Aujourd'hui j'ai enfin finis de lire le cycle d'Elric, et par là j'entend les nouvelles qui constituent le cycle originel c'est à dire :
- La cité qui rêve
- Tandis que rient les dieux
- Les Buveurs d'âmes
- Les Rois des ténèbres
- Les Porteurs de flamme
- Le Retour du dieu mort
- Les frères de l'épée noire
- Le bouclier du géant triste
- Le trépas du seigneur condamné
Et franchement ? Ben je suis désolé si on a des fans inconditionnels sur le forum mais c'est franchement pas terrible, c'est même vraiment naze la plupart du temps. Michael Moorcock dit qu'il a écrit la plupart de ces nouvelles d'une traite sans relecture, et personnellement je le crois. Les histoires sont un véritable tohu-bohu de péripéties toutes plus incohérentes les unes que les autres. Elric est trimballé d'un décor à un autre tel un personnage de mauvais J-RPG pour accomplir des quêtes à la noix parce la plupart du temps, un vieillard dans une taverne lui a demandé de le faire (véridique) et à la fin il triomphe de l'avalanche d'antagonistes par un bon gros Deus Ex Machina bien sale (la plupart du temps c'est Arioch, mais il est remplacé à l’occasion par un ancêtre Melnibonéen). De ce coté là l'ironie ne manque pas de piquant parce qu'on a vraiment l'impression que Moorcock est un MJ en sueur qui improvise des trucs random pour les jeter à la figure de ses joueurs. Parmi toutes les nouvelles que je vous ai cité AUCUNE, n'est réellement bonne, jamais. Michael Moorcock à vraiment fait très fort sur ce coup quand on sait qu'il est tout a fait possible de créer une bonne œuvre par pure accident, là TOUT est à jeter.
Le style de Moorcock (ou de son traducteur français) est franchement d'une platitude assez navrante (même si le style n'atteint pas des abysses comme le fait par exemple Ian Flemming), on ne ressent absolument rien. Si on prend à titre d'exemple les multiples scènes où Elric voit ses compagnons mourir, franchement à la lecture je n'ai absolument rien ressenti, pourquoi ? parce que c'est écrit comme une liste de course ! Fritz Lieber (ou son traducteur français, c'est au choix) dans des scènes identiques arrivait à nous faire ressentir bien plus d'émotion envers des personnages que le lecteur à côtoyé bien moins longtemps que chez Moorcock pourtant ! Et c'est justement la platitude de ce style qui plombe complètement les 4 dernières nouvelles qui forment une saga de fin du monde, l'idée était très bonne et j'apprécie même encore aujourd'hui le jusque boutisme de l'auteur, mais malheureusement à l'époque il n'avait clairement pas le talent littéraire nécessaire pour donner à cet histoire l'envergure qu'elle méritait.
Je peux cependant comprendre l'engouement qu'à pu engendrer le personnage à l'époque, dans les années 60 çà devait vraiment être original d'avoir un anti-héros en protagoniste, même si bon, quand je vois la qualité des récits je me dit que putain ! les lecteurs étaient décidément moins difficiles qu’aujourd’hui ! Pour ma part, le big boss indétrônable du héros de fantasy sombre et torturé, pour l'instant, çà reste Kane de Karl Edward Wagner.
N'allez pas croire que je déteste Michael Moorcock pour autant, au contraire ! Je crois qu'au final c'est peut être l'artiste qui m'a le plus influencé. Je l'avais découvert au collège avec Elric des dragons (le tome 1 chronologique) que j'avais trouvé très bon, je n'ai pas relu ce livre mais je serais prêt à parier qu'il est déjà bien meilleur que les autres là, et ensuite bien plus tard j'ai lu la quartette de pyat qui est tout simplement un de mes romans préféré. Donc ouais, Moorcock fait partit des ces rares artistes qui à fait à la fois le pire et le meilleur.
Si vous pensez qu'il y a malgré tout des histoires d'Elric qui valent la peine d'être lue, je suis curieux de savoir lesquelles. J'aimerais lire une histoire d'Elric écrite par le Moorcock mature de 80 balais qu'il est aujourd'hui plutôt que l'adulescent punk drogué qu'il était naguère. Je suis notamment très curieux de savoir ce que vaux le tout dernier roman dédié à Elric qu'il a publié "La Citadelle des mythes oubliés".