CasusNO

@Mugen ma belle-sœur a le même pouvoir sur son mec (et réciproquement ce qui relativise l’avantage).

Hop, je remets le nez dans mes intégrales Marvel en retard.

Là, j'ai lu l'un après l'autre deux oeuvres majoritairement scénarisées par Steve Englehart à la même époque.


 
West Coast Avengers 1988-1989
Fin de règne pour Steve Englehart (et Al Milgrom), avant que la série ne soit renommée "Avengers West Coast" et remodelée en profondeur par John Byrne en scénariste et dessinateur.
Ouverture en fanfare avec trois épisodes où Hank Pym est confronté à son passé ; l'équipe l'accompagne en Hongrie retrouver la trace de son ex-femme. Pas Janet / La Guêpe, mais Maria l'épouse dont il était veuf au tout début de sa série du Silver Age, lorsqu'il affrontait des ennemis communistes très kitschs (de retour pour cette saga). Elle serait vivante, mais est-ce un piège ? Un récit rétro avec une pointe d'horreur et un grand méchant qui se dévoile à la fin Puis l'équipe se sépare, Hawkeye avant appris que Mockingbird avait tué Phantom Rider quelques années auparavant (dans une longue saga temporelle, au cours de laquelle ce héros déchu l'avait kidnappée et hypnotisée pour qu'elle soit son épouse...). Elle quitte le groupe, accompagnée des plus féroces de ses collègues, Tigra et Moon Knight. Mais ces membres manquants sont remplacés par Vision et Sorcière Rouge croisés lors de la saga liminaire, et Mantis qui débarque...
Suit un "annual" où les deux groupes participent de manière tangente à la saga "The Evolutionary War" (à suivre dans d'autres séries...).
Et c'est là qu'Englehart se fait virer de la série... Du coup l'épisode suivant est un bouche-trou flashback abracadabrantesque, où l'équipe historique affronte LE DEPRAVATEUR, une sorte de chanteur de Death Metal qui est en fait une sorte de vampire extradimensionel kidnappant ses jeunes fans dans une dimension parallèle. Jeunes gens, méfiez-vous de la musique du diable !
Bon, on laisse tout de même Englehart terminer les affaires en cours avec un épisode ésotérique (résurrections, Cotatis...) où Mantis prend sa retraite, et après un bouche-trou d'épisode face à l'Equipe de Nuit (équipe californienne dârk) avec Le Suaire en guest star, puis un épisode concocté par Ralph Macchio met enfin un point final à l'affaire Mockingbird / Phantom Rider. Le trio des rebelles (Mockingbird, Tigra, Moon Knight) quitte la série.
Voilà, fin de la période Englehart, qui aura donné quelques bons moments (notamment la saga temporelle) et offert de la lumière à tout le monde. Sauf sans doute à Wonder Man qui ne l'inspirait sans doute pas (et jamais je ne pardonnerai à Al Milgrom de l'avoir affublé d'une coupe mulet).


Silver Surfer 1988-1989
La série principale suit son petit bonhomme de chemin avec Ron Lim au dessin (très à l'aise avec les personnages principaux et les décors cosmiques, mais les PNJ sont souvent plus bâclés). On a même Marshall Rodgers qui fait un bref retour sur un épisode très con (mettant en scène le plus naze des Doyens de l'Univers, l'Oblitérateur, une sorte de Rambo génocidaire). Pratiquement que des épisodes one-shot, du coup difficile d'en faire un résumé, mais c'est du cosmique philosophico-bourrin comme on aime. On trouvera aussi un mini-épisode issu d'un magazine Wolverine (sans Wolverine), des récits one-shots issus de l'annuel Silver Surfer n°2... On a même Mantis qui passe par là (dans un épisode des 4 Fantastiques), personnage fétiche du scénariste, et qui meurt une fois de plus (pour rejoindre la conscience cosmique, comme d'hab), quelques mois après son décès chez les West Coast Avengers. Elle reviendra !
Le plus intéressant est le dernier tiers de l'ouvrage, rassemblant deux récits colossaux et ambitieux (et hors continuité) :

• Judgement Day de Stan Lee et Steve Buscema, graphiquement sublime puisqu'entièrement en pleines pages luxueuses, et récit puissant et original confrontant le Surfer à Nova devenue folle de rage et d'amour pour Galactus, via les manipulations de Mephisto
  
• Parabole de Stan Lee et Moebius, oeuvre classique là aussi graphiquement bluffante et scénaristiquement remarquable. Galactus débarque sur Terre et se fait vénérer tel un dieu, afin de mener l'humanité à sa perte. Mais le Surfer sort de sa retraite, pour tenter de sauver une planète qui le déteste. Beaux personnages secondaires, notamment le grand prêtre de Galactus, télévangéliste détestable qui aura sa rédemption finale. Culte !
  

Chouette tome bien représentatif de la Surfer-mania des années 80 !

Bon, dommage que les épisodes de JY Mitton (de 1980) restent introuvables et n'aient pas été réédités dans un tome précédent (mais il y a un souci de droits, je crois).

Daredevil - Roger McKenzie et Frank Miller, tome 0


À la fin des années 70, la revue Daredevil n'intéresse plus grand monde, elle est bimestrielle. Des scénaristes comme Jim Shooter ou Roger McKenzie font évoluer le personnage, qui devient un héros urbain street level qui évolue dans une ambiance de film noir, mais ça ne suffit pas. En 1979 Marvel décide d'engager un jeune dessinateur inconnu de 22 ans, Frank Miller. Il va illustrer neuf épisodes de la série, et parmi ces derniers en co-scénariser deux, mais ça ne suffit pas. Jim Shooter, rédacteur en chef de Marvel, tente alors le tout pour le tout : il "offre" Daredevil à Frank Miller, qui lui affirme avoir des idées pour faire évoluer le personnage. Le jeune artiste devient donc scénariste et dessinateur ; son travail sur le super-héros aveugle remettra rapidement la revue sur le devant de la scène et deviendra un des runs les plus célèbres et appréciés de Marvel.

Petit retour en arrière : ce tome zéro comprend les neuf épisodes dessinés par Miller avant qu'il ne gère la revue. C'est une très bonne lecture. Ses illustrations ne sont pas encore à leur zénith mais sont déjà très belles (beaucoup plus que ce qu'il a pu faire ces dernières années) et les scénarios sont dans une sorte d'entre deux. Les prémices de ce que va devenir la série, et plus généralement l'œuvre de Miller (The Dark Knight Returns, Sin City...), sont là, mais le Marvel old school est toujours là aussi ; en gros c'est un épisode / un super-vilain, avec quelques passages qui ont un peu vieilli (Bullseye qui ligote Black Widow sur les rails d'un grand huit...)

Daredevil affronte le Chasseur, le Gladiateur, Bullseye, le Docteur Octopus, Mauler (dans un épisode écrit par David Michelinie), dévoile son identité et son passé au journaliste Ben Urich, et parvient même, dans la meilleure histoire du recueil, à gérer un Hulk prêt à détruire New York.

Une très bonne intro, avant de me replonger dans le run de Miller.

@Gridal , ça fait envie. Et de jouer du street level aussi.

@Ganelon si tu n'as jamais lu le run de Frank Miller sur Daredevil, tu peux foncer sans hésiter. C'est vraiment le haut du panier dans le genre. Outre ce tome 0 dont je parle plus haut qui est une sorte d'intro, en VF l'intégralité des épisodes est réunie en trois tomes dans la collection Marvel Icons (des détails sur la Bédéthèque).

Je connais la suite en fait mais pas les débuts du run.

Ah j'avais mal compris. Ce tome d'intro reste quand même intéressant à lire, il est d'ailleurs paru après les trois autres tomes du "vrai" run de Miller. L'épisode avec Hulk, celui avec le Chasseur (un bizarre mélange de SF et d'horreur gothique), l'origin story revisitée quand Daredevil raconte sa vie à Ben Urich, il y a de très bons numéros dans le lot.

Daredevil -4

Pour les amateurs je recommande aussi la période Ann Nocenti / Romita Jr qui est aussi très très bonne.

Plus récent, je conseille aussi le run génial de Mark Waid, qui renoue avec les origines du personnage. Même si l'ambiance urbaine et sombre est toujours là, elle s'oriente vers le swachbuckler des débuts, faisant de Daredevil une grande gueule, un baratineur qui gère ses problèmes avec panache, entre deux acrobaties. Il n'a pas de super-pouvoirs très impressionnants mais c'est un malin, et surtout c'est l'homme sans peur.

Gridal a écrit : ↑lun. mars 03, 2025 8:04 pm Plus récent, je conseille aussi le run génial de Mark Waid, qui renoue avec les origines du personnage. Même si l'ambiance urbaine et sombre est toujours là, elle s'oriente vers le swachbuckler des débuts, faisant de Daredevil une grande gueule, un baratineur qui gère ses problèmes avec panache, entre deux acrobaties. Il n'a pas de super-pouvoirs très impressionnants mais c'est un malin, et surtout c'est l'homme sans peur.

et qui se démarquait après un run Bendis / Brubaker assez sombre.

Série Daredevil Born Again : je m'inquiétais pour la santé du Caïd/D'Onofrio, le trouvant vieilli et amaigri dans sa scène avec Murdock. Or, il semble que je m'inquiétais pour rien, car je tombe sur cette interview de d'Onofrio:

"j’ai dû travailler sur les postures de Fisk et sur ses mouvements pour donner l’impression qu’il est vraiment lourd et énorme. Son apparence évolue au cours de la série. Il devient de plus en plus massif. C’est une chose qui est gérée de manière subtile au cours de cette saison, et qui se réfère directement à ce qui s’est passé pendant la série ECHO. Si vous vous en souvenez, Maya Lopez s’est opposée à Fisk pour se venger. Leur affrontement psychologique a été très dur pour lui, car Maya l’a forcé à endosser la responsabilité de ses actes, et d’un crime qui a tout changé dans sa vie. Fisk a été tellement ébranlé par cette épreuve qu’il a disparu pendant un certain temps. Finalement, quand il revient à New York et retrouve son épouse Vanessa, il a maigri et n’est plus aussi imposant que dans ECHO. Mais une fois qu’il est de retour, Fisk prend conscience qu’il doit mener une autre mission. Dès lors, son physique change à nouveau. Il reprend du poids et continue à grossir pendant ces épisodes. De ce fait, quand la nouvelle saison que nous allons tourner va commencer, il aura pris sa carrure définitive. C’est très intéressant de pouvoir s’appuyer sur toutes les itérations différentes du personnage pour le faire évoluer psychologiquement et physiquement."

Ah, ouf, tant mieux.

rogre a écrit : ↑jeu. mars 06, 2025 5:07 pm Série Daredevil Born Again : je m'inquiétais pour la santé du Caïd/D'Onofrio, le trouvant vieilli et amaigri dans sa scène avec Murdock. Or, il semble que je m'inquiétais pour rien, car je tombe sur cette interview de d'Onofrio:

"j’ai dû travailler sur les postures de Fisk et sur ses mouvements pour donner l’impression qu’il est vraiment lourd et énorme. Son apparence évolue au cours de la série. Il devient de plus en plus massif. C’est une chose qui est gérée de manière subtile au cours de cette saison, et qui se réfère directement à ce qui s’est passé pendant la série ECHO. Si vous vous en souvenez, Maya Lopez s’est opposée à Fisk pour se venger. Leur affrontement psychologique a été très dur pour lui, car Maya l’a forcé à endosser la responsabilité de ses actes, et d’un crime qui a tout changé dans sa vie. Fisk a été tellement ébranlé par cette épreuve qu’il a disparu pendant un certain temps. Finalement, quand il revient à New York et retrouve son épouse Vanessa, il a maigri et n’est plus aussi imposant que dans ECHO. Mais une fois qu’il est de retour, Fisk prend conscience qu’il doit mener une autre mission. Dès lors, son physique change à nouveau. Il reprend du poids et continue à grossir pendant ces épisodes. De ce fait, quand la nouvelle saison que nous allons tourner va commencer, il aura pris sa carrure définitive. C’est très intéressant de pouvoir s’appuyer sur toutes les itérations différentes du personnage pour le faire évoluer psychologiquement et physiquement."

Ah, ouf, tant mieux.

Comment rétropédaler sur ses visites chez Five Guys !

Plus sérieusement, si les bastons ont cette même qualité d'âpreté que dans les saisons passées, ça sera cool. J'espère néanmoins qu'ils auront pris des cours au théâtre, passquebon.

Daredevil Born Again: gros SPOILER