(vous commencez à saisir les mécanismes de jeu de MG, je vais faire + court à ce niveau. Et comme ça, à vous de retrouver Twist, choix des actions en conflit et Conséquences, lorsque ce n'est pas indiqué dans le texte

. Donc ce sera en bleu et parfois + détaillé si besoin est)
Episode 3: L'Honneur de la Garde
C’est la panique au village. Des souris courent de partout, affolée, en pleurs « Les belettes, elles vont nous exterminer ! ». Nos trois héros remontent le flux de la foule hystérique et tombent sur Gamelon qui essaie de contrôler la débandade. Les Gardes montent sur les remparts mais n’aperçoivent rien aux alentours. Gamelon leur apprend qu’un éclaireur est rentré ventre à terre après être tombé sur une colonne de belettes en armes dans les collines. Malheureusement, ce fermier mal dégrossi a propagé illico la nouvelle et la panique s’est emparée de tous, miliciens y compris.
Sloan file arrêter la vigie et sa cloche d’alarme tandis que
Sadie cherche en vain l’éclaireur en question pour en apprendre plus sur la menace. Malheureusement, ce dernier s’est enfui dans les bois avec sa famille
(Test de Will contre celle de la foule pour repérer l’individu : manqué).
Finn monte au créneau et remotive les miliciens ébranlés. Aidé du vétéran Gamelon, il calme la population :
Finn leur fait comprendre que la seule option valable est de rester ensemble, de protéger leurs proches et d’organiser la défense du village. S’enfuir dans les bois serait pure folie et le meilleur moyen de s’offrir à ces canailles de belettes (
Test d’Oratory réussi, cela lui donnera un dé de bonus à ses Test de Defense lors d’une éventuelle bataille rangée, pour refléter la motivation de la population à défendre le village). Un plan d’action est établi :
Finn reste sur place pour organiser la défense de Gilpledge, répartir les munitions, solidifier les remparts, etc…
(Test de Militarist réussi, SP opte pour le gain de +1D en Feint lors de la future bataille, en arguant que des pièges mortels ont été dressés autour de l’enceinte, dont une fosse hérissée de pics, devant la porte du village).
Sadie et
Sloan partent en éclaireur pour étudier la menace, dénombrer l’adversité, scruter leur équipement et d’éventuelles faiblesses.
Gros fumble au test de Scout (0 réussites sur 5 dés !) de Sloan. Terrées sous une motte, elles repèrent l’avant-garde ennemie, des belettes armées de cimeterres qui précèdent le gros du convoi qui semble avoir des difficultés avec un truc lourd tracté à l’aide de cordes. Avant d’en avoir appris plus, nos héroïnes sont repérées et s’enfuient ventre à terre. Utilisant leur connaissance du terrain, elles parviennent saines et sauves au village mais épuisées par le stress de la course.
(Nous n’avions pas envie d’en faire un conflit ni même un Test quelconque, sachant que d’autres moments plus intenses s’en venaient : donc je leur inflige la condition Tired pour avoir échoué au Test de Scout préalable).
Les nouvelles que
Sloan et
Sadie rapportent sont démoralisantes : au moins 40 belettes en armes, organisées, prêtes au combat, des vétérans de la Guerre de l’Hiver certainement. Dans le camp des souris, des paysans armés de pieux, des miliciens aux hallebardes ébréchées et un trio de Gardes dont un seul a vraiment l’expérience du feu. Les chances de survivre à un assaut en règle sont très minces. Au milieu du morne silence du conseil de guerre, la voix posée de
Sloan s’élève alors:
« Mais dîtes-moi, Chef Gamelon, il n’ y aurait pas un barrage, là-haut, plus en amont de la rivière ? »
Ce dernier répond que oui, il y a bien une retenue d’eau plus haut sur la colline, justement pour canaliser le flot souvent abondant de la rivière. En cette période printanière de fonte des neiges, c’est même un véritable lac qui se forme dans une cuvette naturelle.
Finn et
Sadie réalisent que la propension naturelle à la ruse de
Sloan pourrait bien leur sauver la mise, mais il va falloir jouer très serré. Déjà des clameurs montent de l’orée de la forêt et c’est au son des tambours de guerre que les belettes sortent des fourrées et avancent au grand jour, dans la plaine qui borde le village. En premier viennent les lourds guerriers équipés de boucliers et de cimeterres clinquants. Suivent une compagnie de lanciers au sein de laquelle l’armure de maille d’Iman, le chef de la compagnie, étincelle de mille feux aveuglants. Les défenseurs se massent aux remparts, les mines sont sévères, les moustaches basses, les jointures des pattes blanchies à étreindre. Et subitement, leur sang se glace à la vue de l’arrière-garde ennemie. De la forêt de fougère surgit une masse menaçante, une montagne de muscles, de fourrure, de crocs et de griffes. « Ils… ils ont une
martre » laisse échapper Gamelon. Effectivement, le terrifiant prédateur est tiré, poussé, entravé dans des cordages, les yeux cachés derrière une muselière cloutée. La bête se débat, envoie bouler un de ses dompteurs mais sa rage est canalisée par les autres belettes. Lorsque la martre sera relâchée et pourra donner libre cours à sa fureur, sa colère sera effroyable. Et les souris livides savent pertinemment qui sera sur son chemin à ce moment fatal… « Je commence à comprendre l’obsession récente des belettes pour les Odeurs et à quoi cela pourrait leur servir avec ce genre de prédateur » pense tout haut
Sadie.
La situation est pire qu’ils ne le pensaient. Devant ce genre d’opposition, ils ne tiendront pas bien longtemps. Alors que la Garde reserre les rangs et se consulte, les tambours belettes s’interrompent et un trio d’émissaire s’avance à portée de voix et lance sur un abject ton nasillard: « Souris ! Livrez-nous ceux de la Garde ! Elles se sont introduites sur notre territoire et nous ont lâchement agressés. Nous demandons réparation. Si vous obéissez, nous épargnerons le village ! » Consternation chez les villageois. Tous se regardent en s’imprégnant de la portée de ces paroles. « Faisons ce qu’elles disent, c’est notre seule chance de survivre » dit en s’avançant le maire du village, le vieux Tuck. Courroucé,
Finn descend du chemin de ronde et vient bousculer le Maire : « Evidemment, on n’en attendait pas moins de vous, lâche ! »
S’ensuit bien évidemment un Conflit oratoire. Le but du Maire est de « convaincre les villageois de livrer les Gardes » alors que celui de nos héros est « prouver à tous que le Maire est un traitre » Notez que les 2 buts ne sont pas du complètement opposés et laissent la porte ouverte à tout un éventail de concessions permettant d’envoyer l’histoire dans diverses directions. Les 2 pools de Disposition partaient chacun à 5-6 points, les compétences oratoires des 2 camps étant plus ou moins égales, on ne savait vraiment pas où ça nous emporterait ! Je ne listerai pas le détail des actions scriptées mais notez que les diverses révélations et arguments ci-après sont des éléments de roleplay des diverses manœuvres choisies par les protagonistes. Comme quoi ce système permet de restituer de l’info sans faire de long monologue, tout en gardant un enjeu ludique : quelle sera l’issue du débat ?
Les arguments fusent :
- Les belettes nous laissent tranquilles depuis des lsutres et les ennuis ont commencé avec l’arrivée de cette patrouille
(Attack du Maire)
- Vous pensez vraiment que les belettes se sont déplacées en armes pour repartir avec 3 prisonniers seulement ?
(Attack des PJ)
- Villageois, vous êtes prêts à mourir sous la lame des belettes pour la vie de 3 étrangers ?
(Manœuvre du Maire)
- Vous êtes l’oncle de Merlin, le traître, l’allié des belettes
(Attack des PJ)
- Mais qui a parlé de Merlin, ce bon garçon ? Vous !!! Quelle est la preuve de son implication ? Vous avez tout inventé ! »
(Defend du Maire)
- Alors pourquoi avoir ni le connaître lorsque nous l’avons accusé ?
(Feint des PJ)
Le Maire est dans les cordes. Il prend une posture résignée, les larmes aux yeux. « Pourquoi avez-vous trahi ? » demande une dernière fois
Finn. « D’après vous, pour quelle raison les belettes nous laissent tranquilles depuis 3 ans ? Oui, j’ai pactisé avec elles, en échange de la paix pour ce village et ses habitants. C’était la seule solution. Qu’y pouvez-vous, la Garde, hein ? vous venez ici 2 fois par an alors que nous sommes aux prises avec l’ennemi au quotidien. D’abord ils ont demandé des renseignements, la fréquence d’épandage des Odeurs, les lieux, la fréquence... Mais cette année ils en voulaient plus, ils demandaient que la Patrouille de la Garde leur soit livrée. Avais-je le choix ? J’ai demandé à Merlin de m’aider et de garder le plus grand secret. »
Les héros sont furieux mais la population est partagée sur la question. Certains appuient le maire et veulent livrer les Gardes. D’autres sont prêts à se battre, Gamelon en tête. Quoiqu’il en soit, la population est désormais divisée et affaiblie face à l’ennemi.
(Les héros ont remporté le conflit avec une concession majeure. On s’accorde sur le fait que l’ennemi aura un bonus de surnombre et de motivation, suite à cette scène : +2s à sa Dispo lors de la bataille)
Finn décoche une flèche vers les assaillants en guise de réponse à leur proposition (appuyé par
Sloan qui beugle "JAMAIS !"). Les belettes prennent acte et réagissent à leur tour. Le martèlement des tambours reprend, des chants de guerre s’élèvent de leur rang et ils marchent sur le village, la marte secouant sa masse en tête. Du côté des souris,
Finn mènera le combat à la tête des villageois.
Sadie et
Sloan s’éclipsent par la façade opposée : elles vont filer au barrage pour le faire céder et inonder la vallée, en espérant que ls souris aient le temps de se réfugier sur les toits des maisons du village. Et que celles-ci résistent à la déferlante. Mais surtout il faudra que les défenseurs tiennent le temps pour nos 2 héroïnes de grimper jusqu’au lac et trouvent un moyen de libérer les flots.