[CR] INS - Burning Down The House

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

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Séance 12 : Prolegomena II – If You Tolerate This, Your Demons Will Be Next (Cinquième et dernier jour du DARD).
Dates des sessions : 15 novembre 2023.
 

 
Après une nuit de repos bien mérité, les démons se lèvent pour 11 heures. Nous sommes le vendredi 11 juin 2021 et le DARD se termine enfin. Les démons commencent à discuter paisiblement entre eux. Prosper apparaît subitement, et vient glisser, comme ça, que la journée pourrait connaître de nouveaux attentats. Surtout contre Carbalas. Puis il s’en va, après que Nymeth et Henephte aient suggéré qu’il allait être l’instigateur. Les démons discutent tout de même des risques à la sécurité à Carbalas. Si Henephte, Metallon et Nymeth partent à la pêche aux infos, Stamp colle Carbalas.
 
Avec raison, en vérité. Puisque Karneus, avec deux de ses petits copains, vient le chercher en le traitant de « demi-portion qui voulait être un héros ». Carbalas l’ignore complètement, ce qui fout en rogne Karneus. Stamp s’interpose et prend quelques coups, tout en évitant d’en rendre. Carbalas, lui, esquive les coups d’un Karneus fou de rage. Évidemment, les démons du DARD arrivent pour assister à l’affrontement, avant que Morkus ne fende la foule. Carbalas et Stamp ont l’intelligence de reculer, tandis que Karneus repart à l’assaut sans tenir compte de la présence de Morkus. Morkus, mécontent de la désobéissance de Karneus, lui arrache l’avant-bras. L’arrachage est si brutal qu’il fait hurler de douleur Karneus. Ouille.
 
Les autres MO arrivent alors. Hisrak récupère l’avant-bras, tandis que Karneus est récupéré par le col par Morkus. Laseos ordonne à tout le monde de se disperser, et avertit que chaque nouvel incident fera l’objet d’une sanction. Lui et Kairos emmène les deux petits copains de Karneus. Les démons du DARD sont partagés entre la terreur du geste de Morkus, la prouesse de Carbalas (jamais touché par un de ses adversaires) et la mauvaise ambiance liée aux incidents. Karneus ressortira de l’affrontement avec une limitation et son bras recollé (c’est bien d’être un démon et d’avoir une régénération surnaturelle !).
 
L’ensemble des démons du DARD assistent ensuite à une mini-conférence, intitulée Et si je devenais membre d’un Cercle (ou redevenait membre d’un Sabbat) ?, animée par Sencit, Salehad (une belle femme aux épaules de nageuse, aux origines maghrébines et à la longue chevelure ondoyante) et Krudi. Les trois démons expliquent rapidement le fonctionnement des Cercles et des Sabbats, des associations de démons qui se réunissent sur leur temps libre (c’est-à-dire, hors de leurs missions officielles) pour pourrir la vie aux humains ou accomplir menues tâches pour l’administration infernale. La différence tient essentiellement en leur ancienneté (les Sabbats sont les organisations vieilles de plus d’un siècle).
 
Sencit parle de son Cercle, la Rumeur (« Oui, comme le groupe de rap, mais nous, on est pas de gauche »), qui répand une partie importante de la désinformation sur le Net francophone. Krudi, lui, fait un carton pendant son apparition : plus connu sous le nom de Thierry Casasnovas, ce capitaine de Malthus se vante d’avoir exploiter la bêtise des humains pour les pousser à ne pas se soigner et a un score de 153 humains tués à la suite de ses conseils d’hygiène de vie, à ses recommandations d’arrêt des soins et autres mesquineries. Il est largement applaudi par les démons présents. Krudi est à la tête d’un vaste Cercle chargé du développement de médecines alternatives, qui n’ont de médecine que le nom et d’alternatif leur coût exorbitant.
 
Quant à Salehad, elle explique être la patronne du Sabbat des Portes Grinçantes, chargé de l’aménagement et de la gestion de garnisons pour les troupes infernales et de planques pour les démons. Agissant en France, Benelux et Suisse, elle recrute activement pour développer ses affaires. Elle explique aussi le principe des Sabbats, qui sont souvent gérés par les mêmes gens au cours de leurs incarnations successives.
 
Tous expliquent que faire des mauvaises actions rapportent de doux Points d’Administration, ce qui rend de nombreux démons intéressés sur le principe (même si les activités de Salehad ne semble rencontrer qu’un intérêt poli).
 
La conférence terminée, de nombreux démons vont demander des autographes à Krudi : Henephte en fait partie et parvient à entamer la discussion avec l’une de ses « inspirations majeures ». Stamp et Nymeth vont faire part de leur intérêt à Salehad, qui leur propose de se recontacter et de leur faire un test rapidement.
 
Le repas commence dans une ambiance plutôt détendue, vu les débuts de la journée. Les démons restent très méfiants contre un éventuel attentat, et Stamp comme Metallon collent désormais Carbalas, préoccupé par ses lectures sur la mythologie grecque. Henephte décide de discuter avec Krudi, et tous abordent le plus tranquillement du monde les saines ambiances sectaires des cryptobros et des crudivoristes, ainsi que les éventuelles intersectionnalités possibles entre ces deux milieux, les meilleures astuces de fraude fiscale et leurs dernières idées à la con. Stamp s’absente un instant pour aller discuter chiffons avec Kairos, avant de permettre à Metallon de partir.
 
(Spoiler ne concernant pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Stamp, à la fois alléché par les possibilités de réseautage et la mission confiée par son Prince, commence à poser quelques questions sur les Cercles et les Sabbats. S’il s’intéresse déjà au fait de pouvoir en rejoindre plusieurs (ce que rien n’empêche sauf le temps, répond Kairos), il demande s’il existe des Cercles et des Sabbats spécialisés dans la traque des Troisièmes Forces. Kairos répond que non, ce sont d’autres organisations qui s’en chargent.
 
Stamp demande alors comment rejoindre ces organisations : Kairos répond que cela se fait si Stamp devient un « spécialiste » en croisant des Troisièmes Forces fréquemment au cours de ses missions. Ce sont généralement des affectations décidés par des supérieurs, pas des initiatives personnelles. La France n’est pas le pays le plus envahi par celle-ci, et certains terrains d’opération (notamment en Asie) sont nettement plus ouverts à de telles initiatives. Kairos lui a dit que s’il voulait se livrer à de telles activités, sans doute il y a des forums sur l’Entrefilet ou des boucles de discussion dédiées à ça…
 
Dans tous les cas, Kairos l’a trouvé bien curieux pour un démon de Baal, ce qui n’était pas forcément une mauvaise chose – « c’est simplement et rigoureusement étonnant ». Kairos a avoué à son interlocuteur qu’ils ne fréquentaient pas ces sphères, et surtout, que son devoir de réserve (sic) en tant qu’administrateur démoniaque l’empêchait de tout dire au sujet des Troisièmes Forces. Il a néanmoins souhaité bon courage dans sa quête à Stamp, tel un professeur Chen des Forces du Mal.

 
Metallon profite de son moment de liberté pour aller discuter avec Jafar du black metal en Iran. Quant à Nymeth, il discute avec Pandemonium et Lybertyn, pour savoir quels sont leurs projets futurs : Lybertyn s’en tient à un programme simple (du cul pour tous, partout, et dans toutes les positions), tandis que Pandemonium prévoit de faire du ménage dans son entourage en trouvant des solutions radicales (incitations au suicide, meurtres, conversion à la collection de cartes Magic).
 
Pendant ce temps, Prosper vient troubler la quiétude de Stamp en lui rappelant leur lien fraternel, mais aussi en le prévenant que quelqu’un lui veut du mal. Stamp reste stoïque et Carbalas s’en fout. Puis il débarque au milieu de la conversation entre Nymeth, Lybertyn et Pandemonium, et explique doctement au démon de Beleth de se méfier de Henephte, car ses micro-expressions indiquent qu’il lui veut du mal. Sanix vient se rajouter bientôt à la conversation, insulte Nymeth et l’appelle « elle », et Prosper dit que c’est très méchant de faire ça à Nymeth qui est son ami. Prosper dit qu’une thérapie est nécessaire pour Sanix, avant qu’une conversation mielleuse et fausse s’engage entre les deux démons de Malphas. Finalement, Sanix s’en va, suivi par Prosper après quelques instants.
 
Prosper arrive alors en pleine conversation entre Krudi et Henephte pour casser les pieds. Malgré tous ses efforts, Henephte n’arrive pas à s’en dépêtrer, et Krudi finit par partir, un peu agacé. Prosper prévient qu’un attentat contre lui va avoir lieu, et qu’il devait faire très attention, avant… de partir voir Metallon, en pleine discussion avec Jafar. Il se contente de lui rappeler à quel point il aime sa petite-fille, et qu’elle doit faire attention. Prosper s’en va et part voir un autre groupe de démons. Suivant cette intervention, Jafar confie à Metallon un cadeau pour Henephte : un sac de sport. Celui-ci s’avère rempli de kiwis, et malgré sa fouille, Metallon ne repère rien. Confiante, elle va le donner à Henephte.
 
Henephte est donc en train de discuter avec un autre démon, un peu furieux du départ de Krudi, quand Metallon arrive avec son sac. Henephte l’ouvre, voit plein de kiwis, puis soudainement un singe mécanique à cymbales sort et lui explose au visage. Bilan : un costume salopé, mais aucune blessure et une sacrée frayeur. Morkus se rend immédiatement près de Henephte, qui désigne Metallon comme coupable, qui désigne à son tour Jafar. Morkus rattrape le démon de Ouikka à travers la salle, le prend par le col et l’entraîne à l’écart avec Laseos. Contre toute attente, Jafar sort la tête haute de son entrevue, laissant Morkus un peu désemparé.
 
Spoiler:
Jafar a évité la détection grâce au pouvoir fétiche d’Ouikka, Disparition, et a menti de manière convaincante aux deux MO (tout en étant protégés contre leurs pouvoirs par Volonté supranormale). Il a été payé par Prosper pour ce petit boulot.

 
Des rumeurs commencent à circuler qu’il y aurait d’autres attentats avant la fin du DARD. Henephte se change, fait un devis à Jafar et lui ordonne de le rembourser pour son costume, utilisant Metallon comme messagère. Metallon porte le devis et le message au démon d’Ouikka, qui ricane, déchire en confettis le devis, et rend le devis à Metallon sous cette forme. Henephte jure qu’il fera payer le devis à Jafar, mais qu’avant cela, il doit déjà terminer le DARD.
 
L’atelier suivant se nomme Créer son propre Cercle et est animé par Laseos. Si les grandes lignes sont comprises par les démons, les détails administratifs sont trop obscurs pour être compris par qui que ce soit si ce n’est Loran lui-même, qui pose énormément de questions. Ce cours s’avère très chiant. Pendant la pause, des rumeurs commencent à courir que Ouikka, Prince des airs, veut dynamiter en personne le DARD. Nymeth lance la rumeur que c’est faux et que c’est Prosper qui organise les attentats pour détruire le DARD, ce qui prend rapidement.
 
Spoiler:
Excellent contre-feu de Nymeth.

 
L’atelier suivant, intitulé Morts-vivants et démons de combat, est présenté par Salehad, accompagné de Dulula, un dandy gothique à la canne à tête de mort, accessoirement membre des Portes Grinçantes. Ils présentent tous les exemplaires possibles de morts-vivants (zombies, squelettes, goules, momies, vampires, revenants, militants du Parti radical de gauche) et un magnifique exemplaire de démon de combat, Bob, de chez Baal. La discussion autour des démons de combat ravive de terribles souvenirs chez Salehad, qui aurait voulu, plutôt que ce Sabbat, fonder une colonie de démons de combat dans le Massachussetts ; Dulula met fin à l’échange pour éviter un sursaut de nostalgie de Salehad. Pendant ce temps, Bob drague ostensiblement Lybertyn et Metallon en parlant de son impressionnant argument, mais Lybertyn décline poliment.
 
L’atelier est plutôt instructif, et Nymeth et Stamp reviennent à la charge auprès de Salehad pour rejoindre son Sabbat. Celle-ci est très intéressée. Henephte fait part à son tour de son intérêt pour rejoindre le Sabbat. Salehad semble vouloir ajouter Carbalas à la collection de démons membres du Sabbat. Dans tous les cas, elle propose de les recontacter lundi matin pour un « test ». Là-dessus, les démons se séparent de Salehad et Dulula.
 
Pendant la pause, Prosper vient parler des rumeurs entendues au sujet de Salehad : succube de Majûj en personne, elle aurait entretenue une relation incestueuse avec lui, avant que son Prince ne la délaisse pour une chèvre au poil particulièrement soyeux. Elle aurait ensuite rejoint Vephar. Personne ne sait trop quoi penser de cette histoire, mais vu que Prosper lâche des dingueries sur un ton mielleux, ils ne trouvent pas l’idée improbable.
 
Spoiler:
Toutes ces rumeurs sont fausses, mais sont alimentées par Salehad elle-même. La réalité est plus prosaïque : ancienne humaine damnée, elle est devenue la familière de Vephar. Pour sa fidélité, le Prince des océans l’a récompensé en la faisant passer démon à son avènement comme Prince des océans en 1911. Prosper répand complaisamment donc une rumeur donc il ne sait pas si elle est vraie ou non, mais à vrai dire, il s’en branle, tant que ça permet de provoquer des incidents.

 
À un moment, Prosper s’absente et Nymeth le suit pour le confronter. La vieille dame-pipi présente a été agressée verbalement par Nymeth et celle-ci, fragile, a fait un arrêt cardiaque. Morkus s’étonne de la présence de celle-ci (normalement, elle n’est pas présente à ces horaires-là ce jour-là), mais estime que Nymeth ne pouvait pas savoir. Le décès paraissant naturel, il appelle les pompiers pendant que les démons seront en cours. Dans tous les cas, Prosper répand la rumeur et tout le monde félicite Nymeth pour son premier meurtre.
 
(Spoiler ne concernant pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
La vérité est ailleurs.
 
En fait, Prosper est allé retrouver Malphas, déguisé sous la forme de la dame-pipi du Centre de formation Jacques-Chirac. Nymeth s’est pointé, s’est pris une remarque transphobe improbable sur le fait de ne pas être sur les bons toilettes, et Nymeth lui a dit qu’il pouvait toujours lui pisser dans la bouche si elle voulait vérifier ses organes génitaux. La vieille dame a une crise cardiaque et…
 
Nymeth a trouvé ça louche. Il a fait semblant de s’éloigner, et a commencé à épier la conversation : il découvre que la dame-pipi est Malphas qui veut faire sauter le DARD. Mais le Prince de la discorde n’est pas un vieux singe à qui l’on peut apprendre à faire la grimace, et il choppe Nymeth. Malphas dit à Nymeth qu’il doit rester silencieux là-dessus… et que si tel n’est pas le cas, alors il provoquera le courroux de Morkus en plantant des preuves pour accuser Nymeth. Nymeth est obligé d’acquiescer à la demande, un peu contre lui.
 
Quant à la dame-pipi retrouvé ? Aucune idée, Malphas a dû la faire tuer au cas où.

 
Le cours suivant se nomme Gérer votre e-réputation et vos réseaux sociaux et est animé par Sencit. Instructif pour les démons, il leur sert surtout à naviguer dans une ère dominée par les réseaux sociaux pour ne pas se faire avoir. Les démons le suivent avec une certaine assiduité, même si la plupart des conseils sont très bien connus par Henephte et Carbalas, qui se font un peu chier du coup.
 
Une courte pause, le dernier atelier des démons a lieu. La fin du DARD approchant, tout le monde s’en fout, surtout qu’il s’agit d’un Jeu de rôle ludique animé par Stratk dans les jardins du Centre où les démons doivent incarner des anges et convaincre l’unique démon du groupe de devenir un ange. Le groupe des démons ne s’y livre pas, pas plus que celui de Loran. Seul celui de Prosper joue le jeu et Prosper fait un ange étonnamment convaincant… Trop, en fait. Ça fait même un peu flipper les autres démons, en fait.
 
Mais toujours est-il que l’atelier terminé, les démons savent que le DARD est terminé – enfin, pensent-ils. Il reste une cérémonie de remise de récompenses et un concert orchestré par les MO.
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D-FENS
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Séance 13 : Intermezzo II – Les démons de minuit (Soirée finale du DARD).
Dates des sessions : 29 novembre 2023.
 

 
La cérémonie des récompenses commence dans l’Antichambre, et nos démons apprennent que plusieurs récompenses seront remises. Les votants sont les MO eux-mêmes, ainsi que les animateurs des différents ateliers.
 
Sont ainsi récompensés :

  • Comme meilleur dénonciateur des fauteurs de trouble du DARD : Gnomhe, démon d’Andromalius, déjà remarqué par son « véhicule » (un enfant de six ans). Le démon remercie Andromalius, pour ses saines valeurs de délation, et Satan, qui est un maître si bon pour un être si mauvais.
  • Comme meilleur blagueur : Morty, démon de Kobal, mafieux avec un nez rouge, des cheveux teints en rose et un maquillage de clown triste (que les démons ont entraperçu à plusieurs reprises). Morty veut faire une blague sur un Juif, un Arabe, un Belge et Andromalius, mais Laseos préfère lui retirer le micro avant qu’il ne continue.
  • Comme meilleur démon pour sa note administrative à la fin du DARD : Nymeth lui-même ! Nymeth se contente d’un clin d’œil appréciateur pour son prix, avant de quitter la scène.
  • Comme démon le plus sexy et baisable : Lybertyn. La catégorie a été imposée par Stolas et ne fait visiblement pas rire Morkus, Azelas et Kairos…
  • Comme démon le mieux membré : Jafar. Là encore, une catégorie de Stolas, et Jafar remercie AlQaïda, son Prince et le hasard pour ce prix.
  • Comme meilleur compagnon de soirée : Baraka. Le démon a visiblement organisé de nombreux strippokers et parties d’Advanced Squad Leaders, lui valant le respect de ses pairs.
  • Comme meilleur démon du DARD : Prosper. Prosper se livre à un discours larmoyant et mielleux, où il remercie Nymeth, Stamp, Metallon et tous ses coéquipiers à l’exception d’Eligos, car elle « manque d’efficacité ».   
 
La remise de prix est alors interrompue par un homme qui entre en cherchant une certaine « Camille », qui s’avère être Eligos. La démone de Gaziel reste de marbre alors que l’homme la supplie de revenir, car il ne comprend pas son message. Face à cette interruption impromptue et étrange, Hisrak et Mox viennent se saisir du malheureux, avant de lui effacer ses souvenirs.
 
Spoiler:
Rien de très étrange : Eligos a rompu brutalement avec le compagnon de son corps d’accueil dans les jours précédents. Celui-ci, par recoupage, a retrouvé où elle était ce soir-là.

 
C’est alors que l’ultime prix, celui de la meilleure équipe d’intervention participant au DARD, est remis : ce sont nos démons qui touchent le gros lot, pour leurs initiatives, leur réaction face à l’adversité et leur aide face aux tentatives de déstabilisation du DARD. C’est donc un Kairos tout souriant qui leur remet le prix, tandis que Henephte avait préparé un discours (!) et fait un discours inspirant à tous les démons présents. Certains, émus par ce discours si inspirant, en ont une larmichette à l’œil (Laseos en est).
 
Cette remise de récompenses étant terminé, le DARD se termine par un improbable concert. Des punks à chien, accompagnés par Stratk au chant et Morkus au saxophone, reprennent tout le répertoire de Thierry Hazard dans un improbable mix, avant de faire un rappel où ils reprennent Le Jerk, font une improbable reprise de Manu Chao des Wampas et concluent avec London Calling des Clash. Les démons sont très majoritairement conquis : Carbalas danse avec Salehad, Kairos avec Lybertyn, Stolas danse avec Mox, Stamp avec Eligos, Henephte avec plusieurs démons et démones impressionnés par son discours et sa personne, Metallon moshe avec les metalleux du DARD (Jafar, Nekros et Grunt, notamment) et Nymeth s’enjaille avec une démone.
 
(Spoiler ne concernant pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
La démone est évidemment Airi Lumiaho.

 
La soirée se poursuit avec une ambiance plus rave, après que les punks aient détruit leurs instruments et une bonne partie de la scène. Une DJ et Mox se mettent aux platines, faisant danser les démons sur de l’électro expérimentale de bon goût (pour une fois, diront les mauvaises langues). Stolas en profite pour draguer Henephte et lui proposer de participer à son after.
 
La drogue et l’alcool coulent à flots, mais la sécurité veille à l’absence de débordements trop graves. Malgré tout, Carbalas échange un court instant avec Stamp : Azelas, l’un des seuls à ne pas s’amuser, ne le lâche pas du regard…
 
Spoiler:
Azelas est déjà en train d’ourdir son prochain mauvais coup.

 
À minuit, le Centre est évacué. Nymeth semble s’être éclipsé depuis un moment, Carbalas, Henephte et Stamp partent avec Stolas, Metallon disparaît dans la nature.
 
(Spoiler ne concernant pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
Metallon a décidé de proposer à Sanix de s’envoyer en l’air avec ce bon vieux Bob. Elles le retrouvent un peu avant la fin de la soirée, dans le 36 tonnes des Portes Grinçantes utilisé pour convoyer morts-vivants et démons de combat. Alors que momies et goules sont en train de jouer aux cartes, Bob s’en va dans les jardins avec Sanix et Nymeth pour une orgie que n’aurait pas renié Andrealphus.

 
(Spoiler ne concernant pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Nymeth emmène Airi chez lui, histoire de s’envoyer en l’air. C’est donc après une séance de bête à deux dos que le démon et la démone se retrouvent soudainement à parler de leurs journées – en l’occurrence, que Nymeth a passé son temps à déjouer les complots bizarres et étranges de Prosper, tandis qu’Airi a descendu un vieil homme avec un cancer en phase terminal pour incarner à l’intérieur un démon d’Abalam.
 
La conversation dérive lorsque Nymeth lorsque la discussion s’oriente sur sa relation avec son père (très œdipien de parler du père après le sexe, commenterait Scox). Airi lui répond être plus détachée que son père des humains, se montrant probablement plus sadique et impitoyable (tout en aimant cela…) que lui. D’un autre côté, elle comprend son souhait de les rendre libres : Dieu est, selon ses termes, le « plus gros pervers narcissique de la Création », et les anges sont parfois pires que les démons les plus tordus. Elle prend finalement plus de plaisir de les libérer des innombrables règles contraignantes fixées par Dieu, plutôt que de les asservir comme certains. Elle mentionne le fait que sa plus grande fierté récente, c’est d’avoir fait accepter à un livreur UberEat l’inexistence de Dieu comme Créateur bon.  
 
Puis, Nymeth lui demande de parler de sa jeunesse et de sa vie. Airi parle de sa mère, qui a couché une semaine durant avec Crocell, et l’a considéré comme l’amour de sa vie, alors que le Prince du soir n’a considéré cela comme une passade, un coup d’un soir qui s’est un peu éternisé. Sa mère n’a jamais retrouvé d’homme après Crocell. Elle dit qu’à ses six ans, ses pouvoirs ont commencé à se manifester – il neigeait autour d’elle en été. Son père a alors jugé plus sûr de la mettre à la Crèche, une institution spécialisée pour enfants maudits, incubes et succubes, situé dans un patelin paumé en France. Airi lui propose d’aller, à l’occasion, de voir où elle a grandi.
 
Après la discussion, Nymeth lui demande divers conseils sur la gestion de la sienne. Un conseil donné par Airi est d’attendre de monter un peu en grade avant de faire le vide dans son entourage humain. Elle lui dit aussi de bien réfléchir à ce qu’elle veut – parfois, mieux vaut se passer de certaines responsabilités.

 
Carbalas, Henephte et Stamp font donc le voyage jusqu’à un immeuble de Neuilly-sur-Seine, en compagnie notamment de Stolas, Baraka, Laseos, Krudi ou encore Lybertyn. D’autres pontes démoniaques, que les démons ne connaissent pas, sont également présents. C’est dans ce lieu qu’Azelas dispose d’une salle de jeu clandestine, où il accueille la fameuse partie de strip-poker demandé à corps et à cri. Au milieu des vigiles à la mine patibulaire et sous le regard d’Azelas, Carbalas et Baraka servent à une partie de strip-poker aux invités triés sur le volet : Stolas, Laseos, Krudi, Lybertyn… Un joueur, un chevalier d’Asmodée du nom d’Omaha, représente également Azelas. Outre une sacrée somme pariée par à peu près tout le monde, le gagnant obtient une nuit avec le joueur de son choix. Henephte et ses groupies assistent à la partie.
 
La partie dure deux bonnes heures, rythmée par les doubles sens de Stolas, les bluffs de Laseos ou les blagues de Krudi. Omaha se maintient jusque dans la dernière ligne droite, et semble en sueur. Finalement, c’est Laseos qui remporte la partie, et choisit Lybertyn comme prix de sa nuit – ce qui ne semble pas déplaire à l’intéressée. Laseos emporte son prix, les joueurs se lèvent (Stolas part avec Henephte et ses groupies pour finir dans une bonne partouze), et les croupiers commencent à remballer.
 
Le joueur d’Azelas, qui a fini pratiquement à poil (littéralement comme figurativement), est pris par les épaules par l’escogriffe. Azelas lui dit alors : « Je n’aime pas les perdants, Omaha. » Deux des vigiles l’emportent alors derrière une porte, et des hurlements de douleur d’Omaha se firent entendre, avec une odeur de brûlé… Un frisson parcourt l’échine de Carbalas, Baraka semble terrifié, et Stamp ressent un intense mépris à l’égard d’Azelas.
 
À ce moment-là, la porte s’ouvre et Omaha n’est plus là. Azelas ressort seul et fixe Carbalas, alors en train de ranger la table. Bref, ça glace. Baraka et Carbalas ne se font pas prier, pas plus que Stamp, répugné par la scène. Ils quittent les lieux dans une limousine de Stolas, tandis que Baraka obtient la carte de Carbalas. Les deux autres démons décident alors de rentrer tranquillement à l’hôtel.
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Séances 14 et 15 : Intermezzo III – I’m A Believer.
Dates des sessions : 6 et 13 décembre 2023.


 
Les démons passent leur journée du samedi 12 juin 2021 à œuvrer à leurs petites affaires. Ils n’ont rendez-vous qu’à 21 heures devant Chez Régis, bar PMU d’Argenteuil, pour aller à la rencontre de Diamba et de son équipe.
 
(Ce spoiler ne concerne pas les joueurs de Carbalas et de Stamp.)
 
Spoiler:
C’est vers 11 heures que Carbalas et Stamp se lèvent. Les deux démons remballent leurs affaires et font leur check-out de l’hôtel. Stamp dépose ses affaires dans un nouvel hôtel pourri éloigné d’Argenteuil. Stamp raccompagne Carbalas chez lui, où ce dernier sécurise un nouveau téléphone pour le démon de Baal. Là-dessus, Stamp repart en laissant Carbalas.

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Dès son arrivée à son nouvel hôtel, Stamp passe un coup de fil à Malchus. Stamp donne quelques éléments notables, Malchus en prend bonne note (tout en demandant un rapport écrit à Stamp) et lui donne pour ordre de s’informer sur ses petits camarades, tout en le félicitant pour sa première approche réussie de Salehad. Là-dessus, Stamp termine sa soirée en écrivant un rapport secret sur ses camarades.

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Après une partouze d’anthologie pour fêter son retour aux affaires, Henephte commence à discuter chiffons avec Stolas. Stolas révèle qu’il a connu Henephte au moment où il a travaillé avec Nymeth, pendant la période de la Restauration. Stolas ne sait pas ce que Henephte est devenu par la suite, car il a été ensuite rappelé en Enfer. Stolas a expliqué que Henephte était en bisbille avec Morax, son supérieur de l’époque, car il était bien trop compétent pour le Prince des dons artistiques.
 
Interrogé par Henephte, Stolas a expliqué que le retour de ses souvenirs passait souvent par la hiérarchie. Le hasard faisant bien les choses, certains souvenirs reviennent parfois au hasard en rencontrant des personnes marquantes ou en allant dans certains lieux… Stolas a conseillé d’aller sur l’île de la Cité, près de la cathédrale Notre-Dame (en faisant très attention, vu qu’il s’agit du quartier-général des Forces du Bien sur Terre), car le démon aimait y faire des tours à l’époque.
 
Stolas a échangé ses contacts avec Henephte, avant de lui proposer de fixer un rendez-vous le dimanche 20 juin au Philharmonique avec Nymeth pour discuter chiffons. Henephte a accepté, soucieux de parfaire sa réputation et d’en apprendre un peu plus sur son passé.
 
Après être parti, Henephte est retourné à l’hôtel Campanile Argenteuil Rives de Seine où il prend une douche rapide. Il commence à teaser son public pour le lancement de ses futurs NFTs, comme s’il s’agissait du troisième retour de Jésus, le tout en faisant croire qu’il est actuellement en Chine pour assister à un quelconque congrès de cryptos. Parmi les cryptobros, c’est un succès complet : Henephte est même consacré par TheFantasio974 qui le retweete et commente avec enthousiasme. La version anglaise est bien accueillie, et les Bored Demons sont donc attendus avec impatience…
 
Là-dessus, Henephte quitte l’hôtel, part chez lui, et continue son teasing. Finalement, il décide d’aller faire un tour près de Notre-Dame. La visite des alentours a suscité une étrange réminiscence.

 
Je suis recroquevillé, nu. La seule chose que j’entends, ce sont des hurlements féminins dans le lointain. Malgré ma nudité, j’ai chaud. Ce lieu est bien trop chaud… Et ces hurlements me fendent le cœur. Je lève les yeux en regardant le plafond de ma cellule : « Nous as-tu abandonné, Toi Là-haut ? Pourquoi cette épreuve ? » Je regarde mes mains et je vois les abominables stigmates dessus. Alors je récite à voix basse : « Toi Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très Miséricordieux, le Souverain, l’Infiniment Sain, la Paix, le Sécurisant, le Préservateur, le Tout-Pardonnant, le Tout-Contraignant, le Donateur, le Sustentateur, le Sécurisant, Celui qui retire, Celui qui donne, Celui qui abaisse, Celui qui élève, Celui qui donne la puissance, Celui qui entend, Celui qui voit tout, l’Arbitre, le Juste, le Bon… » Et sur ces mots, les cris cessent. Alors, des larmes coulent sur mes joues et je murmure : « Pourquoi m’as-Tu abandonné, et t’éloignes-Tu sans me secourir, sans écouter mes plaintes ? »

 
Pensif à l’égard de cette vive réminiscence, Henephte est retourné à Argenteuil sans se presser. Qui était-il alors pour avoir vécu cela ?

 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
Le plan à trois de Metallon avec Bob et Sanix dure jusqu’au petit matin, avec petites pilules fournies par Metallon pour améliorer l’expérience. Sur le coup de 8 heures, Bob se casse pour retourner au 36 tonnes parce que les Portes Grinçantes repartent bientôt : sans s’excuser, il prend ses fringues et court jusqu’au camion. Metallon est un peu frustrée, mais décide de poursuivre à l’hôtel avec Sanix.
 
Vers 15 heures, alors que le check-out de l’hôtel approche, Metallon décide d’arrêter de vautrer dans le stupre et la luxure. Sanix lui annonce alors avec un grand sourire qu’elle a piraté son portable leur première nuit ensemble pour donner des informations à Prosper. Là-dessus, Sanix lui fait un petit baiser au vent et va se laver dans sa propre piaule. Metallon prend sur elle mais sent qu’on s’est bien foutu de sa gueule. Elle jure qu’on ne la reprendra plus.
 
À 16 heures, Metallon fait le check-out de l’hôtel et retrouve Sanix. Les deux sortent sur le parking. Sanix lui annonce aussi, la bouche en cœur mais le ton plein de haine, qu’elle la déteste comme démone adepte de la violence, mais qu’elle trouve appréciable leurs coucheries. Sanix lui file son « adresse » : Porte de la Chapelle, où elle zone avec d’autres SDF. Si jamais elle veut venir la revoir…
 
Metallon, mitigée sur la situation, décide d’aller trouver un bar où se pinter en attendant de retrouver les autres, tout en réfléchissant ce qu’elle pourrait faire pour retrouver des souvenirs.

 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Imaginez que vous réveillez et que vous trouvez chez vous le Prince de la discorde, en train de se faire du café, mais de jeter les tasses par terre.
 
C’est ce qui arrive, ce beau matin du samedi, à Nymeth. Et le démon comprend très vite qu’il y a anguille sous roche. Cela se confirme très vite, car le Prince de la discorde mentionne les tensions entre ses amis « Monsieur B. » et « Monsieur C. », et explique que « Monsieur B. » pourrait apprendre l’existence de la fille de Monsieur C., ce qui aboutirait à son kidnapping, à sa torture et à son élimination. Évidemment, Monsieur C. serait très, très mécontent de cela, et désintégrerait probablement Nymeth. Nymeth ravale sa fierté et assume que le Prince de la discorde est venu pour lui demander des services. Il demande quel est le prix de Malphas pour son silence.
 
Malphas nie évidemment qu’il y a un prix à cela, mais propose que Nymeth aille au rendez-vous proposé par Prosper – il devrait faire des tâches pas forcément en adéquation avec ses loyautés, mais bon. Bien évidemment, il aimerait bien un peu d’aide pour récupérer des informations ici et là. Nymeth lâche (et se maudit immédiatement) qu’il va fréquenter Chez Régis, ce qui semble faire sourire Malphas, qui dit (sans que l’on puisse savoir si c’est vrai ou non) qu’il n’aime guère Jésus. En tout cas, Nymeth se dit avoir faire une connerie d’avoir révélé ça au Prince de la discorde…
 
Malphas quitte donc Nymeth en buvant le dernier café en lui donnant la tasse vidée (plutôt que de jeter la tasse pleine par terre, comme les six premières), complimentant Nymeth pour son goût en matière de café. Malphas disparaît dans un nuage de souffre et un grincement de violon.
 
Nymeth réfléchit à la position à adopter (révéler tout cela à Airi ? se taire ? autre chose ?) en nettoyant sa cuisine. Airi se lève et après une embrassade, les deux démons s’assoient et commencent à discuter de tout et de rien. Nymeth la questionne sur ce qu’elle pense de Chez Régis, et Airi désapprouve le concept : elle n’aime pas qu’il y ai un endroit où anges et démons fraternisent. Finalement, Nymeth la quitte après que les deux démons se soient fixés un nouveau rendez-vous : dimanche, en début d’après-midi. Airi propose de se revoir le mercredi soir, où elle présentera quelques-uns de ses potes à Nymeth. Nymeth accepte.
 
Nymeth raccompagne Airi chez elle en moto, avant de partir direction le Campanile Argenteuil Rives de Seine pour reprendre ses affaires et faire le check-out. Sur le parking, il croise Kaickul qui lui demande d’effectuer un petit job pour lui : observer pour lui, pendant une semaine, les rêves de Jonathan Mandrin, obscur cadre commercial chez EDF habitant à Pontoise. Nymeth demande quel est l’objectif, mais Kaickul répond que cela ne concerne que lui.
 
Nymeth remballe ses affaires et roule jusqu’à Pontoise. Sur place, il observe Mandrin, qui s’avère avoir une vie chiante et calme de cadre. Bref, il semble extraordinairement chiant et Nymeth ne sait pas trop ce qu’il va foutre en observant ses rêves…
 
Nymeth finit donc par rouler direction Argenteuil, histoire d’être présent au rendez-vous donné par Diamba.

 
Il est donc 21 heures quand les démons arrivent devant Chez Régis, bar-PMU d’Argenteuil. Diamba arrive peu de temps après eux. Après un rapide échange où Henephte crame le fait qu’ils sont déjà venus Chez Régis (ce qui fait sourire Diamba), Diamba fait apparaître Chez Régis et les démons entrent avec lui. Ce soir, Chez Régis a l’apparence d’un pub anglais et il y a pas mal de monde. Diamba présente donc ses petits camarades aux démons : Gégé (déjà croisé) et Mymy de chez Jordi (une jolie métis pimpante aux cheveux bruns courts). Pendant ce temps, Metallon file son téléphone aux autres, sans rien leur dire, histoire qu’ils tiltent quelque chose (notamment qu’ils ne l’engueulent pas…).
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Diamba et son équipe vont recroiser les démons au cours de leurs missions. Reste à savoir si les démons vont collaborer avec eux.

 
Les démons interrogent Diamba sur ce qu’il va faire pour protéger sa couverture – celui-ci répond qu’il a simplement pris un arrêt-maladie suite à son « accident », et fait croire qu’il se pense malade. Les démons interrogent nos trois compères sur pourquoi ils fréquentent Chez Régis. Diamba explique qu’après dix ans sur le terrain et des missions toutes réussies, on finit par se poser des questions. Les démons les interrogent sur leur expérience, et Gégé leur répond qu’ils sont des grades 1 expérimentés, en passe d’obtenir le grade 2 (Gégé sous-entendu que, vu leurs méthodes parfois peu orthodoxes, ils ne l’ont toujours pas obtenu). Diamba est le chef d’équipe de ce groupe.
 
Au fil de la conversation, Diamba révèle être le moins orthodoxe des trois : il est plutôt « énervé » pour un Novalis, consomme plein de drogues douces et se permet de sacrées entorses au règlement en couchant avec des démones. Les deux autres anges semblent toutefois considérer qu’une collaboration occasionnelle entre anges et démons est nécessaire, jugeant que certaines menaces sont trop graves pour ne pas être gérées ainsi. De plus, tous les démons ne sont pas si « maléfiques » que cela, de leur point de vue. Interrogés par Nymeth sur le DARD, Diamba explique que les anges ont une formation continue de six mois, et qu’il est probable que le Paradis copie l’idée de l’Enfer dès qu’ils l’apprendront (mais ça ne sera pas par lui, ça c’est certain).
 
Jésus intervient pour prendre les commandes en personne. Nymeth l’interroge sur le conflit entre Belial et Crocell, que Jésus pense être proche. Henephte dit qu’une telle guerre n’aurait pas lieu, car cela serait trop destructeur. Jésus part dans un grand éclat de rire, ce qui fout bien mal à l’aise les démons. Jésus leur dit simplement que, d’après les rumeurs qui circulent, Belial et Crocell sont déjà dans une guerre feutrée, qui a commencé depuis les vacances de Satan en 2001. Crocell n’aurait pas l’avantage dans un conflit ouvert – il a moins de démons que Belial.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Jésus a beau être un babacool fils à papa, il n’en reste pas très lucide et bien informé par Chez Régis. Il a donc parfaitement raison, mais ne se doute évidemment pas que ça ira jusque-là…

 
Les démons l’interrogent ensuite sur ce qu’il pense de Dom’ et de la réac’ paradisiaque, et Jésus répond encore plus franchement que la première fois : il ne peut plus les voir en peinture, eux, leur extrémisme et leur mesquinerie. Enfin, Henephte pose la question fatidique : comment se fait-il, vu ce que pensent Dominique et les autres, que Chez Régis existe toujours ? Réponse simple : Dieu l’a autorisé quand ça s’est su. Difficile de casser les pieds au chouchou de Dieu. Là-dessus, Jésus prend leurs commandes et part faire un tour.
 
Les démons continuent leur discussion avec les anges, et Nymeth les interroge notamment sur les fameuses collaborations ponctuelles. Diamba répond qu’elles sont nécessaires lorsque le Grand Jeu est en danger. Ils citent l’exemple d’un voyage dans le temps en 1991, où des anges de Daniel passablement éméchés ont volé le Cyclotron. Ils sont retournés dans le passé au moment de la Passion de Jésus pour tenter de l’empêcher de le sauver. Or, changer cet évènement aurait eu des conséquences terribles sur le futur. Les deux hiérarchies ont donc envoyé des équipes dans le passé pour permettre le sauvetage de l’Univers actuel.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Les vétérans d’INS/MV auront reconnu Accroche-toi aux clous, j’enlève l’échelle de l’excellent supplément Il était une fois…

 
Visiblement, les trois anges se placent clairement dans le camp « décontracté » du Paradis – contre la réaction paradisiaque menée par Dominique, donc. Cependant, ils sont bel et bien des adversaires du Mal – Gégé explique par exemple à Stamp qu’il n’aime pas la guerre pour la guerre, mais qu’il aime se battre pour une cause, alors que Stamp aime la guerre en elle-même. Ils expliquent ne plus croire à la doxa de leur camp, citant en exemple le refus d’admettre publiquement et officiellement l’existence d’anges renégats.
 
Les démons les titillent sur d’éventuelles contradictions, mais les anges répondent du tac-au-tac qu’eux aussi sont empêtrés dans des contradictions : lorsque des démons encouragent la haine au point de provoquer un génocide, comme au Rwanda, quel intérêt pour le Mal ? Comment celui-ci peut exister sans les humains ?
 
La question suscite de l’embarras chez certains démons et de la réflexion chez d’autres. Nymeth interroge les trois anges sur les Bene Adonaï, et Mymy répond qu’ils se comptent aujourd’hui sur les doigts de la main. Officiellement, de nombreux anges juifs sont dans une optique de guerre contre les anges musulmans. Il y a une sale ambiance, surtout que le judaïsme n’est officiellement plus une religion « suivie » par le Paradis.
 
Pendant ce temps, les démons remarquent que Jésus est en train de discuter avec Ange, arrivée depuis peu. Une vieille dame très distinguée, mais à l’allure de gentille grand-mère, entre Chez Régis. Elle va s’asseoir à la table de nos huit alignés. Elle se présente comme Callyn, baronne de Malphas, mais Nymeth est persuadé qu’elle est Malphas en personne. Jésus vient servir les consommations, et semble jauger plutôt froidement Callyn, qui lui sourit et demande un thé. Les trois anges semblent se souvenir d’elle, et pour mettre un terme aux « insinuations perfides de ce petit Nymeth » (sic) fait flasher son aura. Celle-ci est respectable, mais n’est pas celle d’un Prince-démon.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Callyn est bien ce qu’elle prétend être, mais Malphas l’a chargé de semer le trouble. Pourquoi ? Vous le saurez au prochain épisode.
 
Toujours est-il qu’elle va pourrir le groove des démons. Pervers, Malphas ? Bien évidemment…

 
Callyn sort, sur un ton mielleux de gentille grand-mère, de sacrées dingueries : Henephte s’appelait Qaspiel dans le temps et était un gentil ange ; le portable de Metallon est victime d’un spyware de Sanix (Carbalas s’empresse alors de désinfecter le portable), et elle a partouzée avec Sanix et Bob le démon de combat (Callyn propose de vendre les vidéos aux démons et aux anges) ; Carbalas jetait à l’époque des morceaux d’enfants de la mer, ce qui est toujours mieux que saint Nicolas qui les fait ressortir du saloir ; et elle dit bien connaître Stamp, qui semble « toujours aussi noble ». Callyn utilise ensuite le portable de Stamp pour faire des recherches Internet, et méfiant, Stamp préfère ne pas reprendre son portable.
 
Metallon, gênée, et Henephte, à deux doigts d’exploser, finissent par quitter la table pour aller aux toilettes de Chez Régis. Callyn recommande aux trois démons restants de collaborer avec Prosper, et sème le malaise parmi les anges. Mymy décide d’aller faire un peu de câlinothérapie à Metallon pour la réconforter (Metallon est à la fois un peu soulagée par le geste et horrifié par tant de gentillesse). Les deux autres anges se lèvent, histoire de sortir de ce guêpier. Finalement, son œuvre terminée, Callyn quitte Chez Régis.
 
Les démons reviennent à la table une fois Callyn partie, mais les trois anges vont s’asseoir séparément et sont rejoints par Gilbert, un démon de Morax (un grand Antillais dans la quarantaine, avec un petit bouc et des lunettes). Nymeth les rejoint pendant un moment. Il les questionne d’abord sur la place du cul parmi les anges : la réponse officielle de l’administration angélique est « si vous le faites, c’est pour honorer un mariage, rien de plus », mais Diamba le pratique assidument, Gégé à l’occasion et Mymy semble gênée par la question.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Première apparition de Gilbert, démon du Centre de Tri et futur personnage important de la campagne.

 
Nymeth veut en savoir plus sur leur vision de l’homme (Mymy le voit comme un animal parmi d’autres, Gégé apprécie surtout ceux qui se battent, et Diamba garde volontairement un certain mystère). Enfin, Diamba dit que personne n’aime Malphas et ses démons – c’est pourquoi ils se sont barrés. Les trois anges et Gilbert font un jeu de société, proposent à Nymeth de se joindre à eux, mais ce dernier décline et va se rasseoir avec les autres démons.
 
Tous les démons sont revenus à la table et une courte discussion s’ensuit. S’ils n’aiment pas Malphas, ils se rendent compte qu’il est probable que Henephte et Nymeth ont bossé pour lui. Nymeth dit que Prosper est sur son dos, et probablement Malphas : il n’explique pas pourquoi, toutefois.
 
Passant du coq à l’âne, Nymeth demande leurs futurs projets aux démons : Metallon répond qu’elle veut faire de la musique ; Henephte veut enquêter sur son passé (il affirme avoir eu un souvenir récent, en se baladant près de Notre-Dame) ; Carbalas répond franchement qu’il ne sait pas trop quoi penser de sa situation ; et Stamp ne répond pas. Visiblement, les interrogations existentielles de Nymeth ne trouvent aucune réponse, et les démons préfèrent participer au concours de chant / karaoké organisé le soir-même.
 
Metallon s’égosille, Gilbert fait un magnifique slam maniant le lexique de la cervelle éclatée, Nymeth chante un brin, et la soirée se termine là-dessus. Les démons quittent Chez Régis avant Diamba et sa bande, préférant se réveiller relativement tôt pour la journée du lendemain.
 
(Ce spoiler ne concerne pas les joueurs de Carbalas et de Stamp.)
 
Spoiler:
Le lendemain, Stamp recontacte Carbalas pour savoir ce qu’est devenu le téléphone donné à Callyn. Carbalas, intéressé, utilise la géolocalisation du téléphone et repère son déplacement à travers Paris, jusqu’au magasin Farces et attrapes Wei (dans le XXème arrondissement). Le magasin vend des farces et attrapes, des costumes et des feux d’artifice (ils ont une licence pour) : tout semble réglo.
 
Le téléphone est arrivé vers 1 heure 30 du matin, et ne bouge plus qu’il y a été déposé. Après avoir hacké les caméras présentes dans la rue (la vidéosurveillance est une sacrée passoire de nos jours…), ils découvrent que Callyn a déposé le portable au magasin, avant qu’un homme obèse ressorte du magasin. Ils sont persuadés que la grand-mère s’est polymorphée, ce qui laisse penser que cette facilité à changer d’apparence est le signe que Callyn était bien Malphas en personne.  
 
Carbalas pirate alors le système informatique du magasin. Après avoir rédigé une fausse facture pour permettre le remboursement par le magasin du téléphone de Stamp, Carbalas essaie de comprendre qui est impliqué dans le magasin. Il découvre qu’il est tenu par Bo Wei et sa femme Hélène Wei, tandis que leur fils Haoyu « Étienne » Wei et Alexeï Bompard travaillent avec eux. Ils ont une fille, Linhuan Wei, qui fait des études et ne semble pas impliquée dans la gestion de la boutique. Stamp et Carbalas sont persuadés d’être tombés sur un nid de démons de Malphas, surtout que la famille Wei semble composée de bons catholiques. Bref, ça pue l’arnaque.
 
Les deux démons décident d’en rester là… Pour le moment, en tout cas. Carbalas reste attentif aux mouvements sur le téléphone et aux activités de ce magasin de farces et attrapes.

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Henephte passe tout son dimanche à maintenir la hype sur les réseaux en organisant soigneusement le buzz autour des Bored Demons.

 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
[Avertissement : Cette partie comporte la mention de violences sexuelles.]
 
Spoiler:
Metallon décide de retourner dans le centre de Paris pour aller dans un bar de punks à chien où elle finit par se mettre minable. Elle rentre en titubant chez elle vers 5 heures du mat’, avant de s’écrouler et de cuver.
 
Il est 14 heures lorsqu’elle est réveillée par un appel. Sa bonne vieille « amie » Nicky lui indique qu’elles ont à parler et qu’elle est venue pour elle, afin de lui confier une mission. Metallon s’habille en quatrième vitesse avant de descendre pour retrouver Nicky. La démone de Furfur l’embarque en voiture jusque dans l’une de ces zones commerciales de banlieues fermées le dimanche, et semble bien décidée à lui en faire baver.
 
Après une rapide relation sexuelle imposée à Metallon, Nicky lui confie une mission « poubelle » : elle doit éliminer un artiste de transe chrétienne, un certain Sven Shake, d’ici dimanche. Nicky lui dit que c’est un ange et que le ministère de Furfur a décidé de l’éliminer à cause de son succès grand public naissant. Elle lui laisse donc le dossier et l’abandonne sur un parking d’un supermarché pourri de banlieue. Quand Metallon fait remarquer que les délais sont un peu courts et qu’elle n’a aucune idée de comment gérer le problème, Nicky lui dit narquoisement d’utiliser sa tête (« et pas simplement pour mettre des coups de boule »).
 
Metallon, complètement découragée, retourne chez elle en trois bonnes heures, le temps de parcourir cette banlieue pourrie et de trouver le métro. Complètement désabusée, sans trop de pistes, elle décide d’invoquer Chez Régis et d’aller discuter un peu avec Jésus pour se changer les idées. Après avoir évoqué le sujet de la transe chrétienne (que Jésus ne connaît pas : il n’est pas trop branché électro), Metallon décide de se renseigner sur Sven Shake. Elle récupère divers éléments biographiques, puis après avoir écouté plusieurs morceaux de transe chrétienne (qui lui ont donné de l’urticaire : imaginez un mélange entre de la transe, des chants grégoriens, de la musique religieuse et des synthés complètement pétés), se décide à faire une maquette pour convaincre Sven Shake de la recevoir.
 
Elle réalise une abominable maquette mais, de l’avis de plusieurs anges férus d’électro, c’est une franche réussite. Metallon a envie de se pendre en l’écoutant, et les démons à qui elle fait écouter manquent de défaillir (à l’exception d’un démon d’Abalam qui ne s’en formalise pas). Elle envoie alors sa maquette à Sven Shake… qui semble ravi de ladite maquette et décide de la recevoir avant son concert de mercredi !
 
Metallon, un peu rassurée par son succès, décide qu’elle en parlera aux autres. Elle décide de se pinter dans le rade de Jésus jusqu’à tard dans la nuit, avant de retourner à sa piaule et de dormir.

 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Après une longue nuit de sommeil, Nymeth se lève enfin. Après avoir un peu réfléchi à la suite des évènements, il se met en route pour aller voir Airi en pleine après-midi. C’est donc vers 15 heures qu’il arrive à l’appartement des Champs-Élysées d’Airi.
 
Nymeth a la surprise que la porte soit ouverte par le Prince du froid, qui la jauge froidement (c’est drôle, hein ?) un court instant. Airi arrive instantanément, et dit qu’elle n’attendait pas si tôt Nymeth. Crocell explique qu’il allait partir, et laisse les deux démons ensemble. C’est donc avec une certaine joie qu’Airi accueille Nymeth et lui propose de mater une série de trois films ensemble – en fait, trois adaptations différentes de Tuntematon Sotilas (« Soldat inconnu »), un film de guerre finlandais sur la guerre de Continuation.
 
Entre le visionnage de la version de 1985 et 2017, Airi décide de s’absenter un moment. Nymeth est alors contacté par Prosper, et se rend compte que celui-ci l’espionne avec un démon depuis le balcon d’un appartement voisin. Après lui avoir demandé de fouiller des dossiers d’Airi pour lui et de lui envoyer des photographies, Nymeth s’exécute de mauvaise grâce – il sait que s’il ne le fait pas, Malphas pourrait le dénoncer. Nymeth garde toutefois une copie des photographies pour lui, pour plus tard. Il fait comme si de rien n’était, et le visionnage reprend.
 
Après avoir fini leur visionnage tardivement (les trois films durent plus de 9 heures !), Nymeth et Airi discutent des films – Airi révèle qu’elle s’identifie à Antti Rokka, l’un des personnages du film. Rokka n’est pas un grand penseur : ce qui l’intéresse, c’est de se battre, et pas forcément de se tuer. Comme lui, elle ne réfléchit pas forcément aux buts de la guerre – en fait, Airi ne voit guère l’intérêt du Grand Jeu. Et comme lui, elle a une motivation personnelle au combat qu’elle mène – Rokka veut défendre la Carélie d’où il vient, et Airi veut défendre son père. Nymeth note que Rokka est l’un des rares personnages qui survit à la guerre, et même s’il est blessé, il n’est même pas mutilé…
 
Nymeth interroge alors Airi sur son statut de succube, et ce que c’est, justement, une succube. Airi tente de lui expliquer tout un tas de concepts (l’âme, l’esprit, le corps, le problème corps-esprit dans une perspective matérialiste simplifié, le génome et son lien avec l’âme, les humains bénis et maudits, les enfants de Dieu, les succubes et les incubes), et lui explique avoir été la seule succube de Crocell à sa connaissance. Le seul enfant, à vrai dire. Pour lui expliquer la place que peut avoir un incube, Airi lui parle du cas de Salhadar, baron de Baal réputé pour ses fantaisies familiales : il séduit ou viole des humaines, tue les humains normaux, et garde les bébés maudits, les incubes et les succubes. Les humains maudits font d’excellents serviteurs du Malin, et en plus explique-t-elle, les églises (et autres lieux assimilés) ne réagissent pas à leur présence.
 
Puis Airi lui parle de sa vie d’avant, puisque Nymeth le relance dessus. Elle explique avoir été envoyée à ses six ans à la Crèche, une école militaire dirigée par un démon de Baal, Lexandre. Ce fut très strict, et puis elle a quitté la Crèche à 15 ans pour revenir en Finlande. Après seulement deux ans, elle obtint son ylioppilastutkinto (le bac finlandais) à 17 ans, fait une licence (dans quoi, ça Nymeth ne le sait pas), et pouf, à 20 ans, Crocell lui confie un job tranquille d’arrangeuse en France. Ça fait neuf ans qu’elle le fait, tellement bien qu’elle est désormais capitaine. Mais elle aimerait faire autre chose, désormais. Quoi, elle n’en a aucune idée.
 
Airi explique toutefois que sa principale fierté, c’est de ne pas être un simple pion pour son père. Dans la masse innombrable d’anges et de démons (Airi explique qu’ils sont plusieurs millions, si les calculs bibliques sont exacts), ils comptent. « On est des gens d’exception, parce qu’on peut prétendre un peu plus facilement, nous les « fils et filles de », à des promotions au titre de baron. Mais d’un autre côté, tu deviens un enjeu de pouvoir pour les autres, un levier contre ton propre père » résume-t-elle. Interrogé sur qui peut savoir à propos de sa parenté, Airi explique qu’il y a probablement une quinzaine de démons dans la confidence, principalement des barons de Crocell et quelques Princes-démons.
 
Nymeth, toujours curieux, fait dériver la conversation sur Crocell et Belial. Airi répond franchement : Belial est plus malin qu’on ne le pense, et des escarmouches entre les deux Princes ont déjà commencé. Discrètement, évidemment, mais elles ont lieu. Airi explique d’ailleurs que Belial a constitué une force spéciale, la Garde carmine, composé de ses barons les plus importants. Elle conseille à Nymeth de s’en méfier, surtout qu’Eate en est membre (ils sont facilement reconnaissables : ils portent la même écharpe carmine qu’Eate). Airi est persuadée que son père maintient le secret sur son existence car le Prince du feu la débiterait en petits dés s’il apprenait son existence, et elle n’est même pas certain que son père la protégerait effectivement. Bref, la situation pue la merde.
 
Mais sur ces entrefaites, les démons décident plutôt de passer à autre chose de plus positif – le cul, donc. Après quelques heures agréables, Nymeth quitte Airi, et celle-ci lui propose de voir des potes à elle le prochain mercredi soir. Le démon de Beleth accepte avec plaisir, et retourne à ses pénates, le cœur léger et des idées positives plein la tête.
 
En arrivant chez lui, Nymeth trouve toutefois Carmen Malavita, une démone de Malphas, sur son palier. Elle l’invite à venir la rencontrer dans la médiathèque de Massy-Palaiseau. Elle lui file une petite fiche, et après un échange plein de sympathie et de rires (Carmen rit beaucoup), elle laisse Nymeth en possession de la fiche. Le démon est circonspect, mais Carmen lui révèle qu’il s’agit du prix « payé » pour ses bons services plus tôt dans la soirée.
 
Nymeth examine alors la fiche.

 
Christopher Marlowe (dit également Kit Marlowe).
 
Nature : Humain (sorcier).
Naissance : 26 février 1564.
Mort : 30 mai 1593 (théoriquement). En pratique, encore en vie.
 
Éléments biographiques :

  • 26 février 1564 : Baptême à l’église Saint George de Canterbury, après sa naissance à Canterbury (père : John Marlowe, cordonnier aisé ; mère : Katherine Marlowe, née Arthur).
  • 1578 : Devient élève à la King’s School de Canterbury.
  • 1580 : Devient élève au Corpus Christi College de l’université de Cambridge.
  • 1584 : Devient bachelier.
  • 1584 à 1585 : Mène des activités d’espionnage en France pour le Conseil privé d’Angleterre. Revient en Angleterre au début de l’année 1585.
  • 1585 à 1586 : Écrit sa première pièce, Dido, Queen of Carthage.
  • 1587 : Soupçons de l’université de Cambridge sur d’éventuelles préparations de Christopher Marlowe pour devenir prêtre catholique romain en violation d’un édit royal, mais intervention de Sir Francis Walsingham pour permettre à Marlowe d’obtenir sa maîtrise. Première représentation des pièces de Marlowe.
  • 1588 à 1593 : Activités diverses d’espionnage, d’escroqueries d’écriture de pièces de théâtre et de sorcellerie. Rejoint l’École de la Nuit créée par Faust vers 1592.
  • 30 mai 1593 : Mort de Christopher Marlowe. Mort factice, pour lui permettre de continuer à étudier la sorcellerie.
  • 1593 à 1597 : Écrit des pièces pour Shakespeare et fréquente l’École de la Nuit.
  • 1597 : Quitte l’École de la Nuit.
  • 1598 à 1603 : Rencontre avec Méphistophélès et Nymeth. Continue de vivre à Londres, d’écrire des pièces de théâtre et d’étudier la sorcellerie. Rejoint l’École noire à une date indéterminée pendant la période. Arnaque un démon pour l’obtention de l’immortalité, par un pacte avec le Diable.
  • 1605 : Dernière apparition connue de Marlowe à Londres au XVIIème siècle, sous le règne de Jacques Ier.
  • 1964 : Dernière apparition connue de Marlowe à Cerisy, lors d’un colloque international sur l’œuvre de Shakespeare.  
 
Rumeurs : Relié par les investigations de l’APHTE à une légende qui veut qu’une fois par an, le Diable rencontre William Shakespeare dans le plus vieux pub de Londres (ce titre est disputé par plusieurs pubs londoniens). La rencontre aurait lieu tous les cinquante ans, les années en 21 et 71, à une date variable selon la légende (le solstice d’été, le solstice d’hiver, le jour anniversaire de la mort de Shakespeare ou le 31 octobre).

 
Une longue liste des relations connues de Kit Marlowe était marqué… et Nymeth a été, semble-t-il, l’amant de Christopher Marlowe ! Ils se seraient quittés en bons termes, ce qui laisse perplexe et pantois le démon. Il réfléchit bien à ce que tout cela peut dire…
 
En tout cas, Carmen lui souhaite une bonne continuation et l’invite à venir faire un tour à la médiathèque de Massy-Palaiseau, des fois qu’il veuille en savoir plus…

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
 
Spoiler:
Carbalas passe une bonne partie de sa journée du dimanche à collecter des données sur la sociologie de l’addiction, à lire des articles de presse sur le sujet (découvrant avec plaisir qu’un nombre record de Français pauvres est devenu addict aux jeux en ligne) et à regarder les nouveautés en la matière. Vu que les jeunes et les pauvres sont les plus fragiles, et que l’avenir est au tout numérique, il réfléchit longuement à un business plan pour atteindre ces cœurs de cible et proposer un truc novateur.
 
Il est dérangé en fin d’après-midi par Eltab, un chevalier d’Asmodée se présentant comme grade 1 sous les ordres d’Azelas. Faisant la répartition des objectifs chiffrés entre démons, Eltab donne un objectif d’un million d’euros de bénéfices d’ici la fin du mois. Carbalas hallucine un peu, et se demande si Eltab se fout de sa gueule. Jouant finement, il lui demande confirmation, et Eltab affirme que oui, sans compter que le non-respect de ces obligations s’accompagnera d’un avertissement assorti d’une limitation. Eltab lui donne un budget de 5 000 euros (de l’argent de poche à ce niveau…), si Carbalas voulait faire une soirée de lancement, là, comme ça. Puis il raccroche.
 
Carbalas sait bien qu’Azelas est derrière cela, et tente de jouer au con. Il envoie un message en demandant si ce dernier confirme un objectif fixé à 100 000 euros, et Azelas lui répond sèchement : « La répartition des objectifs financiers entre les démons n’est pas mon domaine, mais est fixé par Eltab en qui j’ai toute confiance. » Comprenant qu’Azelas est non seulement plus retors qu’il ne le pensait, mais qu’en plus il a un sacré ennemi sur le dos, Carbalas commence à réfléchir comment amasser une telle somme…

 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Après avoir quitté Carbalas, Stamp s’est posé dans un hôtel et a commencé à faire des recherches pour nouer des contacts. Cherchant des contacts pour se fournir en armes sur les forums et les boucles de l’Entrefilet, il a découvert qu’un certain Rexbithar (habitant en Sologne) écoulait des armes en région parisienne. Dans la région marseillaise, un certain Pikaso (démon de Ouikka) faisait la même chose, mais il est plus difficilement trouvable. Stamp a décidé de tenter les contacter.
 
Stamp a également cherché à savoir où trouver de l’aide. Il a découvert qu’un site, nommé LeMauvaisCoin, met en relation les démons entre eux dans des réseaux régionaux. Les démons y postent des annonces, disent ce dont ils ont besoin, et obtiennent des réponses en message privé – certains font leur pub pour acheter des choses, d’autres pour vendre des trucs, certains pour le Cercle, et d’autres encore pour autre chose.
 
Stamp a aussi fait des recherches dans les boucles de discussion démoniaques pour trouver des experts sur la sorcellerie. Il a découvert qu’il fallait rencontrer et contacter une certaine Säule pour en savoir plus.
 
En tout cas, Stamp se couche satisfait du devoir fait. Il profitera simplement de son lundi matin, avant l’appel fatidique, pour récupérer de nouveaux portables, tout en vérifiant qu’il ne pouvait être suivi par quiconque…
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

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Séances 15 et 16 : Entracte I – L’étrange histoire du cliqueroïde.
Dates des sessions : 13 et 20 décembre 2023.
 

 
Le lundi 14 juin 2021, les démons se tiennent prêts. Ils reçoivent un appel de Salehad, qui leur demande d’aller à la sortie de Nogent-sur-Seine, à la sortie en direction de Saint-Nicolas-la-Chapelle. Après deux bonnes heures de route à bord de la voiture de Carbalas et de la camionnette de Stamp, les démons arrivent sur place. Ils rencontrent un énigmatique autostoppeur allemand à moustaches qui tient un panneau indiquant qu’il veut faire le tour du monde. En fait, il s’agit de Jedoz, démon au service de Kobal et membre des Portes Grinçantes, qui fait flasher son aura et parle en démoniaque pour montrer patte blanche.
 
Les démons l’accompagnent dans une vaste zone humide et forêt situé à la sortie de la ville. C’est donc vers midi qu’ils arrivent près de la bâtisse désaffectée d’un garde-champêtre, où Salehad, Dulula et un homme au visage rond de lutin joyeux jouent à la belote en compagnie d’une mouette qui parle. Salehad salue les démons, tout en leur présentant ses deux compagnons : le joyeux luron est Zetgesh, de son vrai nom Hervé Legrand, chevalier de Beleth, et la mouette est son familier, Joey (dit « Joey la mouette » pour les intimes).   
 
Le plan est simple : Jedoz va ramener des campeurs à la maison, et les démons doivent les effrayer en faisant croire à l’existence du cliqueroïde, une créature démoniaco-thérianthropo-sorcière bizarroïde à l’allure mi-loup, mi-homme, mi-ours et remi-loup (ça fait beaucoup de moitiés). Jedoz voulait fabriquer la légende d’un tueur en série lépreux, mais les autres membres du Sabbat ont voté contre l’idée.
 
Jedoz va les rabattre vers la maison pour qu’ils y campent, et aux démons de leur faire croire à son existence tout en laissant penser que c’est peu plausible. Bien évidemment, il est possible de poignarder Jedoz, tant qu’on ne le tue pas (sa constitution de démon le sauvera). Salehad et ses compères partent : ils donnent un talkie-walkie aux démons pour les joindre. Ils laissent opérer les démons en toute indépendance, sous le regard de Joey la mouette. 
 
Nymeth et Stamp vont un repérage des alentours (au-delà de la cahute, il y a un espèce d’abri rocheux, un ruisseau et un micro-étang), pendant que Henephte et Metallon louent du matériel son et lumière dans un magasin de la ville voisine (autant que ça soit grandiose), ainsi que des fumigènes et des machines à fumée autonomes. Carbalas, lui, ne s’implique pas vraiment dedans : il préfère jouer à la belote contre Joey la mouette. Après avoir perdu contre la mouette, il propose à Joey de faire un bras de fer, ce que Carbalas gagne nettement plus facilement. Finalement, Joey décide d’aller faire un tour pour informer Salehad des préparatifs.
 
L’équipe se réunit et Metallon demande de l’aide pour buter Sven Shake (l’alias du DJ Maurice-Charles Dubois) d’ici la fin de la semaine. Un peu interloqués par cette idée, Metallon révèle qu’il s’agit d’un ange qui fait de la transe chrétienne et que cette mission lui a été refilé par Nicky, assistante de son supérieur hiérarchie, Telem. Metallon explique, pataude, que celui-ci est à la fois trop occupé et trop stone pour la gérer directement, et délègue à cette Nicky. Carbalas décide alors de parler de son propre problème : Eltab, un démon sous les ordres d’Azelas, lui a confié la mission de ramener 1 million d’ici la fin du mois (donc, d’ici 16 jours), sans quoi il serait sanctionné.
 
Les trois démons réagissent différemment à ces deux annonces. Nymeth est chaud pour aller foutre la merde dans la soirée de Sven Shake, mais n’a pas d’idée de comment récolter un tel montant de fric pour Carbalas. Henephte est vraiment pas chaud pour aider Metallon, car son histoire sent le piège à plein nez ; par contre, moyennant un retour sur investissement, il veut bien assister Carbalas. Enfin, Stamp est prêt à aider dans les deux cas, se tenant à disposition, mais n’ayant pas d’idées particulières.
 
Après qu’il ait été envisagé de braquer un casino (Carbalas fait remarquer que c’est extraordinairement dangereux, et cela sera probablement mal vu par Asmodée), ils décident de joindre l’utile et l’agréable. Nymeth postule à un job de barman pour la soirée de Sven Shake (son CV s’avère suffisant), et s’absente pour téléphoner afin de ramener des potes pour foutre le dawa.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
En vérité, Nymeth a demandé à Airi Lumiaho si elle pouvait fournir un coup de pouce au concert. Airi Lumiaho a prévu d’amener tous ses potes démons pour foutre le bordel dans la salle. Ça va être sportif…

 
Quant à Carbalas, il examine le site Internet des réservations pour le concert de Sven Shake. Il constate que les places seront mises en vente le mardi soir (c’est un artiste dont la popularité est en pleine explosion), et décide de le pirater. Avec l’aide de Henephte, ils mettent en place une nouvelle version du site qui se déclenchera le soir du concert : un prix minimal est imposé au billet, mais il est possible d’avoir sa place au plus près de la scène contre une donation à des œuvres de charité, et les quatre meilleurs donateurs pourront voir Sven Shake dans sa loge… Bien évidemment, tous les fonds payés seront détournés vers une banque choisie par Carbalas.
 
Henephte conseille Carbalas sur les pire call to action possibles (et notamment une petite fenêtre au moment de payer qui affiche un enfant africain émacié qui pleure, accompagné d’un verset biblique et d’un « AVEZ-VOUS SEULEMENT ASSEZ DONNÉ POUR LUI ? ») et choisit lui-même les photographies d’enfants africains au ventre ballonné par la famine, histoire d’être certain d’apitoyer le plus possible les gentils teufeurs chrétiens.
 
Pendant ce temps, Nymeth maquille Stamp en cliqueroïde, utilisant de la boue, des branches, un masque dégueulasse de Michael Myers, du maquillage et des prothèses ongulaires. Assez étonnamment, le résultat est pas trop dégueu, et même plutôt flippant (enfin, si on voit ça de loin ; de près, c’est autre chose).
 
Alors que ces premiers préparatifs sont terminés, ils sont contactés par talkie-walkie par Jedoz qui annonce arriver avec son groupe et fournit leurs noms : Heinz et Klara Meiner, Laurent et Bernard Nimet, Godefroy Vaillant et Nathalie Mentère. Histoire de savoir comment gérer tout ça, Carbalas et Henephte commencent à se renseigner sur les réseaux, pour avoir une idée de comment les gérer :

  • Les Meiner sont un couple de gros Bavarois soixantenaires catholiques et progressistes, avec une passion pour la charcuterie (notamment les saucisses) et la sexualité (dans un cadre monogame, ça va sans dire). Ils ont neuf enfants et sont retraités. Ils exposent leurs passions sur un site préhistorique aux couleurs criardes (Henephte manque de souffrir d’un décollement de la rétine) et sur leur chaîne YouTube. Carbalas pirate leurs comptes sans difficulté, mais rien de particulier n’apparaît (si ce n’est des messages personnels concernant leur vie de famille, mais celleci a l’air d’être sympathique et un peu chiante, en fait).
  • Bernard, le père, et Laurent, le fils, sont deux passionnés de randonnées. Bernard est un cinquantenaire sportif, son fils est étudiant en droit à Assas. Les deux sont passionnés de randonnées. Si Bernard est un comptable respectable qui partage uniquement des vidéos de randonnée et dont les interventions se limitent à ça, Laurent semble plus effacé, malgré un compte Twitter en privé. Carbalas ne parvient pas à hacker leurs comptes.
  • Godefroy Vaillant es un chef scout catholique âgée de 19 ans, issu d’une grande famille la bourgeoisie parisienne, tandis que Nathalie Mentère provient d’une famille de la bourgeoisie lyonnaise. Ils se sont rencontrés aux dernières JMJ, et se sont fiancés, en prononçant leur chasteté jusqu’au mariage. Leurs posts publics sur Facebook laissent paraître la bourgeoisie catholique dans tout son mépris des « mauvais » pauvres, leurs nombreuses actions caritatives, leurs voyages humanitaires, l’implication de Godefroy parmi les scouts catholiques et une forte propagande sur les thématiques de l’Église. Carbalas hacke leurs comptes et découvre que Godefroy et Nathalie ont une sexualité à rebours de leurs prêches. Ils semblent très éclairés en matière de sexualité, usant de pratiques borderline pour contourner le catéchisme de l’Église catholique et préserver la virginité de Nathalie.  
 
Nous sommes 19 heures et Jedoz parvient à la maison avec ses six randonneurs. Au moment de son arrivée, le démon de Kobal commence à parler de ses expériences comme bénévole auprès des lépreux en Inde. Ils s’installent pour camper dans la maison abandonnée, et Jedoz commence à leur conter l’histoire du cliqueroïde. Seuls les Meiner semblent impressionnés, alors que les Nimet semblent plus sceptiques et que les deux fiancés s’en fichent. Finalement, les deux fiancés annoncent qu’ils vont aller chercher de l’eau et de faire un tour en forêt.
 
Carbalas et Stamp observent la situation – en fait, les deux fiancés se sont planqués pour une rapide partie de jambes en l’air. Carbalas a alors une idée. Il va voir Metallon, lui emprunte du LSD (elle a toujours un tas de drogues sur elle), et vole par Télékinésie le tube de lubrifiant des deux fiancés alors qu’ils sont en pleins ébats. Après avoir dilué les buvards dans un peu de crachat (c’était pas nécessaire mais Carbalas y tenait…), il place les buvards dans le tube de lubrifiant. Carbalas observe, et finalement en pleins ébats, les deux commencent à faire un sacré bad trip. Le bad trip est accentué par les démons : Metallon envoie des vieux bruits inquiétants, tandis que Carbalas utilise sa Télékinésie pour tracer un message inquiétant dans les pierres avec un caillou près du ruisseau.
 
Cela alerte les autres campeurs, et Klaus comme Bernard se lèvent. Ils trouvent les deux jeunes gens nus en pleine crise à la fois mystique et délirante. Après avoir rhabillé à moitié Nathalie et Godefroy, ils les remmènent, mais les deux sont en état de choc et délirent. Carbalas profite de l’absence des campeurs pour jeter du LSD dans les gourdes trimballées et remplies par le jeune couple. Quand Laurent Nimet vient les chercher, il rougit de honte en voyant le matos du jeune couple, et un peu la tête en l’air, récupère les gourdes remplies.
 
La suite s’enchaîne rapidement. Tout le monde boit les gourdes, pendant qu’on essaie de rassurer le jeune couple. Un bruit étrange est entendu (merci Metallon) et les participants commencent à parler de la possibilité de l’apparition du cliqueroïde, ce que nie Jedoz, qui pense que c’est simplement une légende urbaine. Toutefois, Bernard insiste pour aller voir. Jedoz l’accompagne, alors que les effets du LSD se déclenchent parmi les autres campeurs.
 
Nymeth endort Bernard alors qu’il commence à éprouver les effets du LSD, puis lui fait faire un cauchemar particulièrement tordu mettant en scène le cliqueroïde (il est attaqué par le cliqueroïde, qui lui inflige une blessure à l’épaule, mais se réveille sans blessure en plein milieu de la forêt, avec Jedoz qui le rassure). Ce cauchemar terminé, Bernard se réveille, et Jedoz le rassure – alors que le cinquantenaire commence à avoir un sacré bad trip. Pendant ce temps, les autres campeurs commencent à claquer sérieusement des genoux, leur peur amplifiée par la drogue – un brouillard se lève de nul part (merci les machines de Metallon), des sons se font entendre et l’ambiance devient inquiétante.
 
C’est alors que le « cliqueroïde » surgit : il poignarde Jedoz qui meurt en poussant un cri théâtral, faisant hurler de terreur Bernard – qui se rend compte que le cliqueroïde l’a attaqué à l’épaule (merci Cauchemar mortel). Il s’enfuit vers la maison, où les autres campeurs tremblent de peur alors que Carbalas utilise les anciennes conduites de la maison pour imiter la voix de Dieu. Henephte ajoute au bordel par l’imitation de bruits particuliers, et Carbalas commence à envoyer des SMS inquiétants aux portables. Nos cinq campeurs sont donc mûrs lorsque Bernard revient en criant, poursuivi par le « cliqueroïde », au milieu des fumigènes balancés par Henephte et Carbalas.
 
Ils disparaissent dans la forêt en fuyant le « cliqueroïde ». Jedoz apparaît à son tour, et éclate de rire. Toutefois, remis de sa crise de fou rire (il faut dire que les démons ont bien ri eux aussi), il demande de récupérer tous les éléments (machines à fumée, enceintes…) et à effacer toutes les traces du « cliqueroïde ». Jedoz demande de rester en observation un certain temps, mais se taille pour faire son rapport. Carbalas et Metallon récupèrent le matériel, Stamp efface les traces, et Henephte reste en observation avec Nymeth. C’est vers 22 heures que les démons plient bagage, attendant de voir la suite.
 
Une heure plus tard, des gendarmes arrivent avec le couple Meiner, toujours en état de bad trip. Les huit gendarmes ne trouvent rien de suspect, et un repart au poste avec le couple Meiner. C’est alors que le maréchal des logis-chef sonne dans son sifflet, et rassemble les six gendarmes restants. L’homme commence à rappeler qu’ils sont des serviteurs du Bien et qu’ils font probablement face au Malin, faisant réciter à ses subalternes le fameux : « Debout parmi les hommes, à genoux devant Dieu ! »
 
Le maréchal des logis-chef est un ange et explique à ses subordonnés, visiblement tous des soldats de Dieu, qu’il s’agit d’un phénomène paranormal évident : psionique, invocation de sorcellerie, démon – qu’importe, c’en est un. Il parie personnellement plus sur un démon de combat égaré. Bon, peut-être les plaignants sont juste chargés (comme le fait remarquer un de ses subalternes), mais c’est son hypothèse secondaire. En tout cas, il a prévenu Notre-Dame et ordonne à ses hommes une fouille approfondie, « fougère par fougère, s’il le faut ».
 
Henephte et Nymeth s’échappent en esquivant les gendarmes – ils passent derrière l’un d’eux sans se faire remarquer, trop occupé qu’il était par ses recherches sous une fougère. Ils préviennent les autres démons, qui viennent les récupérer. Salehad leur demande des nouvelles, et face à leurs annonces, leur demande de les retrouver au Bar des Sports de Nogent-sur-Seine.
 
Nos cinq démons retrouvent les quatre compères du Sabbat dans un bar un peu chic, où des habitués viennent voir rugby et football dans une ambiance plutôt pépère. Ils font leur rapport sur l’opération, et Salehad est très satisfaite (ça fait beaucoup rire Jedoz, aussi). Elle annonce ne pas être surpris par la venue du gendarme : ce dernier, Martin Durand, est en fait un ange de Laurent de grade 1. Lui et ses soldats de Dieu sont des enquêteurs de la section de recherches du Grand Est, s’occupant des cas atypiques (enlèvements par des petit-gris, mutilations de bétails, apparitions d’OVNIs, assassinats étranges…). Zenoriel est un imbécile fini, et il est probable qu’il gobe que c’était juste une intoxication au LSD. Toujours est-il que la légende du cliqueroïde a été lancée avec succès par les démons.
 
Salehad fera un rapport à la hiérarchie et demande si les démons sont donc tous volontaires pour participer au Sabbat. Tous acceptent, même Carbalas (qui a hésité un moment). Salehad est contente car elle n’avait eu, jusqu’à présent, que des poseurs, et que les démons ont fait un taf excellent. C’est la première fois depuis la remise en service du Sabbat, voilà cinq ans, qu’elle attire des démons intéressés et intéressants. Dulula sort les formulaires administratifs qu’il faut remplir en appuyant bien (« pour les carbones », précise-t-il), en signant avec son nom et son sang. Salehad explique avoir été renvoyée pour le Sabbat car elle faisait un excellent boulot, et elle a pu recruter son temps à « temps plein » (Jedoz, Zetgesh et Dulula, donc) après trois ans en solitaire.
 
Le Sabbat impose une présence minimale (deux jours par mois), pour permettre un roulement dans les missions du Sabbat. En échange de ces missions (rendre des lieux sûrs pour accueillir morts-vivants et démons de combat, créer des planques sûres, recruter de guetteurs pour les démons sans rien leur dire…), les démons peuvent obtenir l’accès à des planques pour eux, des garnisons pour leurs troupes et même des morts-vivants ou des démons de combat en prêt. Les démons deviennent membres honoraires du Sabbat, ce qui signifie qu’ils ne sont pas déchargés de leurs obligations comme équipe d’intervention. Le Sabbat entretient une dizaine de garnisons en France et en Belgique, en plus des planques, ce qui fait pas mal de travail.
 
Assez étonnamment, les Portes Grinçantes semblent au courant des déboires de Carbalas avec Azelas. Salehad révèle avoir connu Carbalas dans une incarnation précédente, à Monaco, pendant les années folles. Visiblement, elle avait pris du grade, alors que Carbalas a été rétrogradé – elle se souvient de lui comme un baron. Carbalas a été surpris, mais Salehad a clairement dit que s’il en voulait en savoir plus, ça serait une relation donnant-donnant. En tout cas, cette incarnation s’est terminée lorsqu’elle fut percutée par un bateau à hélice ; elle a mis ensuite des décennies à être incarnée, après que son Prince ait insisté.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Salehad a bel et bien connu Carbalas, mais de très loin, lorsqu’il fut effectivement baron d’Asmodée. Son objectif est de le pousser à s’impliquer dans le Sabbat en lui faisant miroiter des révélations. Quant à Azelas… Elle ne le connaît que de réputation et a simplement écouté les rumeurs répandues par Prosper lors de sa présence au DARD. Bref, que du vent.

 
Puisque tout le monde a rempli et signé le formulaire, Salehad propose de se séparer. Dulula, fier des traditions d’hospitalité vampirique, offre leurs nuitées d’hôtel aux démons. Dulula met également les démons sur la boucle du Sabbat sur QuelProgramme, logiciel de communication sur l’Entrefilet destiné aux démons, histoire qu’ils soient en contact avec ses membres.
 
Là-dessus, les démons sont allés dormir pour prendre un repos bien mérité, à plus de deux heures du matin.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth et le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Nymeth décide de s’introduire dans les rêves de Henephte pour en connaître plus sur ses coéquipiers. Lorsqu’il débarque, le démon de Beleth découvre un gigantesque couloir de béton blanc où des personnes en uniforme (prisonniers ou matons) vont et viennent entre des portes numérotées. Partout, des posters sont présents : ils présentent le visage de Henephte, autoritaire, avec la phrase Henephte is watching you. Nymeth comprend alors que le rêve de Henephte est une espèce de dystopie totalitaire où il est devenu maître du monde…
 
Les matons portent des casques style Judge Dredd, avec des images de Bored Demons dessus, et ont des tenues différentes (selon leurs grades), avec un logo branché sur lequel il est écrit « Ministère du LOL » dans une police d’écriture qui rappelle curieusement le logo de Webedia. En observant les matons, ceux-ci ont le visage de personnes que Henephte considère correctement (notamment tous ses coéquipiers, exception faite de Nymeth), tandis que les prisonniers ont le visage de personnes qui ont déplu à Henephte (Ephraïm Kaplan, Prosper…).
 
En vérité, les prisonniers sont rééduqués dans ces lieux : ils doivent regarder des compilations de blagues de Norman et de podcasts sur les profs enfoncé dans un appareillage qui évoque un mélange entre Brazil et Orange mécanique, avant de devoir faire leur autocritique dans une vidéo YouTube et d’écrire des threads sur Twitter où ils doivent expliquer pourquoi ils sont problématiques. L’une des figures d’autorité de l’étage est Morkus, qui aboie sur les prisonniers et gère la paperasse administrative. Les raisons des arrestations des prisonniers sont nombreuses : manque de fashion, manque de croyance envers les préceptes du YouTube Game, propos critiques envers les modalités du financement des influenceurs par le CNC…
 
Le tout est plongé dans une ambiance rétrofuturiste évoquant un mélange entre 1984, Brazil, THX 1138 ou Metropolis. Nymeth, en montant les étages déguisé en maton, découvre alors la vérité : elle est dans le Ministère du LOL, dont la devise est Le rire, c’est les pleurs ; les pleurs, c’est le rire. En arrivant au dernier étage, Nymeth trouve le ministre du LOL en personne : lui-même, dans une tenue stricte et distincte de la masse de fonctionnaires.
 
Puis, contemplant l’horizon, Nymeth découvre avec horreur que Henephte règne sur une gigantesque cité évoquant un mix entre l’architecture soviétisante et l’Art Deco, où des affiches d’influenceurs sont partout, et tout le monde regarde son portable. Au-delà du Ministère du LOL, trois autres ministères sont présents : le Ministère du Buzz, le Ministère du Hustle et le Ministère de la Prospérité. Une autre tour, plus gigantesque encore, se dresse au milieu des quatre complexes centraux des ministères.
 
Nymeth tente de prendre le contrôle du rêve pour voir, en incitant à la rébellion les fantasmes présents dans l’univers mental de Henephte. Mais cela échoue piteusement : il est emmené par Morkus et ses séides qui le soumettent à un intense lavage de cerveau (que le démon ne subit pas, heureusement, mais auquel son avatar ne peut pas se soustraire) et à de la torture physique (ne dites pas que regarder les dernières vidéos de Norman n’en relève pas), avant de lui faire réaliser sa propre YouTube apology.
 
Pendant toute sa torture, Nymeth remarque la présence d’un Carl Jung fantasmagorique. Tout le monde semble ignorer sa présence, sauf lui. Finalement, Nymeth se réveille, permettant de sortir de ce qui ressemblait à un véritable cauchemar… pour lui.
 
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Henephte n’est pas désincarné dans son propre rêve, surveillant ses différents ministres et envoyés par une vidéosurveillance omniprésente et intrusive, collectant de nombreuses données sur eux. Il vit dans un appartement gigantesque, sorte de copie onirique de l’appartement de podcasteur typique dans un style rétrofuturiste. Il savoure du Red Bull en contemplant son œuvre – une Terre entièrement dominée par lui et ses concepts.
 
Cependant, le rêve du démon devient lucide lorsque Carl Jung apparaît à l’intérieur. Il s’agit de Scox lui-même, qui n’a pas besoin de se présenter pour être reconnu par le fidèle Henephte. Scox annonce que Nymeth était présent dans son rêve pour espionner son serviteur. Henephte est mécontent de la nouvelle, mais remercie son patron et en prend bonne note. Scox en profite pour lui dire de faire attention, puisqu’il pense que leur stratagème a été découvert par Nymeth et son « protecteur » (il ne précise pas « qui » est ce protecteur). Scox salue Henephte, avant de disparaître dans un autre rêve…
 
Henephte continue de rêver lucidement, ronronnant de plaisir à l’idée de la réalisation de ce projet. Finalement, il décide de se réveiller. Il est 10 heures et il a plutôt bien dormi. Immédiatement, il se met à travailler pour son projet Bored Demons.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

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Séance 17 : Entracte II – Mercredi en cendres.
Date de la session : 10 janvier 2024.
 

 
Le mardi 15 juin 2021 vers 11 heures, les démons se réveillent et se réunissent pour déjeuner dans l’hôtel. Ils commencent à discuter d’un plan pour dessouder Sven Shake. D’abord, ils tentent de trouver des photographies de leur cible : on dirait David Guetta en plus beau, avec les cheveux blonds coupés en brosse et les yeux bleus, avec un petit bouc sympathique, sapé avec des costards homme de chez Chanel et vestes à motifs à croix, avec une grosse croix blingbling autour du cou. Le pire, c’est que malgré cet espèce de fatras, il n’a pas de trop mauvais goût. Toutefois, les démons notent qu’il fait louche : il fait jeune malgré son âge (une trentaine d’années pour cinquante ans : il est né dans les années 1970). Peut-être un abus de lifting…
 
Henephte et Carbalas partent à la pêche aux informations biographiques sur le Net, et découvrent que sa biographie est curieusement vide : né en 1973 à Paris sous le nom de Maurice-Charles Dubois, il a commencé à faire de la transe chrétienne en 1999 après sa conversion au catholicisme. Dans ses interviews, il parle très peu de sa vie d’avant : c’est essentiellement la musique et sa foi catholique qui tiennent une place marquante dans les discussions. Carbalas et Henephte remarquent qu’il a un curieux accent allemand qui ressort un tout petit peu.
 
Bref, on sait peu sur sa vie privée, mais il a l’air d’être un straight edge assumé (pas de drogues, pas d’alcool, pas de cul), ce qui paraît louche aux démons. Tout au plus, les témoignages sur Internet (de fans qui viennent le voir en coulisses ou d’autres pros) parlent d’un mec cool, qui a sa propre boîte de prod’ pour ses shows. À ce moment-là, Jedoz passe et en profite pour leur raconter une blague sur les lépreux :
 
- Qu’est-ce qu’une jambe sur un trottoir ?
-
- Un lépreux qui a marché sur un chewing-gum !

 
Jedoz s’en va avec un rire guttural qui rencontre un silence heurté (pas gêné, heurté), et le groupe reprend ses discussions dès que le Kobal s’est éloigné. Après avoir fait un repérage de la salle sur Internet (les plans d’évacuation des parties publiques sont disponibles sur le Net, ils regardent Google Maps pour avoir une idée de l’environnement), ils décident d’un plan simple : tuer Sven Shake avec une dose létale de fentanyl, en faisant croire qu’il en a proposé une prise de drogues à Metallon. Celle-ci s’enfuirait blessée du lieu pour faire croire à une agression.
 
Henephte, sentant que ce genre d’évènements fait son blé en s’appuyant sur des bénévoles, décide de faire jouer son réseau. En passant par un influenceur en cryptos qui connaît Psyhodelik qui connaît un influenceur catholique qui est ami avec un pigiste de Technikart qui connaît Brian Dupland, un influenceur spécialiste dans la musique électro, il réussit à dégoter dix passes pour bénévoles. Henephte viendra avec Stamp comme bénévole (faisant passer ce dernier comme un quarantenaire un peu perdu mais content d’aider Henephte), et file les huit autres passes à Nymeth, pour que ses amis « perturbateurs » viennent semer le souk. Henephte fait croire qu’il a fait gagner ces passes sur les réseaux sociaux, des fois que…
 
Les démons rentrent à Paris et se reposent en vue du show. Nymeth distribue aux perturbateurs les passes, et tout le monde se sépare ensuite pour prendre un peu de repos.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Le mardi soir, Nymeth commence son observation des rêves de Jonathan Mandrin. Celui-ci s’avère avoir des rêves extraordinairement riches, au complet opposé de sa vie terrestre : il rêve d’un véritable univers cyberpunk idiosyncratique à lui, où il incarne John Ma, runner qui est un double asiatique de lui-même. Ses aventures mettent en scène les petites victoires de John Ma contre l’ordre écrasant des corporations, ainsi que sa romance et ses amitiés – car sous ses airs de gros dur, John Ma a un cœur d’or.
 
Le même soir, Nymeth en profite pour faire un détour par les rêves de Prosper. Il l’observe avec soin.
 
Il y a un immense vide blanc. Seuls des tables, où des personnes sont présentes, surgissent du néant. À ces tables, il y a des couples, des amis ou des familles… parmi lesquels Prosper sème avec joie la discorde par des commentaires doucereux et des sous-entendus perfides. Les tables disparaissent au fur et à mesure des engueulades, la valse de Prosper semblant infinie…
 
Du moins jusqu’à la dernière table. Toutes les autres s’effacent alors subtilement. Jésus est présent avec un homme avec un grand sourire sardonique.  Prosper tente de faire vriller Jésus par des commentaires perfides, mais Jésus reste impassible. Le démon de Malphas devient alors de plus en plus agressif, alors que l’Archange de Dieu se contente béatement de lui sourire et de se rouler un pét’. L’homme attablé avec Jésus, devenu de moins en moins souriant au fur à mesure des vains efforts de Prosper, finit par exploser en hurlant à Jésus : « ÇA TE FAIT RIRE ? »
 
Jésus éclate alors de rire : « Ouais, ça m’fait rire ! » L’homme se retient de justesse de lever la main sur Jésus, et Prosper demande à l’homme, dans une ultime tentative de semer la discorde : « Monseigneur, est-ce que je vous amène l’addition ? » Jésus répond alors : « Non mais t’inquiète, j’vais tout payer, comme ça pas d’dispute. » Cette phrase fait exploser Prosper et l’homme, qui sortent de longs couteaux et poignardent Jésus à mort. Mais plutôt que de mourir, Jésus se met à rire en disant qu’ils ont perdu…
 
La bulle finit par s’effondrer, montrant qu’il s’agissait probablement d’un cauchemar pour Prosper et qu’il s’est probablement réveillé en sursaut. Après cette courte observation, Nymeth retourne à son observation de Mandrin…
 
Le lendemain après-midi, Stamp et Henephte se retrouvent à 15 heures à l’Antiprisme, salle parisienne située près du périph’ comptant un millier de places. Ils bossent au milieu de jeunes teufeurs chrétiens pour aider à l’installation du matériel. Ils sont dirigés par Bertrand, le directeur de l’organisation de Sven Shake. Rapidement, ils repèrent les lieux pour les autres, faisant des photographies de la salle, de la scène et d’une partie des coulisses. Ils repèrent aussi les caméras, et mettent en place un setup pour permettre leur piratage par Carbalas.
 
Le démon d’Asmodée vient en voiture louée (sous une fausse identité et avec un compte-bancaire frauduleux, des fois que…), car il doit extraire Metallon au cas où la situation tournerait mal. Le démon d’Asmodée prend le contrôle du système de vidéosurveillance et commence à observer les lieux. Nymeth arrive à son tour vers 18 heures, commençant à préparer le bar avec ses collègues. Bref, tout semble aller pour le mieux.
 
À 19 heures, Sven Shake arrive à son tour. Pendant ce temps, les gens arrivent pour entrer dans la salle. Sauf qu’avec l’histoire des billets trafiqués, c’est le début d’une foire d’empoigne entre le staff et les spectateurs, qui virent à la quasi-émeute… Un quart d’heure après, alors que la sauce monte devant la salle, Metallon se ramène : elle a été rhabillée, maquillée et coiffée par Nymeth. Méconnaissable, on dirait une petite lycéenne chrétienne propre sur elle, avec une jupe trop courte (des fois que ça tente Sven Shake) : officiellement, elle s’appelle Laurence Thierry.
 
« Laurence Thierry » va donc en coulisses et allume son portable pour permettre aux autres d’entendre tout ce qui se passe à l’intérieur. Emmenée par un vigile à l’intérieur, elle croise enfin Sven Shake, accompagnée par une femme nommée Laeticia (une jolie jeune femme à la peau café-au-lait, d’une vingtaine d’années, en tailleur strict et prenant des notes). Sven Shake a un étrange spasme au bras droit en saluant « Laurence » (comme s le bras semblait se raidir et le lever), mais se contrôle avec son bras gauche et lui adresse une franche poignée de main.
 
Alors que Sven Shake et « Laurence » commencent à discuter, Sven Shake tente tant bien que mal de se débarrasser de Laeticia (elle lui répond que « cela est nécessaire à votre examen, et vous le savez très bien »). Sven Shake présente Laeticia comme la chargée d’un programme pour voir s’il peut atteindre un « éveil supérieur ». Arrive Bertrand, qui annonce à Sven Shake qu’il y a un début d’émeute à cause d’un piratage de leur site et d’un détournement frauduleux… Sven Shake demande à Bertrand de calmer la situation en l’annonçant clairement, et en disant aux spectateurs qu’ils seront remboursés. Sven Shake dit qu’il s’en fout, fondamentalement : la soirée a coûtée chère, mais ne mettra pas en péril financier la société, et puis, ils feront jouer l’assurance…
 
Carbalas saisit l’opportunité pour générer des faux IBAN grâce à une banque peu regardante des îles anglo-normandes, histoire que le remboursement aille dans ses poches – jusqu’à ce qu’ils s’en rendent compte, évidemment. Pendant ce temps, les premiers spectateurs commencent à entrer, et se mêlent à eux huit « bénévoles » menés par Airi accompagné d’un homme dans la cinquantaine, avec un petit bouc et un style mauvais nu metal. Pour intensifier le boxon, les « bénévoles » commencent à trafiquer le système son ni vu ni connu…
 
Pendant ce temps, Sven Shake parvient enfin à se débarrasser de Laeticia. Il dit qu’il est heureux que « cette petite nég… emmerdeuse ne soit plus dans ses pattes ».  Ils commencent à discuter avec « Laurence » et le DJ a l’air non seulement très chill, mais bien straight edge – il propose de regarder la maquette, de composer un peu, et puis de prier… Sentant que la situation peut merder, Metallon se demande ce qu’elle va bien faire pour lui réussir à lui faire son overdose. Ils commencent à composer mais sont bientôt dérangés par la musique dans la salle…
 
… car dans la salle, le cinquantenaire monte sur scène, annonce dans un français très marqué par un accent américain qu’il s’appelle Vanilla Ice. Le gars demande aux jeunes présents s’ils connaissent Les Tortues Ninjas 2 : Les héros sont de retour, et sous les yeux complètement éberlués du public, commencent une interprétation de Ninja Rap. Carbalas, le seul à connaître ce curieux personnage, se rend compte qu’il s’agit très certainement du vrai Vanilla Ice. Les vigiles tentent de le chasser de la scène, mais ses potes « bénévoles » les en empêchent. La salle est fortement mécontente, et les incidents se multiplient.

(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)

 
Spoiler:
Vanilla Ice est, ironiquement, appelé à devenir un personnage important de la campagne. Officiellement démon de Crocell mais officieusement démon de Belial infiltré, il n’a jamais été détecté par Crocell, réalisant l’exploit d’être le démon de Crocell toujours en vie le plus affligé de limitations (six au total). À l’usure, il a obtenu le grade 2. En fait, Belial lui retire en douce ses limitations et le récompense. Mis sur la touche depuis une dizaine d’années par Crocell, ce petit branleur se contente maintenant d’animer une émission de télépoubelle sur le flip immobilier et de donner des cours d’investissement immobilier à des ‘Ricains (sic). Il a la manie très agaçante de parler en rappant, ce qui ne dérange pas ses pairs de chez Crocell (les démons d’Abalam et de Crocell ne s’en formalisent pas non plus).
 
Vanilla Ice, malgré son statut de mouton noir (il a un peu foiré toutes les missions importantes confiées par Crocell et ses limitations sont quand même too much), amuse pas mal ses pairs démons de Crocell. C’est donc sans surprise qu’il a croisé la route d’Airi et qu’ils ont sympathisé au point de devenir ami. Airi évite de l’impliquer dans ses missions (sa réputation de gaffeur le précède), mais a remarqué qu’il est très fort pour éviter de se faire cramer (ahem) quand il fait des conneries au milieu des humains. D’où le fait qu’elle ait fait appel à lui pour l’aider après la demande de Nymeth…
 
L’ironie de tout ça, c’est que Vanilla Ice ignore le statut de succube de Crocell d’Airi, et Airi ignore totalement son statut d’infiltré de Belial. Autant dire que quand ça va péter…
 
Sven Shake s’enquiert de ce qui se passe auprès de Bertrand, et celui-ci dit qu’un « certain Vanilla Ice » est monté sur scène. Sven Shake ordonne de faire cesser son concert, et d’appeler les flics. Il retourne à sa composition, alors que Vanilla Ice continue son concert en rappant Ice, Ice, Baby. Le concert vire carrément à l’émeute alors que les « bénévoles » distribuent coups de boule et coups de pompe à ceux qui veulent empêcher Vanilla Ice de rapper. Sven Shake semble s’énerver véritablement pour la première, se disant incapable de supporter plus longtemps « cette musique de Noirs de merde. » C’est le moment idéal se dit Metallon : au corps à corps, elle balance une Décharge électrique sur Sven Shake, espérant le tuer.
 
Sven Shake s’enfuit, et avant de le faire, commence à se concentrer un instant. Metallon subit alors une combustion-pas-si-spontanée-que-ça, et elle rebalance une Décharge électrique sur le DJ – le ratant complètement, un peu déconcentrée d’être en flammes. Celui-ci s’enfuit de la loge en hurlant à l’aide en allemand, sous les yeux médusés de Laeticia. Metallon balance un dernier éclair, qui grille complètement Sven Shake… qui étonnamment, ne fait pas « pop ». Stamp en profite pour déclencher l’alarme incendie, activant les sprinklers, et permettant à Metallon d’être enfin aspergée pour mettre fin au feu. Henephte, lui, commence à appeler la police nationale – autant rajouter du bordel au bordel pour faire diversion. Laeticia, choquée un instant, reprend ses esprits et fait apparaître une épée entre ses mains. Metallon s’enfuit alors, récupérée par Carbalas au bout de la rue…
 
… et Laeticia poursuit les deux dans sa propre voiture. Immédiatement, Henephte et Stamp profitent du bordel pour quitter la salle sans demander leur reste, comme Nymeth (qui lui aurait dû aider à l’évacuation, vu son job). Stamp et Henephte montent dans la voiture de Henephte, tandis que Nymeth enfourche sa moto. Une course-poursuite commence à travers Paris, et Carbalas tente finalement sur le périphérique de créer un carambolage avec Laeticia, mais l’ange est bien meilleure maître de son volant. Elle évite magistralement le carambolage en dérapant au frein… et Carbalas se prend un camion en plein dans l’arrière de la bagnole.
 
Metallon sombre dans l’inconscience, tandis que Carbalas est prisonnier de la carcasse et sévèrement blessé. Henephte, voyant la situation, décide de laisser se démerder Carbalas et Metallon ; contre l’avis de Stamp, il taille sa route. Nymeth prend la décision de s’arrêter, et voyant l’état de choc du conducteur du camion, décide de le faire passer pour le responsable de l’accident : il utilise Sommeil pour l’endormir, histoire de faire croire à un accident le temps que les flics et les pompiers rappliquent.
 
Malgré sa force fort limitée, Nymeth parvient à arracher la portière et à libérer Carbalas. Celui-ci se soigne, récupère ses affaires, et ils extraient ensemble Metallon. Nymeth enfourche sa moto en tenant bon gré mal gré Metallon entre lui et le guidon, tandis que Carbalas fout le camp. Il fout un bordel en usant de sa Télékinésie pour provoquer un accident parmi les services de secours qui débaroulaient, et efface les bandes des caméras environnantes.
 
Là-dessus, les démons se retrouvent une quinzaine de minutes plus tard. Une vive engueulade s’ensuit sur les responsabilités de qui a fait quoi et qui n’a pas fait quoi. Stamp propose de trouver un démon qui fait de la médecine sur LeMauvaisCoin¸ mais son initiative est tièdement accueillie : le médecin trouvé ne semble pas de confiance et les deux démons les plus friqués (Carbalas comme Henephte) refusent de payer pour ça. Bref, ça s’engueule, mais finalement Henephte est chargé de récupérer Metallon et de veiller sur elle le temps qu’elle sorte de l’inconscience. Henephte repart avec la démone de Furfur, Carbalas et Stamp.
 
En tout cas, l’ensemble de l’opération fait les gros titres le lendemain : la presse fait ses choux gras de cet incident étrange, mêlant apparition de Vanilla Ice sur scène, hacking des billets de Sven Shake, disparition de l’artiste en pleine ascension, et carambolage sur le périphérique l’impliquant très probablement…
 
Bref, toute l’affaire pue un peu. Les démons sentent qu’ils auront un retour de bâton, mais au moins, Sven Shake est mort et les anges ont couvert le tout. Ils s’interrogent aussi sur la mystérieuse nature de Sven Shake, entre visiblement son racisme, son « programme d’éveil supérieur » et le fait qu’il n’ait pas fait plop…
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
« National-socialisme. Doctrine fondée par Adolf Hitler pendant les années folles. En abrégé, on dira plus volontiers « nazisme », c’est plus joli. »
- Pierre Desproges, Dictionnaire superflu à l’usage à l’usage de l’élite et des biens nantis.
 
Expliquons le fin mot de notre histoire à nos lecteurs circonspects. Sven Shake est né en 1901 dans un bled paumé de la Prusse, sous le nom d’Ernst Mühler. Très jeune, il développe ses premiers pouvoirs psioniques. Très fan de l’idéologie völkisch, il est repéré par les Chevaliers la Terre Creuse en 1923 (célèbre organisation fasciste et suprématiste composé d’anges, de démons, de sorciers et autres trucs à connotation plus ou moins surnaturelle). Devenu membre de la SS à la fin des années 1920, il suit les péripéties d’un certain moustachu hystérique autrichien. Pour le compte de son organisation qui voit le Troisième Reich comme la réalisation d’un rêve, il participe aux heures glorieuses du Reich avant de terminer à Berlin un beau jour d’avril 1945 avec un fanatisme teinté de scepticisme.
 
Notre bon ami Mühler, qui a fait quelques exploits sur le Front de l’Est, est recherché et décide de prendre la poudre d’escampette grâce à l’aide de quelques curetons espagnols bien magnanimes à l’égard d’un criminel de guerre. Il finit donc en Bolivie, où il fréquentera des pointures comme Barbie (non, pas la poupée), avant de monter sa secte blanche et pure dans les années 1960 en réinterprétant le mouvement hippie à sa sauce. Il participe toujours aux complots de ses petits copains de la Terre Creuse, jusqu’à ce que la purge de Daniel en 1997 ne lui ouvre définitivement les yeux.
 
Mühler, psionique immortel (grâce au pouvoir Immortalité, donc), décide de virer sa cuti. Il se dit alors qu’au fond, ce qu’il a fait est probablement Mal, et que puisque Dieu existe, autant rentrer dans ses bonnes grâces. Il rentre en France sous une fausse identité, se fait baptiser comme catholique, et décide de lancer la transe chrétienne avec d’autres DJ européens aussi allumés que lui sous le pseudonyme de Sven Shake (remarquez l’acronyme). Et pendant vingt-deux années, il devient le nouveau pape d’un courant straight edge de l’électro qui ressemble à un mélange entre E Nomine, David Guetta sous acides et le rock psychédélique, le tout avec de la musique religieuse monastique médiévale. Sa popularité grandit petit à petit, jusqu’à l’explosion de 2020 pendant le confinement. Ses activités sont alors remarquées par la Youyou Power Force qui enquête sur lui.
 
Confronté finalement, Mühler joue cartes sur table, explique son tortueux passé et déclare avoir reconnu les implications de la reconnaissance de l’existence de Dieu et de Sa bonté - bon, par contre, pour la reconnaissance de l’inexistence des races, c’est pas encore ça… Les anges se demandent s’il ne ferait pas un excellent serviteur, voire même un ange. Le dossier finit sur le bureau de Laeticia, grade 1 expérimentée au service d’Ange (l’Archange des convertis, donc) et spécialiste des psioniques.
 
Laeticia est donc chargée du suivi de Mühler pour jauger de la sincérité de sa conversion (qui est réelle), de son orthodoxie religieuse (qui, pour le coup, s’avère si exemplaire qu’elle donnerait une demie-molle au Panzercardinal), sa distanciation totale de la Terre Creuse (qui est réelle) et de son abandon des théories racistes (et ça… euh, voilà quoi).
 
C’est donc à ce moment-là que Acid, baron de Furfur passablement énervé par la réussite de ce DJ de mes deux, décide de filer une mission à des démons de la maison pour flinguer ce type. Nicky en écope, et vu qu’elle a clairement pas envie de se frotter ce qui ressemble à un ange selon les premiers rapports de terrain, file la patate chaude à Metallon en lui rajoutant un délai absent des premiers rapports…
 
Bref, c’est là que l’histoire s’efface devant les aventures de nos charmants héros. N’ayant pas mené d’enquête approfondie, ils ont finalement causé un sacré bordel en agissant précipitamment. Par chance, Laeticia pense que les démons sont morts lors du carambolage et ne soupçonne pas un instant qu’ils étaient plus de deux. Vu l’arrivée impromptue de Vanilla Ice, elle pense à un coup de démons de Kobal ou une connerie similaire : un ange flic l’a interrogé et n’a rien remarqué (merci Non-détection).
 
Notre-Dame va quand même dispatcher des policiers de la maison pour enquêter, ne sait-on jamais…
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par Orlov »

Magnifique ! Merci @D-FENS !
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Orlov a écrit : dim. janv. 21, 2024 1:12 pm Magnifique ! Merci @D-FENS !
Content que ça plaise :mrgreen:

Les solos finaux des Prolegomena arrivent (j'attends la relecture des joueurs), et nous aurons bientôt rattrapé les parties actuelles. :charmeur

Je me permettrais un mini-bilan après trois mois de parties diverses et variées, pour fêter la fin des Prolegomena.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séances 18 : Intermezzo IV – C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui (Carbalas).
Date de la session : 13 janvier 2023.
 
Note : Cet intermezzo est le fruit d’un solo fait en tête-à-tête avec le joueur de Carbalas.
 

 
Après leur séparation, chaque démon vaque à ses diverses occupations pendant les jours suivants. Chacun essaie de gérer sa vie personnelle et ses différentes affaires. Carbalas, lui, a un sacré pistolet sur la tempe : il doit absolument réunir d’ici la fin du mois un million pour Azelas.
 
Dès le jeudi matin, Carbalas prend le pouls de l’incident de l’Antiprisme. Il est particulièrement malheureux qu’un artiste aussi ringard et naze que Vanilla Ice ait été remis en avant par son happening : Ice, Ice Baby et Ninja Rap deviennent les titres les plus écoutés en France sur les plateformes de streaming musical. Comme quoi, ce n’est pas un échec pour tout le monde…
 
De surcroît, l’affaire a rapporté un petit pactole à Carbalas : entre le premier hacking et le détournement des remboursements (avant que l’assurance capte que quelque chose n’allait pas), il a touché pratiquement l’équivalent de 200 000 euros ! Bref, il a déjà avancé sur son objectif d’un million d’euros, mais il en est encore très loin…
 
Ce qui rassure plus Carbalas, c’est que l’incident de l’Antiprisme ne le mentionne aucunement. Il est donc plutôt tranquille de ce côté-là. Bref, il se met au travail d’arrache-pied.
                                                                                                              
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
 
Spoiler:
Carbalas décide de partager son temps en trois tâches distinctes : la journée, faire le tour des casinos franciliens pour récupérer de l’argent en jouant de grosses sommes ; la nuit, mettre en œuvre un site Web intraçable pour faire des paris en ligne sordides ; et lors de ses temps morts (quand il voyage ou il mange), se renseigner sur François Blanc, soupçonnant d’avoir été lui à un moment de son existence. Son projet de site Web de paris en lignes est simple : parier sur la mort d’un ou plusieurs individus exposés, surveillés en temps réel par le piratage de leurs portables.
 
Les informations relevées sur François Blanc laissent penser qu’il aurait pu très bien être un démon d’Asmodée : avec son frère jumeau Louis-Joseph, ils deviennent montreurs de cartes pour faire fortune et voyager à travers la France. Après avoir fait leur beurre, ils s’installent à Bordeaux et commencent à boursicoter (Bordeaux possède alors une bourse). François Blanc et son frère corrompent un agent du réseau de télégraphes optiques Chappe pour obtenir des informations avant tout le monde, leur permettant de faire fortune. Pendant deux ans, les deux frères Blanc règnent sur la place de Bordeaux grâce à leur stratagème. Une dénonciation aboutit à un grand procès où les frères Blanc sont finalement condamnés à du sursis pour corruption de fonctionnaires (ils échappent à toutes les autres charges).
 
Désormais riches, les frères Blanc fréquentent les maisons de jeux parisiennes. Ils décident d’en ouvrir plusieurs à leur tour, et augmentent prodigieusement leur fortune. En 1838, les jeux d’argent sont interdits en France et les frères Blanc ouvrent des maisons de jeu à Luxembourg et à Hombourg, alors deux micro-États allemands, et les adossent à des hôtels de luxe et des stations thermales. Cependant, les riches ne viennent que l’été dans ces établissements allemands, préférant la Côte d’Azur l’hiver.
 
Suite à la Révolution de 1848, une grande partie de la principauté de Monaco a fait une révolution et a rejoint la France. La principauté est de plus en plus lourdement endettée, et François Blanc (dont le frère vient de mourir) propose au Prince de Monaco, Florestan Ier, d’ouvrir sa propre maison de jeu contre un monopole de trente-cinq ans. Accordé en 1856, le privilège est étendu en 1863. Le casino ouvre ses portes cette année-là, adossé là aussi à un hôtel de luxe (le tout réuni dans la Société des bains de mer).
 
Le casino rencontre un succès fou auprès des riches et, Blanc ayant senti le vent tourner, redirige ses investissements vers Monaco. C’est un bon choix : en 1872, Bismarck fait interdire les jeux d’argent dans tout l’Empire allemand (le Luxembourg suit pour ne pas froisser son puissant voisin). En 1877, la Suisse fait de même : le dernier casino européen se trouve alors à Monaco. Le casino devient si important que des investisseurs de tous les pays placent leurs billes dans la Société des bains de mer, dont des cardinaux - et parmi eux, le futur pape Léon XIII !
 
Blanc meurt la même année. Il est alors à la tête d’une fortune de 72 millions de francs (soit l’équivalent de 2 milliards d’euros actuels). Sa famille restera actionnaire majoritaire de la Société des bains de mer jusqu’à la Révolution monégasque. Malgré tout, la famille Blanc avait diversifié ses actifs : ils ont investi dans plusieurs casinos français suite à leur légalisation en 1907 et dans les paris hippiques dès les années 1890.
 
Entre l’arnaque autour du concert de Sven Shake et ses gains aux jeux, Carbalas a obtenu la coquette somme de 230 000 euros… ce qui est loin de l’objectif du million d’euros demandé par Eltab. Le dimanche après-midi, Eltab téléphone à Carbalas : il fait remarquer que Carbalas joue dans des casinos dans lesquels les services d’Asmodée ont leurs entrées. Il lui demande de cesser, histoire d’éviter que ses profits soient les pertes de la maison. Eltab en profite narquoisement pour rappeler à Carbalas la dette due, avant de raccrocher au nez de son interlocuteur. La liste d’Eltab fait déchanter Carbalas : pratiquement tous les casinos français sont sur la liste. Carbalas maudit Azelas et son séide, et se remet d’arrache-pied à son projet…
 
Dans la nuit, Carbalas reçoit une série de mystérieux messages sur QuelProgramme, où xXxFanDeVentilateurxXx lui envoie d’abord « I Want To Play A Game », suivi de « Pouet Pouet » accompagné d’une photo de ventilateur. Quand Carbalas s’enquiert de qui il peut être, il lui répond : « Je vais ventiler un max, bzzzzzzzz… ». Carbalas secoue la tête de désapprobation, regarde quand même les informations (on ne parle que des régionales à la télé, aucune mention de ventilateur dans les infos du jour), pense à un démon cinglé quelconque, et se remet avec ardeur à la tâche.
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séances 18 : Intermezzo IV – C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui (Henephte).
Dates des sessions : 12 et 15 janvier 2023.
 
Note : Cet intermezzo est le fruit d’un solo fait en tête-à-tête avec le joueur de Henephte, ainsi que d’un duo entre le joueur de Henephte et lae jouereuse de Nymeth.

 
Après leur séparation, chaque démon vaque à ses diverses occupations pendant les jours suivants. Chacun essaie de gérer sa vie personnelle et ses différentes affaires. Pour Henephte, l’objectif est simple : la thune.
 
Le jeudi matin, le fait divers de l’Antiprisme est sur toutes les unes des journaux : entre le happening de Vanilla Ice (qui a expliqué avoir été payé pour celui-ci), le déclenchement d’une alarme incendie, le hacking du site de vente des billets, le détournement des recettes de la billetterie et la disparition de Sven Shake, tout laisse penser à de sombres magouilles. Les pires vautours font leurs choux gras de l’évènement, générant un vaste bruit de fond autour de l’affaire.
 
Rajoutons à cela un important carambolage sur le périphérique, reliés par certains conspirationnistes relient à l’incident de l’Antiprisme. Ironiquement, Ice, Ice Baby et Ninja Rap deviennent les titres les plus écoutés en France sur les plateformes de streaming musical pour la journée suite au happening de Vanilla Ice. Comme quoi, pour Vanilla Ice, tout se termine bien…
 
Cependant, Henephte a un autre projet : mettre en tendance son projet de NFTs, les Bored Demons.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Au-delà du teasing destiné à la communauté des cryptobros, il veut les populariser par une campagne ciblée d’astroturfing. Cette campagne vise à accuser ces NFTs de divers maux réels (d’être du vent, d’être un gouffre écologique, de servir au blanchiment d’argent du crime organisé…), à moitié vrais (ils n’ont aucune valeur artistique) et imaginaires (les Bored Demons font de l’appropriation culturelle car l’un d’eux a un sombrero, les Bored Demons sont classistes car inaccessibles aux pauvres…) voire complètement fantaisistes (les Bored Demons financent Éric Zemmour et les Illuminati de Bavière).
 
Henephte mène son offensive avec Koala Rampant, son faux-nez avec 3 000 abonnés, officiellement une transmeuf engagée au NPA mais aux prises de position radicalement stupides et volontairement clivantes. Il paie quelques influenceurs mineurs pour faire la promotion de son produit, avant même qu’il ne soit commercialisé. De même, il paie des armées de petits Indiens pour envoyer des tweets sur le sujet, histoire de faire du bruit de fond sur Twitter. Lui-même multiplie le teasing par de petites vidéos.

 
Henephte est impressionné par le résultat de ses efforts : la campagne de publicité prend tellement bien qu’il subit un vaste harcèlement de l’extrême-gauche sur tous ses réseaux sociaux, tandis qu’on dénonce un énième projet climaticide et économique. Le thread de Koala Rampant (une transmeuf du NPA relativement suivie sur Twitter) est retweeté pratiquement 75 000 fois, tandis qu’une vidéo de teasing de Henephte fait 300 000 vues – un record absolu pour quelqu’un qui tourne habituellement entre 4 000 à 10 000 vues, et n’a atteint qu’une ou deux fois les 30 000 vues. Bref, les Bored Demons deviennent enfin tendance sur Twitter.
 
Mais plus intéressant encore, de vastes secteurs de Twitter se mobilisent pour en discuter : gauchistes qui voient dans le mouvement de la pure hystérie collective sur un projet qui ne mérite aucune attention, gentils centristes mous qui voient les NFTs comme un développement du Web, libertariens qui défendent bec et ongle les cryptoactifs par antiétatisme primaire, extrême-droite farouchement opposé au « wokisme », complotistes QAnon qui voient les Bored Demon comme le signe de l’annonce de l’Apocalypse par les Illuminati à la solde de Joe Biden…
 
Des personnalités publiques commencent à prendre position sur les Bored Demons, et dans un contexte où on parle beaucoup des NFTs, ça marche. Résultat, Henephte est contacté par trois journaux intéressés par une interview : le Journal du Dimanche (pour une double page sur les cryptoactifs), Télérama (visiblement pour un article très critique) et Valeurs actuelles (pour dénoncer le wokisme). Henephte passe sa soirée à entretenir le buzz et ne se préoccupe que de cela.
 
En se levant le vendredi matin, Henephte a la bonne surprise de découvrir que Papacito en personne s’est fendu d’une vidéo pour défendre le projet contre les « marxistes culturels adeptes de l’État-nounou et du wokisme », alors que cocorico, « on a enfin un projet français dans les  cryptos ». Le buzz est à son paroxysme et le débat houleux autour de la question, les quelques voix raisonnables étant noyés par les réactions à ses interventions subtilement de mauvaise foi de son vrai compte ou aux tweets enflammés de Koala Rampant.
 
Le matin même, il fait son interview pour le JDD avec Olivia Bellay, jeune journaliste économique aux dents longues. Henephte livre une prestation convaincante à Bellay, et surtout finalement très « centriste progressiste et libéral qui ménage la chèvre et le chou » qui plaît beaucoup à Bellay (qui n’y connaît finalement pas grand-chose en matière de cryptoactifs). L’interview, qui occupera une demi-page, sera envoyée le soir pour relecture et validation.
 
En sortant de la rédaction du JDD, Henephte reçoit un appel des flics : ils lui demandent de passer au commissariat du XVème arrondissement, pour faire une déposition au sujet de la soirée du mercredi à l’Antiprisme. Bien que craignant un peu la présence angélique, il se pense au-dessus de tout soupçon. Il se rend donc au commissariat sans se préparer.
 
À sa grande surprise, il est extraordinairement bien accueilli par un brigadier-chef bedonnant d’origine marseillaise, Garcia. Plusieurs flics, très fiers de rencontrer l’idole des réseaux sociaux des derniers jours et ennemi ostensible des wokes, se prennent en selfie avec lui. Une fois les formalités faites, il est accueilli nettement plus sympathiquement que Nymeth l’a été par le capitaine Martial et sa lieutenante blonde. On lui propose à boire, puis on l’interroge pour savoir pourquoi il est venu là-bas.
 
Henephte répond avec franchise qu’il voulait repérer les lieux discrètement, interroger le personnel et nouer des contacts dans le milieu de la nuit – en effet, il voulait louer la salle pour une soirée crypto… Bref, il assume être un gros rat. Mais un gros rat catholique et curieux (« Bien sûr que je suis catholique, puisque je suis un bon Français ! » s’étrangle Henephte), attention ! Le capitaine Martial est convaincu par ces explications, mais demande des précisions sur pourquoi il a donné les passes de bénévoles. Henephte explique qu’il s’en foutait et qu’il préférait faire gagner à sa communauté, montrant les give away organisés sur son compte Instagram.
 
Là-aussi, le capitaine Martial semble convaincu par ses explications. Enfin, le capitaine Martial lui parle clairement de problèmes sur les bandes vidéo (largement effacées) et de l’homme vu en sa compagnie (Stamp, donc). Henephte nie le connaître précédemment, expliquant qu’il a obtenu un passe par son tirage au sort (ce qu’il fait vérifier aussi) et est venu le voir spontanément. Il ne savait pas trop qui il était, si ce n’est que cet individu le collait pour faire genre qu’ils étaient proches. Il n’a pas trop compris pourquoi, et explique qu’il suspecte de l’avoir vu déclenché l’alarme incendie. Dans tous les cas, il a appelé la police dès que cela partait en vrille (ce qui est immédiatement vérifié par le capitaine Martial).
 
Le capitaine Martial termine la déposition par un résumé chronologique de sa présence, demandant d’étayer par toutes les preuves possibles. Très satisfait, il s’excuse auprès de Henephte et lui demande s’il peut l’aider à faire un portrait-robot pour compléter la vidéosurveillance. Henephte poireaute une bonne heure avant qu’un portraitiste arrive, et il élabore avec lui, le capitaine et la lieutenante le portrait-robot. Le portrait-robot est ressemblant à Stamp, mais évidemment trop vague pour être utile. Malgré tout, le capitaine semble satisfait et remercie Henephte pour sa collaboration.
 
Henephte s’en va après un ultime selfie avec un flic (« Franchement la vidéo de Papacito sur vous, c’était cool, j’achèterai vos démons là ! »). En sortant du commissariat, il constate que Nymeth avait parlé la veille de l’enquête policière dans leur groupe : il n’avait tout simplement pas vu, trop absorbé par sa tâche d’astroturfing. Henephte rentre finalement à son appartement, bien content de s’être débarrassé des flics.
 
Le Scox fait l’interview téléphonique avec le journaliste de Télérama, un vieux de la vieille qui connaît parfaitement le milieu du numérique. Henephte ne parvient pas à le convaincre de l’intérêt économique des NFTs. Mais, étant visiblement mal informé sur les techniques utilisées par Henephte (qui a opté pour des NFTs issues d’une génération procédurale de haute qualité, ainsi que des pièces uniques réalisées par des dessinateurs), le plumitif se retrouve embobiné par Henephte. À défaut d’être convaincu sur les NFTs (qui semblent être ce qu’elles sont pour lui : du vent), il est finalement convaincu sur la valeur artistique du projet de Henephte et termine cordialement l’appel avec le démon de Scox.
 
Un peu plus tard dans la soirée, Henephte valide l’interview pour le JDD avec l’article lié, qui s’avère plutôt gentillet et pas trop critique. Bref, c’est excellent pour les affaires.
 
Le samedi matin, Henephte fait à 10 heures son interview avec Valeurs Actuelles. Une partie de l’interview sera utilisée pour YouTube, l’autre partie paraîtra dans le journal. Henephte livre quelques punchlines, mais dans le détail, se montre politiquement très modéré pour générer un consensus mou et éviter d’être trop clivant. S’il conspue un peu les wokes, il met l’accent sur le fait qu’ils ne comprennent pas ce dont ils parlent, plutôt qu’une véritable inimité politique – comble du cynisme, Henephte appelle à tendre la main vers eux pour leur permettre de mieux comprendre le monde des cryptoactifs. Les yes-men de Valeurs actuelles lui mangent dans la main et lui demandent même des dédicaces à la fin.
 
Henephte en profite pour continuer de faire monter la hype, fidélisant une future grosse clientèle, et obtenant quelques réactions de personnalités importantes. Ainsi, le référent numérique de Marine Le Pen, Jean-Lin Lacapelle, déclare que le soutien d’un projet français novateur est extraordinairement important ; similairement, plusieurs influenceurs du milieu des cryptos à l’étranger soulignent l’intérêt du projet. Bref, le démon de Scox boit du petit-lait et valide les interviews de Télérama (qui dit en substance : les NFTs c’est du vent, mais pour une fois que c’est de l’art…) et de Valeurs actuelles
 
Cependant, dès dimanche, le phénomène se tasse. Toujours présent dans les tendances mais moins mis en avant, il revient un peu dans les tendances avec les premières publications d’extraits putassiers de son interview avec Valeurs actuelles. Malgré ses tweets et ses publications, il peine à entretenir la tendance.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Les efforts de Henephte sont également vains avec Koala Rampant, son faux-nez.

 
Il est donc un peu déçu, mais espère beaucoup de son passage chez Konbini – qui l’ont contacté pour une interview en soirée…
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Le soir, peu avant son rendez-vous avec Stolas au Philharmonique, il reçoit des screens de Metallon où elle discute avec « Grande Prêtresse ». Cette « Grande Prêtresse » demande de faire quelques trucs pour elle, concernant Henephte. Metallon refuse dans lesdits screens. Metallon accompagne ces screens d’un message triomphant :
 
- J’ai empêché un attentat sur toi, tu m’en dois une.
 
Henephte répond alors :

 
- Je te dois une Mega Demon.
 
Bien que ça le titille un peu, il s’en désintéresse rapidement : son rendez-vous avec Stolas est sa priorité.

 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth et le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
À 21 heures, Henephte et Nymeth arrivent au Philharmonique. Tous deux se posent au bar, commandent au barman et observent Stolas, occupé à discuter avec les nombreux humains présents : très clairement, Stolas fait du proxénétisme, marchandant ses familiers soubrettes aux humains présents. Une petite discussion s’engage entre les deux démons, et Henephte fait clairement comprendre à Nymeth qu’il a grillé qu’il était allé espionner ses rêves. Cela refroidit un peu Nymeth. Les deux démons se regardent dans le blanc des yeux, avant que le barman leur demande, à voix basse et en démoniaque, d’aller en arrière-salle pour rencontrer Stolas.
 
En arrivant dans l’arrière-salle, ils trouvent Stolas posé nonchalamment sur le siège. Après les salutations de rigueur, Stolas demande (petit sourire en coin) ce que cela fait aux deux démons de savoir ce que ça leur fait de rencontrer la Princesse des enfers en personne pour leur première mission. Henephte semble surpris, Nymeth moins ; Henephte tilte finalement qu’il parle de Lilith, supposée être la fille de Satan en personne ! Ils commencent à discuter de cette étrange première mission : Stolas explique qu’il aimerait bien que les deux démons s’intéressent de près à cette mission pour lui.
 
Les deux démons se regardent et interrogent Stolas sur « pourquoi ». Stolas avoue être « en froid avec la Princesse des Enfers ». « On ne peut pas plaire à tout le monde, n’est-ce pas ? » ajoute-t-il en fixant Henephte. Il se justifie par des incompatibilités d’humeur et des ambitions divergentes. Stolas finit d’ailleurs par jouer cartes sur table : il est curieux de la mission confiée par Lilith, et veut que les deux démons la sabotent pour lui. Henephte demande ce qu’ils ont à en tirer concrètement.
 
Stolas dit qu’il veut se positionner pour prendre la place d’Andrealphus, car le Prince du sexe est bien absent ces derniers temps. Or, sa principale concurrente est… Lilith. Ce que propose Stolas à Henephte et Nymeth, c’est d’avoir le futur Prince du sexe dans sa poche. Henephte trouve cela vague, Nymeth lointain : bref, ils veulent plus concret et plus immédiat. Stolas propose alors des informations sur leurs passés respectifs : à Nymeth, il dit : « Je te dis tout ce que tu veux savoir sur Kit » ; à Henephte, il lui propose de lui retrouver son dossier. Dans les deux cas, s’ils sabotent la mission pour lui, Stolas retirera leurs éventuelles limitations et les récompensera dans le dos de Lilith.
 
Henephte questionne sur qui est exactement Lilith. Stolas explique que Lilith est à la tête d’une des plus grosses boîtes de biotechnologies tournées vers le plaisir sexuel, vendant tout un tas de génériques, de médicaments et de produits paramédicaux (comme les célèbres préservatifs Durax™). Mais son empire économique s’étend à d’autres secteurs, incluant notamment de la pornographie. Bref, c’est une démone influente – et qui a évidemment l’oreille de son père.
 
Henephte suggère de faire une victoire pyrrhique, histoire de donner le change face à Lilith, tout en niquant la mission par derrière. Ça permettra alors d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Nymeth semble moins convaincu. Mais dans les deux cas, avant de saboter la mission, les deux démons demandent un avant-goût des révélations potentielles de Stolas.
 
Stolas révèle aux deux démons qu’ils fréquentaient, à l’époque de la Restauration, les mêmes cercles. Avec Lacesh (un démon de Morax), Henephte (lui aussi au service de Morax) et Nymeth (alors au service de Malphas) ont contribué au lancement du romantisme en France. Nymeth s’envoyait souvent en l’air lors des parties fines de Stolas à l’époque, contrairement à Henephte qui n’était pas très friand de cela : Henephte les a rejoint une ou deux fois, mais ce n'était guère son truc. Stolas livre même le nom de Henephte à l’époque : Abel Laumier. Stolas a lâché que Morax n’aimait pas que Henephte soit aussi prometteur, et il est probable que seul la mort du démon l’a empêché d’accéder au rang de baron (mort que Stolas suppose téléguidée par Morax).
 
Mais Stolas explique également à Nymeth qu’ils se sont connus à une autre époque avec ce « bon vieux Kit », sous-entendu que seul Nymeth semble comprendre. Il semble que tous les trois aient partouzé ensemble. Nymeth, à l’époque, ne portait pas ce nom : il utilisait un prénom humain, Valentin, auquel il était très attaché. Par contre, il changeait souvent de nom de famille. Stolas révèle qu’à l’époque, il était le suivant de Méphistophélès (« l’âme damnée de Méphistophélès », selon les propres termes de Stolas) et participait à répandre la « légende » (laquelle ? Stolas n’a pas précisé). Enfin, Stolas livre même le nom du vrai géniteur de Nymeth après une charade moqueuse : Malphas, le Prince de la discorde, en personne…
 
Les deux démons sont sur le cul de cette révélation – en particulier Nymeth, qui semble mal la prendre.
 
Stolas se lève et s’excuse : il a des affaires à mener. Il laisse les démons réfléchir à son offre. Dès que le baron d’Andrealphus est parti, Henephte attaque bille en tête en demandant ce que Nymeth a pu déduire de son subconscient ; après avoir énoncé que son collègue de Scox semblait un poil mégalomaniaque et avait une volonté de contrôler tous les gens, Nymeth l’interroge sur la présence de Carl Jung dans ses rêves. Henephte lui répond que les humains sont des médiocres qui ne demandaient qu’à être manipulés et qu’il aime beaucoup Jung.
 
Nymeth demande où est la liberté dans la vision de Henephte : le démon de Scox lui répond qu’il aime bien l’idée que les humains se libèrent pour se mettre à son service. Cyniquement, Henephte lui énonce cette célèbre maxime d’influenceur : « Un homme choisit, un esclave obéit. » Il raille Nymeth pour son manque d’ambition, pour ses questions naïves au tout venant et son obéissance au chef. Jamais, du point de vue de Henephte, il ne gravira les échelons. Le démon de Scox estime que la déloyauté est nécessaire, et qu’il ne faut pas en attendre de ses supérieurs : Morax l’a visiblement fait buter lorsqu’il était trop menaçant.
 
Nymeth interroge Henephte s’il fait confiance à Scox et à ses coéquipiers, et Henephte dit prudemment que c’est plus le cas pour Scox que ses coéquipiers. Ceci dit, un partenariat peut s’envisager entre eux selon Henephte : le démon de Beleth espionne l’esprit des gens pour lui, et lui les manipule. Cela serait bien de commencer aussi sur l’entourage immédiat. Comme, au hasard, les trois autres démons de l’équipe, et tout particulièrement Carbalas – il ne croit à cette histoire de remplacement de dernière minute.
 
Sur cette dernière proposition, Henephte se taille : il a des affaires à mener. Quant à Nymeth, il suit rapidement : il doit faire acte de présence pour le deuxième shift du bar où il travaille…

           
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte.)
 
Spoiler:
Dès son retour chez lui, Henephte consulte toutes les ressources disponibles sur Internet au sujet d’Abel Laumier. Réputé pour sa beauté, son caractère enjôleur envers les femmes et ses talents de polémiste, cet homme ne fut pas retenu par la postériorité, malgré sa notoriété de son vivant sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Né en 1792, il semble être né dans une famille anoblie sous le règne de Louis XV. On ne sait pas grand-chose de sa vie ou de ses études auparavant (en tout cas, sur Internet). Toujours est-il qu’il est suffisamment riche pour voyager entre le printemps 1819 et l’hiver 1820 en Grèce. Il publie un premier récit de voyage accompagné de traduction de poèmes grecs en vers, sous le nom des Antiquités du Péloponnèse. Ce récit de voyage connaît un beau succès et marque les débuts du philhéllénisme moderne en France.
 
Les années suivantes sont plus floues, mais il réalise quelques voyages au Royaume-Uni entre 1821 et 1823 et traduit quelques textes sur les antiquités et sur l’esthétique rédigés par Walter Scott. Rentré en France en 1823, il devient un critique artistique de premier plan (il soutient les romantiques contre les classiques) et un éditorialiste politique « conservateur opportuniste » dans des journaux parisiens à grand tirage (il soutiendra successivement Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe).
 
À la même période, ce polyglotte averti traduit Goethe de l’allemand, retraduit La Divine Comédie de Dante et participe à faire connaître le poète espagnol José de Espronceda lors de ses jeunes années. Dans le même temps, il prend ardemment partie pour l’expédition de Morée en Grèce et pour l’indépendance grecque. À plusieurs reprises pendant cette période, il voyage au Royaume-Uni et en Italie, fréquentant les artistes romantiques nationaux, traduisant leurs œuvres et réalisant deux magnifiques récits de voyage (Pérégrinations d’un noctambule français à travers les terres gaéliques pour l’Écosse et l’Irlande, et Les Nouvelles Antiquités de Rome pour l’Italie).
 
Il revient en France en 1829 alors que la bataille entre romantiques et classiques est à son paroxysme. Laumier participe à la bataille d’Hernani dans le camp des romantiques et contribue, par sa plume cinglante, à faire connaître la pièce. Il deviendra alors un indéfectible soutien de Théophile Gautier et de Victor Hugo, deux des plus importants auteurs romantiques français. En 1831, il quitte la France pour un voyage de deux ans jusqu’en Russie : il rencontrera l’empereur Nicolas Ier et fréquentera les cercles romantiques russes, notamment Alexandre Pouchkine et Nicolas Gogol. Similairement, il hivernera sur le retour à Varsovie et fréquentera les nationaux-romantiques locaux.
 
À son retour en France en 1833, il rédige Contemplations sur l’Empire russe et ses peuples, véritable succès de librairie et pamphlet à charge contre la répression de l’insurrection polonaise de Novembre. Il participe à cette occasion à faire connaître les émigrés polonais talentueux en France, comme Chopin. Les années suivantes, il voyagera chaque été de l’autre côté de la Manche et participera à la traduction d’œuvres françaises en anglais. Vieillissant, il cesse cette vie de vagabondage en 1840. Continuant ses activités en France, il disparaît dans des circonstances mystérieuses en 1844 à l’âge de 52 ans. La théorie la plus populaire veut qu’il ait été assassiné par des créanciers peu scrupuleux car il menait grand train et semblait vivre au-dessus de ses moyens.
 
Laumier est un personnage central de l’époque, mais les travaux spécifiques sur lui sont rares : il est souvent mentionné au détour d’autres ouvrages sur le romantisme. En français, n’existent qu’une thèse en histoire de la littérature soutenue en 1898 et une biographie centrée sur ses activités politiques parue en 1972. Henephte a donc, pour en savoir plus, décidé de commander une impression de la thèse à la Bibliothèque nationale de France et le livre d’occasion pour en savoir plus…
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Séances 18 : Intermezzo IV – C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui (Metallon).
Date de la session : 13 janvier 2023.
 
Note : Cet intermezzo est le fruit d’un solo fait en tête-à-tête avec la joueuse de Metallon.
 
Metallon est comateuse suite au carambolage sur le périphérique de Paris. Il faudra attendre plusieurs jours afin qu’elle revienne à elle, le samedi 19 juin 2021 dans la matinée…
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueuse de Metallon.)
 
Spoiler:
C’est le samedi matin que Metallon se réveille de son coma. Toute fracturée dans tous les sens et toute poisseuse de sang (Henephte ne s’est pas donné la peine de la changer ou de vaguement la nettoyer), elle se soigne et se relève toute poisseuse de sang (Henephte l’a laissé en état). Elle prend une douche, prend des fringues laissées pour elle par Henephte, et s’en va sans demander son reste (de toute manière, le démon de Scox est absent).
 
Metallon essaie d’aller Chez Régis pour récupérer des informations sur Nicky, mais curieusement, elle ne trouve pas le rade. Finalement, elle décide de retourner à sa coloc’ de la Folie-Méricourt. À son arrivée, elle se pose et commence à chercher, en vain, des infos sur Nicky sur l’Entrefilet. Elle reçoit alors un appel de Telem : celui-ci la félicite pour la mission donnée aux côtés de Nicky, surtout que Metallon se serait jointe bénévolement à celle-ci. Il l’a donc gratifié d’une récompense, et il est évidemment très content que la collaboration entre les deux démones se passent si bien. Il n’est pas mentionné une seule fois que d’autres démons ont participé à ça. Bref, Metallon se sent un peu arnaquée, mais prend sur elle de ne rien dire.
 
Elle se pose un instant et réfléchit en écoutant de la musique, avant qu’on sonne à l’interphone : Metallon ouvre, entend les pas monter jusqu’à l’appartement, et en ouvrant la porte de sa colocation, découvre Nicky. Nicky la félicite narquoisement pour leur réussite, semblant très fière de lui avoir piqué sa réussite sans avoir eu à lever le petit doigt. Mais Nicky lui dit que ce n’est que le début et qu’elle va lui en faire baver. Pourtant, Metallon lui propose une coopération bénéfique, du donnant-donnant : elle lui propose de coucher avec elle, de faire de la paperasse, de l’aider sur ses missions, de toute faire pour qu’elle devienne capitaine, mais juste éviter que ça soit à sens unique.
 
Nicky lui dit qu’elle veut que ça soit à sens unique. Nicky lui dit que c’est un putain de démon et qu’elle va en faire chier : elle n’est pas là pour coopérer, elle est là pour lui en faire baver, « puisque je suis en état de non-conformité aux idéaux de Furfur » et parce que c’est une question de pouvoir. Metallon commence alors à comprendre à qui elle a affaire. Vu que Nicky commence à être de plus en plus agressive et directive, Metallon l’insulte. À sa grande surprise, Nicky la prend par le col et la colle contre le mur en lui disant : « Jamais d’ma life j’te laisserai un moment poufiasse, histoire que j’te montre ce que ça donne la « non-conformité aux idéaux de Furfur » comme tu me disais. » Metallon a alors un souvenir de son incarnation précédente…

 
Il est le 25 février 2016 et la soirée de la veille fut un énorme succès. Je m’assois dans le fauteuil en cuir – le seul symbole d’autorité et le seul privilège que je me suis jamais accordé. J’ai distribué les promotions à tout le monde suite au concert d’hier. Puis, je soupire. Car j’ai convoqué Mala à mon bureau. Ça toque à ma porte, et je lâche un simple :
 
« Entre, Mala. »
 
La démone arrive, toute souriante. Mala, aussi connue sous son nom humain de Nicky. Je la sais hypocrite.
 
« Salut, Mala.
- Bonjour, patronne. »
 
Je prends son dossier et je continue.
 
« Mala, je t’avoue que tu fais du bon taf’ comme roadie, mais sur le reste… Il faut que je t’explique un truc. Ce que j’aime chez les humains, c’est qu’ils se libèrent, que les règles sautent. La musique, le cul, la violence, c’est pour un moyen pour cet objectif, pas une fin pour les pervertir. Et toi… Bah t’es vicieuse. Enfin, vicieuse pas comme un démon de Furfur, mais comme un démon de Malphas… Bref, tu vois ce qu’j’veux dire… »
 
Mala semble à deux doigts de perdre son sourire de faux cul mais se force pour continuer.
 
« C’est pour ça que je te donne pas ta promotion au rang de chevalier, pour non-conformité aux idéaux de Furfur. Ce qui te fait kiffer, c’est que les humains se tapent dessus pour se détruire. Nous, c’est pour qu’ils se libèrent. Donc… Soit il va falloir changer ton état d’esprit pour viber avec nous, soit il faut changer de Prince… »
 
Mala a un immense sourire forcé. Putain, elle est à deux doigts de péter un câble je sens. Je me prépare au cas où, que je puisse renvoyer son cul en Enfer si elle bouge. Mais pourtant…
 
« Très bien patronne, j’en prends note. »
 
Et elle quitte la salle sous mon regard en serrant les poings…

 
Metallon percute enfin pourquoi elle avait en grippe Nicky. Après une ultime tentative d’apaisement, elle se dégage de son étreinte et l’invite à aller se faire foutre. Les deux démones s’invectivent, et Mala promet à Metallon de lui en faire baver. Finalement, Metallon la vire de chez elle alors qu’un coloc’ se ramène.
 
Metallon réfléchit un instant, puis se décide à contacter à Telem pour lui parler de ses problèmes avec Nicky. Telem est complètement incrédule, vu le rapport laudateur de Nicky sur Metallon et leur bonne entente passée (enfin, ce qu’il pense être leur bonne entente passée). Quand Metallon affirme que Nicky n’était même pas avec elle à l’Antiprisme, Telem dit qu’elle s’est absentée pour aller sur Paris. Bref, très rapidement, Telem pense que sa subalterne est en train de planer, et Metallon pour prouver que non, décide d’en prendre…
 
… et après cinq heures à discuter avec le lapin du métro de Paris qui propose de pincer très fort la tête de Nicky dans une porte de métro (ainsi que de se livrer à toutes sortes d’activités sexuelles avec lesdites portes de métro), Metallon se rend compte qu’elle en a un peu trop pris. Ayant écrit n’importe quoi à Telem et ayant perdu toute crédibilité (Telem lui a juste demandé de faire gaffe de pas prendre n’importe quoi à n’importe quel moment), Metallon se sent un peu baisée. Dans tous les cas, la Furfur lâche sur la conversation QuelProgramme de son groupe un message simple, mais incompris par tout le monde : « Destituer Nicky. »
 
Metallon descend de chez elle, tente une nouvelle invocation de Chez Régis, échoue, et finit dans un bar avec des punks à chien. Elle s’amuse pendant toute la nuit en consommant alcool, drogues et mauvais punk, avant de rentrer complètement torchée à cinq heures du mat’. À son réveil à 15 heures, elle recommence ses recherches sur Nicky, un peu en vain. Elle finit par recevoir une proposition étrange de « Grande Prêtresse », qui veut qu’elle lui donne des infos sur Henephte. Metallon refuse, et envoie fièrement les screens à Henephte avec le message suivant :

 
- J’ai empêché un attentat sur toi, tu m’en dois une.
 
Henephte lui répond alors :

 
- Je te dois une Mega Demon.
 
Très satisfaite, elle continue ses recherches sur Nicky en vain, mais est contactée sur QuelProgramme par xXxFanDeVentilateurxXx pour l’aider à distribuer des ventilateurs à travers tout Paris. En se rendant au rendez-vous (on lui a promis une récompense substantielle), elle se retrouve au milieu de sept démons – pratiquement tous rencontrés au DARD. Arrive alors Morty, le petit blagueur du DARD, et Nekros, qui n’arrête pas de pouffer comme un adolescent boutonneux à qui on aurait dit « zizi ». Morty veut distribuer des ventilateurs à travers Paris. Aux participants, il promet « une récompense karmique appropriée ». Il distribue des cartes des lieux où placer des ventilateurs, avec un parcours terminé par une tête de mort – le lieu où ils trouveront leurs « récompenses karmiques ».
 
Dire que la proposition est accueillie froidement est un doux euphémisme. Quatre des démons se cassent, et seuls restent Metallon et deux autres démons (Iritus, un Baal fan de metal indus, et Teleramdam, un Furfur fan de black metal, corpse paint de rigueur) qui sont convaincus par Nekros de filer un coup de main. Morty part avec Metallon et Teleramdam distribuer une partie des ventilateurs, tandis que Nekros et Iritus se chargent des autres. Les trois démons partent dans la Citroën C15 toute pourrie de Morty et passe quatre bonnes heures à poser des ventilateurs à travers Paris. Bien que les deux démons de Furfur questionnent Morty sur l’intérêt de la manœuvre, Morty répond systématiquement à côté de la plaque.
 
Les démons terminent le dépôt sauvage de ventilateurs à 1 heure de matin et se retrouvent au lieu indiqué par une tête de mort : un immeuble de bureau parisien où seul le dernier étage est allumé. Ils rentrent à l’intérieur, et entendent de la musique électro diffusée à fond les bielles. Arrivé au dernier étage, ils croisent un gros bras avec de grandes cornes qui demandent le mot de passe. Morty donne un mot de passe fantaisiste (tandis que Nekros pouffe encore), et Metallon regarde Teleramdam et Iritus en se demandant s’ils n’ont pas fait une énorme connerie…
 
… mais à leur grande surprise, le videur confirme que c’est le bon mot de passe et ouvre. Une trentaine de démons sont en train de danser, de discuter, de tiser et de consommer des drogues pendant qu’un DJ mix. Morty va immédiatement discuter avec la barmaid, une démone sexy qui a sorti cornes et queue barbelée. Bref, tout ça a l’air d’être une soirée pour démons. Metallon croise même Stratk, qui distribue ses petites pilules au tout venant. Metallon en profite pour s’amuser, achète des pilules à Stratk (et en prend), et fait connaissance avec Teleramdam et Iritus.
 
Tout le monde se quitte vers sept heures du mat’, alors que la salle est évacué par le videur. Metallon part dormir après cette sacrée teuf, retournant en titubant à son appartement…
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Séance 18 : Intermezzo IV – C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui (Nymeth).
Dates des sessions : Entre le 3 et le 15 janvier 2023.
 
Note : Cet intermezzo est le fruit d’un solo équivalentes à une bonne séance agglomérée, fait à la va-comme-je-te-pousse en dehors des sessions.
 
Après leur séparation, chaque démon vaque à ses diverses occupations pendant les jours suivants. Chacun essaie de gérer sa vie personnelle et ses différentes affaires. Concernant Nymeth, il a fort à faire : reprendre une vie « humaine » normale, notamment.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Après leur soirée à l’Antiprisme, Nymeth propose à Airi de la retrouver, elle et ses potes. La démone de Crocell propose, plus prudemment, un simple tête-à-tête : ils ont besoin de se faire discret avec l’intervention des flics (et pour ça, ils se sont d’ailleurs éparpillés dans la nature, ont détruit une partie des bandes vidéo et vont faire profil bas). En plus, Vanilla Ice est interrogé au poste. Nymeth accepte donc la proposition d’Airi.
 
À son arrivée, Nymeth prépare deux cocktails pour lui et la succube de Crocell. Ils commencent à discuter des implications de la soirée de l’Antiprisme, et Airi explique que les collègues de Nymeth ont sérieusement chié dans la colle. Elle pense, en plus, qu’ils n’ont pas pris les précautions nécessaires. Bref, elle dit à Nymeth que la volaille va s’intéresser à eux. Nymeth en prend bonne note.
 
La conversation diverge sur Vanilla Ice : Airi le décrit comme le recordman absolu des démons de Crocell en termes de limitation (six !), avec une carrière médiocre (il a foiré toutes les missions importantes, réussies toutes les autres) et est devenu capitaine à l’ancienneté.  Bien évidemment, il est très mal aimé du Prince du froid et évité comme la peste par la plupart des démons de Crocell. Pour rajouter au tout, il est insupportable car il parle en rappant : seuls les démons de Crocell supportent ça – bon, ceux d’Abalam et de Kobal ne s’en formalisent pas non plus, ceci dit…
 
Vu son pedigree, Nymeth demande à Airi pourquoi elle le fréquente : Airi répond, avec un sourire carnassier, que ça l’amuse et que son père lui passe des choses qu’il ne passerait pas à d’autres démons de Crocell aussi gradés qu’elle. En plus, Vanilla Ice est amusant et plein aux as. Enfin, ils sont devenus potes. Nymeth fait remarquer que son père semble lui passer beaucoup de choses, et Airi lui répond que c’est la nature de leurs relations qui permet ça. Les bonnes relations entre un Prince et son serviteur dépendent habituellement de ses résultats et de son comportement. Mais, en fille de Crocell, ce dernier pardonne ses écarts (comme fréquenter Vanilla Ice…) et vu ses excellents résultats…
 
Airi pointe d’ailleurs que la relation entre Beleth et Nymeth sera probablement similaire, bien qu’il ne soit pas impossible que Nymeth reste un pion aux yeux de Beleth (ce que Beleth a avoué à Nymeth…). Airi pointe d’ailleurs que les bonnes relations entre un baron et son Prince dépendent de ses résultats : des personnalités de l’Enfer comme Andras, fidèle bras droit de Beleth et messager de celui-ci à la Cour infernale, doivent le soutien sans faille de leur Prince à leurs impeccables états de service.
 
Elle note d’ailleurs que Beleth doit être l’un des pires sur la question des « pions », vu qu’il ne se prend pas pour de la merde, au point où quand il est présent à la Cour infernale, c’est généralement en envoyant Andras… Ce comportement est très mal vécu à la Cour infernale, car ils doivent traiter en égal quelqu’un qui ne l’est pas. Ce sont surtout des psychorigides comme Andromalius et Belial ou des péteux comme Samigina qui semblent mal le vivre – ça fait marrer Crocell, surtout que ça fait disjoncter Andromalius et Belial.
 
Bref, Airi dit un peu l’air de rien qu’il faut un supérieur très cool ou un lien très fort pour empêcher ses foudres en cas de plantage. De son point de vue, le seul Prince vraiment très cool, c’est Bifrons. Le Prince des morts est tellement cool avec ses potes qu’il est le responsable du coup de pouce à la carrière de Crocell : c’est lui qui lui a donné un coup de pouce à Crocell pour qu’il devienne Prince, histoire de lutter à armes égales contre son psychopathe de frère.
 
Et justement suite à cet échange, Nymeth pose sérieusement la question à Airi : que se passe-t-il en cas de conflit entre Belial et Crocell ? Airi ne répond pas si un conflit est en cours, mais elle avoue qu’elle aimerait bien aller au front pour casser la gueule à quelques démons de Belial – Nymeth suggère le nom d’Eate, et Airi répond positivement. Visiblement, Airi souhaite la guerre pour crever l’abcès, mais si une autre solution (pacifique, donc) émergeait, elle ne serait pas contre…
 
Sur cette dernière discussion, Nymeth et Airi trinquent et décident de passer à autre chose. Autant profiter de la nuit à autre chose.

 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Nymeth a profité de la nuit pour tenter d’aller à la rencontre de Beleth. Finalement, Nymeth est parvenu à l’invoquer. Nymeth a déballé son sac à propos d’Airi, de Malphas et des intérêts du Prince de la discorde. Beleth en a pris bonne note, et Nymeth a demandé au Prince des cauchemars d’effacer ses souvenirs au sujet de leur rencontre – afin que le Prince de la discorde ne puisse pas lire dans ses pensées qu’il a rencontré Beleth pour en discuter…
 
Beleth accepte. Cependant, il lui enverra quelqu’un désormais pour suivre ses progrès – quelqu’un d’autre que Kaickul. Cette personne recueillerait les informations de Nymeth, avant d’effacer tous ses souvenirs. Nymeth accepte, conscient qu’il serait un étrange agent double désormais…

 
Le jeudi matin, Nymeth se lève relativement tôt – vers 9 heures du matin.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
En se levant, Nymeth constate l’absence d’Airi : la succube de Crocell est partie en avance, laissant un petit message où elle affirmait avoir des affaires urgentes à régler.

 
Le fait divers de l’Antiprisme est sur toutes les unes des journaux : entre le happening de Vanilla Ice (qui a expliqué avoir été payé pour celui-ci), le déclenchement d’une alarme incendie, le hacking du site de vente des billets, le détournement des recettes de la billetterie et la disparition de Sven Shake, tout laisse penser à de sombres magouilles. Les pires vautours font leurs choux gras de l’évènement, générant un vaste bruit de fond autour de l’affaire.
 
Rajoutons à cela un important carambolage sur le périphérique, reliés par certains conspirationnistes relient à l’incident de l’Antiprisme. Ironiquement, Ice, Ice Baby et Ninja Rap deviennent les titres les plus écoutés en France sur les plateformes de streaming musical pour la journée suite au happening de Vanilla Ice. Comme quoi, pour Vanilla Ice, tout se termine bien…
 
Vers 9 heures 30, Nymeth est appelé par le capitaine Martial, de la PJ parisienne. Le policer demande à Nymeth de se présenter au commissariat du XVème arrondissement pour la nuit précédente à l’Antiprisme. Bon gré mal gré, Nymeth décide de se rendre sur place. Accueilli par le brigadier-chef Garcia, à l’accent marseillais et légèrement ventripotent, Nymeth est conduit auprès du capitaine et de sa lieutenante (une blonde à queue de cheval).
 
Après les demandes d’usage (vérification de l’identité, notamment), Martial attaque bille en tête Nymeth : il lui rappelle qu’en tant que membre de l’équipe d’un établissement recevant du public, il a des obligations particulières en matière de sécurité prévues par la loi et par les règlements de la Préfecture de police de Paris. Or, dès qu’il a entendu l’alarme-incendie, il s’est cassé. Le capitaine note que cette violation des obligations de sécurité est sanctionné par l’article 229-19 du Code pénal, ce qui pourrait très bien le foutre au trou (trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, tout de même). Nymeth est pas forcément content d’avoir oublié ce détail (même s’il s’en fout au fond, il s’agit de tenir sa couverture), mais feint d’être dans ses petits souliers et bafouille qu’il a paniqué, n’ayant jamais vécu une telle situation dans un endroit si grand.
 
Le capitaine commence alors à l’interroger sur le déroulement de la soirée, et Nymeth fait le dos rond. Après l’avoir interrogé sur Henephte et Stamp, le capitaine semble plutôt satisfait des réponses données : Nymeth n’a pas vraiment vu quoi que ce soit, mais trouvait vaguement louche Stamp au milieu de tous ces jeunes, et donne le maximum de détails (véridiques) pour reconstituer tout ce boxon. Il affirme ne pas connaître les deux individus susmentionnés, et visiblement, les policiers semblent le croire. De surcroît, ils semblent soupçonner Stamp – une partie des bandes ont été effacées et celui-ci a déclenché l’alarme-incendie selon plusieurs témoins… Pendant l’interrogatoire, la lieutenante s’absente pour téléphoner au procureur histoire de savoir si Nymeth sera poursuivi. Ce qui rassure visiblement Nymeth, c’est que les policiers n’ont pas réussi à identifier Stamp.
 
Finalement, l’interrogatoire se termine pile au retour de la lieutenante : elle annonce que le procureur renonce à poursuivre Nymeth et ordonne de faire un rappel à la loi, avec une obligation de suivre un stage sur la sécurité incendie – à ses frais. La lieutenante embarque Nymeth dans son bureau une fois le procès-verbal réalisé par Garcia, et commence à taper sa convocation au bureau du procureur pour la fin de son rappel à la loi.
 
Muller est donc convoqué le lundi 28 juin 2021, on prélève ses empreintes digitales pour son fichage (pas d’inscription au casier judiciaire possible, mais au Fichier des personnes recherchées…) et on l’envoie paître sûrement mais fermement. Avant de se quitter, la lieutenante dit à Muller avoir travaillé auparavant à la répression des incendies criminels ; pour sa part, elle aurait bien renvoyé Muller devant les tribunaux. Mais visiblement, ils en resteront là…
 
Nymeth quitte le commissariat à la fois soulagé (en ricanant bien d’avoir entubé les policiers) tout en étant un peu inquiet de son inscription au fichier comme des recherches visant Stamp. Il prévient immédiatement les autres de son entretien avec la police et des recherches visant Stamp.
 
(Ce spoiler ne concerne pas lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Dans le reste de l’après-midi, Nymeth gère alors ses affaires courantes. Moins drôle pour lui, il apprend que l’Antiprisme ne le paiera pas sa prestation comme barman – au vu de sa faute, difficile de considérer que le contrat a été respecté par Nymeth…
 
Ceci dit, le soir venu, Nymeth retourne bosser pour la première fois depuis son incarnation dans la boîte de nuit qui l’emploie. Il commence alors à épier les conversations des uns, les ragots, les amitiés, les inimités, les actes de bienveillance et les petites mesquineries des clients. Il se demande comment il va pouvoir faire le Mal ici…
 
Le lendemain matin, après une courte nuit, Nymeth se rend à Massy-Palaiseau pour aller voir la fameuse bibliothèque dont lui a parlé Carmen Malavita. Sur le chemin, il découvre que Henephte est passé en tendance sur Twitter grâce à un semi-bad buzz alimenté par Koala Rampant (une transmeuf au NPA) au sujet des Bored Demons, des NFTs visiblement vendus par lui. N’y prêtant pas plus attention, il se concentre sur son séjour à la médiathèque.
 
Finalement, Nymeth entre dans la médiathèque et trouve dans un recoin Carmen. Celle-ci ouvre un passage secret (sic) dans la médiathèque, qui semble mène vers les immenses archives de l’APHTE. En entrant, Nymeth croise deux frères jumeaux d’une cinquantaine d’années, un grand Noir qui lui fait un doigt d’honneur et un grand sourire, un jeune et frêle Asiatique en habits européens, un soixantenaire au sourire sardonique consultant un grimoire et… ce bon vieux Prosper. Prosper vient discuter chiffon avec le démon de Nymeth. Nymeth comprend alors que la bibliothèque de l’APHTE se trouve dans une Marche indépendante. Le soixantenaire sardonique se lève à son tour, pour demander son nom à Nymeth en français. Le soixantenaire se présente comme Bertrand de Boissardières (affectueusement surnommé « Berber » par Prosper).
 
Après une courte discussion, Prosper invoque Malphas. Le Prince de la discorde apparaît tout sourire sous l’apparence d’une vieille bique. Nymeth se rend compte qu’en foutant les pieds dans la bibliothèque, il s’est compromis irrémédiablement avec Malphas : le Prince de la discorde veut qu’il rejoigne sa boîte à malice personnelle, l’APHTE (Association Pourrissant Horriblement Ton Existence). Malphas avoue avoir un mal énorme à recruter des démons de Beleth, car le Prince des cauchemars semble connaître l’existence de l’APHTE et veille à ce qu’aucun de ses serviteurs ne travaille pour l’APHTE.
 
Malphas, le tout avec une hypocrisie sirupeuse, informe Nymeth qu’il veillera à ne surtout pas brouiller Nymeth avec Airi si le démon de Beleth venait à révéler son appartenance de l’APHTE, notamment en allant dire à Airi que Nymeth a consulté ses dossiers. Évidemment, rajoute-t-il, Crocell ne le pulvériserait probablement pas. Sans compter qu’il ne faut surtout pas que les photographies des ébats entre Airi et Nymeth tombent entre des mains malintentionnées – comme, au hasard, Eate. Et puis une fois mort, Nymeth ne serait pas invoqué dans un hamster par Bertrand, qui n’est pas du tout un sorcier, et qui n’aime pas du tout les hamsters et le chatterton. Bref, Nymeth est obligé de signer pour rejoindre l’APHTE. 
 
Une fois que Nymeth s’est engagé à rejoindre l’APHTE (et a été accueilli avec cotillons et langues-de-belle-mère par les démons présents), le Prince de la discorde lui donne un magnifique dépliant (où une photographie le représente en compagnie de Saddam Hussein, posant devant un photomontage pornographique grandeur nature mettant en scène Bill Clinton et Monica Lewinsky). Dans ce dépliant, l’APHTE est présenté comme une association de malfaiteurs remontant à 33 après Jésus-Christ. Les avantages sont les suivants : accès illimité à la bibliothèque secrète de l’APHTE et possibilité d’invoquer Malphas même sans être à son service. En échange, l’APHTE demande au démon de rapporter tous les ragots dont il prend connaissance et d’aider à réaliser les demandes de clients. Ah, et l’APHTE s’en branle complètement des règles du Grand Jeu. Ce qui ne rassure pas beaucoup Nymeth, ceci dit.
 
Nymeth est donc admis comme « membre junior de notre charmante et exquise entreprise » (dixit Malphas). Il n’a pas accès à toute la bibliothèque de l’APHTE (certains secrets sont réservés aux membres les plus anciens de l’APHTE, voire aux plus hauts gradés de Malphas eux-mêmes), mais il peut consulter librement le reste. S’il a prouvé sa valeur, il sera accepté comme membre à part entière.
 
Pour prouver sa valeur, Malphas va lui confier une série de missions de surveillance des rêves de cibles, mais il compte surtout lui filer une mission pour pourrir l’existence de quelqu’un. Malphas veut cibler Armand Ecorcheville, jeune politicien RN aux dents longues, en fabriquant des photographies compromettantes de lui couchant avec un prostitué trans – au hasard, Nymeth qui obtiendrait Polymorphie du Prince de la discorde… Mais avant tout ça, Malphas dit à Nymeth qu’il devra prouver sa valeur par la réussite de sa première mission. Et Malphas nomme Prosper comme chaperon de Nymeth au sein de l’APHTE, bref, un vrai plaisir…
 
Malphas en profite pour présenter les personnes présentes : les frères Lambert, gestionnaires des petites fiches de la bibliothèque sous la supervision de Carmen, qui ont l’horripilante habitude de parler comme un chœur antique ; Kildymesh, dit « Kiki », le grand Noir qui se présente en faisant un doigt d’honneur à Nymeth, accompagné d’un grand sourire et d’une insulte sur sa mère ; Tchintchin (sic), le frêle asiatique qui parle volontairement comme le pire des clichés racistes ; et Bertrand de Boissardières, un sorcier immortel, et a rejoint l’APHTE pour se fendre la poire en pourrissant la vie d’autrui pour lutter contre l’ennui de son immortalité.
 
Malphas promet de présenter les autres membres de l’APHTE à Nymeth en temps et en heures. Le Prince de la discorde semble très vaguement rassurant sur le fait qu’il veut un rapport père-fils avec Nymeth. Malphas explique qu’après tout, Nymeth a été l’âme damnée de Méphistophélès, et il a déjà servi le Prince de la discorde, alors, d’une certaine manière, c’est un retour aux sources… Bref, après avoir tenu ces dernières paroles, le Prince de la discorde s’éclipse. Nymeth se sent bien niqué, puis se décide de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Puisqu’il est membre junior de l’APHTE, autant s’informer sur ses coéquipiers…
 
Nymeth se décide donc à se documenter sur les autres membres de son équipe. Il examine d’abord la fiche de Henephte… et découvre que ce dernier fut un ange d’Yves sous le nom de Cassiel ! Promu en 537 pour la construction de l’église Sainte-Sophie à Constantinople, il fut l’adversaire déterminé de Morax pendant toute la carrière de celui-ci. En juin 1791, Henephte devint renégat (selon les rumeurs, suite à un procès intenté par Dominique et Joseph pour une relation interdite) et rejoignit finalement les troupes de son rival Morax en 1794.
 
Avec Nymeth et Lacesh, Henephte participera au lancement du romantisme et sera clairement le plus actif et le meilleur des trois. Morax est très inquiet de son rival : il ne veut pas qu’il passe baron, parce qu’il serait capable de piquer sa place. Pour être certain de s’en débarrasser, Morax embauche l’APHTE pour faire assassiner Henephte. Même si le gros des détails de l’opération Hernani dans ton cul est classifié, l’APHTE fit repérer Henephe par des anges. C’est ainsi que son incarnation se termina par sa mort en 1844.
 
Malheureusement, Henephte était également en Enfer une vraie épine dans le pied de Morax : l’ancien ange se montrait nettement meilleur flagorneur que Morax et fut même capable d’obtenir audience avec Satan. Morax finit par prendre peur, et le fit incarner sur Terre pour s’en débarrasser. Mais une fois revenu sur Terre à la fin du XIXème siècle dans l’Empire austro-hongrois, Henephte se remit au charbon : il participa à l’émergence du mouvement völkisch et fut l’un des plus grands inspirateurs de la Sezessionstil, puis des premiers peintres abstraits autrichiens.
 
Morax semblait être en train de réfléchir à le faire revenir en Enfer quand, par un coup de peau, Henephte passa dans les troupes de Scox en 1916 - ce dernier venait d’être nommé Prince des âmes suite à l’invention de la psychanalyse. Selon la rumeur, il est devenu l’un des paillassons préférés du Prince des âmes. Bref, il est désormais coincé dans une situation où on est certain qu’il ne nuira plus à Morax…
 
De nombreux renvois sont présents dans la fiche, mais malheureusement, beaucoup sont classifiées dans les parties de la Bibliothèque inaccessibles à Nymeth. Celui-ci décide de chercher la fiche de Stamp (non répertorié, visiblement faute d’actions notables), puis de Metallon.
 
La fiche de Metallon est plutôt intéressante : après avoir bossé pour Andrealphus puis Morax (elle ne semble pas avoir fait d’actions notables), elle s’incarna en juin 1967 et rencontra Furfur, alors baron d’Andrealphus. Tuée en juin 1992 par un héros païen viking, elle rejoignit Furfur en 1994 à son accession comme Prince. En février 2010, elle se réincarna comme Angelika Serov (surnommée Candywoman) et fut assassinée le 26 décembre 2019 dans des circonstances troublantes. La rumeur veut que Metallon bossait dans le projet UV, un projet de Vapula et de Furfur soupçonné d’être capable de déclencher des pouvoirs d’anges et de psioniques – pas plus n’est précisé, et les détails supplémentaires sont classifiées dans la partie interdite à Nymeth dans les fiches « Projet UV » et « New World Order ».
 
Nymeth passe à la fiche de Carbalas. Il découvre que ce dernier fut Jason en – 1 300 avant Jésus-Christ, devenant lieutenant d’Andrealphus suite à son entrée dans la légende. En 34, il passa chez Asmodée et redescendit au grade 0. En 1471, il s’incarna comme Andrea Baglioni, homme d’armes, joueur professionnel et proxénète. Avec son frère Sinopth (un démon qui servait à la fois Andromalius et Malphas), les deux mirent le bordel pendant trente ans dans la chrétienté – Sinopth était incarné dans Rodrigo Borgia, plus connu comme le pape Alexandre VI. En 1503, Sinopth fut exorcisé et le règne des deux frères sur la papauté prit abruptement fin. Carbalas fut finalement exorcisé à son tour en 1506.
 
Carbalas se réincarne en 1826 dans François Blanc, un jeune montreur de cartes. Pendant cette incarnation, il bâtit un véritable empire du jeu, transformant Monaco en Mecque du jeu de hasard. En 1877, Carbalas obtint le titre de baron et fut rappelé en Enfer pour assister Asmodée. Il se réincarna une dizaine d’années plus tard et travailla sous diverses identités, jusqu’à perdre ses fonctions en 1978. Selon la fiche, Azelas mena une enquête sur lui et Carbalas fut rétrogradé et définitivement renvoyé en Enfer. Il fallut une erreur administrative pour que Carbalas soit réincarné le 2 juin 2021… La fiche mentionne qu’Azelas a été missionné pour l’éliminer. Tout un programme, donc…
 
Nymeth passe à la fiche de Sinopth. La fiche est divisée en deux – l’autre fiche est, en fait, dans la partie classifiée. Selon la fiche, Sinopth fut un agent exceptionnel de Malphas. Au-delà de ses années comme Rodrigo Borgia, Sinopth fut finalement réincarné en 2001. Démon au service à la fois d’Andromalius et de Scox, il a rejoint la Chambellanie d’Astaroth. L’essentiel des détails sur la Chambellanie et sur le service de Sinopth au sein de celle-ci est classifié, mais Nymeth découvre qu’il s’agit d’un mystérieux service chargé de la désorganisation des religions, notamment asiatiques, et de la traque des renégats.
 
Le taux de survie à 5 ans des démons travaillant dans la Chambellanie est de 0, 001 %, et les deux seuls survivants depuis dix ans sont Astaroth lui-même et Sinopth. Sinopth tiendrait un Piège À Cons pour renégats, mais il a complètement disparu dans la nature – comme Astaroth, en fait. Cependant, l’Enfer les sait toujours fidèles : les démons envoient régulièrement des rapports à leurs supérieurs. Malphas a inscrit personnellement sur la fiche de Sinopth « Très cool », ce qui semble montrer que le Prince de la discorde l’a à la bonne.
 
Nymeth n’arrive pas, malgré ses recherches, à accéder aux fiches d’Azelas, de Prosper, des Princes-démons ou même de la sienne – elles sont visiblement classifiées. Il continue ses recherches sur les membres de l’équipe de Prosper : seuls Eligos et Klashieu ont une fiche. La fiche de Klashieu est relativement courte : il est soupçonné, depuis une précédente incarnation au XXème siècle, qu’il serait un ange de Mathias (ce qui semble difficile, puisqu’il s’est incarné depuis les Enfers) ou un ancien familier.
 
Eligos, elle, s’est incarnée trois fois en cent cinquante ans : si elle n’a jamais été baronne, elle a toujours dans les bonnes grâces de Gaziel. Elle a bossé auparavant au service de Caym, se préoccupant essentiellement des souterrains et des animaux vivant à l’intérieur. Pas facilement manipulable, elle joue beaucoup de son côté « autiste » pour faire des coups bas, et s’avère aussi froide que calculatrice. Prosper a rapporté qu’elle a rompue pour le plaisir d’avec son humain, d’où l’incident au DARD.
 
Vu qu’il est tard, Nymeth décide de quitter la bibliothèque pour aller au travail. Il sort par l’une des autres portes après s’être adressé à Tchintchin. Il ressort de la Marche en arrivant quelque part dans un placard du campus de Jussieu et se fond dans le étudiants qui sortent de leurs partiels de rattrapage, avant de s’éclipser discrètement.
 
Après une nouvelle soirée de travail, Nymeth se lève vers midi pour examiner les dossiers retrouvés chez Airi à coups de Google Lens. Seize personnes, avec leurs photographies, sont mentionnés dedans. Toutes ces personnes possèdent au moins un pouvoir : soit des Éclats de glaces, soit des Griffes. Curieusement, aucun nom démoniaque n’est associé à ces personnes et des notes sont associées à leur état de santé mentale : pour deux, cela semble se dégrader et ils doivent être éliminés. Pour les autres, cela varie entre « ça va » et « extrêmement résistant mentalement ». Toutes ces personnes sont finlandaises ou françaises, et exercent dans des domaines professionnels liés au froid ou au monde criminel. Trois noms se distinguent dans la liste :

  • Matti Boelius (le seul avec deux pouvoirs : Éclats de glace et Froid polaire), qui semble être un « nettoyeur » pour la Bratva en Finlande. Airi a mis un petit cœur à côté de son nom.
  • Krista Saari (qui possède des Griffes), qui semble être une cambrioleuse et une serrurière, qui a fait 10 ans de taule pour des braquages et des vols aggravés. Airi a, là aussi, un petit cœur à côté de son nom.
  • Mauno Airta (qui possède des Éclats de glace), qui est un vieux punk un peu con qui joue de la tronçonneuse (sic) ; c’est le seul personnage public de la liste, et il a été « recommandé à Papa ». 
 
Nymeth tente de retenir les visages des dossiers, puis supprime toutes les photographies desdits dossiers qu’il avait prise et étaient conservés sur son portable, afin d’éliminer toutes les traces possibles.
 
Avant d’aller au travail ce samedi soir, Nymeth va à la rencontre de Kaickul sur la Marche des rêves et des cauchemars. En effet, tout au long de la semaine, Nymeth a continué sa surveillance et son enquête sur Jonathan Mandrin. Les aventures de son alter-ego cyberpunk au cours de ses rêves varient entre histoires de cœur, conspirations des corporations et sales boulots qui semblent faire le quotidien de son alter-ego de rêves.
 
Après une enquête dans ses souvenirs, Nymeth s’est rendu compte que Mandrin écrit des nouvelles amatrices se passant dans un univers cyberpunk mettant en scène ledit John Ma. Pendant son adolescence et ses études, Mandrin jouait lui-même à Shadowrun. S’il avait complètement arrêté pour devenir un adulte sérieux et un peu chiant (un travail, une femme, une fille, deux fils, un labrador diabétique), il a décidé de s’y remettre : il écrit désormais ses nouvelles et joue à Cyberpunk 2077 quand il a un peu de temps libre.
 
Nymeth n’a aucune idée de l’intérêt de Kaickul pour cet homme. Il finit par trouver son supérieur dans l’étrange poche aux vallées vertes infinies. Après lui avoir fait son rapport, Kaickul conclut que cet homme sera « parfait » pour ses desseins. Le capitaine de Beleth n’en dit pas plus sur pourquoi il est parfait. Kaickul informe Nymeth que Lilith, fille de Satan en personne et baronne d’Andrealphus, s’apprête à donner une mission à son équipe d’intervention : Stolas l’a fait savoir en faisant circuler des bruits de couloir. Kaickul ne sait pas pourquoi Lilith missionnerait une bande de grades 0, pas plus pourquoi Stolas fait courir un tel bruit. Kaickul lui explique également que Carbalas a attiré l’attention de quelqu’un de puissant également selon Stolas, mais il ne sait pas qui – et ce n’est sûrement pas Azelas.
 
Nymeth fait ensuite son rapport oral à Kaickul sur les évènements liés à Ephraïm Kaplan. Contraint par les mystérieux pouvoirs du Metatron, Nymeth ne peut en révéler l’existence, mais peut parler de l’invocation d’un Archange inconnu par Kaplan. Nymeth décrit tout ce qu’il peut, et Kaickul semble intrigué : lui-même avoue qu’il a croisé un énigmatique sorcier juif à la fin du XIXème siècle, lorsqu’il vivait dans le quartier de Whitechapel à Londres. Ce dernier avait fini par se volatiliser le temps que le Service de veille occulte puisse s’en charger. Kaickul n’en a plus jamais entendu parler. Kaickul a refusé d’en dire plus au sujet de ce mystérieux Service, mais a ordonné à Nymeth de faire très attention à de futures rencontres avec Kaplan.
 
Nymeth ressort du monde des rêve et va à son travail. Il continue d’épier les humains, et se tâte sur ce qu’il peut faire. Dès qu’il revient chez lui, Nymeth s’accorde une longue et bonne nuit de sommeil, histoire d’explorer plus en avant la Marche des Rêves et des Cauchemars. Il ne se réveille que le dimanche soir pour aller au rendez-vous du Philharmonique avec Henephte et Stolas…
Dernière modification par D-FENS le jeu. janv. 25, 2024 10:47 am, modifié 2 fois.
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séances 18 : Intermezzo IV – C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui (Stamp).
Date de la session : 14 janvier 2023.
 
Note : Cet intermezzo est le fruit d’un solo fait en tête-à-tête avec le joueur de Stamp.
 
Après leur séparation, chaque démon vaque à ses diverses occupations pendant les jours suivants. Chacun essaie de gérer sa vie personnelle et ses différentes affaires. Stamp, lui, prévoit de gagner un peu d’argent, de commencer à rencontrer du monde et surtout de participer aux activités des Portes Grinçantes.
 
Le jeudi matin, Stamp se lève tôt et prend la température du fait divers autour de l’Antiprisme. Il est rassuré par la confusion des médias et par le travail de camouflage des anges, qui font que personne ne sait ce qui s’est exactement passé : entre le happening de Vanilla Ice (qui a expliqué avoir été payé pour celui-ci), le déclenchement d’une alarme incendie, le hacking du site de vente des billets, le détournement des recettes de la billetterie et la disparition de Sven Shake, personne ne sait ce qu’il en est…
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Une fois qu’il a pris la température, Stamp se rend Chez Régis pour boire son café et manger son croissant matinal. Au moment où il arrive, des anges et des démons australiens et néozélandais se sont réunis pour assister à un match de la Super Rugby.
 
Stamp écoute les rumeurs du jour. Les habitués et les supporters parlent d’un incendie criminel en Corée du Sud, probablement provoqué par des démons de Belial. Mais surtout, on discute aussi pas mal de Malphas. Chacun a son avis sur la question : pour certains, Malphas est un fumiste ultime, il ne branle rien, ce sont ses ennemis qui se tapent sur les doigts tout seul ; d’autres pensent que Malphas est efficace, mais qu’on le pense plus influent qu’il ne l’est réellement ; d’autres pensent enfin qu’il est l’un des, si ce n’est le, pivot essentiel du Grand Jeu, sans lequel celui-ci ne pourrait pas marcher. Bref, tout cela semble bien confus.
 
Alors qu’il s’éloigne du groupe pour terminer son petit-déjeuner, un vieux démon (à la fois expérimenté et vieux d’apparence) vient lui tenir la jambe. Ce vieux démon lui explique qu’il est persuadé que la puissance des anges est renforcé la nuit de la Saint-Jean, tandis que celles des démons l’est la nuit avant le lever de soleil de la Toussaint. Mieux encore (et il le dit à voix basse), il explique qu’un démon utilisant un pouvoir le jour de Noël serait maudit par Jésus en personne. Stamp regarde alors Jésus qui, placide comme jamais, est en train de se rouler un stick. Stamp est tout de même pris d’un doute. Il n’en fait pas part au vieux démon, se contentant de le saluer poliment avant de quitter le rade de Jésus.
 
Une fois sorti, Stamp retourne à l’hôtel et regarde LeMauvaisCoin pour connaître les dernières petites annonces en Île-de-France. Il en repère deux qui l’intéressent :

  • La première, postée par un certain MisterSpiral, consiste à récupérer une centaine de ventilateurs auprès de casses industrielles pour 19 heures ce soir. La personne propose 1 200 balles (si l’on récupère la centaine de ventilateurs) ou 700 balles (si l’on en récupère seulement une cinquantaine), plus le règlement des frais pour les ventilateurs.
  • La deuxième, postée par AlbertLeCinquièmeMousquetaire, consiste à l’aider à surveiller un parc pour enquêter sur la mort mystérieuse de canards. C’est payé 500 balles pour le jeudi et le vendredi soir.
 
Dans les deux cas, Stamp contacte les annonceurs : il indique vouloir aider « AlbertLeCinquièmeMousquetaire » et « MisterSpiral » (mais pour ce dernier, vu la place dans sa camionnette, il ne prendra que 50 ventilateurs). Les deux annonceurs acceptent son aide. « AlbertLeCinquièmeMousquetaire » lui propose de se retrouver devant les grilles du parc-jardins de Malakoff.
 
Stamp se propose également sur le groupe QuelProgramme des Portes Grinçantes pour faire du babysitting. Salehad lui demande s’il est disponible samedi et dimanche, et Stamp verrouille ces deux jours auprès de son équipe comme de sa hiérarchie en informant Malchus. Il en profite pour faire son rapport à Malchus sur les derniers évènements et le DARD. Le rapport fait, il appelle Malchus : celui-ci lui donne pour ordre de surveiller Metallon et de ne pas hésiter à distribuer des coups de boule pour la ramener dans le droit chemin, et de se méfier de Carbalas jusqu’à ce qu’il soit renseigné sur qui il est. Stamp obtient également des informations sur l’obtention de récompenses (Malchus lui promettant de s’en occuper rapidement), et fait suivre immédiatement le formulaire afférent à Malchus et à Mercyssith.
 
Stamp commence alors sa tournée des casses industrielles de la petite couronne et récupère vers 15 heures tous les ventilateurs nécessaires. Il se rend à un rendez-vous posé par MisterSpiral à 16 heures. Quand il arrive, MisterSpiral s’avère être un sosie de Johnny Halliday qui a un camion 7T5. Pendant que Stamp charge son camion, le sosie compte le pognon. Non seulement il le rembourse et lui paie les 700 euros, mais il lui verse un petit pourboire de cent balles en remerciements du travail fait. Le démon salue Stamp et part sur fond de Johnny Hallyday old school en chantonnant.
 
Stamp part donc à Malakoff pour honorer son rendez-vous. À 20 heures, il arrive devant le parc-jardin de Malakkoff. Un gardien laid, de taille moyenne et aux sourcils broussailleux, est en train de foutre dehors les gens de son parc avec une fausse gentillesse remarquable. Quand Stamp vient le voir, il lui demande de foutre le camp, mais Stamp insiste. Le gardien du parc chante alors :

 
« Avec un tromblon chargé de spaghettis
À la sauce bolognaise
C'est lui le meilleur
Mais le plus petit
De tous les mousquetaires

Il se nomme Albert, Albert !
Albert le cinquième mousquetaire !

 
Pour sauver le roi d'un complot terrifiant
Il combat Milady…
 »

 
Stamp fait alors flasher son aura et le gardien lui ouvre. Le gardien lui fait faire un tour du parc, avant d’aller dans l’eau pour récupérer quelque chose qui flotte : il s’agit d’un canard mort. Le gardien lui explique que quelqu’un élimine ses canards avec un fusil hypodermique en leur injectant des anticoagulants, ce qui les fait mourir en quelques heures, parfois quelques jours. Il n’a jamais réussi à chopper l’assassin seul, faute de bras.
 
Le démon, dont le nom est Diomède, a en effet un hobby simple : transformer les canards du parc en redoutables anthropophages. Pour les nourrir, il enferme des vieilles dames dans le parc le soir et utilise un signal pour déclencher l’attaque des canards. Ensuite, quand les canards se sont repus, Diomède découpe les cadavres et nourrit les canards avec les restes. Histoire de pas se faire repérer, il fait ça irrégulièrement (tous les deux à trois mois, environ), et uniquement sur des petites vieilles qu’il sait isolé.
 
Avec Diomède, ils font un tour du parc pour permettre un repérage par Stamp. Jusqu’à présent, Diomède n’a jamais choppé quiconque, mais il ne peut pas couvrir tout le parc avec son familier (une espèce de grande perche prognathe binoclarde qui postillonne et qui joue au complet débile, et que Diomède appelle affectueusement « petite merde d’esclave ») et l’humain (absolument non aware) qui l’aide. Pour ce soir et demain soir, Diomède a d’ailleurs donné congé à l’humain (il y a normalement toujours quelqu’un dans le parc). Diomède profite de la conversation avec Stamp pour compter ses jeunes années, quand il braconnait en Guyane les grands mammifères et les Autochtones au FAMAS. Arrivé à la fin de la ballade, Diomède file un talkie-walkie à Stamp et ils se répartissent des secteurs du parc.
 
Stamp commence son inspection et surveille les coins à risque qu’il a repéré. Bingo : il aperçoit une octogénaire avec de petits lunettes rose bonbon monter la grille du parc avec l’agilité d’un ninja, se positionner dans une fourré, épauler un fusil hypodermique et viser deux canards pour les assassiner. Stamp la prend en photo et essaie de la filer mais, la grand-mère le repère et s’enfuit à toutes jambes. Immédiatement, Stamp appelle Diomède et celui-ci le rejoint.
 
Confronté aux photographies, le démon de Caym reconnaît immédiatement Marie-Charlotte-Thérèse de Chapouillot, présidente de l’Amicale des Joueurs et Joueuses du Troisième Âge de Coinche de Malakoff et véritable contre-pouvoir occulte à la mairie communiste de la ville. Pensant à un ange ou à un démon, le démon de Caym propose de régler ça en se rendant à l’AJJTACM. Après avoir fait un détour par sa cahutte de gardien (où le démon de Caym conserve deux FAMAS), Stamp et Diomède partent armés faire un tour à l’Amicale, laissant derrière eux le familier pour gérer les affaires courantes. Diomède emporte le parfait complet du petit espion avec lui (microphone à vibration laser, matériel de sonorisation…).
 
En arrivant sur place (une vieille bâtisse du début du XXème siècle), l’Amicale est en pleine réunion : les vieux jouent à la coinche tranquillement. Arrivé 23 heures, tous les petits vieux partent, à l’exception de cinq : Marie-Charlotte-Thérèse de Chapouillot, deux messieurs et deux mesdames. Les deux démons tentent de se déplacer silencieusement pour observer leur réunion, mais Stamp se prend les pieds dans une poubelle et seule une intervention de Satan en personne (666 pour Diomède !) permet de les protéger des anges.
 
Diomède déploie son microphone laser pour entendre la conversation. Madame de Chapouillot est une ange, tandis que les deux petites vieilles et les deux petits vieux qui l’accompagnent semblent être des soldats de Dieu à la retraite. Dans le cadre de l’opération Conflit de canard, les petits vieux avaient repéré les manœuvres étranges de Diomède et avaient décidé d’éliminer tous ses canards, avant de s’en prendre à lui. Malheureusement, ils sont désormais découverts : il faut donc assassiner le gardien du parc et liquider tous les canards.
 
Chapouillot va retourner sur place, avec l’objectif de zigouiller le gardien et ses canards, et les soldats de Dieu doivent tendre une embuscade au gardien à son domicile (si jamais il y retourne). Cela décidé, les soldats de Dieu se saisissent de MAT 49 (d’antiques pistolets-mitrailleurs de l’Armée française, en dotation standard avant 1979) et de grenades, ainsi que d’un dispositif-piège. Pour sa part, Chapouillot prend son fusil hypoermique.
 
Diomède décide, avec l’aide de Stamp, de s’introduire dans l’AJJTACM pour découvrir ce qu’il en est. Montant à l’étage, ils découvrent un véritable arsenal dans le bureau de la présidente et un tableau en liège où sont épinglés le fruit de son enquête sur Diomède : toutes ses manigances sont connues de Chapouillot, y compris le fait de se transformer en canard pour s’accoupler avec pour créer des canards maudits. Plusieurs photographies, où deux canards s’accouplent, montrent un canard mâle entouré en rouge avec l’inscription « Le démon ! » !
 
Diomède semble être au milieu d’un vaste réseau démoniaque en cours d’identification, mais aussi d’un réseau d’influence mêlant PCF et démons (comme quoi, entre rouges et rougeauds, il y a des accointances…). Stamp découvre aussi une photographie ancienne, où l’ange (nettement plus jeune) posait avec une douzaine de personnes (dont quelques-uns semblent être les petits vieux et petites vieilles qui discutaient avec elle). Le démon de Baal en profite pour piquer les dernières grenades de la grand-mère.
 
Au vu de leurs découvertes, les deux démons jugent qu’il n’y a pas de temps à perdre : il faut éliminer l’ange et ses séides. Diomède laisse la charge à Stamp de buter l’ange (ou tout au moins, de la retarder), confiant à son familier la charge de réunir les canards. Lui va aller à son appartement et liquider les soldats de Dieu. Stamp se rend donc au parc pour trouver la grand-mère, en train de tuer les canards anthropophages. Il lance une grenade… que la grand-mère repère. Elle esquive les dégâts en réalisant un triple salto arrière parfaitement maîtrisé.  
 
Un combat épique commence entre Stamp et la grand-mère, qui a de beaux restes. Les deux se frappent à mains nues après quelques tirs au FAMAS de Stamp, la grand-mère crache de l’eau bénite, Stamp est touché par deux fois et est blessé légèrement. Mais craignant que l’explosion et les tirs ne la fassent repérer, elle décide de fuir – elle-même blessée. Ne sachant probablement pas à qui elle a affaire, elle invoque alors l’Archange Michel. Malgré tous les efforts de Stamp pour l’en empêcher (notamment en lui mettant son poing dans la gueule), elle y parvient…
 
… et apparaît un homme de taille moyenne, mais à l’impressionnante carrure, et aux longs cheveux noirs et au visage buriné et sévère. Il ressemble vaguement à un Amérindien quelconque. Épée à la main, il désigne Stamp et lui laisse la possibilité d’invoquer son propre supérieur… et si ça foire, eh bien, il le découpera en morceaux. Stamp ne se fait pas prier et invoque Baal qui, plutôt que de se déplacer lui-même, envoie un de ses barons. C’est un homme aux longs cheveux blonds, au visage d’ange halluciné, à la voix posée et douce, au long manteau noir et à la croix inversée qui apparaît.
 
« Liliel, pars » ordonne l’ange envoyé par Michel. La grand-mère ne se fait pas prier et court dans la nuit, et l’ange s’interpose pour empêcher que Stamp comme le démon envoyé par Baal ne l’en empêche. « Salhadar, tu es donc venu défendre ton poulain », remarque sobrement l’Amérindien. « Et toi, tu es venu jusqu’à moi, Serpent d’acier » répond Salhadar. Salhadar se tourne vers Stamp et lui dit : « Fuis. Ne cherche pas à la poursuivre. Tiens-en toi à ce que tu faisais. » 
 
Stamp s’enfuit alors, laissant les deux êtres s’affronter dans un combat titanesque. Il est alors appelé par Diomède pour venir lui filer un coup de main. Stamp se rend dans le parc, où il constate que des policiers se sont déplacés après l’explosion : heureusement, le familier de Diomède les occupe. Stamp cache donc son FAMAS dans l’eau, et en courant, rejoint la maison du démon de Caym en un quart d’heure.
 
La porte de la maison indiquée par Diomède est ouverte, et il l’attend – il ne semble que légèrement blessé. Tous les petits vieux sont morts, tués d’un coup sec sur la nuque. Diomède appelle son contact à Neuilly-sur-Seine, pendant que Stamp charge les petits vieux dans la camionnette de Diomède, dont le plancher a été préalablement bâché. Les deux démons font l’aller-retour à Neuilly, pour être accueillis par un légiste qui récupère les cadavres.
 
Les deux démons retournent précipitamment au parc pour récupérer les canards. Diomède sort des morceaux de barbaque humaine pour appâter jusqu’à sa camionnette tous les canards anthropophages, et embarque son familier avec lui. Devant une fière chandelle à Stamp, Diomède file 2 000 euros en espèces à Stamp, lui promettant de le recontacter… En attendant, il lui conseille de se tailler aussi vite que lui va le faire. Stamp l’écoute et part à sa propre camionnette, avant de repartir dans la nuit en direction de son hôtel.
 
Dès son arrivée dans son hôtel parisien, Stamp fait néanmoins un rapport (sans s’appesantir la plupart des détails, s’attardant uniquement sur l’ange et de l’AJJTACM – les autorités démoniaques n’ont pas besoin de savoir pour la vie sexuelle de Diomède et sa passion pour les canards anthropophages) pour Malchus et Mercyssith. Là-dessus, Stamp estime sa journée bien remplie et va dormir.
 
Se réveillant à midi, Stamp fait immédiatement un tour Chez Régis. Il commande un lunch (Jésus propose de sympathiques planches de charcuterie, vegan ou non, et des œufs au plat – il est quand même bien sympa Jésus, non ?). Une table ronde est organisée sur le thème suivant : « Comment gérer le fait que les humains me font chier par moment ? » Il semble que les participants sont principalement des démons, mais pas seulement. Gilbert est présent et salue Stamp. Le démon de Baal regarde de loin, et un adolescent noir à dreadlocks se présente à lui : il s’appelle Didi et sert Alain. Ils font un brin de causette, puis Didi laisse Stamp. Après avoir observé cette table ronde un instant, Stamp quitte Chez Régis.

 
Stamp quitte son hôtel argentais en début d’après-midi et part en Isère pour rejoindre le lieu du babysitting des Portes Grinçantes – on lui a envoyé des coordonnées GPS et des indications pour le guider. Arrivant en début de soirée, il trouve une grande forêt non loin d’une base de loisirs nommé la Vallée Bleue, située dans la riante ville de Montalieu-Vercieu (3 507 habitants, son maire UDI, son chemin de fer du Haut-Rhône, son récent prix de la France moche et ses 40 % d’électeurs frontistes). La garnison est en fait une ancienne scierie abandonnée, murée et normalement inaccessible. En arrivant, Zetgesh lui ouvre : minuscule (à peine une soixantaine de centimètres, ce qui accentue son côté lutin), il a usé de Réduction pour se faire discret.
 
Zetgesh explique le boulot : une capitaine de Bifrons va ramener ses morts-vivants. L’objectif, c’est qu’aucun jeune ne vienne zoner près de la scierie et qu’aucun mort-vivant ne s’échappe. On a laissé un poste télé à batterie et trente chaises (pour les zombies), et une caisse de bières et un transat (pour lui). Il explique que personne ne vient zoner normalement, car il y a un clodo schizophrène employé comme gardien par le Sabbat (il est surnommé « Fifi d’amour » par les démons, et semble très pote avec Jedoz et Dulula). En plus, le Rhône a la réputation d’être traître à cet endroit - en fait, Salehad noie les nageurs qui sortent de la Vallée bleue, histoire de dissuader de trop traîner dans le coin. Zetgesh laisse seul Stamp, et l’informe que normalement, Jedoz passera samedi soir.
 
Vers 22 heures, la capitaine de Bifrons arrive : c’est une grande jolie fille noire, qui surprend Stamp par son accoutrement (bas résilles, short, haut-de-forme, queue-de-pie, veste de costume, crâne peint sur son visage). Les zombies sont eux aussi… particuliers : tous sont vêtus en nœud-pap’ et en haut-de-forme avec des costumes un peu élimés. Bon, après, ce sont des zombies – intellectuellement, ils sont très faibles, et puis ils bavent sur eux-mêmes. Brigitte (puisqu’elle se présente ainsi) confie jusqu’à dimanche soir ses zombies aux morts-vivants pour aller faire la teuf’ en Suisse et ordonne à Stamp d’éviter de les mettre devant autre chose qu’Arte. Sans dire rien de plus, la capitaine laisse les zombies aux bons soins de Stamp.
 
Après les avoir compté, Stamp les assoit devant la télévision. Problème : la télé ne capte rien d’autres que TF1, C8, CNews et C17. Après les avoir mis devant C8 et une rediffusion de TPMP, Stamp patiente et s’emmerde ferme. Cependant, le démon de Baal est dérangé par les zombies qui se plaignent du niveau intellectuel trop bas de l’émission qu’ils regardent. Stamp change pour TF1, et continue de faire ses tours de garde, tout en comptant les zombies de temps en temps. Mais il s’emmerde ferme, il faut le dire.
 
Finalement, Jedoz arrive dans la soirée. Vu que les zombies sont mécontents de TF1, Jedoz tente de régler l’antenne – en vain. Jedoz ne parvient qu’à capter quelques chaînes de plus, donc RMC Découverte. Bien que le documentaire semble fantaisiste (les Templiers sont devenus des Illuminati qui communiquent avec les extraterrestres), ça semble satisfaire les zombies.
 
Jedoz propose un sac de couchage à Stamp, et le démon de Baal l’accepte en espérant une nuit paisible. Hélas pour Stamp, du poil à gratter est présent en grande quantité dans le sac. Stamp est pris d’intenses démangeaisons, et demande à Jedoz s’il s’est pas foutu de sa gueule. Le démon de Kobal répond, avec sincérité, qu’il n’a pas fait exprès. Il propose à Stamp de secouer ses vêtements et de faire un tour dans le Rhône pour calmer les démangeaisons. Stamp secoue ses vêtements, mais préfère éviter de trop s’éloigner. Il attend la fin des démangeaisons pour dormir un brin, avant que Jedoz ne reparte le lendemain matin.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Bien évidemment que Jedoz n’a pas fait d’erreur ! Mais le démon de Kobal réserve ses mauvaises blagues aux démons les plus naïfs, craignant de s’en prendre une s’il tourmentait les autres.

 
À 11 heures, Stamp est dérangé par deux individus : un caméraman et un vidéaste quelconque. Ils semblent réaliser des prompts pour une vidéo sur « l’endroit le long du Rhône le plus hanté » et semblent décidés à explorer la scierie vu qu’elle n’a pas de propriétaire connu. Stamp identifie le vidéaste comme le Petit KE, célèbre YouTubeur suisse faisant de l’urbex.
 
Stamp réagit immédiatement en se faisant passer pour un clochard à moitié fou (il met des fringues dégueus, se mutile les avant-bras avec un tesson de bouteille et se couvre le visage de terre), avant d’attaquer les deux comme s’il était sous l’emprise de stupéfiants. Nos deux compères sont stupéfaits et le caméraman filme le début de l’altercation, avant qu’ils ne décident que ça soit mieux de partir. Heureusement, car les zombies s’étaient levés pour aller casser la croûte sur les deux humains.
 
À partir de ce moment-là, cela redevient calme et Stamp termine son babysitting, tout en signalant l’incident à ses compères du Sabbat. Peu avant la fin du babysitting, Jedoz envoie à Stamp la vidéo du Petit KE sur sa chaîne secondaire, où ce dernier raconte à chaud sa rencontre dans ce lieu non-hanté. On voit un extrait de l’attaque où, heureusement, Stamp est flouté. Bref, rien de très grave, mais Salehad félicite Stamp pour sa maîtrise de l’incident et pour sa crédibilité.
 
Toujours est-il que Brigitte revient chercher ses zombies en début de soirée. Ces derniers  commencent à murmurer des trucs sur les rats-taupes nus, les pyramides, l’Atlantide et le Trésor des Templiers. En entendant cela, Brigitte se plaint qu’on les a encore laissé devant RMC Découverte et que ça leur donne des idées à la con : elle s’en plaindra à l’administration. Face à son mécontentement, Stamp reste stoïque et réprime même un bâillement.
 
Il la laisse partir, avant de ranger la scierie et de repartir en direction de Fos-sur-Mer. Arrivée vers 1 heure le lundi matin, il commence alors une bonne nuit de sommeil réparateur…
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Bilan : Prolegomena
« Court, court le vent remplissant les étranges oranges du temps
Nous sommes les marionnettes du temps qui s’arrête…
Tous les chemins mènent en enfer pendant que le cœur dans les airs
S’accroche au sommet des éclairs.
 »
- Jean Leloup, Paradis City.




Les joueurs et la campagne.
Après trois mois de parties ininterrompues, faisons un point sur le sentiment de tout le monde.

 
  • Le joueur de Carbalas a mal vécu le DARD (surtout sa première partie, où il s’est senti submergé) mais a été vraiment enthousiasmé par les missions confiées pendant le DARD et après (surtout celles après, d’ailleurs). Il est cependant très content du développement de son personnage, des mystères autour et des futurs enjeux. 
  • Le joueur de Henephte trouve la campagne cool et marrante, avec un bon équilibre entre un ton sérieux et nettement plus satirique. Il commence à entrevoir les enjeux (qui lui plaisent, à vrai dire). Par contre, il a fait une overdose des malphaseries de Prosper, trouvant très frustrant ses manœuvres et ayant l’impression de ne rien pouvoir y faire.
  • La joueuse de Metallon aime beaucoup la campagne, notamment sur l’humour, son interprétation de Metallon et les enjeux. Elle s’est emmerdée au début du DARD, mais l’a trouvé bien mieux à la fin ; elle a également trouvée très amusant les malphaseries de Prosper et de Sanix.
  • Lae joueureuse de Nymeth a (je cite avec son aimable autorisation) « vraiment [un] gros kif » avec la campagne. Iel n’avait clairement jamais fait une campagne dans ce ton, et apprécie les enjeux, les personnages, la densité de l’univers et la complexité. Le DARD n’a pas été un chemin de croix pour iel. Iel apprécie tout particulièrement les solos.
  • Le joueur de Stamp trouve la campagne très cool et très drôle (il se marre beaucoup, même parfois trop de son propre aveu pour participer aussi efficacement qu’il le voudrait). Il a trouvé cependant tout le deuxième Prolegomena difficile à approcher, trouvant le DARD très (trop) dense à son début. Il a néanmoins nettement apprécié la deuxième partie du DARD, les entractes et les intermezzo, qui lui ont permis de développer son personnage.
 
Mon analyse personnelle : le DARD est une adaptation très libre d’un scénario du livre de base de la 4ème édition (L’éternité est trop courte pour laisser les cons s’épanouir, donc), que j’avais fait jouer à des joueurs à la fois très expérimentés et adeptes des roleplays non-expérimentaux. C’est un non-scénario, centré autour de l’interprétation des personnages, qui connaît un acmé à sa fin grâce à l’implication des joueurs. Ça avait remarquablement marché à l’époque et mon groupe m’avait félicité de ce scénario hors des sentiers battus.
 
J’ai changé les objectifs et allongé la sauce, et je dois constater que c’est clairement un semi-échec (j’ai d’ailleurs accéléré à la fin). Il est très clair que je ne ressortirai plus une telle idée du placard comme premier scénario : je pense que ce type de scénario ne prend toute son ampleur à la fois avec des joueurs qui ont des expériences variées de roleplaying (ce qui n’est pas forcément le cas ici, où un certain de joueurs sont très habitués à l’approche « le meujeu donne la mission, les enjeux s’imposent d’eux-mêmes ») et qui ont un personnage bien campé (ce qui n’était le cas de personne, puisque les joueurs étaient tous novices à In Nomine Satanis, en plus d’avoir un personnage « débutant »). De surcroît, j’ai trop allongé la sauce. Donc, ici, mea culpa de ma part.
 
Je pense d’ailleurs que les vétérans d’INS/MV ont un avis très nuancé sur le scénario original (du peu que j’ai lu sur Internet) pour la simple raison que le scénario tient beaucoup trop sur la performance des joueurs (dans le mauvais sens du terme : il faut des joueurs qui soient un peu dans une attitude « meta » avec le scénario, en se disant qu’il y a quelque chose de « louche »).
 
Les enjeux, du point de vue du meneur.           
Faisons un petit tour des enjeux à la fin de ces Prolegomena.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Le DARD a été l’occasion de présenter, pour moi, des éléments-clés de la campagne : le Grand Jeu, les vacances de Satan, les Troisièmes Forces… Bref, pas mal de choses.
 
Je me permets donc de résumer ces points.

Andrealphus, Lilith et Stolas.
Andrealphus est aux abonnés absents, car le Prince du sexe est en pleine grossesse non-euclidienne. Et cette absence commence à être sacrément longue, au point où ses deux lieutenants historiques, Lilith et Stolas, se posent des questions sur ce que peut bien foutre Andrealphus (et non, quand je dis « foutre », je ne parle pas cul). Face à l’absence du Premier-Né, les deux lieutenants ont développé une ambition nouvelle : ils veulent être calife à la place du calife.
 
Non seulement les choix des personnages vont s’avérer déterminants pour placer Lilith ou Stolas en position de remplaçant putatif du Prince du sexe, mais toute l’intrigue préfigure la découverte dans le deuxième acte de la campagne avec la grossesse du Prince du sexe.
 
Belial et Crocell.
Dans le MCU™, la guerre entre Belial, Prince du feu, et Crocell, Prince du froid, a déjà commencé sous une forme larvée d’escarmouches discrètes depuis bientôt trois ans. Seuls les Princes les plus informés (Andromalius, Baal, Baalberith, Beleth, Bifrons, Kronos et Malphas) savent cela. Leurs réactions varient :

  • Andromalius et Baalberith feignent l’ignorance, pour des raisons différentes (Andromalius parce que ça affaiblit Crocell, Baalberith parce que ça fout le bordel en Enfer).
  • Baal surveille les mouvements de troupes, s’interroge sur comment calmer le jeu, et se demande comment parvenir à un duel entre les deux frères histoire de régler cette querelle ridicule.
  • Beleth surveille les évènements et commence à sérieusement s’inquiéter.
  • Bifrons a soutenu son ancien serviteur dans un premier temps, par amitié envers Crocell. Cependant, le PremierNé a ses propres problèmes et ne parvient plus à se préoccuper de tout ça.
  • Kronos observe la situation et prend des notes. Dans le principe, il serait pour une méditation, mais ne sait pas comment agir pour le moment. Les futurs sont trop entremêlés pour permettre au Prince de l’éternité d’avoir une réponse claire à la guerre entre les deux frères.
  • Malphas souhaite amener les deux Princes à une guerre ouverte. Il pense que non seulement cela les affaiblirait durablement, mais que cela mettrait le camp des partisans de la violence sur la touche.
 
À ma grande surprise, lae joueureuse de Nymeth a décidé de commencer une romance avec Airi (dans mon esprit, elle devait « juste » devenir un PNJ récurrent). Cette romance va devenir un enjeu des complots autour de l’affrontement entre Belial et Crocell. Déjà, parce que l’existence d’Airi était inconnue du Prince de la discorde, qui compte bien la jeter sous le camion pour alimenter la folie destructrice de Belial ; ensuite, parce qu’Airi a probablement des renseignements de première main.
 
Et en effet, Airi en a. Elle est compétente, professionnelle et impitoyable. Par conséquent, son père lui a donné des missions importantes – comme, au hasard, recruter des Flocons de sang… Pour faire bref, les Flocons de sang sont des humains que les démons de Crocell dotent de pouvoirs, au mépris des règles du Grand Jeu. L’objectif est simple : constituer une armée capable de s’opposer à Belial. Crocell est en effet mécaniquement désavantagé en cas de guerre ouverte avec son frère : il n’a pas autant de démons que lui.
 
Personne (pas même Belial, en fait) ne connaît leur existence pour le moment. Malphas, cependant, soupçonne leur existence : il faut dire qu’il a suggéré à Crocell de faire quelque chose pour lutter contre sa faiblesse, et il se doute que le Prince du froid a fait un truc plutôt crétin pour répondre à sa faiblesse. Il commence à collecter des preuves sur ce « truc », et l’APHTE a repéré la constitution de fichiers sur des humains parmi les hauts-gradés de valeur de Crocell (en fait, les fichiers répertoriant les Flocons de sang).    
 
Le plus étonnant, c’est que ce plan complètement stupide (parce que donner des pouvoirs au tout-venant, est-ce une bonne idée ?) a bien marché malgré l’attitude si primesautière et bordélique qui sied aux troupes de Crocell. Le Prince du froid s’est constitué une armée de vingt milles Flocons de sang en vingt ans ce qui, mine de rien, n’est vraiment pas négligeable. Et le pire, c’est que le Prince du froid a fait un excellent travail pour couvrir leur existence et camoufler tous les problèmes autour…
 
Pour en revenir à notre Nymeth, le pauvre démon de Beleth va être utilisé par Beleth et Malphas dans ce conflit. Pas certain que l’intéressé apprécie… 
 
Beleth, Malphas et l’APHTE.
Beleth n’a jamais toléré les activités de l’APHTE et a toujours empêché que ses démons participent à celles-ci. Quelques démons de Beleth ont pu, de temps à autre, se joindre à la boîte à malices du Prince de la discorde, mais c’était souvent au nez et à la barbe du Prince des cauchemars. Ceci dit, Beleth commence à sentir que Malphas fait des choses sacrément louches. Il a donc décidé de laisser Nymeth tomber entre les griffes de Malphas pour pouvoir espionner ses activités. Cependant, pour que Malphas ne se doute de rien et pense Nymeth complètement contraint par ses menaces, Beleth a effacé la mémoire de Nymeth de leur rencontre nocturne à ce sujet…
 
Le premier qui dit Le Prisonnier a gagné.
 
Incidemment, si Carbalas et Stamp continue leur enquête sur Farces et attrapes Wei, ils risquent de se retrouver confrontés à l’APHTE. Le Prince de la discorde tenant très fort à sa boîte à malices, il n’est pas impossible qu’il plante les deux démons. Au hasard, en aidant Azelas. Ça serait mesquin ? Pensez donc, le Prince de la discorde mesquin ? En voilà des accusations gratuites…
 
Un dernier point d’ailleurs : l’accès à la bibliothèque de l’APHTE va donner à Nymeth un sacré avantage dans la course aux connaissances sur ses petits camarades. Le démon de Beleth compte bien exploiter ses connaissances pour prendre l’ascendant sur ses petits camarades. Quand l’autre disait que le savoir c’est le pouvoir, il n’avait pas tort…
 
La parenté mystérieuse de Nymeth.
Le père de Nymeth n’est ni Beleth, ni Malphas. Pour l’instant, j’entretiens un flou artistique volontaire sur cela car cette parenté est un élément central de la campagne à venir. Lae joueureuse n’en a pas la moindre idée, et penche pour l’hypothèse « Malphas » en raison du solo final des Prolegomena. La plupart des PNJs n’en ont pas la moindre idée, mais ont quelques certitudes : Stolas croit sincèrement qu’il s’agit de Malphas, Kaickul pense à Beleth… De tous les PNJs actuellement croisés, seuls Beleth (qui a intérêt à laisser planer le mystère), Malphas (qui en a besoin pour manipuler Nymeth) et Hellequin (qui ne va sûrement pas en dire un mot puisqu’il considère Nymeth comme un rival) savent la vérité. Cependant, disons-le tout de suite : Beleth comme Malphas ont un certain attachement à Nymeth (oui, même le Prince de la discorde a un cœur… tout noir et tout rabougri certes, mais son cœur existe quand même !). Tout cela va donner un sacré remue-ménages ! 
 
Stamp et ses manigances.
Stamp a choisi une approche résolument intéressante pour servir son Prince et parvenir à ses objectifs : jouer le rôle du démon serviable. C’est ainsi qu’il propose son aide au tout venant, récoltant des informations et se faisant connaître. Mine de rien, cet approche sera rapidement payante : elle lui permettra d’attirer l’attention de Salehad, de nouer des contacts à droite et à gauche, de rencontrer des spécialistes des Troisièmes Forces (le démon souhaite faire dans la collecte de renseignements dans ces milieux) et de permettre d’être repéré par les Boys of Fortune. Pour le coup, c’est remarquablement malin (et même moi n’y avait pas pensé !).
 
Henephte, Eate et Scox.
Henephte a commencé sa mission pour mettre Nymeth dans sa poche en jouant sur ses cordes sensibles. Scox observe pour le moment ce que fait son ami, mais il est probable qu’il va être rapidement ravi de l’emprise croissante prise par Henephte sur Nymeth.
 
Cependant, Scox a été particulièrement impressionné par sa rencontre avec le Metatron et va commencer à enquêter sur ce mystérieux ange, ainsi que ses liens avec des sorciers juifs. Il ne sait pas trop où il met les pieds, mais il a quelques idées de pistes. La première sera d’interroger son serviteur… et autant dire que lorsque le Prince des âmes se rendra compte que son serviteur ne peut même plus lui parler de certains détails de la rencontre, il va commencer à se poser de sacrées questions !
 
Quant à Eate, il est appelé à devenir un personnage récurrent de la campagne. Servant Belial, ce démon est d’une rare subtilité. Il va bientôt utiliser les talents de son frère pour aider le Prince du feu. Refaire un logo sera la première tâche, mais donner des cours à des démons de Belial est l’étape suivante dès qu’il aura prouvé sa valeur…
 
Carbalas et Azelas.
Azelas a donc compris que Carbalas est remarquablement résilient. Une seule méthode ne suffira pas. Puisqu’il est vicieux et qu’il a tout intérêt à plomber Carbalas pour qu’il ne fouille pas dans ses placards (qui comptent de sacrés squelettes), il va utiliser toutes les méthodes possibles et imaginables en le submergeant : oubli de transmission de ses demandes à l’administration, contrôles administratifs, objectifs inatteignables, emploi de casseurs de bras professionnels, tueurs à gages, visionnage forcé des TPMP toute la journée… Bref, toute la panoplie du parfait crevard qui a du fric, de l’influence et bientôt un titre de baron.
 
Azelas est clairement l’un des futurs némésis de la campagne. L’un des enjeux pour les démons sera de fouiller dans les placards pour l’éliminer, car il deviendra tant une gêne pour Carbalas comme les autres démons. Si Henephte et Nymeth sont plutôt indifférents pour le moment, Stamp a très bien cerné le danger et Metallon est en mode « solidarité inconditionnelle avec le camarade Carbalas contre l’oppression patronale ».  
 
Metallon et Nicky.
Metallon et Nicky sont désormais à couteaux tirés. Contrairement à Azelas, Nicky n’est pas une puissante nuisance et elle risque rapidement de se retrouver face à un mur qui se nomme « les coéquipiers de Metallon ». Stay tuned.
 
Le passé est de retour.
Le passé et son intrication avec le présent est un thème majeur de ma campagne. Si Carbalas, Henephte et Nymeth sont ceux qui recherchent le plus de réponses, Metallon va devoir faire ses propres recherches (c’est Jacques Grimault qui serait content) et Stamp va petit à petit le redécouvrir. Stamp commence déjà à se poser certaines questions, d’ailleurs…
 
La mort de Sven Shake et ses conséquences.
Les démons n’ont pas suffisamment fait n’importe quoi pour que la mort de Sven Shake se termine par une complète déroute. Cependant, ils sont loin d’être hors de danger. Notre-Dame a mis deux policiers français sur le coup, le capitaine Jérôme Martial (grade 2 de Jean-Luc) et Nathalie Pandraud (grade 1 de Laurent), pour élucider l’affaire. Les deux youyous pensent que Carbalas et Metallon ont fait « plop », tandis que Henephte et Nymeth ont livré des mensonges suffisamment convaincants pour permettre d’éviter la Détection du mal et passent pour des humains (un peu malhonnête pour Henephte, et extraordinairement lâche pour Nymeth, ceci dit).
 
Leur théorie actuelle est simple : l’assassinat de Sven Shake a été commandité par l’Enfer (bien) et trois démons (faux) ont été missionnés. Deux de ces démons ont fait « plop » (faux), mais un troisième larron (Stamp, donc) est dans la nature (vrai). L’Enfer a couvert ses traces en procédant à l’effacement des bandes vidéos à plusieurs endroits (vrai). Les anges pensent même que l’Enfer a fait une mauvaise blague en faisant venir Vanilla Ice (faux, mais faut pas se mentir, c’est quand même un peu le cas…).
 
L’objectif actuel des deux anges est de mettre la main sur Stamp, mais les éléments à leur disposition sont trop maigres. En l’état actuel, ils ne parviendront jamais à le faire. Par contre, il est clair que si les démons refont une connerie aussi visible que l’assassinat de Sven Shake, les deux anges leur tomberont sur le râble et feront des Détections du Mal à tout va.  
 
De la récurrence et de ses vertus.
De nombreux démons présentés au cours du DARD font faire des réapparitions au cours de la campagne : Prosper et son équipe, Loran et ses potes (en particulier Nekros et Grunt), Sanix, Morty, Gilbert…
 
Bref, le DARD a servi à mettre en scène le futur environnement des démons. On va voir ce qu’ils vont en faire, et surtout les relations qu’ils choisiront de maintenir. J’ai par exemple assez étonné que Stamp prenne le parti de rester en contact fréquent avec Kairos (le joueur de Stamp l’a caractérisé comme « son professeur Chen »). Assez curieux de leurs choix, donc…
 
Chez Régis.
Chez Régis est un lieu central de la campagne Fire & Ice et j’ai donc choisi de l’introduire très tôt à mes démons. Leurs attitudes varient, mais elles sont déjà visibles dans leurs solos. Globalement :

  • Carbalas trouve Chez Régis sympathique, mais il n’est pas axé réseautage et n’aime pas forcément sympathiser avec les anges. Il n’ira pas de luimême, mais accompagnera éventuellement les autres.
  • Henephte considère que c’est un lieu idéal pour décompresser après le boulot, vu le public. 
  • Metallon va devenir très clairement un pilier du bar. Elle aime bien l’idée d’aller tailler le bout de gras avec les anges.
  • Nymeth n’aime pas vraiment le principe de Chez Régis et va plutôt éviter d’y aller.
  • Stamp considère le lieu comme un excellent endroit pour récupérer des ragots et mieux connaître les anges. Dans l’idée, il n’aime guère la fraternisation avec les anges.
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D-FENS
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par D-FENS »

Séance 19 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Première partie).
Dates des sessions : 17 janvier 2023.



 
Note : Ce scénario est une adaptation du scénario du même nom présent dans Sympathy for the Devil, supplément de la troisième édition.
 
Lorsque les démons se lèvent vers 8 heures 30 du matin, un étrange fait divers occupe les informations du matin de ce lundi 21 juin 2021 : le président-directeur général d’une entreprise a été assassiné. Sa mise à mort est quelque peu étrange : on l’a jeté dans un ventilateur industriel géant en marche. L’homme a signé son abominable méfait en signant, avec la main de la victime dans son propre sang, « Le Ventilateur m’a ventiler » (sic).
 
(Ce spoiler ne concerne pas la joueur de Carbalas.)
           
Spoiler:
Au moment où il regarde les informations de la matinée sur le Ventilateur, Carbalas reçoit « Pouet Pouet ». Il répond au message en espérant une nouvelle réponse, mais rien ne viendra.

 
Personne ne sait qui est le responsable de ce méfait, mais toujours est-il qu’il l’a revendiqué par la pose d’une centaine de ventilateurs à travers Paris. Invité sur la matinale de France Inter, le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a promis de sévir contre « ce sinistre individu aussi malveillant que monstrueux ». Après les Bored Demons et l’incident autour de l’Antiprisme, voilà l’actualité saturée par des faits divers à la con et des querelles stériles… On en viendrait presque à souhaiter un conflit géopolitique de grande importance pour échapper à la bêtise de tout cela.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Évidemment, trois des démons (Carbalas, Metallon et Stamp) se doutent qu’il existe un lien entre leurs activités passées de ces derniers jours (Carbalas avec sa discussion avec xXxFanDeVentilateurxXx, Metallon avec la distribution de ventilateurs à travers Paris et Stamp avec l’achat de ventilateurs) et ce mystérieux « Ventilateur ».
 
Ils ont choisi de ne rien dire, chacun choisissant une attitude très différente (le silence pour Stamp, le questionnement pour Carbalas et l’autruche pour Metallon).

 
Tous reçoivent toutefois un appel de Mercyssith. Le chevalier d’Andromalius se montre mielleux avec Metallon, Henephte et Stamp (il félicite la première et le dernier pour leurs missions réussies), sympathique avec Nymeth, et cassant avec Carbalas. Ils doivent se ramener ensemble le plus vite possible à son cabinet parisien pour recevoir un pli urgent. Vu que Stamp est redescendu sur Marseille, il faut attendre 12 heures pour qu’il soit sur Paris. Les démons se retrouvent une demi-heure plus tard devant le cabinet parisien de maître Jules Guillotin – le nom humain de Mercyssith.
 
Les démons discutent un court instant dans la salle d’attente du cabinet vide (c’est la pause de midi) : ils discutent des exploits de Henephte sur les réseaux sociaux, de l’enquête de police en cours autour de Sven Shake et des nombreux selfies pris par Henephte en compagnie de policiers (« Je ne le répète jamais assez : soutien total et inconditionnel aux forces de l’ordre. ») Ils finissent par rentrer, trouvant Mercyssith en train de fumer un énorme cigare tout en lisant Le Parisien (qui fait sa une sur le Ventilateur). Mercyssith les invite à s’asseoir, et tous obtempèrent, sauf Metallon, qui par esprit d’indépendance et de contradiction, s’assoit par terre.
 
Le chargé de mission des démons les accueille en félicitant Metallon, Stamp et Henephte.
Concernant Metallon, il la complimente pour son action spontanée avec Mala et son élimination de Sven Shake : les démons comprennent alors qu’ils se sont faits enflés, puisqu’aucun n’aura une gratification pour la mission (ils ne sont pas mentionnés dans le rapport de Mala, alias Nicky…). Stamp est félicité pour son enquête serrée contre un nid angélique situé à Malakoff et ses deux jours de babysitting pour les zombies d’une capitaine de Bifrons. Mercyssith note qu’il a reçu une plainte de ladite capitaine, car Stamp aurait mis ses zombies devant de mauvaises émissions de télé pendant le babysitting. Mercyssith a néanmoins classé la plainte sans suite.
 
Mais les plus grandes félicitations sont destinées à Henephte, car il a fait « chier les wokes ». Mercyssith a vu son interview dans Valeurs actuelles, et Henephte lui annonce avec fierté avoir convaincu Télérama de produire une interview plutôt positive. Mercyssith le félicite alors d’avoir enfumé ce « magazine d’enseignants à la retraite boboisants et d’ardus péteux ». Le démon d’Andromalius propose un cigare à son interlocuteur, ce que Henephte accepte.
 
Mercyssith en vient cependant à la raison de leur venue : il sort un courrier de son coffre-fort et le donne aux démons. Ce pli, selon le démon d’Andromalius, a été amené par Haberci lui-même, responsable de Baalberith pour l’Europe francophone ; bref, c’est important. Surtout qu’en fait, c’est Lilith qui donne cette mission aux démons, la fille de Satan en personne. Les démons sont un peu sur le cul.
 
Les démons lisent alors le pli, qui est un Message officiel visé par Haberci lui-même.

 
Bonjour chers démons et chère démone,
 
Je suis Dame Lilith, Princesse de Dis, Baronne de l’orgasme infernale, Capitaine de la jouissance démoniaque, Chevalière des plaisirs infernaux, Joyau des Enfers, Saphir de Satan.
 
Par la présente missive, je vous indique avoir une mission à vous confier.
 
Vous devez vous rendre au siège de Bioxeo, situé à :
 
Bioxeo – Pôle central
75 Avenue des Frères Perret
69190 SAINT-FONS
 
Vous devez annoncer que vous avez rendez-vous avec Chloe Bates.
 
Vous pouvez venir à n’importe quelle heure entre 8 heures et 19 heures 30. Je ne vous donne aucune date, mais tâchez de faire au plus vite.
 
Luxurieusement vôtre,
Dame Lilith.

 
Les démons demandent son sentiment à Mercyssith sur pourquoi Lilith leur confie une telle méission, mais le démon d’Andromalius répond qu’il n’en a aucune idée. Metallon pose la plus délicate des questions au sujet de Lilith : « Est-ce qu’elle est bonne ? » Réponse pleine de finesse et de mesure de Mercyssith : « Je n’oserai pas le dire ainsi, mais pour l’avoir déjà croisé une fois à un pince-fesse de mon supérieur, il est vrai que si je pouvais, je la sauterai bien, cette grosse salope. » Tout ce qu’apprend Mercyssith aux démons, c’est que Lilith est à la tête d’un empire industriel, dont Bioxeo (une entreprise pharmaceutique et parapharmaceutique spécialisée dans le matériel sexuel) est le joyau sur la couronne.
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Mercyssith est, comme vous l’avez vu, un énorme beauf. Vous savez, ceux qui soutiennent envers et contre tout Depardieu en disant que c’est la bonne culture gauloise, et qui en a marre des wokes… Bah, il en est. Il présentera d’ailleurs son sympathique petit Cercle centré sur la question aux démons (seulement les mecs : Metallon ne sera pas invitée, c’est tout de même une femme…).

 
La conversation passe rapidement à un autre sujet : les premières demandes administratives liées aux comptes de Points d’Administration. Mercyssith répond avoir reçu une demande de tout le monde, sauf Carbalas – qui tique à cette information. Quant à Metallon, son supérieur hiérarchique chez Furfur, Telem, semble répondre avec la célérité d’un escargot anémique… Bref, il compte appeler son assistante pour lui dire de se bouger le cul si la demande de Metallon n’est toujours pas prise en compte. Quant à Carbalas, Mercyssith le laisse remplir une nouvelle demande qu’il transmettra à l’administration centrale et à Azelas.
 
En tout cas, vu que les démons n’ont rien de plus à lui demander, Mercyssith leur propose de se mettre en route le plus vite possible. Il leur donne un dernier conseil : obtempérer avec n’importe quel ordre de Lilith. Elle n’aime pas qu’on la contrarie, et avoir Satan dans sa poche, c’est quand même quelque chose d’assez rare…
 
Avant de partir, Carbalas s’entretient quelques instants avec Mercyssith. Metallon et Nymeth tentent d’écouter à la porte, mais celle-ci est remarquablement épaisse.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
           
Spoiler:
Carbalas demande à Mercyssith s’il est gêné d’apprendre que la demande de Carbalas a été intercepté – très probablement par Azelas. Mercyssith lui demande s’il connaît le principe de la Bugs Bunny Way of Life. Après que Carbalas ai répondu positivement, Mercyssith lui affirme, un peu sèchement, que le démon d’Asmodée doit comprendre qu’à titre personnel, il se contrebranle de cette histoire. Mercyssith affirme qu’il ne va sûrement pas se fâcher avec Azelas, vu la puissance du capitaine d’Asmodée. Il s’en serait inquiété si Azelas n’était pas qui il était et si Carbalas n’avait pas un dossier vide, et donc probablement médiocre. Bref, les problèmes de Carbalas sont les siens et il ne lèvera pas un petit doigt pour l’aider. Carbalas remercie hypocritement Mercyssith pour son soutien et son aide, qui lui sourit hypocritement en retour et lui répond mielleusement : « Je vous prie, Carbalas. »

 
Carbalas sort à son tour, un grand sourire sur le visage, avec Mercyssith qui lui sourit à son tour. Mercyssith souhaite bonne chance et les invite à aller dans les voies du Malin, avant de refermer son cabinet. Juste avant, il explique à Henephte que s’il réussit sa mission, il aura des gens à lui présenter…
 
Henephte fait un aller-retour jusqu’à chez lui pour récupérer sa voiture, et les cinq démons sont emmenés dans la berline en leasing de Henephte jusqu’à Lyon. Ils passent par l’appartement de Carbalas pour emprunter une grosse et étrange mallette.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
 
Spoiler:
En fait, Carbalas a acheté un drone pour pouvoir faire des choses avec (notamment des activités de surveillance). Rien d’exceptionnel, mais une précaution potentiellement utile.

 
Les démons prennent l’Autoroute du Soleil dans une saine ambiance de franche camaraderie. Dans la voiture, Nymeth explique la position de Lilith : bras droit d’Andrealphus, sa puissance tient essentiellement à son ancienneté à ce poste et à ses liens avec Papa. Curieusement, elle n’a jamais eu une vraie place de Prince-démon (le titre de « Princesse des Enfers » n’est pas le bon, mais une convention pour signifier qu’elle est la fille de Satan himself ; son vrai titre, c’est « Princesse de Dis », mais là encore, ce n’est pas un Honneur véritable, simplement un titre coutumier).
 
Actuellement, la situation politique de l’Enfer est un poil complexe : l’absence de Satan a créé une situation de vide politique, qui profite surtout aux Princes psychorigides comme Andromalius pour mettre de l’ordre. Paradoxalement, si cela a rigidifié l’administration infernale et poussé au cul certains Princes, l’absence de Satan laisse plus de latitude à certains Princes face à l’absence du Monarque des Enfers pour faire émerger des consensus et des actions communes.
 
Metallon, curieuse, décide de regarder si Lilith a un compte SeulementLesFans sur l’Entrefilet : elle découvre, tristement, que oui, mais que les sommes pour devenir patron et accéder à ses photographies sont hors de ses moyens. Mais il est vrai qu’elle a l’air canon.
 
Les démons abordent aussi qu’Azelas semble mettre de sacrés bâtons dans les roues de Carbalas. Personne n’a vraiment de solution à ce sujet. Ils discutent un peu du Ventilateur, et Henephte comme Nymeth annoncent avoir reçu un ventilateur devant leurs portes. Personne ne semble avoir une idée de ce que ça peut signifier, mais bon…
 
Enfin, Stamp interroge Henephte sur les « wokes », ce à quoi Henephte répond : « Ce sont des gens qui veulent détruire notre culture française en mettant des points médians partout. » Il développe un peu, mais visiblement, ils sont la cause de l’effondrement démographique, de la dissolution de la culture française, des invasions de sauterelles, de l’augmentation du prix du pass Navigo et de l’existence de Despacito.
 
Les démons arrivent vers 17 heures 30 au siège de Bioxeo. Après un passage aux deux contrôles de sécurité en se présentant sous leurs identités humaines et annonçant être attendues par Chloe Bates – l’identité humaine de Lilith. Ils sont accueillis dans le secrétariat du groupe par trois secrétaires, visiblement toutes choisies pour leur physique. L’une des secrétaires, nerveuses à voir qui ils sont, les accompagnent jusqu’à la tour principale. Ils sont alors emmenés par un secrétaire nettement plus canon, qui s’avère être un démon pour sa part (il fait flasher l’aura et parle en démoniaque), avant de monter dans la tour centrale du complexe – celle qui accueille les bureaux centraux de Bioxeo.
 
Après avoir passé de nombreux bureaux, le secrétaire toque à la porte de la grande patronne et ouvre aux démons. Ceux-ci découvrent une magnifique femme à la peau de porcelaine, à la longue chevelure rousse, aux proportions parfaites, au visage angélique et aux seins dignes d’une gravure pornographique, nue et enroulée d’un serpent. Mais cela, c’est la peinture de John Collier accrochée derrière elle. Car la Lilith en chair et en os devant eux est plus belle que la peinture, et la seule différence est le port de vêtements, l’absence d’un serpent et une fine musculature que n’avait pas le portrait original.
 
Lilith est entourée par trois personnes : Agrippina, une femme magnifique, au tailleur strict mais un peu court, aux yeux verts, aux longs cheveux bruns, à la taille un peu courte et des formes bien dessinées au niveau de la taille ; Chip, un musculeux et magnifique Chippendale à la peau métissée, aux dreadlocks noirs et aux yeux verts (lui aussi !), au petit sourire enjôleur et aux impressionnants biceps et pectoraux ; et enfin, une poupée silicone merveilleusement réalisée, copie hyperréaliste et mutique de Bruno Mars.  
 
Lilith les invite à s’asseoir dans ses canapés, devant son bureau. Les démons obtempèrent et contemplent rapidement le bureau de Lilith : de nombreux objets de collection à caractère sexuel sont sur cet immense bureau (dont un godemichet en ivoire) qui interpellent les démons. Tous remarquent toutefois une photographie de Lilith où elle est avec un homme blond diaboliquement beau, de haute taille mais pas particulièrement large d’épaules, d’une trentaine d’années tendant vers la quarantaine, portant jeans, t-shirt et veste, avec une petite casquette accompagnée d’un logo House of Pain. Entre Lilith et l’homme blond (son père ?), il y a un homme en costume Mickey et Lilith a un charmant chapeau Minnie Mouse. Au-delà de cette photographie et de ces objets de collection, il y a de nombreux dossiers présents sur le bureau.
 
Après avoir invité les démons à demander une boisson (Henephte, Metallon et Nymeth optent pour le whisky, Carbalas pour le café, Stamp pour l’eau – Lilith commentera ce dernier choix comme celui d’un « tiède »), elle annonce être ravie de revoir sur Terre Carbalas et Metallon – surtout Carbalas. Les démons servis par Agrippina, Lilith déploie un projecteur et un écran pour projeter un PowerPoint sur leur mission : Bioxeo s’apprête à commercialiser le premier aphrodisiaque, conçu au sein du projet Viégro (comme le Viagra, mais en plus gros, donc). Pas un aphrodisiaque nul comme le chocolat qui a un effet placebo, ni un désinhibiteur (comme l’alcool ou certaines drogues) ; non, quelque chose qui agit réellement sur le désir.
 
Carbalas fait une blague en suggérant que le Viagra peut régler ce problème, et Lilith lui répond sobrement : « Je te pensais plus distingué dans tes blagues. » Elle explique que le Viagra règle le dysfonctionnement érectile, mais est sans effet sur la libido. Or, ce nouveau médicament a un effet sur la libido et le dysfonctionnement érectile. Ce médicament aura une utilité principalement médicale, pour les cas de pertes de libido liées à des maladies mentales, à des troubles neurologiques, à la prise de certains médicaments, à la ménopause ou encore à l’andropause. Bref, c’est un vrai miracle pharmaceutique.
 
Théoriquement, la commercialisation de ce produit ne devrait pas tarder. Toutefois, Bioxeo maintient un embargo autour du produit pour éviter les fuites, mais aussi une découverte plutôt embarrassante. Là-dessus, Lilith propose aux démons de descendre avec elle par son ascenseur privé et de voir avec elle. Les démons le suivent, en compagnie d’Agrippina, de Chip et de la poupée siliconée vivante. Avant de partir, Lilith se fait servir une glace au kiwi par Agrippina ; Metallon en demande aussi, la goûte, et tombe en extase par terre. Stamp décide de la prendre sur l’épaule pour l’emmener avec eux.
 
Arrivé à l’étage – 1, les démons découvrent de gigantesques laboratoires où des démons font des expériences, font des recherches et conduisent des réunions sur les nouveaux produits (l’ambiance est relax, puisque certains démons affichent clairement leur nature en sortant leurs membres exotiques, et je parle des cornes et autres queues barbelées). À peine arrivé en bas, Chip déchire sa chemise en faisant bouger ses pectoraux devant les démons, et Lilith détache ses cheveux, visiblement plus en confiance.
 
Les démons vont jusqu’au fond de ces laboratoires, pour trouver une immense salle comprenant un laboratoire de chimie, trois pièces meublés avec tout l’attirail nécessaire pour faire la bête à deux dos (lit, canapé, table, tapis hypoallergéniques, sextoys, télévision avec vaste collection de DVDs pornographiques, photographies de Milton Friedman pour les plus vicieux), et une salle de surveillance des trois pièces (avec de quoi monitorer les tests).
 
Lilith présente aux démons Kintobor, un démon de Vapula aux caractéristiques physiques étonnantes : accent étrange (il est norvégien), grande taille (deux mètres !), maigreur, énorme moustache rousse, crâne chauve et air sardonique, avec une tenue étonnante (pantalon noir, grand redingote rouge et blouse blanche). Il est accompagné par Hazazel, une jeune femme aux formes explosives, qui prend des notes à chaque instant. Kintobor est l’inventeur du produit du projet Viégro, ainsi que le chef scientifique.
 
Lilith demande aux démons de désigner deux volontaires comme cobayes pour son produit – « sauf Carbalas ». Les démons sont plutôt rétifs dans un premier temps. Lilith laisse le choix du partenaire aux démons, en excluant Carbalas et Kintobor. Évidemment, Metallon saute sur l’occasion en choisissant Lilith – la fille de Satan semble peu surprise, et mentionne quelque chose d’énigmatique au sujet de leur présence ensemble à Jérusalem. Lilith propose à Henephte, mais celui-ci se désiste, et Nymeth se « sacrifie » en choisissant comme partenaire Chip. Kintobor donne donc une pilule aux couleurs arc-en-ciel (« C’est le prototype, la future pilule sera rose ! ») et invite chacun des démons à descendre avec le partenaire de son choix.
 
Une quinzaine de minutes passe et rien ne semble se passer. Puis soudainement, Metallon et Nymeth sont pris d’un désir incontrôlable et se jettent sur leurs partenaires. Les autres démons regardent les quarante-cinq premières minutes, un peu soufflés par les effets – surtout Carbalas, qui se rince l’œil sur Lilith. Henephte et Stamp remarquent un léger détail chez Nymeth, mais cela les indiffère. Toujours est-il qu’après les trois premiers quarts d’heure, les démons s’en désintéressent – en effet, la libido des deux démons ne semble pas diminuer et ils continuent leurs parties de jambes en l’air bien au-delà du temps normal. Carbalas jette quand même de discrets coups d’œil à Lilith.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte, lae jouereuse de Nymeth et le joueur de Stamp.)
 
Spoiler:
Henephte et Stamp ont découvert que Nymeth occupait le corps d’une personne transmasculine. Le premier est ouvert sur la question et le second s’en contrefout, aussi cela ne suscite aucune réaction particulière.

 
Leur partie de jambe en l’air d’une heure trente (!) terminée, les démons doivent avouer avoir été impressionnés par l’effet. Metallon a eu la meilleure partie de jambes en l’air de sa vie, Nymeth est très satisfait, tout le monde se rhabille, bref, tout s’est bien passé. Mais arrivé en haut, Lilith mentionne un léger défaut de son produit : une prise trop régulière (au-delà des dosages normalement indiqués, c’est-à-dire pas plus d’une fois tous les deux jours) entraîne une forte dépendance psychique et physique. Or, il est certain que des patients abuseront de la molécule.
 
Et c’est justement ce que veut Lilith. Que des hommes en abusent (parce que le produit semble être plus efficace, sur ce point-là, sur les hommes), qu’ils deviennent dépendants, que cela se sache. À ce moment-là, Bioxeo arrêtera la fin de la commercialisation de la molécule et prétextera son ignorance du problème lors des essais cliniques. Une entreprise pharmaceutique clandestine prendra alors le relais, inondant le monde de ces petites pilules, qui seront achetés par les addicts et par les curieux.
 
Malgré ce défaut, la molécule est passée sous pratiquement toutes les fourches caudines possibles. Cependant, une dernière vérification est nécessaire pour la commercialisation définitive du projet Viégro. Les démons auront donc un rôle de porteur de mallette pour éviter cette ultime étape. Ils doivent se rendre à l’International Business Bank of Montreuil, rencontrer le directeur et récupérer une forte somme d’argent auprès de lui. Cela fait, ils doivent rencontrer le docteur Éric Crozier, haut-responsable de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en charge du dossier. Crozier est pourri jusqu’à l’os, et Lilith conseille la discrétion – il est peut-être sous surveillance policière et/ou journalistique. C’est pour cela qu’elle a choisi Henephte et Carbalas dans l’équipe, afin qu’ils négocient avec Crozier (elle veut dépenser le moins possible).
 
Cela fait, ils iront à Amsterdam à l’Agence européenne des médicaments. Là-bas, ils trouvent Helmi Veteli, une incorruptible fonctionnaire européen – enfin, presque incorruptible. Lilith sait qu’elle est frustrée sexuellement depuis que son mari, un beau professeur de littérature comparé aîné de dix ans, a subi une encéphalite voilà quelques années. Or, si l’homme a survécu à l’encéphalite, il en garde deux énormes séquelles : une impuissance et une disparition de la libido. Les démons doivent la tenter avec le produit, pour la pousser à accepter les yeux fermés la commercialisation, contre la promesse de lui fournir des pilules à vie.
 
Ceci dit, Lilith est méfiante : si elle a largement préparée le terrain aux démons, elle se méfie de la possibilité d’une OPA très agressive (genre, une OPA avec des flingues). Anges et ConPsis s’intéressent probablement au projet Viégro et seront prêts à tout pour voler le produit avant sa commercialisation définitive pour copier la molécule et damner le pion à Bioxeo, à moins qu’ils n’en veuillent à l’argent ou veulent empêcher la commercialisation.
 
Pour faire démonstration des effets, Lilith file une boîte de la molécule, commercialisée sous le nom de Kalistra™. Lilith ordonne de décompter chaque utilisation d’une pilule (la boîte en comporte vingt) et de ne pas la recontacter avant d’avoir terminé la mission. Si les démons ont un problème majeur, ils devront retourner à Lyon. Sinon, elle veut une complète discrétion jusqu’à ce que les démons aient fini leur tâche. En plus de cela, Lilith remet cinq billets TGV pour un aller-retour Lyon-Paris, en première classe et modulables, cinq billets modulables en classe affaire pour un Amsterdam – Paris, et une lettre pour le patron de l’IBBM. Bien évidemment s’ils souhaitent, les démons peuvent changer de moyen de locomotion. Elle leur laisse aux alentours de cinq jours pour boucler la mission – théoriquement, pas de limite, mais elle aimerait que ça soit réglé d’ic là.
 
Interrogée par Carbalas, Lilith révèle que la mission est normalement prémâchée : si les démons sont discrets, ils ne seront pas inquiétés. Bref, c’est une mission pour propulser leur carrière – en particulier celle de Carbalas, que Lilith a l’air d’apprécier. Lilith, toutefois, demande à s’entretenir en tête-à-tête avec Henephte et Nymeth. Les deux démons s’éloignent avec Lilith et vont dans une pièce attenante.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte et lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
En tête-à-tête, Lilith informe les deux démons qu’elle sait qu’ils ont rencontré la veille Stolas. Elle se doute que Stolas veut saboter la mission, et elle les met en garde contre cette idée. La baronne d’Andrealphus est claire que si les deux démons font échouer la mission, elle sera la pire peau de vache qu’ils ont connu. Nymeth assure Lilith immédiatement de sa loyauté, mais lance une pique à Henephte en mode « lui, il n’est pas aussi loyal que moi ».
 
Lilith révèle également que Henephte fut un adversaire déterminé voilà longtemps, et qu’elle n’aime guère Scox – qui semble-t-il, la courtisait à une époque ! Elle avoue une certaine méfiance envers Henephte.
 
En réponse, Henephte décide de jouer cartes sur table : selon Stolas, Lilith est en concurrence avec lui pour récupérer le poste d’Andrealphus. Lilith confirme, et indique que le Prince du sexe est particulièrement absent ces derniers temps. Elle est la mieux positionnée pour reprendre la place du Prince du sexe, et par conséquent, le projet Viégro est l’un de ces projets pour asseoir son influence. Ceci dit, Henephte exprime qu’il préférerait aider Lilith que Stolas, vu son influence. Mais il demande ce qu’ils obtiendront en échange.
 
Lilith lui répond en promettant que s’ils réussissent la mission au-delà de ses attentes, elle saura se montrer généreuse : elle ouvrira son carnet d’adresses aux démons, les gratifiera d’une récompense supplémentaire et leur promet une spéciale (quoique cela veuille dire) à la fin de leur mission. À eux de choisir leur camp, donc, mais elle leur fait confiance pour faire le « bon choix ».
 
Sur ces entrefaites, Lilith quitte la pièce, et les deux démons la suivent.

 
Pendant ce temps, Metallon commence à rendre triste Kintobor en tenant des propos sur l’intérêt de ses inventions. Hazazel demande à la démone de Furfur de s’excuser, et vu qu’elle refuse, Hazazel se jette sur elle pour l’étrangler. Carbalas et Stamp regardent la scène en se tenant loin, histoire de laisser les deux démones régler leurs comptes. Lilith, de retour avec Henephte et Nymeth, ordonne à Hazazel de laisser tranquille Metallon – la démone n’a pas réussi à se dépêtrer de l’étreinte de la laborantine et devenait toute bleue.
 
Là-dessus, Lilith souhaite bonne chance aux démons et les fait raccompagner par Chip. Carbalas traîne des pieds, histoire de discuter visiblement un peu avec la fille de Satan.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Carbalas.)
 
Spoiler:
Carbalas demande à Lilith pourquoi il a été exclu du test du Kalistra. Lilith lui répond qu’elle n’aurait pas fait cela à une vieille connaissance. Carbalas la questionne sur la mission, et Lilith avoue simplement qu’elle souhaite donner un coup de pouce à la carrière de Carbalas. Face à ces deux réponses, Carbalas pose la question ultime : comment se sont-ils connus ?
 
Lilith reste évasive : elle parle qu’ils se seraient connus à Rome, à une époque où ils en firent une nouvelle Babylone… À ces mots, Lilith semble nostalgique – Carbalas ne comprend pas vraiment. Mais Lilith finit par sortir de sa rêverie et invite Carbalas à se presser pour rejoindre ses collègues. Tous deux en rediscuteront… à condition que Carbalas réussisse sa mission. Elle lui promet même un « petit quelque chose » si la mission est une franche réussite.

 
Les démons patientent un instant dans l’ascenseur avec Chip. Ce dernier jette des coups d’œil suggestifs à Nymeth tout en faisant bouger ses pec’. Il faut l’arrivée de Carbalas pour que Chip arrête. Les démons sont raccompagnés par Chip jusqu’à l’autre ascenseur, avant de sortir par eux-mêmes du siège de Bioxeo. Plutôt que de reprendre la route, ils décident de trouver un hôtel confortable pour la nuit. Ils en trouvent un sur Lyon même, non loin du siège de Bioxeo.
 
Après avoir été accueillis, ils prennent possession de leurs chambres. Stamp, d’un naturel plutôt soupçonneux, en profite pour faire un tour des lieux. Carbalas le suit rapidement. Quant à Henephte et Nymeth, ils profitent de leur installation pour discuter un instant.
 
(Ce spoiler ne concerne pas le joueur de Henephte et lae joueureuse de Nymeth.)
 
Spoiler:
Alors que les démons prennent leurs chambres, Nymeth prend à part Henephte un court instant. Le démon de Beleth veut savoir ce qu’il pense en l’état de la proposition de Stolas et de celle de Lilith. Henephte semble désormais moyennement chaud pour aider Stolas, surtout que ça niquerait sa première mission et sa NUT. En plus, les propositions de Lilith sont plus concrètes et elle semble plus à même de remporter la place d’Andrealphus face à Stolas. Il est donc partisan d’aider Lilith.

 
Les démons se réunissent pour discuter un brin. Ils sont légèrement anxieux de la possibilité d’une OPA agressive. Ils proposent de faire des tours de garde au sein de l’hôtel – Nymeth et Stamp se relaieront au cours de la nuit, pour permettre à Henephte (qui a roulé toute la journée), ainsi qu’à Metallon et à Carbalas (qui ont peu dormi ces derniers jours), de se reposer. Ils décident que les deux bourrins du groupe garderont chacun la lettre et le Kalistra™ : après avoir hésité, ils décident de confier le Kalistra™ à Stamp et la lettre à Metallon. En fait, les démons ont peur que la démone de Furfur ne consomme le Kalistra 
 
La nuit se passe tranquillement. Le lendemain matin, Stamp accueille Metallon avec un coup de boule, comme ça, pour la saluer et pour la remercier pour la mission avec Sven Shake. Les démons abordent clairement le problème Nicky : Metallon explique avoir un rapport contrarié avec Nicky – que la démone aurait maintenu au  grade 0 en raison de son caractère contraire à la « vibe » de Furfur. Aujourd’hui, Nicky a les mains libres pour pourrir Metallon : elle est l’assistante de Telem, qui a toute confiance en elle, qui lui délègue toutes les tâches administratives pénibles et qui est trop fréquemment perché pour suivre ses bails.
 
Il faut s’attendre à ce que Nicky vienne refiler d’autres missions à Metallon, tout en se mettant en avant. Les quatre démons se mettent d’accord pour éviter toutes ces missions nulles : ce sont des nids à emmerdes. Hors de question de subir des enquêtes de police en mettant en péril leurs couvertures avec des missions faites n’importe comment. Bref, à Metallon de gérer ces problèmes. Si Nicky vient les emmerder personnellement, là, ça sera autre chose. Ceci dit, Henephte semble plus réceptif aux problèmes de Metallon, car une mystérieuse « Grande Prêtresse » semble s’intéresser à lui. Il considère qu’il lui en doit une.
 
Les démons parlent rapidement du Ventilateur – toujours présent sur les réseaux sociaux. Metallon semble savoir quelque chose, mais se tait. En tout cas, la conversation dérive rapidement : comment faire pour réussir la mission ? Craignant l’OPA agressive, ils parlent de faire éventuellement deux groupes, et ne pas utiliser les billets (ou pas une partie). Bref, ils réfléchissent à comment goupiller leur histoire, surtout qu’ils se demandent si les approches de Crozier et de Veteli peuvent se faire aussi directement qu’on leur a dit…
 
(Ce spoiler concerne tous les joueurs.)
 
Spoiler:
Les démons ont bien raison d’être méfiants : Crozier est une ordure de premier calibre, qui face au potentiel du médicament, risque bien de vouloir se l’approprier (il a du fric et une bande de tueurs expérimentés à disposition ; en plus, cette approche bien malhonnête risque de piquer sa curiosité). Ensuite, le projet est attendu au tournant par Notre-Dame et par une ConPsi, la World Trade Association.
 
Notre-Dame a missionné une équipe plutôt expérimentée, surnommée en externe les « Totally Spies » pour leur étrange ressemblance physique avec les héroïnes susmentionnées. En fait, c’est Janus / Valefor qui a appris ça. Le Prince des vents… euh l’Archange des voleurs… enfin, vous m’avez compris, a fouillé le bureau de Lilith (des fois qu’elle ait des informations sur Satan…) et a découvert le projet Viégro un peu par hasard. Il ne sait pas trop où il met les pieds (Lilith, méfiante, répartit les informations en divers lieux), mais il a envoyé les Totally Spies pour espionner Crozier et mettre la main sur le produit.
 
Quant à la WTA, elle possède une taupe dans les services de recherche de Lilith. Celui-ci a identifié que Lilith avait fait acheté des billets d’avion spécifiques, et a déduit que les démons feraient un tour à Amsterdam. Ils ont obtenu les descriptions des démons, et la ConPsi a envoyé Simon Mordaunt, un psionique spécialisé dans la négociation. Le but de Mordaunt est simple : corrompre les démons contre un paquet de fric pour obtenir un peu du produit. S’il n’y parvient pas, il compte lire leurs esprits et monter un piège.
 
Rajoutons qu’une plumitive de Mediapart enquête sur Crozier, qui a tellement de casseroles au cul qu’il ferait passer Pasqua pour un modèle de probité.
 
Il est probable, ceci dit, s’ils choisissent le complet salades-tomate-oignon (pas d’utilisation des billets de Lilith, déguisements et fausses identités, comme c’était suggéré par Nymeth), qu’ils esquivent la WTA, évitent la journaliste et puissent prendre de vitesse les Totally Spies. Quant à Crozier, c’est une autre histoire : le bougre est tenace et prévoira le coup.
 
Lilith ne soupçonne pas le panier de crabes, sauf pour la WTA (la baronne a ses propres espions dans les ConPsis) et pour la journaliste (des équipes ont fait du travail de repérage en amont, mais Lilith préfère compartimenter les tâches). Elle a confiée la tâche à Carbalas car elle le connaît bien (ils se sont connus pendant une incarnation précédente de Carbalas), et elle le sait méfiant et compétent. Vu l’équipe autour de lui (dont Metallon, qu’elle connaît lors d’un séjour à Jérusalem ; j’y reviendrai), elle pense confier une tâche simple à une équipe compétente et débrouillarde.
 
Et pour le coup, elle est sincère : son objectif est de fournir un coup de boost à la carrière de Carbalas. Lilith est curieuse de sa disparition des écrans radar voilà cinquante ans, et vu qu’elle a un attachement pour lui, autant l’aider…
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Orlov
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Re: [CR] INS - Burning Down The House

Message par Orlov »

Toujours aussi bien ! (Commentaire laconique pour t'encourager à poster la suite...)
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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