Cédric Ferrand a écrit :
J’ai donc lu Beyond the Wall, un jeu avec 3 classes de perso et des illustrations moches comme dans le temps. Et je comprends le truc. Sérieux. Les persos ne sont que des potentialités, c’est pas compliqué, on ne se prend pas la tête… Bon, je suis persuadé que pour la majorité d’entre vous, ce n’est pas un vrai jeu OSR car il y a des points de chance et qu’on commence avec son premier dé de vie maximum, mais merde, le jeu fait des promesses très tentantes. J’apprécie que ça soit un jeu qui louche vers les jeux PbtA avec des playbooks qui, certes font appel à des tables aléatoires, mais elles sont à chaque fois créées pour bien coller au playbook dédié. C’est la Vieille École, mais pas l’Antique École non plus.
Bon, puisqu'on parle de Beyond the Wall, je rajoute à ma liste un blog que je trouve régulièrement génial :
http://www.departmentv.net/
Et ça tombe bien parce que son auteur s'intéresse aussi bien à la sphère OSR qu'aux jeux post-Forge !
Concernant les rapprochements OSR/narrativisme, ou au contraire leur antagonisme, comme ce sont deux mouvements à la base déjà loin d'être uniformes, il est normal qu'on trouve des lignes de partage et de fracture.
Dans les deux cas, l'expérience de jeu est au coeur du truc : on écrit ou on crée pour le jeu, on teste, on évalue, on adapte, ... Par contre, il me semble qu'il y a d'un côté une volonté d'intellectualiser les choses, là où de l'autre les choses se font plus à l'instinct.
Fondamentalement, je crois qu'il y a surtout une différence de langage ou de perception.
J'y pensais à la lecture du cri du coeur de LG sur le thread Chibi. Il disait en avoir marre des contraintes ou des injonctions narratives. Pourtant, quand je lis ses jeux, j'en vois plein !
Mais ce qui d'un côté est présenté sous forme d'univers, de conseils ou d'outils va être selon une autre approche incorporé dans la mécanique. On a donc pour une part l'impression qu'on peut ne pas les suivre et jouer quand même, et d'autre part le sentiment qu'on ne peut justement les ignorer. Mais d'une manière ou d'une autre, tout ça, ce sont des règles !
Enfin, et là, je vais peut être donner dans la caricature mais tant pis, je crois percevoir une différence profondément politique entre la sphère narrativiste et le mouvement OSR.
Je voudrais pas limiter le débat en disant que le narrativisme est de gauche et l'OSR de droite, mais il y a quelque chose de cet ordre, à replacer bien sûr dans le contexte américain.
A travers leurs jeux, leurs interventions publiques, les débats sur les forums, les grandes figures du mouvement narrativisme apparaissent plutôt comme des lefties, en tout cas des progressistes, très à cheval sur l'inclusion, l'égalitarisme, ... On pourrait interpréter à cette aune leurs recherches sur le gameplay, leur goût pour le systémisme, les cadres, l'équilibrage, ...
J'ai l'impression que l'OSR lorgne plutôt du côté Républicain, avec pas mal de gens bossant dans l'armée, et quelques libertaires pur jus. Là aussi, on pourrait faire un parallèle entre le refus de l'Etat fédéral et du centralisme et leur refus des contraintes systémiques
