[CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
Répondre
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2833
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 61 – Quelle Abomination ?


Une fois sur le chemin du retour, Majan s’arrête et scrute la nuit.
M/ Cela ne nous suit pas.
E/ Cela, c'est quoi ?
M/ Une Abomination.
E/ Et pourquoi on nous a amené ça sur la gueule ?
M/ On discutera plus tard à l'abri.
Rendus dans la planque louée par Pidocchi, Lupo finit par retrouver ses esprits.
E/ Y'avait quelqu'un d'autre. Le truc là, l'Abomination, il y avait une lumière pour l'amener là.
L/ Qu'est ce que fra Domenico vous a dit?
M/ Des informations importantes et précieuses.
 L/ Oui ?
M/ Vous vous rappelez de cet incident du côté du palais de Léonide Ducatore avec le sapientissime ?
L/ Oui, tout le clergé avait débarqué.
M/ fra Domenico m'a révélé que ..
L/ atcha, pardon
L/ J'ai du prendre froid dans ces catacombes
M/ Nous avons discuté Fra Dominico et moi dans la langue secrète de notre culte. Il m’a informé que le sapientissime Sassanos a discuté avec les prêtres du Desséché venus pour entendre ses explications sur les événements survenus au palais Ducatore dans cette même langue secrète réservée aux initiés. 
Il est donc formé aux secrets du culte du Desséché, c'est anormal et c’est même un blasphème grave mais pourtant rien n'a été entrepris contre lui. Cela confirme qu'il y a une tolérance du culte du desséché de Ciudalia sur des pratiques impies d’hérétiques connus au plus haut de la hiérarchie.
P/ C'était pour lui ou pour vous cette créature?
L/ Elle vous a parlé à vous aussi.
M/ Non, elle s'est adressée à fra Domenico en invoquant qu'il était un traître au culte en révélant des secrets liturgiques à des profanes. 
Cette créature, je ne sais qu’en penser, elle a été invoquée ou créée. Celui qui l'a invoqué ou qui a pris possession d'un mort, venait bien pour fra Domenico.
S/ C'était la miresse ?
M/ La miresse ? Non. Elle ne pratiquait pas la nécromancie et à ma connaissance son corps ne reposait pas dans cette nécropole.
M/ Plutôt l’esprit d'un mort ancien. Peut-être la dépouille d’un prêtre du Desséché de l’époque dont la puissance était décuplée par la nécropole. La créature n'est pas sortie à notre suite. Soit sa tâche était accomplie soit elle a reçu l’ordre de ne pas sortir, de ne pas se montrer.
P/ Si c'était fra Domenico et l'histoire du sapientissime, pour quel motif faire ça?
M/ Il m’a dit que le sapientissime Sassanos maniait la magie des morts, qu'il y avait des traces évidentes et importantes de nécromancie dans la magie qui avait eu lieu au palais Ducatore.
L/ On avait un doute.
S/ Ben t’en a plus.
L/ Il a un sorcier qui fait de la nécromancie.
S/ Tu crois qu'il fait ça tout seul ou pour protéger son sorcier ?
E/ D'après les infos qu'on a, il est pas là.
M/ Je vous déconseille de fréquenter Ducatore. Je pense que le podestat ne peut pas ignorer les pratiques de son sorcier.
E/ Si le culte a débarqué, il ne peut pas l'ignorer.
M/ Pas forcément directement. Le culte n'intervient généralement pas dans la vie de la cité. Le Podestat a été informé seulement s’il a posé des questions et demandé des réponses. Ce qui est effectivement très probable.
L/ la créature n'est pas détruite, on est parti. On peut estimer que ceux d'en face vont savoir.
M/ Pas nécessairement, elle avait pour tâche de s'accaparer fra Domenico.
L/ On a un problème, celui qui l'a invoqué a bien dû entendre une conversation.
Majan approuve
M/ Si elle était assez proche. En suivant fra Domenico, cette personne devait se douter que c'était pour un rendez-vous. Elle a pu m’entendre et peut être m’identifier. En tout état de cause, il ne doit pas avoir beaucoup de personnes qui parle la langue du Culte à Ciudalia actuellement …
S/ On risque d'avoir du monde aux fesses.
M/ Je ne compte pas retourner à l'hirondelle.
E/ Ah non, vous montez dans un bateau.
M/ Après-demain.
E/ Si on est sûr que ça nous suit pas, va falloir dormir.
Majan a sorti une poudre qu'elle met sur ses entailles avant de bander ses poignets.
Elle appose un baume pour la mâchoire de Lupo et vérifie l'état des jambes de Pidocchi. Malgré ses appréhensions sur la nature du produit, ce dernier accepte.
Ettore demande à Lupo son jeu de cartes et va se placer devant la porte en indiquant aux autres d'aller dormir.

 
Jour 18 - Planque et profil bas


Le lendemain, ils ont réussi à dormir sans douleur grâce au baume pour certains, à la fatigue pour d'autres. 
Ettore décide d'aller faire un tour dans leur quartier pour donner l'apparence que tout va bien et qu'ils sont toujours en poste pendant que les autres se remettent de la veille. 

S/ Pour le sorcier du Ducatore. On fait quoi ? 
Se retournant vers Majan
En fait, vous faites quoi ?
M/ On ne peut pas faire grand chose.
S/ Une créature comme ça, ça s'invoque pas de l'autre bout du pays.
M/ Je ne sais pas qui l'a invoqué. 
S/ Quand t'avais une enquête où on pouvait se débrouiller très très bien, vous vous en mêlez mais maintenant que c'est un truc qui concerne votre culte, là vous pouvez prendre le bateau, ça vous pose pas de problème.

Speranza a lancé sa tirade et sur cette pique s'en va sous un regard perplexe de Majan qui préparait sa réponse. La gyrovague a un léger haussement d’épaules et retourne se reposer.


Pidocchi va vérifier que les souriceaux vont bien ainsi que le quartier général et part enquêter sur la boîte des bonbons dont Lupo a identifié la provenance.
Lupo reste veiller sur Majan et propose d'envoyer une missive à son ordre de Bromael pour raconter les événements de la nuit afin d'être sûr que ça parvienne si elle aussi était ciblée par des créatures similaires avant de rejoindre son ordre. Elle prépare en plus de ses écrits précédents une missive sur les morts, les événements de cette nuit et ce qui avait été invoqué.


Ettore ne remarque rien de particulier lors de sa ronde. L’activité a repris via Ferrari mais via Tamborini, les piquets de grève sont encore présents. Le Bœuf rouge est fermé mais pas de traces d'effraction. Il entre dans le Bœuf et appelle son chien. Rien n'a bougé. Pirate accourt lui faire la fête. Quand il ressort, il voit Angelo approcher, sans doute prévenu par un gamin.
A/ On rouvre ou on reste fermé ?
E/ ça dépend, y'a besoin ou tu veux tenter le coup ?
A/ Y'a des gens qui sont venus ce matin pour voir.
E/ Quel gueule?
A/ Des gens qui avaient soif.
E/ Ben on va rouvrir.
il veille quelques instants puis une fois le coin assuré il se dirige vers la boutique des Morelli.


Speranza se déchaîne au dépend des Cazahorca.


Pidocchi retrouve les souriceaux sur leurs divers points de chute et il procède au regroupement puis les renvoie via Tamborini en fin d'après midi sauf avis contraire et entre temps, la pêche aux informations est ouverte. Une fois son réseau relancé, il va à son tour passer devant le Boeuf rouge pour vérifier que le bâtiment n'a pas subi de dégâts. Angelo lui fait signe qu'il a un message.
A/ Benito Carpone est venu hier, il cherchait à te voir. A propos de ce que vous avez en cours.
P/ Probablement pour l’acompte.

Pido décide de commencer par là et se rend chez Benito avant de poursuivre son enquête.
B/ Je suis passé pour votre sauvegarde. je mets ça ou pour chacun?
séparés qui seraient adaptés à chacun. Ressine ? Bromaël, dans la république ? ils s'arrangent sur les éléments et les codes de retrait. Réparti sur plusieurs sites.
B/ Et pour notre sujet ?
P/ C'est en cours. Le sujet est chaud donc pas d'informations mais c'est en cours.

Une fois la sécurité mise en place, il commence à se renseigner sur l'ébéniste de la boîte à poisons. Soudoyer les voisins et domestiques pour connaître le réseau de clientèle.
Le livre de compte ne lui donne pas une idée plus claire parmi les noms de sénateurs.


Ettore continue sa balade comme d'habitude mais fait un mouvement via les multiples entrées du temple d'Aquilo pour casser d'éventuelles filatures avant de se rendre dans la magasin des Morelli ou Nour l'accueille.
Une voix l’interpelle dans son dos
Ettore ?
Derrière lui arrive Soraya qui lui tombe sur les bras et lui claque une bise sur la joue.
Stella la gronde en ressinien. Elles crient, s'engueulent, toujours en ressinien sous l'œil d'Ettore qui ne comprend pas le motif de cette embrassade ni de l'enguirlandage en règle par Stella. Soraya finit se fâcher et quitte la pièce sous le regard blasé de la jeune Nour qui semble en avoir vu d’autres.
Ettore est surpris, interloqué mais il se rapproche de Stella a qui il dépose une bise sur le front.
E/ Je crois que tu m'as sauvé la vie cette nuit. Par contre, c'est pas la peine de vous engueuler pour me dire bonjour.
SM/ Assieds toi là mon petit, je vais t'expliquer.
E/ T'as aussi un remerciement de Pidocchi, son amulette a explosé devant ce qu'on a rencontré.
SM/ Évitez d'y retourner, si c'est si puissant.
E/ Une sorte de Desséché au départ mais en fait un mort rappelé qui faisait de la magie.
Elle crache par terre et fait des signes de protection.
SM/ Nous autres Morelli n’aimons pas ce qui est lié à la mort, c’est beng. Nous fêtons la vie.
SM/ On considère ici, à Ciudalia, que les femmes Morelli sont impudiques. 
Nous les Morelli, on considère que les ressiniennes sont impudiques et je l'ai traité de chienne en chaleur quand elle s'est frottée à toi. Son amitié pour toi ne devait pas prêter à confusion, ni à l'ambiguïté.
E/ Tu sous-entends que je me maîtrise pas.
Elle rit
SM/ Tu n'as pas ce genre de comportement mais tu vois ce que je veux dire. 
Elle te considère comme un ami et pour elle, il n’y avait pas de soucis à se jeter dans tes bras et à t’embrasser mais je lui ai rappelé qu’ici, ça ne fonctionnait pas comme ça et qu’elle se comportait “mal”.  
Elle soupire et sourit
Le mot consentement est important pour les Ressinniens et les coutumes sont très différentes.
E/ J'étais tellement surpris que je suis tranquille.
SM/ Elle a agit comme si elle était avec un Ressinien car elle ne te considère pas comme un barbare, comme un Ciudalien. 
Quand l’officier vous l’a vendue comme une esclave, elle a eu peur de subir ce que les Ciudaliens font aux Ressiniennes … Et vous l’avez respectée.
Ettore hoche la tête et passe à un autre sujet
E/ Pidocchi reviendra avec un truc à lui mais je voulais te remercier parce que j'ai failli y passer.
Il lui décrit la situation de la nuit et fait le point sur leur affaire avec le clan Carpone.
E/ Je sais pas si vous les surveillez de votre côté
SM/ On évite les contacts et que ça parte en surenchère. On attend les retours des nôtres.
E/ Dans trois semaines au moins.
SM/ Puis quand Gabriella sera prête à voir le fils Carpone.

SM/ Veux-tu manger avec nous ?
E/ Merci de l'invitation mais on doit maintenir une apparence.
Il repart vers le quartier de Purpurezza pour vérifier le puits et la porte empruntée la veille avant de repartir vers le Bœuf rouge où il pourra manger et se reposer.


Lupo et Pidocchi partagent les informations sur l’enquête, les principes des sauvegardes à divers endroits et l’échec sur la boîte par comparaison mais …
P/ Peut être notre amie pourrait elle trouver le propriétaire de cette boite
M/ Vous me prêtez plus de pouvoir que je n'en ai.
P/ Ah.
L/ Faisable ou pas du tout?
M/ C’est sans doute faisable pour plus compétent que moi.
P/ Et sans aller jusque là, nous trouver quelques éléments ?
M/ Je vais essayer.
L/ ça risque pas d'être trop fatiguant non plus ?
M/ Je ne suis pas si fragile que vous le pensez.
L/ ça n’empêche pas d'être prudent…
Après un temps de concentration et de manipulation
M/ Cet objet est de manufacture récente et il n'a pas de lien avec un propriétaire particulier. Acheté pour l'occasion. Trop commune et sans lien spirituel.
P/ Et les bonbons ? seraient-ils traçables ?
M/ Ils sont à mon avis tous empoisonnés.
M/ Le fabricant n'est pas l'utilisateur. Pas de lien direct avec Phaleri si c'est votre idée.


Ils font un bilan des situations et résument.
L/ Phaleri n'a pas été inquiété de façon publique et continue sa vie sans contrainte apparente.
P/ Je dirai que ça nous arrangerait qu'il soit commanditaire des bonbons mais si c'est pas lui , qui d'autre ?
L/ Je pense à l'autre qui est le seul qui peut être impliqué la dedans.
P/ Je comprends et je suis méfiant.
L/ S'il nous donne un boulot, c'est peut être pas pour une récompense, c’est une possibilité 
P/ Dans notre genre de métier.
L/ ça fait parti des choses qui me font dire qu'il faut tourner la page
P/ Elle peut revenir en arrière toute seule.
L/ On fait quoi du coup?
L/ je veux m’assurer qu'une partie des choses arrivent au culte du Desséché par rapport à la nuit dernière
P/ Comment ?
L/ Avec une lettre et quelqu'un qui prend le bateau va l’apporter
P/ Tu veux pas faire ça dans les catacombes ?
L/ Si ça t'a plu. Tu veux y aller ?
P/ Non, j'étais bien dehors.
L/ Plusieurs lettres pour plusieurs dignitaires.
M/ Je pense que c'est une mauvaise idée. Cela risque d'attirer l'attention de mauvaises personnes. De les alerter.
P/ Mais ça évite de pas l'envoyer au bon destinataire et que ça disparaisse.
M/ J'ai idée de qui est le bon et je vais lui communiquer et il faut d'abord que je récupère auprès de Speranza les rapports avant demain matin.
P/ Ah, faut retrouver Speranza rapidement.
L/ Ben je vais aller la chercher.
P/ Côté caserne Cazahorca et fais toi aider de souriceaux.


Ettore mange dans la salle quand Dagarella entre et se place à une autre table. Il le regarde comme faisant partie du décor. Ettore se dirige vers la cour en faisant signe de le suivre et quelques instants plus tard Dagarella le rejoint.
D/ Bonjour Ettore.
E/ Bonjour Dagarella.
E/ Tu cherchais Pido ?
D/ On a appris pour les deux gosses.
E/ Je comptais t'en parler.
D/ On s’assoit ?
D/ On sait pas qui a fait ça mais c'est pas de notre côté.
E/ De la foudroyante ?
D/ On surveillait les gamins mais une fois que la gyrovague a témoigné, ça n'avait plus d'intérêt pour les commanditaires alors on a cessé.
E/ Je sais pas pourquoi on tue deux gamins aveugles. Y’en a un qui bossait pour Pido. Pour Speranza, les mômes c’est sa famille. Lupo il s'occupe aussi des petits comme intermédiaire entre eux et Pido quand faut arrondir les angles.
D/ C'est pas des gens de mon équipe qui ont fait ça.
E/ Utiliser des bonbons empoisonnés à la foudroyante. Si c'est pas vous, les chuchoteurs ont de la concurrence sur leur domaine réservé.
D/ Du boulot de chuchoteurs oui. Mais c’est pas nous. 
Y'a plusieurs équipes qui font ça et c'est pas la mienne qui a été contactée si il y a eu contrat.
E/ Et si ça nous gratte trop de devoir s'asseoir là dessus. Qu'on cherche qui a tué un de nos gamins. On risque de remonter jusqu'à des chuchoteurs avec l'envie de casser des gueules.
D/ C'est qu'entre nous deux mais c'est une histoire à prendre des coups.
D/ Je suis juste là pour qu'il y ait pas maldonne entre nous. On a pas fait ça.
E/ Des mômes aveugles, qui n'avaient rien dit.
D/ Pour ce qui est meurtre, on a l'exclusivité de la ville mais quelle équipe, je ne saurai pas dire.
E/ Le problème c'est qu'il y a les exécutants avant de tomber sur le nom du commanditaire et que personne va causer.
D/ On ne se loue pas pour liquider quatre branques.
E/ T’en a qui se louent pour deux mômes.
Il acquiesce en faisant la moue
D/ C'est inhabituel, surveillez votre gyrovague et faites attention au climat.
D/ J'ai vu que vous aviez garé vos miches hier soir, on se loue comme protection aussi.
E/ Ils sont cachés dans le paysage, je vais éviter de manger ce que j'ai pas fait moi même.
E/ On a croisé que la miresse, les gamins ont pu croiser l'amiral vu qu'il sortait de temps en temps de son palais. Pour ça qu'on a cherché dans ses domaines.

Ettore profite de la présence d'un Dagarella en bas pour aller vérifier les étages et qu'il n'y a ni piège ni intrus dans la planque des Compari. Ayant fait un tour sans crier ni donner un signal d'alarme, il redescend vers Dagarella qui est resté tranquillement dans la cour à siroter son verre de vin.

E/ Ah si, je sais ce qu'il voulait, Pido. Comprendre comment il s'est fait flouer de sa baraque.
D/ Tout simplement parce que j'ai remis les petites affaires et qu'ils ont fait en sorte de répartir
Il indique du doigt l'étage du dessus comme s'il recevait des ordres.
E/ Le type qu'est dedans c'est un chuch...
D/ Je sais pas mais c'est la vie. Faut pas perdre un testament.
E/ Vous l'auriez trouvé, vous l'avez trouvé. Pido est pas content
D/ Faut pas s'attacher à des détails comme ça.
E/ La maison de son maître qu'il lui donnait.
E/ Autre question qu'il devait voir avec toi. C'est sur quels sujets on doit ou pas vous avertir histoire de pas se marcher sur les pattes.
D/ Uniquement pour les contrats d'élimination. Le reste, vous faites vos affaires.
E/ Comme il envisage de faire parti des longs et que ça serait dommage de se planter, il voulait être sûr.
D/ Et toi, ça te dirait de faire partie des longs et devenir gascâtre ?
E/ Lui il a la tête pour ça. Moi, je saurais pas naviguer là- dedans.
D/ Soit pas si modeste.
E/ J'en ai marre de tuer quand on me dit de le faire.
D/ T'es mûr pour trouver une bourgeoise et te reposer au bord de l’eau.
E/ Peut-être.
D/ Trop d’états d’âme?
E/ Trop l'habitude.
D/ Tu ferais un bon envoyeur, t’as le pedigree …
D/ T’en a qui oublient vite et d'autre moins
E/ Y'a pas assez d'alcool pour oublier ce que j'ai déjà fait mais Pido il voudrait savoir qui il doit pas fâcher avant de s'en mettre à dos. Déjà pour la veuve Pia on savait pas et si y'en a d'autres, il voudrait pas faire d'erreur avant d'être affranchi.
D/ Merci pour le vin.
E/ à ton service.
Dagarella parti, Ettore se pose dans un coin en vue d'Angelo pour une petite sieste histoire de récupérer un peu de sa nuit blanche.


Speranza finit par repérer Lupo qui la cherchait et elle décide de le surprendre. Sur ses gardes, il a senti la présence habituelle et il se retourne juste avant
L/ Voilà! Quand même.
S/ Qu'est ce tu fous là?
L/ à ton avis?
S/ J'en sais rien, je m'occupe pas de ce que tu fais.
L/ Contrairement à moi. T'es dispo?
S/ C'est en rapport avec ta rabougrie
L/ Non, plus vite on fait mieux c'est.
S/ Qu'elle se casse, j'ai bien compris qu'elle en a rien à foutre de nous.
L/ Allez viens.
S/ J'étais occupée.
L/ Oui.
S/ J'étais occupée. Qu'est ce tu veux ?
L/ Pido m'a dit de te récupérer.
Elle finit par le suivre jusqu'à ce que les trois se rassemblent.
S/ Qu'est ce tu veux ?
P/ Majan a besoin de récupérer ses documents avant de partir
L/ Besoin d'aide ?
S/ T'inquiète, je vais le faire et je te ramène ça au plus vite.


Pido va faire un tour au bœuf voir s'il croise Ettore avant de retourner sur les quais affiner son projet incendiaire. Il remarque que les trois clients marchands qui bénéficient des supports de Ducatore raflent une bonne partie du commerce et ça énerve la concurrence. La grogne et les insultes sont présentes et ponctuées même de quelques coups de poings pour les commis qui ne sont pas du bon côté. Ces entrepôts où entrent et sortent les marchandises attirent trop l'attention de ceux privés d'emploi.      
La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité.
Albert Camus
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2833
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 62 – Comment te dire adieu ?

Speranza erre devant le temple de la déesse douce, habitude devenue inutile. Quand elle décide de rentrer dormir dans son placard, elle voit Pantaleo traîner aux alentours.
S/ T'as besoin de quelque chose gamin ?
P/ A manger.
Elle va chercher rapidement un peu de nourriture dans les cuisines du Boeuf rouge.
P/ C'est chouette parce que les souriceaux sont pas là.
S/ Tu voulais les voir ?
P/ Ben non, ils me lancent des cailloux. Si vous avez besoin de moi, vous dites. Je peux porter des messages.
S/ Je m'en souviendrai.
P/ Merci pour le manger.


Ailleurs, sur le port, L'anguille vient voir Pidocchi au cas où il aurait besoin de quelque chose mais c'est surtout de prendre le pouls de la situation qui intéresse le Compari. Savoir qui râle et pourquoi ou contre qui. ça plus la présence des phalangistes qui empêchent les regroupements.
L'a/ De plus en plus de gens se positionnent en fonction des politiciens. Ca a toujours été mais là c’est devenu fort, ça se tape dans la gueule aussi pour ça. 
Vous avez besoin de quelque chose en particulier ?
P/ Rien de spécial, j'étais juste en promenade
L'a/ Vous aviez évoqué que je bosse plus pour vous, ça vous branche toujours ou c'est plus du présent ?
P/ Toujours, t'as quelque chose à proposer?
L'a/ Les souriceaux, ils sont gentils mais ils passent pas mal de temps à rien faire.
P/ Tu voudrais chapeauter tout ça ?
L'a/ Vous me donnez les consignes et je veille à ce que ça soit fait, ça vous laisse du temps pour autre chose.
Y'a pas de promesse mais la possibilité reste ouverte du côté de Pidocchi qui élude.
P/ ça se décide en groupe au sein des Compari.
L'a/ Qui c'est qu'est pour ? Qui est contre ?
P/ Il te le diront eux-même.
L'a/ Merci de votre confiance don Compari.


Il rejoint la planque via Maculata où Majan et Lupo tracent les événements de la nuit dernière.
Majan remet le capuchon de son scapulaire à l’entrée de Pidocchi.

Pidocchi s’adresse à Lupo
P/ Tu penses quoi de l'Anguille ?
L/ Pourquoi ?
P/ Il voudrait faire le chef des souriceaux.
L/ ça va être compliqué, ils sont en vase clos et balance un chef qu'est pas de chez eux.
P/ Je le pense aussi mais ça serait dommage de gâcher.
L/ L’utiliser comme ça, c'est pas la meilleure solution.
P/ Et l'utiliser pour faire une deuxième bande ?
L/ ça serait mieux, surtout qu'il y a aussi Bella à qui on devrait proposer.
P/ Tu penses qu'elle veut quoi ? Elle va pas pouvoir rester dans la rue.
L/ Elle grandit et elle s'inquiète de ce qui va lui arriver. Elle veut pas faire le trottoir et si on lui trouve pas un truc, on va la perdre.
P/ Est-ce qu'elle veut un job normal ?
L/ Non, ni normal, ni tapin si tu dois la replacer. Mais si on se foire avec elle, ceux de la bande vont être touchés.
L/ J'ai discuté avec elle et elle avait mal pris ce que tu avais dit. J'ai expliqué qu'il y avait eu maldonne et elle veut réfléchir avant de revenir vers nous.
P/ Si elle veut faire Compari, on peut l'avoir en apprenti mais apprenti de Lupo ou Speranza c'est pas la même chose.
L/ Vu ses capacités, c'est plus toi ou moi mais je la vois pas ni comme spadassin ni comme monte en l'air.
L/ Faut voir avec elle. Qu'on discute avant de lui proposer.
P/ L'Anguille avec un autre groupe, ça serait mieux.
L/ Les gens savent que les souriceaux bossent pour toi donc faut un autre plan pour glaner des infos.
P/ ça fait une extension géographique.
L/ ça te dérange pas sur le principe ?
P/ Moi je veux tout Ciudalia.
L/ Je te la laisse.
P/ Être au sommet du conseil des neufs
L/ Et être dans les emmerdes ?
P/ Quand t'es là haut, c'est qui qui décide où tombent les emmerdes ?
Majan, tête basse, a repris la lecture de ses notes pendant cette discussion. 
Puis Pido se met à causer en jar à Lupo qui ne comprend pas vraiment les mots mais la force de l'habitude et quelques gestes lui font comprendre le sens de l'interrogation de Pidocchi.

L/ Mon camarade s'étonnait que vous cachiez votre visage.
M/ La pénombre me sied plus.
P/ Vous ne le portiez pas quand je suis rentré.
M/ Question d'habitude.
Il laisse courir.
P/ Tu sais où sont passés les autres ?
L/ Speranza a déposé les documents puis elle est repartie à la Speranza.
P/ Elle doit fouiner.
L/ Je sais pas. Vu ce qu'on a vécu hier, ça l'a remué. Elle a reproché à Majan de partir alors que c'est maintenant qu'on a besoin d'elle.
M/ Je n'ai pas eu le temps de lui répondre.
L/ Classique.
M/ Je vous ai aidé mais désormais ma présence ne peut que vous nuire car j'ai attiré l'attention sur moi et la piste de Fra Domenico risque de mener jusqu'à vous. 
L/ Je pense que ça fait longtemps qu'ils sentent qu'on est dans le coin sans savoir qui on est,
on m'a vu souvent en votre compagnie.
M/ Je suis pas supposée vous dire des choses sur notre culte.
L/ L'abomination n'a pas été détruite, il va paraître évident que vous avez été aidée. Ils vont chercher auprès de ceux qui tournent autour de vous pour l’enquête.
Lupo devine un sourire dans l’ombre de son visage
M/ C'est moi la gyrovague.
L/ Vaut mieux agir comme si on était grillé
P/ Et tu proposes ?
L/ Éviter qu'on se sépare et resserrer les rangs pour solutionner.
P/ Serrer c'est défensif mais ça résout pas.
L/ Éviter pour pouvoir rendre, là on a pas l'initiative.
P/ Sinon c'est prendre de la distance.
L/ Pour ça, on a un plan en route.
P/ Se couper de nos revenus ?
L/ Avec nos talents, on va pouvoir faire ça ailleurs.
P/ C'est pas les talents, c'est le territoire. Si on arrive à Bourg-Preux, y'a déjà quelqu'un sur place.
L/ C'était le cas ici et les morts ça agrandit pas de territoire.
P/ Pire encore si on part à Ressine où on a des têtes d'étranger.
L/ N'importe où hors de Ciudalia on sera visible et le problème c'est que l'odeur de pourri elle est ici.
P/ Pas sûr que ça soit nous leur problème car le Desséché, on a aucun pouvoir contre eux.
L/ Ils sont au courant qu'on est au courant et que Majan sait.
P/ Je prends le parallèle, si je demande à Claudio de nous aider à taper une bande, c’est à nous qu'on en veut, pas à Claudio.
L/ Ils vont vouloir mettre la main sur Majan et si ils la choppent pas, ils vont nous attraper pour savoir où elle est.
P/ On ne sait pas donc on pourra pas dire quoi que ce soit.
L/ Toi, tu sais pas.
P/ Qui a réservé le bateau?
L/ C'est moi. Je pense pas être suffisamment borné comme Ettore pour me taire. Les bons outils contre les bons endroits, je vais tout raconter.
Majan les écoute, attentive.
M/ Je pense comme vous.
L/ Lequel d'entre nous?
M/ Sans vouloir vexer don Tramonte l'Ordre se moque que nous soyons liés. 
M/ Mon enquête a été remise, il veut maintenant juste que je m'en aille.
L/ Le lien avec fra Domenico?
M/ Il est mort.
L/ Pas un obstacle pour le Desséché.
M/ Je n'avais pas mes habits de gyrovague. Quand bien même, si je m'en vais, il n’y a plus de problème. Ils vont vouloir rester discrets.
P/ Y'a deux factions si j'ai bien compris, les légalistes et la faction nécromancienne.
Elle opine.
M/ Celle qui adhère au cyclothéisme et une autre qui revient sur un passé sombre, source des maux de cette terre.
P/ De l’extérieur, chacun cherche à dominer.
M/ Non, elle n'existait plus. 
Je vous encourage à ne pas poursuivre pour éviter d'attirer leur attention. Je vais m'en occuper en Bromaël.
P/ Et vous pensez pas qu'il y a la même chose là-bas ?
M/ à ma connaissance non mais les gens qualifiés en tireront les conséquences. Pour autant, j'aimerais que ce second rapport ne soit diffusé, don Tramonte, que si je ne suis pas arrivée à destination.
L/ A remettre par quelqu'un de confiance.
P/ Le duc !
L/ Lequel ?
P/ Le duc de Bromaël.
L/ Je vais confier ça à Speranza, elle cachera ça en attendant que vous confirmiez votre arrivée.
M/ C'est une jeune femme fiable, on peut compter sur elle. Je vous remercie de votre aide.
M/ Je n'ai qu'un regret, c'est de devoir partir alors que ces deux jeunes enfants réclament que leur meurtre soit élucidé. Je voudrais rester mais l'Ordre veut que je quitte Ciudalia. Je n'ai pas de solution satisfaisante.
L/ Pido ? c'est toi le cerveau. Le plus malin de nous tous. On ne pourrait pas faire semblant que Majan s’en aille ?
M/ Ils le sauraient si je faisais semblant de partir. Il faut que je parte demain.
P/ On vous fera embarquer en dehors du port via une barque pour que la ville ne le voit pas, ça serait plus discret en cas de risque physique au départ.
L/ Sinon faire partir une fausse Majan ? 
M/ Mes écrits doivent également partir et je me dois de les accompagner pour les justifier.
P/ C'est une première mission test pour l'anguille de la faire embarquer en dehors du port.
L/ Il sait manœuvrer une barque ?
P/ C'est lui qui a amené celle de ton duel.
M/ Si Lupo peut le faire, inutile d'impliquer quelqu'un d'autre. Je vais vous accaparer jusqu'au bout.
L/ Aucun problème, je m'en occupe. L'attendre en mer avec une barque de pêcheur.
P/ Tu veux passer par l'anguille ?
L/ Pour trouver la barque côté ouest mais pas pour la faire embarquer lui même.
Les deux hommes montent des plans pour faire sortir la jeune femme. Éviter un attentat sur les quais. C'est Lupo qui va se charger de récupérer la barque et de procéder à l'évacuation.
P/ Ton cap'taine, il est affilié à quel armateur ? Furca, Perducci, Solebrosso ou un autre ?
L/ Tu dois pas savoir alors je te dirai pas.


Ettore va boire et jouer du côté de via Mala avec Sergio, un phalangiste aux côtés duquel il a combattu quand il était chez les Burlamuerte revu au détour d’une rue. Même des inconnus lui donnent du Don Compari. Signe qu'on le reconnaît et que la bande commence à avoir de l'influence ou de la notoriété dans ces rues aussi. Le phalangiste qu’il a amené ferait une bonne recrue potentielle. Fini la vie de caserne, rester en ville sans avoir à devenir le chien de garde d’un des nobles. Pas la sécurité de l’emploi mais quel palais fournit le vin et les filles quand tu veux et cette ambiance de canailles. La vie, le risque, la mort, la fête et plus personne qui te donne des ordres de marche sous le soleil.


Pidocchi décide d'aller faire un point avec Bella sur son avenir. Savoir comment elle envisage son futur, ce qu'elle voudrait mais elle n'a pas encore envie de changer. Il propose de la placer en fonction de ses choix mais elle n'a pas réfléchi à un métier mais surtout pas tapiner. 
Un boulot classique ou plus risqué histoire de savoir si elle veut revenir à une vie tranquille.
P/Tu peux être tranquille tu feras pas le tapin mais, Compari, c'est une vie risquée.
Bella/ Je suis pas comme Speranza à courir partout. ça fait peur, la rue est dangereuse.
P/C'est pas une obligation et nous ne voulons que des volontaires. Il seront pas tous accepté mais tu as notre confiance donc tu réfléchis et d'ici deux ans faut que tu ai une vision claire.
P/Autre sujet, tu connais l'Anguille ?
B/ Ouais.
P/il est plus tout jeune et il voudrait rentrer dans les souriceaux.
B/ J'aime pas ce gars, il se la pète un peu comme tous les mecs.
P/Normal, on en a aussi. Moi je le trouve fiable et j'aimerai creuser mais pas avec les souriceaux.
B/ Il s'entendrait pas avec tout le monde parce qu'il dit que le port c'est son territoire. Il s'est fritté avec Sfacciato et Lurido.
P/Faut voir. Et Pantaleo ?
B/ Lui, il est mignon, il est gentil.
P/Je voudrais l'inviter mais y'a encore des frictions.
B/ Faudrait qu'il soit présenté.
P/On fera ça officiellement quand on aura repris nos pénates habituelles.
B/ D'ailleurs on rentre quand ? Parce que là c'est moins sûr même si y'a Cotello qui veille sur les plus petits avec moi.
P/Le mieux que je puisse te proposer ...un peu de ferraille pour arrondir les angles l'affaire d'un jour ou deux.


Ettore passe une bonne soirée chez les Mala Vida ou il n'est pas avare de boissons et de jeux. La boisson, les filles, une partie de scopa de plus et ce jusqu'au petit matin.
 
Jour 19 Adieux en mer
 
 
Au matin, Lupo et Pidocchi se réveillent tôt pour accompagner Majan. Ils sont armés et masqués.  Sur le trajet, ils évitent une embuscade prévue pour les pigeons du petit matin, prévenus par un coup de sifflet d'éviter les importuns.

Arrivés sur le quai, avant d'embarquer sur le premier esquif, Majan se retourne vers Pidocchi.
M/ Au revoir don Pidocchi Compari.
P/ Au revoir, bon voyage.
M/ Je vous remercie pour ce que vous avez pu faire et vous remercierez Ettore Compari et Speranza “tout court”.
P/ Nous nous reverrons peut-être.
M/ Prenez soin de vous, le dieu vous accorde miséricorde.
P/ Et la déesse douce vous garde.
Pido reste sur le quais et les regarde quand Lupo l'aide à le rejoindre à bord.
Il se place dans un coin pour garder un œil sur le retour de Lupo sans faire tache dans le décor.
A la rame, Lupo guide sa barque jusqu'à l'endroit où le capitaine va récupérer la passagère à bord de "la bienheureuse"

L/ C'est mieux que la Desséchée.
M/ Pourquoi ?
Les marins sont superstitieux.
M/ ça n’empêche pas les naufrages.
Elle jette un regard vers Ciudalia qui s’éloigne.
L/ La vue d'ici est vraiment sympa.
M/ C'est étrange de quitter cette ville.
L/ Combien de temps que tu y étais.
M/ Un bon mois mais cela m’a semblé plus long.
L/ Les derniers jours ont été très dense, il s'est passé beaucoup en peu de temps.
M/ Énormément de choses.
L/ Comment tu comptes me faire savoir que ça s'est bien déroulé.
M/ Je t'enverrai un courrier au Bœuf Rouge. Tu vois quelque chose à mettre dedans pour être sûr que c'est moi et qu'il n'y a pas de problème. Une phrase que tu aimerais que je dise.
L/ Je sais pas, le fils prodigue a trouvé la rédemption.
M/ Très bien, si tout s'est bien passé, cette phrase me semble adaptée.
L/ C'est dans le ton.
M/ Si j'ai une quelconque contrainte?
L/ L'absence dira que ça c'est mal passé.
L/ L’intermédiaire entre les deux ?
M/ Et bien, pour nous dire que vous ...
L/ Que l'on est en danger ou que tu as besoin d'aide?
L/ Adressé à l'oncle Andreo pour indiquer de faire profil bas et pour un problème requérant de l'aide, je sais pas, une lettre pour Zoppa ou Coccio.
M/ Bien.
L/ Pas trop angoissée?
M/ Pas par la mer, plutôt de partir.
L/ Les circonstances font qu'on ne peut pas faire autrement.
M/ Faire ce qu'on attend de nous.
L/ J'aurais pas spécialement parié sur le fait que Speranza allait s'opposer à ton départ.
M/ Une partie de moi a été surprise et l'autre a été confortée dans l'idée que je me faisais d'elle.
L/ J'espère qu'on se reverra.
M/ Également. Après, tout doit se terminer d'une façon ou d'une autre. une porte se ferme, elle peut se rouvrir, il suffit de le vouloir.
L/ Quelque chose que tu veux toi aussi?
M/ Oui, bien sûr, ces moments ont été...
Elle cherche le mot juste ou alors lui donner le temps qu'il le dise lui même.
L/ Précieux ?
M/ Joli mot. des moments précieux que je vais chérir, des moments intéressants.
L/ Le moins qu'on puisse dire, beaucoup de surprise et ça m'a apporté beaucoup j'espère que ça contribuera à faire de moi quelqu'un de meilleur.
M/ Je me sens différente mais mes habitudes vont revenir. je ne garantis pas que j'irai à nouveau au théâtre.
L/ Ou descendre des pichets de vin.
M/ Vous exagérez ! Je ne vous remercierai jamais assez … non c'est maladroit, j'ai appris grâce à vous.
L/ Je vais vous remercier, j'ai appris sur moi même et c'est pas tous les jours.
Majan ressort le loup qu'elle portait pour la pièce et lui tend, ce qui provoque un sourire à Lupo.
L/ Un souvenir de vous?
M/ Je n'en aurai pas l'utilité.
L/ C'est le tien, je ne l'offrirai pas à quelqu’un d'autre.
M/ Les promesses n'engagent que celles qui les écoutent.
L/ Alors je ne vais pas faire de promesse mais ma décision est prise.
M/ J'ai aussi ceci, les habits des frères de Speranza. Je vous les redonne ? vous ne saviez pas s'il fallait les détruire ou les garder.
L/ Puisque ton baluchon va être plus léger, on va pouvoir y mettre quelque chose.
Il sort son paquet de cartes de son manteau. 
J'espère ne plus en avoir besoin.
M/ Pourquoi ? vous voulez faire vœu de ne plus jouer aux cartes?
L/ Non mais ne plus avoir de mauvaises choses en déclamant ce que j'ai pu faire.
M/ ça fait beaucoup de cartes.
L/ Je pourrai en avoir besoin un jour.
M/ Je vous le garderai à disposition. Si vous gardez ce masque, je verrai si avec ces cartes vous pourrez m'apprendre quelques tours.

Le temps passe, le bateau finit par arriver. Avant qu'elle change de bord, Lupo choisit d'enfin l'embrasser pour cet au revoir. Pas une habitude chez Majan qui est surprise. baiser attendu et appréhendé en même temps. Il maintient le contact pendant que les bateaux approchent. Le silence se fait alors que les bateaux se mettent bord à bord. Elle remet sa capuche pour grimper à l'échelle et un dernier regard accompagne leurs sourires.
M/ Je ne sais toujours pas qui vous êtes mais est ce que c'est important ?
L/ Je ne sais pas moi non plus mais je crois pas que ça soit important.
 
Lupo rejoint enfin Pidocchi qui a attendu, aidé en cela par un petit verre du matin au comptoir du Banc de nage.
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2833
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Épisode 63 – Quand même les cartes sont tristes.


Speranza s'est levée plus tôt ce matin mais ne croisant personne, elle sort faire un tour.

Lupo et Pidocchi rejoignent le Bœuf Rouge et discutent de la possibilité de faire rentrer un chariot dans l’entrepôt afin de maîtriser le feu tout en introduisant les préparations inflammables de Pidocchi.
Un caillou jaune visible sur un bord de fenêtre indique à Pidocchi que Argante Carpone souhaite le croiser au banc de nage alors vu que Lupo aussi doit aller sur les quais pour se renseigner sur Furca et ses serviteurs, il va traîner sur place pour essayer de profiter de ses anciennes accointances pour en apprendre plus sur la famille et les affaires de Furca.
Mais le port, les autres bateaux qui partent et son esprit vogue au loin …

Pidocchi bricole ses produits explosifs en attendant l'heure du rendez-vous fixé en début d’après midi quand on vient demander après les Compari. C'est Alba qui demande après Ettore d'après Pietra.
Pietra/ Elle voulait voir Ettore mais j'ai dit qu'il était pas là vu comment il est rentré et dans quel état puis elle a demandé après toi. T'es là ou t'es pas là ?
P/ Je suis là
Il descend et découvre Alba qui l'attend debout proche de la porte sous les regards des habituées et les rire gras mais quand ils voient Pidocchi l'inviter à une table, les rires se font très discrets voir presque des soupirs.
Peu à l’aise, la jeune femme rentre directement dans le vif du sujet
A/ Bonjour, je suis venu parce qu'il y a peu vous m'avez proposé de rencontrer une gyrovague
P/ Hélas, elle est partie.
A/ Bien.
A/ C'est fort dommage.
Elle semble ne pas le croire.
P/ Il y avait quelques tensions avec le Desséché local et elle a dû partir. Sur ordre. Néanmoins vous voulez manger ici histoire de pas être venue pour rien.
Elle décline et choisit de s'en aller, sans crainte de montrer sa colère devant un Pidocchi flegmatique.


Une odeur de cuisine réveille Ettore. La nuit n'a pas été complète mais quand il s'agit de manger pour être à table avec les autres alors qu'il ne les a pas vu de la nuit, il descend voir si d'autres sont là et il a la chance de tomber sur Speranza revenue de sa promenade matinale et Pidocchi.


E/ J'ai un type à vous proposer. Un phalangiste qui serait partant pour bosser avec nous plutôt que de se faire recruter par un noble. Envie d'être libre tout en restant à Ciudalia.
S/ Mais on est bien comme ça.
E/ Non, on est pas assez. Au moindre problème, si l'un d'entre nous manque, on est pas assez.
S/ On est en démocratie, au moins on vote.
P/ Si tu veux.
S/ Veto.
E/ Hein ? mais c'est pas un vote ça.
S/ Hors de question qu'il devienne un Compari. On est assez tous les quatre. J'ai pas confiance
E/ Mais tu le connais pas. Moi j'ai confiance. Je connais Sergio depuis longtemps.
S/ Veto. Les Compari c'est nous quatre. Rien que nous.
P/ C'est un sbire, pas un Compari. Comme les souriceaux.
E/ On a besoin d'un combattant de plus en cas de coups durs.
S/ Vous voulez me remplacer ?
P/ Non, on essaie d'atteindre une taille qui fera peur aux autres pour nous permettre de survivre.
E/ J'essaie aussi de faire rentrer un marin pour avoir un autre style de combat, plus couteau, discret. Pouvoir se battre sans avoir l'air d'un épéiste.
S/ T'as pas assez d'une voleuse, tu veux un autre monte en l'air?
Et voilà, c'est reparti ou plutôt, elle est repartie sur ses grands chevaux.
Speranza file, en colère, laissant les deux acolytes devant les questions.

E/ Si on a les sous de l’entrepôt, tu pourras te faire des obligés. Un patrice couvert de dette pour s'introduire un peu plus dans la haute.
Pidocchi acquiesce. Puis, peut-être un peu las, il passe à un autre sujet.
P/ Pour l’entrepôt. D'ailleurs, tu serais prêt quand ?
E/ A peu près quand tu veux. J'ai étudié les sapes, les techniques d'incendiaire et de transmission du feu. S'il pleut c'est mieux pour limiter la transmission mais sinon quand c'est prévu. Je suis prêt.
P/ Un jour de fête où les quais sont à l'arrêt.
E/ C'est jamais à l'arrêt.
P/ De jour ou nuit ?
E/ Je préfère de nuit, moins de personnes qui nous verraient et pour filer c'est mieux.
P/ Si y'a un carnaval.
E/ Vu qu'en ce moment ils empêchent tout regroupement, pas sur qu'ils organisent un carnaval.
P/ Faire des manifestations. C'est dans l'air du temps. Puis s'ils annulent le carnaval d’Aquilo qui est prévu dans trois jours, la population va leur sauter à la gorge.
P/ Sur ce, je dois aller au banc de nage.
E/ On va voir d'abord Argante et ensuite Sergio.


Ettore reste sur les quais pendant que Pido et Argante discutent dos à dos placés sur des tables séparées.
AC/ Salut Pidocchi
P/ Salut Argante t'as demandé ?
AC/ Plusieurs choses, y'a des Desséchés venu hier à l'hirondelle à propos de la gyrovague, ils ont interrogé Amanda et des gens qui étaient là.
AC/ Amanda a dit qu'elle avait réglé et qu'elle était partie.
AC/ Ils ont demandé à d'autres mais personne n'a parlé.
P/ Rien d'autre ? je pensais que les comptes avaient été réglés entre elle et le culte.
AC/ Aucun gars n'a causé de vous. On n’est pas des balances chez les Carpone. Savoir si elle avait des visites mais pas plus que ça. Ils sont allés dans sa chambre puis sont repartis vers le bosquet.
P/ T'as un nom ?
AC/ Ils n'ont pas laissé leurs cartes de visite.
P/ D'autres problèmes ?
AC/ Rapport à ce que je t'ai dit la dernière fois. histoire de montrer qu'on peut discuter ensemble les Compari et les Carpone. Tu me dis quand mais rapidement si possible car avec les derniers morts, j'ai fait une secousse comme quoi ils avaient déconné.
P/ C'est ce qui arrive quand on cherche à jouer au plus fort.
AC/ Il faut montrer qu'on peut négocier plutôt que se faire buter. Récupérer le pizzo et une certaine autonomie sur certaines voies alors que la surenchère ne fait rien gagner que des Carpone morts en plus. On descendrait de la moitié vers un quart.
P/ Un tiers ?
AC/ Un quart paraît suffisant quand même.
P/ Trois déciles.
AC/ Ca me va. On fera la négociation devant les autres pour arriver à ça.
P/ Je renonce aussi à certaines parts.
AC/ Et pour l'hirondelle ? Pour loger la famille.
P/ Ils récupèrent l'usage des chambres et ça paraîtra lors de la négo factice.
P/ A la moindre embrouille,on revient sur cet accord. Même base qu'avant et c'est Ettore qui sera chargé de négocier avec ses copains.
P/ Histoire de pas être pris pour des trop gentils.
AC/ Les six morts, ça en a calmé, surtout les gamins.
AC/ On se verra aussi au mariage, j'ai reçu l'invitation.
P/ Ah, et si sur une affaire j'ai des Carpone en face, ils se retirent.
AC/ Je te dirai si y’a du nouveau mais pour le moment j’ai fait stopper toutes les conneries avec les nobliaux, pisser plus haut que notre cul, les conneries de Porzia quoi.
P/ Au départ je dis non à tout puis tu déploies tes talents de négociateur et à la fin on tape dans la main.
AC/ Une négociation parfaitement spontanée.
AC/ ça serait bien que tu viennes avec Ettore, il a une présence apaisante.
Ce soir à l'hirondelle ?
P/ Nous y seront.


Quand Pidocchi rejoint Ettore, celui-ci n'a pas réussi à faire de recrue supplémentaire sur le port.
E/ Je reviendrai le soir voir les bagarres. Qui est souple sur les couteaux … Un que les autres aiment pas trop et qui s'est fait virer de son rafiot.


Sur le chemin du retour, ils passent dans le coin de la piaule de Sergio pour que Pidocchi évalue le bonhomme et sa compatibilité avec le reste de la bande ou leurs activités illégales.


E/ On l'invite au Bœuf rouge ? On pourrait même en avoir besoin ce soir.
Se/ Ce soir. Je suis libre comme l'air. Mais il y a des choses que je fais pas. Pas de torture, pas de trucs dégueux avec des gosses, le reste ça se peut.
E/ Pas toujours du bon côté de la loi mais tu seras payé confort et régulièrement.
P/ On le ramène au Bœuf pour le présenter aux autres. On a une négo ce soir.
Se/ Si vous voulez que je m'écarte, que vous disiez pas tout devant moi, pas de soucis.
P/ On partage nos informations et pas avoir de fuites c'est normal.
Se/ Vous sauriez que ça vient de moi, je suis pas du genre à raconter ma vie quand j’ai un verre dans le nez.
P/ Il va voir avant combien y'a de Carpone et s'ils sont armés ou pas. Éclaireur comme sur le terrain. Voir si c'est armé, nerveux. Tu partiras avant nous et on te rejoindra dans leur secteur.


Pendant qu'ils éclusent, Renata entre alors que c'est pourtant l'après-midi. Elle avise Ettore et Pido, les salue en restant à distance. Pido lui fait signe de s’approcher.
Renata/ Je vous dérange pas?
P/ Qu'est ce qui t'amène?
Re/ Besoin de causer affaires privées avec toi Pidocchi.
P/ On va se trouver un coin.
Ils vont vers une autre table et elle aborde vite le sujet. Elle a besoin de récupérer une partie de ses économies pour payer les pensions de ses gamins et vu la situation de la ville, elle voudrait bien se retirer avec son pécule.
P/ Et qui te remplace?
Re/ J'ai une petite pouliche. Je vois bien que les clients vont de plus en plus vers Azzura.
P/ Présente moi la pouliche et je te donne ta cagnotte.
Re/ Je lui ai causé, c'est une fille qui travaille dans la rue. Et ...
P/ Et ?
Re/ Il y'a moyen qu'elle vous fasse gagner de l'argent.
P/ Et toi ?
Re/ Je me retire à la campagne avec mes lardons, je me raconte une histoire, je trouve un bourgeois en tant qu'ancienne commerçante. Tu veux que je la présente ce soir?
P/ Plutôt demain début d'après midi.
Re/ T'auras mes 43 florins et 26 deniers?
P/ Oui, je sors ça d'ici là.
Re/ Suffit que Lupo la cajole un peu et elle travaillera pour vous mais faudra dédommager son mac.
P/ Il est dans notre secteur ?
Re/ Non, il travaille dans la ville basse.
P/ Présente moi la fille et on reparle de ça. j'aurai tes sous et je verrai pour le souteneur.
P/ Tu pars dans combien de temps ?
Re/ Une dizaine de jours le temps de la former mais je veux régler ça avant l'hiver. récupérer mes mômes. La grande file un mauvais coton, d'ici à ce qu'elle soit engrossée par un bouseux


Sergio demande s'il peut loger chez l'habitante à Pietra en tendant la main vers elle.
Pietra esquive la main baladeuse et rabroue vertement Sergio mais plus en rigolant que réellement offusquée.
p/ Touche à ton cul.
E/ Fais toi des copains dans la clientèle. V'la deux trois pièces.
C'est pas un beau gosse mais quand même un homme bien fait, costaud et avenant.


De son côté, Lupo laisse faire son charme naturel sur le port pour se changer les idées.


Sergio est envoyé en éclaireur vérifier qu'il n'y a pas de piège puis les trois vont jouer la pièce prévue avec Argante qui se déroule comme ils l'avaient envisagé.
Rosina, Argante, Natale, Sorriso et des plus jeunes sont présents mais non assis à la table des négociations. Argante se pose en capo en étant le seul Carpone assis.
Au moindre coup de canif, y'aura des coups de canifs.
On est pas des balances, on fait pas ça entre longs.
On est entre gens d'honneur. La négo se passe comme c'était arrangé. Les Carpone, surtout les femmes, sont rassurées. Seule Rosina semble dubitative mais elle reste en retrait et ne parle pas.
On a choisi de maintenir ce statu quo avec Argante aux commandes.
P/ On est d'accord que les souriceaux sont des Compari.
AC/ S'ils chouravent pas. Vaut mieux qu'ils causent avec nos gamins plutôt que de se jeter des cailloux.

Adossés au mur et tout en surveillant, Natale et Ettore échangent quelques mots discrets.
E/ Fallait pas essayer de s'en prendre à Lupo,
N/ Y'a des têtes chaudes. si y'a des jeunes qui veulent jouer les grands, laisse moi m'en occuper.
E/ C'est plus simple si c'est toi qui met des claques.
N/ Tu tapes trop fort.
E/ Je fatigue.
N/ J'ai pas remarqué que ta main avait baissé
E/ Pas encore.


Au moment de partir, Ettore glisse à Rosina qu'elle peut le contacter au moindre problème en passant par leur connaissance commune avec qui elle a déjà négocié.
RC/ Je voudrais que sa mère puisse voir Iacomo.
E/ J'y suis passé hier, il va bien. l'histoire n'est pas encore réglée avec Gabriella.
RC/ Mais sa mère, elle doit pouvoir le voir.
E/ On demandera.


Lupo a passé une bonne soirée même s'il a noté que les commis sont remontés contre le petit groupe d'armateurs bénéficiant des exemptions sous la protection de Leonide Ducatore. Le terreau semble fertile pour trouver des coupables potentiels si ils font monter la colère ou s'arrangent pour qu'il y ait des témoins et que ça cherche après quelqu'un d'autre qu'eux quand la chaleur va brûler la ville.


Pidocchi est remonté à l’étage une fois rentré pour préparer ses mixtures incendiaires. Il laisse ainsi Ettore passer la soirée à une table à jouer avec des habitués. Lupo le rejoint, joyeux ou plutôt rendu euphorique par l'alcool déjà consommé en sortant d'entrée des mises que les joueurs du cru ne peuvent pas suivre. La partie tourne court rapidement faute de joueurs.
Voyant les excès de son compagnon de beuverie et connaissant son caractère d'auto-destruction, Ettore décide de changer de sujet en prenant des nouvelles.
E/ Comment va ta sœur ?
L/ Elle va bien. Il y'a juste une bande de son quartier qui veut lui demander le pizzo. Elle a pas l'habitude.
E/ ils ont cru qu'avec le théâtre son acteur était devenu riche.
L/ Théâtre fermé, bourse plate.
E/ Même ici ça manque de monde, personne ne sort dépenser sa maigre paye.
L/ La ville est triste.
L/ Il nous faudrait un autre trou, un endroit avec une jolie fille sur les genoux. L'Hirondelle ?
E/ Ils risquent de mal le prendre et d'avoir un problème de comprenette, t'es pas pas bienvenu même si officiellement y'a rien contre toi. Le souvenir est encore chaud.
L/ Chez Diamantina ?
E/ Trop loin, je suis pas sûr de vouloir rendre hommage à la patronne.
Ils finissent par choisir d'aller faire des parties de carte via Mala et Lupo emmène Pietra comme porte bonheur.
Doji Satori
Dieu d'après le panthéon
Messages : 2833
Inscription : mer. oct. 29, 2003 6:18 pm
Localisation : Epinal dans les Vosges

Re: [CR] Quattro Compari - aventures à Ciudalia, d'après le roman Gagner la guerre (motorisé sous Epées & Voleurs)

Message par Doji Satori »

Jour 20
Épisode 64 – Reprise des affaires courantes

Lupo est mis au courant des nouvelles dont l'arrivée de Sergio par Ettore.
Les trois compères ne rentreront pas, incapable de tracer un chemin  vers le Bœuf Rouge et ils seront pas très clairs aujourd'hui alors ils dorment hébergés sur les lieux de leurs exploits noctures, l’Esbroufe via Mala.
ils se lèveront tard, même Pietra qui devait assurer le service.

A leur domicile, Pido déjeune seul dans le salon ce matin avant de faire sa tournée des souriceaux et du pizzo. Dans la cuisine, Speranza déjeune seule aussi alors qu'Angelo râle de devoir faire le service seul. Quand Pido descend, il s'aperçoit qu'il n'est pas le premier levé et que ce n'est pas non plus Ettore alors il s'approche de Speranza.
P/ ça fait longtemps que t'es levée ?
S/ Je sais pas.
P/ Tu sais pas si ça fait longtemps que t'es levée ? 
Au vu du ton, il décide de passer un repas tranquille, la laisse à son repas et continue ses propres affaires. Donner les consignes du jour aux souriceaux.

Une demande de surveillance partielle de l'hirondelle mais c'est pas notre territoire affiché donc chasse libre ailleurs. Les consignes aux souriceaux sont simples.
Pidocchi passe récupérer Sergio pour faire le tour du pizzo via Ferrari. Celui-ci est débout, habillé et rasé de près.
P/ ça fait plaisir de voir quelqu'un de frais et dispo le matin. 
Comme le tarif du pizzo annoncé par Pidocchi est moindre que celui des Carpone, les obligés font moins la gueule qu'ils ne l'anticipaient. Le premier contact avec cet ancien territoire Carpone prend une bonne matinée mais ça se passe bien et Sergio assure la conviction des payeurs et la surveillance ensuite.

Speranza a fini de déjeuner et maintenant que Pido est parti, elle va faire son propre circuit. 
Emmerder les Cazahorca. Elle tombe entre autres sur le nouveau porteur de l'épée de Scheggia. Une des armes piquées chez Ettore. Lui, il vient de croiser un chat noir sans le savoir. 
Sa carrière a pris un virage vers le mur le plus proche et au pas de course.

Ettore émerge dans le courant de la matinée. Beaucoup de flotte sur le visage et dans le gosier pour se refaire un air humain avant de quitter les lieux de leur fiesta de la veille.
En quittant le bâtiment, il demande à ceux qui nettoient ce matin les restes de la veille d'informer  Lupo qu'il est parti quand ce dernier se lèvera.
Quand il rentre pour balader son chien, Angelo le regarde avec un œil interrogateur qui n'est même pas compris. Déjà qu'il a du mal à comprendre ce qui se dit, il va pas aller chercher des sous-entendu d'un regard interrogateur sur lui ou autre chose.
Plus tard, Lupo sera réveillé par les bruits de la rue et de lavage à grande eau dans le couloir.
Trop tôt, il se rendort. 
"Laissez les dormir, foutez leur la paix entend-il vers la porte."
Rassuré, il ne s'est même pas senti s'endormir ou rêver jusqu'à un moment plus tard dans l'après-midi. Pietra ne fera pas plus d'effort et profite de cette grasse matinée offerte par un des patrons. 

Ettore après son tour profite du repas de midi pour se refaire une santé et remettre son estomac dans le bon sens. Alors qu'il a presque fini sa gamelle; Tonio, le chef de patrouille alguazil s'approche, le temps qu'un geste confirme qu'il le peut sans risquer de se faire envoyer paître.
T/ Tu saurais pas où est Pidocchi, je dois lui causer.
E/ Dis toujours.
T/ Un truc avec des gamins au temple de la Déesse douce. Une sale affaire. Faut que je le vois.
E/ On a appris ça et on a pas aimé vu qu'un des gamins était de chez nous. Qu'on zigouille un de nos mômes en voulant nous faire porter le chapeau, on a pas aimé. 
T/ Et pour ce qui est de Pidocchi ?
E/ Je verrai à envoyer un gamin le chercher et si je le croise, je préviens que tu demandes après lui.
ça marche, que je puisse avoir des éléments pour faire mon rapport.

Le message sera passé peu de temps après car moins d'une heure après le départ de Tonio, c'est Pidocchi et Sergio qui arrivent sur place.
E/ T'as Tonio qui cherche après toi. 
P/ Il veut quoi ?
E/ Ta version sur ce qui est arrivé au temple. Savoir ce qu'il doit mettre dans son rapport. On peut envoyer un môme le chercher, il a dit qu'il traînerait pas loin cet après-midi.
E/ T'as besoin de Sergio ?
P/ Pas spécialement, tu le veux ?
E/ Un deuxième œil, serra le bienvenu. 
E/ T'as mangé ? 
Sergio/ On a graillé dans un rade avec Pidocchi.
E/ Et un verre avant de partir ?
Se/ Pas contre.

Ettore explique à Sergio sa phase de recrutement et son choix qui s'oriente vers des marins en mal de banc. Pendant le trajet, les deux hommes échangent sur ce qu'ils peuvent attendre de ce genre de gars, ce qu'il faut éviter si on veut que l'équipe tourne rond. Arrivés sur les quais ils commencent à se renseigner quand Ettore pense à demander à l'Anguille qui les orientera mieux sur les diverses possibilités. 


Plus tard dans l'après-midi, Renata arrive pour s'asseoir à la table de Pidocchi accompagnée qu'une jeune fille qu'elle présente comme Gina. Une très jeune fille qui baisse un peu la tête. Intimidée d'être présentée à celui qui pourrait devenir son nouveau souteneur.
P/ ça y est, c'est le grand départ?
Pidocchi pose une lourde bourse sur la table.
Renata regarde nerveusement l’escarcelle, toujours dans l'expectative de savoir si elle va toucher sa part tout en décrivant la nouvelle et ses mérites. Qu'elle est dans la rue mais qu'elle a un protecteur du nom de Cyrillo, un petit maquereau pas affilié aux familles du port.
P/ il a d'autres filles ?
R/ Non, que Gina, c'était un peu son "amoureux" avant qu'il la mette sur le trottoir.
P/ Et avec ton Cyrillo, c'est bien fini ?
Elle hoche la tête sans oser le regarder.
R/ Elle a du succès et elle vous amènera beaucoup d'argent.
P/ Tu lui a expliqué ?
Elle hoche la tête.
P/ T'as une langue quand même Gina?
G/ Oui
Renata, stressée de la crainte de ne pas recevoir son pognon posé sur la table, sort une blague sexiste
R/ Non, c'est pas une femme idéale, elle parle.
Pidocchi ne sourit pas à la blague, Renata se pince les lèvres mais le Compari dit aussitôt
P/ Écoute, il me semble que je te dois un petit sachet.
il passe la lourde bourse du côté de Renata qui lui sourit
R/ Je recompte pas, je te fais confiance.
P/ Par contre, Gina, faut qu'on cause de ton installation. Renata tu libères les lieux quand ? 
R/ D'ici quinze jours.
P/ J'espère qu'elle aura son lieu de travail bien avant ça.
R/ Je vais prendre le temps de bien l’installer, t’inquiète.
P/ Tout souci du genre Cyrillo va nous remonter.
R/ Il est pas au courant. Je compte sur toi pour l’affranchir.
P/ Même statut que pour toi et Azzura mais si son gars se ramène, on saura se placer entre les deux. La période ou on devra calmer Cyrillo peut faire partie des charges complémentaires mais ça devrait pas durer.
P/ Azzura est au courant bien sûr ?
R/ Je voulais pas lui en parler avant que tu donnes ton accord. 
P/ ça se passe bien tant qu'il y'a pas d'embrouille. 
R/ Gina pourrait avoir une avance pour se faire une garde robe ?
P/ Tu as plein de liquidités si tu veux lui faire l'avance, je te rembourserai plus tard. 

Renata repart avec son argent et Gina qui la suit avec son maigre baluchon vers la maison de passe. 

Un peu plus tard, Angelo prévient Pidocchi que Tonio l'attend à sa table avec une bouteille.
Il se lève le temps que Pido s'installe et après les amabilités d'usage.
P/ Quoi de neuf Tonio ?
T/ J’ai discuté avec le sergent responsable du secteur du temple de la Déesse douce. Il m'a contacté à propos de la mort de deux enfants qui ont ingéré des bonbons empoisonnés envoyés par un oncle Andreo qui te ressemblerait.
P/ C'est un de mes pseudos mais j'ai rien à voir avec ces bonbons. Surtout que au moins pour un des deux, c'était un gamin du quartier.
T/ L'affaire sera vite close.
P/ Close, c'est vite dit.
T/ Lupo avait eu des arguments pertinents la fois dernière. Si tu avais les mêmes mots, ça nous simplifierait les choses à nous deux.
P/ C'est un coursier anonyme mais la boite était de haute qualité.
T/ élément important pour l'enquête.
P/ ça vient plutôt des hauts quartiers ce genre de truc là. Le mieux serait que je t'envoie Lupo pour te fournir le message avec le détail de notre enquête.
T/ Ben voilà. Le même mot avec tout ce qu'il faut pour l'enquête.
T/ Voila une affaire rondement menée. Je vais pas te déranger plus longtemps. 
Pidocchi demande des nouvelles d'Aniello afin de faire croire à Tonio que le jeune travaille aussi pour eux. Vu la réaction de Tonio, il pourrait avoir mordu à l'appât.


Dans l'après-midi, Lupo est réveillé par Pietra qui pioche dans le plateau de boissons et de grignotage  posé au pied du lit.
L/ Bien dormi ?
Pi/ Bien mais j'ai un peu mal la tronche.
Les deux mangent tranquilles alors que la maisonnée prépare déjà la soirée suivante. La porte ouverte laisse voir l'activité en cours.  Juste de quoi motiver Lupo à passer une chemise. 
L/ Levée depuis longtemps?
Pi/ A l'instant, quand ils ont déposé de la bouffe.
L/ T'as raison.
Pi/ ça fait du bien un jour de repos.
L/ J'imagine.
Elle rigole en lui jetant un os de poulet
Pi/ Toi t'es tous les jours de repos.
Ils chahutent puis après avoir assez picoré ils redescendent et tombent sur Savino Malavida qui leur demande s'ils ont bien dormi et si la collation a été appréciée.
Lupo le remercie chaleureusement pour son hospitalité.
SM/ Avec tout le pognon que tu nous a laissé, on pouvait bien mais si tu ramènes d'autres pigeons, des gars de la haute, ils seront aussi bien ici que chez Diamantina.
L/ Pas à dire, tu sais recevoir. Je reviendrai
Se tournant vers Pietra.
L/ Tu reviendras aussi, tu portes plutôt chance.
Pi/ T'as plus picolé que joué. 
L/ Ettore ? il est encore là ?
SM/ Parti dans la matinée on m'a dit
L/ Aux premières lueurs de l'aube pour s’entraîner.
SM/ Peux pas te dire, j'étais encore au pieux.
Ils se quittent sur une accolade et Lupo bras dessus bras dessous ramène Pietra jusqu'au Bœuf Rouge où elle préfère rejoindre la chambre de Lupo que se retrouver derrière le comptoir avec Angelo.


L'Anguille répond à la demande d'Ettore et finit par lui indiquer un type qui pourrait correspondre à son besoin. Un marin de Bromaël. Un type viré de son rafiot pour pas s'être assez vite soumis à son capitaine. Un marin qui boit pas mais qu'il faut pas embêter. Pas facile d'être un étranger dans un port où aucune embarcation ne recrute avant des mois et le retour du beau temps.

Ettore va le croiser avec Sergio et l'invite à boire un coup ou au moins se poser autour d'une table. Un simple regard dudit marin fait comprendre à ses deux voisins qu’il faut libérer la place.
E/ Je cherche à recruter des gars dans le coin. Je sais que t'es pas dans une bonne période et de mon côté je pense pouvoir t'aider contre quelques services. On te garantit un revenu pour passer l'hiver et tu nous aides quand on a besoin. Comme tu peux voir, Sergio et moi, on est quasi sorti du même moule mais il me faudrait aussi des gars qui sachent se battre mais sans qu'on les reconnaisse comme d'anciens soldats. 
J/ Si y'a quelque chose qui me plaît pas, je m'en vais.
E/ Ouais. C'est quoi un truc qui te plaît pas ?
Quand ça déborde. des coups je sais faire, mais des fois on sait pas s'arrêter, les surins sortent, puis des gorges coupées, les cognes.
E/ ça devrait pas arriver, en général je fais changer d'avis et Sergio que tu vois là a le même effet.
J/ J'm'appelle Jobelin et toi ?
E/ Ettore.
E/ J'en cause à not' chef et je te dis ça dans la soirée. 
Le gars lui donne son adresse de marin de passage, un dortoir pas trop classe. Avec la fin de saison, les mendiants remplacent souvent les marins dans les dortoirs. Le sien va commencer à puer vu les habitants du moment, une chance qu'on soit en hiver, par temps chaud ça serait puant.
Ettore et Sergio rentrent au Boeuf en causant de cette opportunité de recrue et de la future mise en place des entraînements.
E/ épée pour lui, couteaux pour nous et les gamins ou non. Avec le nouveau et sur divers types de combats. ça permettra de faire progresser le groupe dans différents styles sans que ça soit toujours contre moi. Même toi, tu referas un peu l'instructeur pour ces bleus-là. 

il laisse Sergio attendre dans la salle en bas des escaliers et rejoint leurs quartiers. Sa chambre est toujours là et sans visiteur impromptu. Au deuxième étage, des bruits se font entendre dans la chambre de Lupo qui correspondent bien au style du charmeur des Compari. 

Pidocchi est lui aussi dans sa chambre à travailler sur des produits dont il a le secret.
E/ t'as un peu de temps ?
P/ Je peux en ce moment. C'est pour quoi ?
E/ J'ai une nouvelle recrue potentielle. 
Ettore lui raconte sa trouvaille et le style qu'il a choisi de recruter et la raison de ses choix.
P/ ça peut faire un bon duo avec l'Anguille.
P/ j'ai donné son solde à Renata, elle était heureuse comme une gamine et elle en a ramené une qui s'appelle Gina.
E/ C'est ça que Lupo est en train de tester?
P/ Je crois pas, elle doit être dans la maison des filles. 
P/ Si Lupo est là, tu me l'envoies pour qu'il aille faire un rapport. 
E/ Vu le bruit à sa porte, t'iras lui demander toi-même. 
S/ C'est Pantaleo qu'on devrait mettre avec eux.
Speranza vient de surgir sans un bruit dans la conversation.
P/ Bonne idée. A supposer que ça se passe bien.
P/ On a aussi Gina, une nouvelle qui remplace Renata. Je lui ai remis son solde. Beau pactole. Ça rapporte bien le tapin, elle aurait pu continuer.
S/ Tu voudrais te faire enfiler toute la journée?
P/ J'ai pas le physique pour.
S/ Y'en a qui paieraient pour quelqu'un comme toi.
S/ D'ailleurs, ton marin il a un nom ?
E/ Jobelin qu'on voit ce soir et sinon y'a Sergio dont tu as entendu parler qui est en bas.
P/ Sur les quais Jobelin, Pantaleo et l'Anguille. Une petite équipe discrète affiliée.
S/ Il me faudrait aussi quelqu'un pour courir les toits.
E/ ça c'est pas mon domaine. Je grimpe pas la haut.
Les trois Compari redescendent tout en discutant dans leur salle de vie au premier étage.
P/ T'en penses quoi du petit Scimmia ?
S/ Un peu tête brûlée. Je pense qu'il est doué mais que ça lui monte à la tête.
P/ Tu peux le chapeauter, l’avoir aux yeux. 
S/ à coups de baffe, je peux.
P/ On pourrait en profiter pour faire monter en gamme une partie des souriceaux. Entraîner Lurido et Coltello en même temps que Sergio et Jobelin.
E/ Vu que tu parles d'en remplacer, ça donne quoi Bella ?
P/ Pas pressée de changer mais l'horloge est la même que pour les autres.
E/ T'as un endroit où on pourrait s’entraîner ?
P/ Au-dessus des souriceaux si on retape. Sinon, j’ai dans l’idée une cave qui sert parfois pour la contrebande de gars connus mais ça doit être libre en ce moment vu la saison.
P/ Pantaleo t'en ferais quoi Speranza ?
S/ les messages et la surveillance c’est bon mais il a pas d'agressivité.
Le soir arrive, Pietra passe en descendant de la chambre de Lupo.
Pi/ Je vous prépare à manger ? vous voulez quoi ?
P/ C'est qu'elle prend bien ses habitudes chez nous.
E/ Non, elle a été invitée.
Pendant qu'elle descend en cuisine, Lupo rejoint les autres. Souriant, détendu.
Pietra remonte et passe la tête dans les escaliers.
Pi/ Y’a Sergio qui demande si il rentre chez lui ou si il reste.
S/ Pourquoi il monterait ?
Pi/ Pour manger.
S/ Ben les larbins ça monte pas. 
Pietra a un regard interloqué à cette phrase sortie d'un ton naturel et péremptoire. Le prendre pour elle ou pas ? Oublier qu’elle est la seule qu'ils autorisent dans leur repaire ? Elle a un bref regard pour Lupo qui n’a pas bronché et redescend sans demander son reste.
S/ Tu veux les faire vivre où ? 
P/ J'ai pas prévu d'agrandir. Sinon faut voir avec le bâtiment qui nous jouxte si on s'agrandit.
S/ On va faire rentrer des gars dans la bande mais ils vont faire quoi ? T'as des choses à leur faire faire pour qu'on gagne des florins. Des contrats que tu prends pas.
P/ Mon premier contrat c'est quand j'avais onze ans
S/ Et alors?
P/ Une gorge à trancher. Rapide, par derrière.
S/ T'es courageux.
E/ Pour onze ans oui.
P/ C'est sa femme qui payait. 

Ils décident de manger en bas et font signe à Sergio de venir
P/ Tu manges avec les larbins?
Cette tentative d'humour faisant suite à la remarque de Speranza ne passe toujours pas la susceptibilité de la jeune Compari. Elle prend aussitôt la direction de la porte mais Lupo réussit à la rattraper et la convaincre.
S/ Un de ces quatre, faudra payer les conséquences.
L/ Toutes ces nouvelles têtes ?
S/ Je sais pas où on va.
L/ J'en sais pas plus que toi. Si t'es pas là ça se fera malgré toi.

Ettore se tourne vers Sergio
E/ T'as la soirée. Si on t'envoie un des gamins, tu rapplique en vitesse. Sinon, à demain à l'aube.
Ser/ Y'a un code particulier ?
P/ il dira que c'est un souriceaux.
Ser/ à demain, bonne nuit.


Comme Ettore a choisi de leur présenter sa nouvelle recrue potentielle, ce sont les quattro Compari au complet qui descendent sur les quais où le mécontentement et l’agitation demeurent. 
Direction le banc de nage où le gars se trouve déjà attablé, seul. Ettore se rapproche et décide de faire les présentations pendant que les autres observent le type en question. Jobelin, des traits durs, les mains calleuses. Un petit sec et musclé. 
Ils parlent ensemble en Vulgate, le zigue ne bredouillant que quelques mots de Ciudalien. 
P/ Tu étais quoi avant ?
Job/ Plutôt marin.
L/ tu faisais quoi à bord ?
Job/ Mousse puis manœuvre puis dans les voiles et quand j'ai quitté le bateau j’étais chef de quart.
L/ Maître d'équipage ?
Job/ Non, juste en dessous.
Pido teste en jars mais le gars ne comprend rien.
Job/ Je connais quelques mots de ressiniens. Y'en avait à bord. Mais surtout les mots Alcool, pute, ...
L/ Les insultes courantes.
Job/ Je suis marin.
P/ T'as la condition physique?
Job/ Oui
L/ Marine commerciale exclusivement ?
Job/ Oui
L/ Et avec ta hiérarchie ?
Job/ On a eu des mots.
L/ Ils auraient pu te faire fouetter?
Job/ Mais moi on me fouette pas, on me fouette plus. J’ai préféré descendre.
E/ Chez nous on fait pas ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. 
Le gars a tellement de mal à comprendre la Vulgate qu'il se méfie de ce qui pourrait être de l'humour. 
Pidocchi répète dans un Bromaëlien un brin littéraire et l'accent courtois de ce pays.
Job/ Vous parlez bien.
P/ J'ai appris dans les livres.
L/ Moi j'ai des mots plus fleuris. 
Job/ Comme j'ai dit à Ettore, je peux donner la main. je suis pas un fainéant.
S/ Et les jobs discrets en dehors des heures habituelles ?
S/ Et grimper ? se cacher ?
Job/ J'ai pas peur de monter même par grand vent mais ici ça manque de mat.
L/ y'a moins de roulis.
S/ Si vous voulez le tester je le teste.
E/ Mais le casse pas.
S/ ça c'est pas mon problème. 

Elle lui indique une cachette où elle va aller placer un objet qu'il doit récupérer sans qu'elle le repère.
Le fait qu'elle soit nyctalope fausse le jeu mais elle peut ainsi mieux juger sa progression, sa prudence et ses choix de stratégie pour écouter, ne pas se faire voir et il finit par revenir alors qu'elle est revenue plus rapidement que lui au rade et qu'il pense être encore sous surveillance. 

Il arrive et hausse un sourcil quand il la voit attablée. Il pose la bourse sur la table et s’assoit.
S/ Pas si mal, y'a du potentiel.
Elle compte les pièces et rien ne manque alors elle lui retend la bourse à titre de paye. 
Il hoche la tête en remerciements.
S/ Tu pourrais servir de joker selon les situations, pas pour faire le sale boulot.
Job/ Si y'a des trucs qui me plaisent pas ?
E/ Ce qui lui plaît pas c'est tuer des gens.
P/ C'est pas notre taf, y'a les chuchoteurs, ils aiment pas qu'on fasse concurrence.
P/ On gère notre quartier, on protège les commerçants du coin contre d'autres bandes ou des voyous et parfois d'autres boulots atypiques.
Job/ ça c'est d'accord.
L/ Topons là.
Il crache dans sa main et valide avec Lupo
Répondre