notions, l'identité spécifique de l'univers décrit, pour pouvoir ensuite en proposer une expression (sa version) autour de la table.
Je pense que, fondamentalement, il faudrait insister sur le fait que "respecter" un univers édité c'est en saisir et en transmettre "l'esprit", pas la "lettre" ... et que cet "esprit" va être de toute façon mis en jeu de façon personnelle à la table.
Cela ramène à la différence importante qu'il y a entre "rules as written" et "rules as played" ... qui est valable pour la gestion de l'univers de jeu. Même les univers ultra connus et développés (comme celui de Tolkien ou Star Wars) ont dévié depuis longtemps de la lettre de l'auteur (puisque l'ensemble se base sur une tonne d'écrits et de créations qui ne sont pas de la main de l'auteur original).
En fait, c'est peut être le processus créatif de l'adaptation (celui à utiliser pour déployer une œuvre sur un autre média que son média d'origine) qu'il faudrait prendre comme exemple pour dédramatiser la différence entre le JDR tel qu'il est écrit et édité et le JDR tel qu'il sera joué à la table. Passer d'une présentation écrite à une production sociale collaborative à l'oral impose de modifier le matériau de base, c'est implacable, il faut donc le faire le cœur léger