Tholgren a écrit : ↑sam. janv. 21, 2023 1:32 pm
Haaa, c'est rude, c'est sûr. Mais c'est beau. Et ça donne de la profondeur et du réalisme à l'univers.
Difficile ensuite de revenir à la table de jeu sans ressentir un frisson, mais c'est aussi pour ça qu'on joue !
Cela dit, j'espère que c'est pas le même joueur qui a perdu Ivelios et Jeanne.
Non, ce n'est pas le même ! Ivellios, c'était Sixte, et Jeanne c'était moi.
Je pense de toutes façons que deux points réclamaient la mort de Jeanne, et que c'est une bonne chose, tout attachement mis à part.
D'une, la fiction, sa cohérence et son attrait.
=> La Horde et son chef l'ont depuis longtemps identifiée comme l'ennemi à abattre, ce n'est pas le genre de configuration auxquelles on peut longtemps survivre, à moins de rester planqué dans son château, ce qui n'était pas le style de la maison (pas plus que de la Jeanne éponyme, notez).
=> La position de martyr lui était quasiment prédestinée. J'aurais été le Tribunal, je n'en aurais pas décidé autrement, vu qu'elle lui sera bien, bien plus utile morte que vivante. Parce que bon, on va pas se mentir, c'était juste un petit clerc de province, pas vraiment l'archidiacre de l'ordre. De jeune fille faillible et pas spécialement efficace, elle va donc se muer en symbole. En symbole potentiellement bien plus puissant. (La suite du CR en dira deux mots.)
=> L'histoire de l'élue est chiante sans ce genre de retournement. Jeanne qui survit à tout et surmonte tous les défis, ça n'aurait pas fait une bonne histoire.
De deux, la dynamique de la table et des personnages.
=> Jeanne était un "folk hero" et le seul lanceur de sort de la bande, c'est pour ça que nous étions partis sur cette histoire de sainte locale et pure, flamme de la foi adorée des petites gens. C'était excellent pour lancer notre histoire, très efficace en tant que première configuration, mais ça devient rapidement trop lourd. Pour moi, qui n'ai pas envie d'aspirer tout l'oxygène, pour mes camarades, qui pourraient vouloir un peu plus de temps sous les projecteurs et de poids sur l'intrigue, et pour le MJ, qui va pouvoir ainsi mieux distribuer ces deux facteurs.
=> Ainsi, avec la mort de Jeanne, Édouain change radicalement de statut. Il va devoir endosser le costume de compagnon survivant de la première heure, héritier de sa mémoire, alors même qu'il n'est pas de sa foi. C'est une excellente position à mon avis, riche de promesses et de dilemmes. Jeanne était censée sauver son âme et, avec sa mort, cet enjeu brûle plus intensément et devient à double tranchant. Tant qu'elle était présente, elle aurait joué les sauveuses et ne l'aurait pas laisser se damner complètement (ce qui fait de l'armure noire une partie du présage, notez). Mais avec Jeanne morte, c'est Édouain qui décidera, seul, et on ne sait plus
du tout de quel côté il tombera, le côté sombre ayant soudain gagné beaucoup d'attraits et de possibilités.
=> Du côté de Bran, en tant que pièce rapportée, il était encore difficile de le raccorder aussi efficacement à l'histoire que l'Ivellios des débuts, du moins sur le temps court (sans doute qu'avec dix parties de plus, ça se serait tassé, mais nous n'aurons pas ce luxe, c'est une campagne au moyen court). La mort de Jeanne le fait donc monter en grade et l'ancre davantage. Ce n'est toujours pas un compagnon de la première heure, mais ce sera tout de même un vétéran des premiers temps. Il est descendu dans la Pénombre en compagnie de la Sainte, et il en est revenu. Le nouveau perso (que je ne tarderai pas à vous présenter) n'aura pas cet honneur, ce dont je compte bien jouer.
) ils ont fait le choix de se séparer en "trois groupes de un" pour effectuer quelques actions nocturnes au cœur de la ville.
