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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : mer. oct. 22, 2025 12:19 am
par Erwan G
En ce moment, je lis en parallèle deux livres très différents mais qui ont un point commun : leur taille.
D'un côté, j'ai l'Eveil d'Endymion. La médiocrité amusante d'Endymion a laissé place à une pauvreté abyssale. Un livre volumineux mais creux qui ferait passer la Citadelle Hyponeros pour un livre d'aventures flamboyantes. Le tout en deédicaçant le livre à Jack Vance, comme si ses descriptions infinissibales de mondes ridicules pouvaient oser regarder le grand ancien dans les yeux. Heureusement, c'est un livre audio, ce qui me permet de décrocher et de raccrocher à des mots clefs. A ceux qui l'ont lu en entier : vous avez mon admiration éternelle. Où un curieux penchant pour le masochisme.
De l'autre, je découvre Ian McEwan, que je ne connaissais pas, sur un livre long, lent et sans direction réelle (il y en a une mais le lecteur ne sait vers quoi il va et quel est l'objet de ce livre même arrivé au tiers de l'ouvrage). A la différence du premier, on se laisse entraîner par les péripéties de la narration, les personnages, leur histoire, ce qui fait qu'ils sont devenus ce qu'il sont, les réflexions de l'auteur, son style. Ca me fait penser à du John Irving. C'est agréable, plaisant, jouissif.
Deux ambiances totalement opposées, le second révélant plus encore les lacunes, faiblesses et vacuité du premier.
Impressionnant.
Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : mer. oct. 22, 2025 8:48 am
par Sammael99
La semaine dernière j'ai fini Holly de Stephen King. Je pense que le dernier King que j'avais lu datait des années 90, sans doute le 4ème tome de la Tour Sombre qui m'était tombé des mains (je n'ai jamais fini la série, du coup...)
J'avais pris celui là un peu sur un coup de tête parce que ça semblait être un polar sans fantastique, et c'est bien le cas en effet. Ce que je ne savais pas c'est que le personnage principal est un personnage récurrent de trois précédents romans et une novella (avec elle du fantastique). Mais honnêtement, à part quelques références non explicitées, c'est complètement autonome comme roman.
Et c'est puissant. Et horrible.
L'élément inattendu et qui m'a vraiment cueilli à froid, c'est que tout ça se passe vers fin 2021, quand le COVID est encore prédominant mais que les vaccins permettent la réouverture (pour ceux qui ne les rejettent pas sur des bases idéologiques). La description de l'environnement Américain sous COVID m'a vraiment donné une grosse claque, très réel, ça ancre le roman dans une réalité qu'on a tous plus ou moins connu, même si la variante Américaine est pas piquée des hannetons.
Et là dessus on a un polar vraiment glauque, qui m'a glacé à plusieurs reprises.
Très très bon, mais faut avoir le coeur bien accroché.
Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : mer. oct. 22, 2025 10:39 am
par Silenttimo
@Sammael99 :
Je te recommande la trilogie dans laquelle Holly Gibney apparaît ("Mr Mercedes", "les carnets noirs", "fin de ronde").
Les deux personnages principaux, l'enquêteur et Holly, sont très attachants, mais King réussissait à faire un film plutôt choral avec plusieurs personnages récurrents qui gravitent autour d'eux, dont deux ados afro-américains (frère et soeur) qui aident l'enquêteuret sont des personnages très sympathiques.
C'est du bon King, à mon sens. Cela commence polar, et un fantastique pas trop marqué s'immisce petit à petit.
King ayant eu d'excellents retours sur le personnage de Holly, et comme il l'a beaucoup aimé, du coup, il a décidé de la réutiliser dans "the outsider", qui lui est fantastique très sombre, mais bon aussi je trouve, puis dans une nouvelle et enfin dans "Holly".
Pas encore lu "Holly".
Globalement, les romans post-2000 que j'ai lus de lui, je les ai trouvés d'un niveau plutôt bon à très bon (je n'ai pas tout lu), alors que j'ai eu plus de mal en lisant des récits plus anciens ("ça", "le fléau", "Charlie", "simetierre"...) qui sont plutôt bons, mais parfois longs et m'ont moins captivé.
Je recommande "22/11/63", adapté en série, mais je trouve que le roman est bien plus prenant (malgré ses 900 pages).
C'est un roman qui mêle histoire (assassinat de Kennedy), solitude, histoire d'amour, renaissance, avec une pointe de fantastique (autour du voyage dans le temps, mais conditionné).
"Après" ou "Sleeping beauties" sont plutôt bons aussi, je trouve, les deux étant teintés de fantastique.
Son recueil de nouvelles "si ça saigne" est sympa aussi, et la 3e nouvelle reprend Holly Gibney comme personnage. Mais ce sont les deux premières qui m'ont plu ("la vie de Chuck" ayant été bien adaptée au ciné, le film est sorti l'an dernier).
Et en romans courts, deux que j'ai appréciés pour leur ton résolument différent, c'est "Colorado kid" (une tranche de vie d'une apprentie journaliste) et "La petite fille qui aimait Tom Gordon" (une gamine qui se paume dans les Appalaches au cours d'une rando, et son amour du baseball va galvaniser pour se sortir de son pétrin).
Ils sont plus lents, plus contemplatifs. Le premier ne raconte pas grand chose d'ailleurs.
Si tu cherches à reprendre un peu de King là où tu l'avais laissé, j'espère que cela donne quelques pistes intéressantes
Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : sam. oct. 25, 2025 10:55 am
par akodosho
Erwan G a écrit : ↑mer. oct. 22, 2025 12:19 am
En ce moment, je lis en parallèle deux livres très différents mais qui ont un point commun : leur taille.
D'un côté, j'ai l'Eveil d'Endymion. La médiocrité amusante d'Endymion a laissé place à une pauvreté abyssale. Un livre volumineux mais creux qui ferait passer la Citadelle Hyponeros pour un livre d'aventures flamboyantes. Le tout en deédicaçant le livre à Jack Vance, comme si ses descriptions infinissibales de mondes ridicules pouvaient oser regarder le grand ancien dans les yeux. Heureusement, c'est un livre audio, ce qui me permet de décrocher et de raccrocher à des mots clefs. A ceux qui l'ont lu en entier : vous avez mon admiration éternelle. Où un curieux penchant pour le masochisme.
Je suis content de trouver quelqu'un qui pense la même que moi (après, je le pense aussi pour Hypérion remarque). De Simmons, il n'y a que Terreur que j'ai vraiment aimé - un coup de cœur même.
The Summer War
Publié : sam. oct. 25, 2025 2:35 pm
par sherinford
Dernière lecture:
"The Summer War", de Naomi Novik.
Celia est une jeune noble, fille du Grand-Duc de Veris, qui est réputé pour avoir repoussé les assauts du Royaume de l’été et forcé ces derniers à signer la paix. Elle a deux frères: Argent et Rory.
Argent est le fils préféré du grand-duc, mais il va couper les ponts avec ce dernier car celui-ci n’accepte pas l’homosexualité de son fils. Désespérée par le départ de son frère aîné, Celia lui lance une malédiction, sans vraiment le vouloir. C’est en effet juste après cet événement qu’elle découvre qu’elle a des pouvoirs de sorcière. Elle cherche alors un moyen de lever la malédiction, tout en devant se plier à un mariage princier avec le prince héritier du Royaume.
On ne présente plus Naomi Novik, autrice de “Déracinée”, “La fileuse d’argent” et du cycle de la Scholomance. Elle revient ici dans son univers de contes de fées pour adulte qui était déjà le cadre de “Déracinée” et de “La fileuse d’argent”. Le roman est assez court, et finalement ce n’est pas plus mal: on va à l’essentiel, et l’histoire se développe rapidement, malgré un passage un peu long d’info-dumping dans le premier tiers du livre, qui explique comment la guerre contre le peuple de l’été s’est déroulée et quelle est son origine.
Hautement recommandable, particulièrement si vous appréciez cette autrice.
Lectures de 2025:
Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : dim. oct. 26, 2025 8:30 am
par Inigin
En plus la couverture dépote.
Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Publié : dim. oct. 26, 2025 9:08 am
par Inigin
D'ailleurs, j'ai fini Dragons d'une nuit d'hiver.
Je ne vais pas vous faire l'article (la couverture à elle seule dit tout ce qu'il y a à savoir sur le plot twist), mais c'est un bouquin étrange (ou alors c'est moi). C'est court (375 pages pour de la fantasy, ça va, j'ai vu des Jordan faire deux fois ça), très direct, rempli de rebondissements (ce qui peut se passer en quatre pages...), ça mêle réflexions introspectives et scènes de combat, les rappels de background des PJ ne sont pas envahissants (smr), il y a quelques critiques sociales acerbes (même entre les elfes il y a des autochtones opprimés), mais celui-là...
Le premier, Dragons d'un crépuscule d'automne (où c'est pareil, l'action débaroule sans arrêt), et Les frères Majere (que j'avais lu pour me rappeler comment ils résolvaient le mystère des disparitions de chats - n'allez pas le lire juste pour ça, c'est un deus ex ignoble, l'intérêt du bouquin c'est la relation entre les frères, et l'exemple de comment un kender peut apporter du jeu à vos tables, plus le petit côté Conseil/Complot/souterrains/... oui l'Ennemi intérieur tout à fait). Et je les avais lus à toute allure, porté par le rythme.
Dragons d'une nuit d'hiver, quatre pages, je m'arrête. J'ai bien rushé les cent dernières pages (parce que j'étais trop conscient de l'effet d'arrêt ? ou parce que l'action est épique
Sturm combat un dragon) mais tout le début.. et ce n'est pas mauvais, c'est le même concentré d'action et de conflit moral/de loyauté/d'amitié que dans l'Automne (ce qui peut se passer dans une auberge quand même), le genre de mise en scène qui fait un tabac chez les collégiens et qui passe crème trente ans après.
Liste des causes d'arrêt :
- Est-ce que l'action est trop trépidante, mêlant des choses qui n'ont rien à voir ?
- Les scènes d'horreur
- Les WTF scénaristiques (les elfes au Conseil (1) / le dragon d'argent / Fizban - alors lui il a un passe-droits / Raistlin en robe noire...) en même temps c'est pulp quoi
Bref pas un mauvais livre (je l'ai lu en pensant partie de jdr, alors que la première fois, non) mais rocailleux. Voyons le Printemps maintenant.
(1) les elfes sont en exil et c'est la guerre mais les deux dirigeants elfes se pointent au Conseil comme aç.
