1.) Quoi que c'est ?
Donjon&Cie
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
A l'Udocon il y'a bien longtemps. (Disclaimer: j'ai eu l'honneur et la joie de fréquenter
@Sammael99 dans les vignes du mâconnais pour des soirées de débauche entre membres de la Section Adulte du forum et j'ai un peu playtester les premières versions de ce jeu)
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Complètement réfléchi, je connaissais les grandes lignes du jeu, on a tous fantasmer à jouer les monstres errants un jour ou l'autre, je suis un fan absolu de Croc le Bô donc il n'y a avait pas de doute dans mon esprit.
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Un jeu de med-fan décalé bourré de clins d'œil permettant de jouer des personnages parfois improbables confrontés à l'envers du décor des gros Donj.
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Un jeu de med-fan décalé bourré de clins d'œil permettant de jouer des personnages parfois improbables confrontés à l'envers du décor des gros Donj. Et plus encore.
Le thème du jeu:
On joue des employés du Donjon qui sont là pour faire tourner la boutique, c'est à dire buter de l'aventurier et ramener leurs paquetages pour qu'ils soient valorisés par l'entreprise. A vrai dire, les "Cogneurs" qu'on incarne se retrouvent rapidement être les bonnes à tout faire du Donj. Le jeu est mâtiné d’une satire sociale du management d'entreprise ainsi que du dungeon-crawling au sens large. Mais ces aspects parodiques ne sont qu'un moyen de jouer autrement dans un donjon "à la papa" . La parodie permet d'apporter de l'ouverture tant sur la nature des missions à accomplir que sur les PJ et PNJ eux-mêmes. La parodie permet de briser les carcans du genre sans se poser trop de questions.
Alors oui, les personnages font sourire, voir même sont absurdes comme par exemple un
Squelette militant pour pouvoir manger à la cantine comme tout le monde. Mais une fois le groupe de PJ bras-cassés constitué, très rapidement l'alchimie va prendre autour de la table, car ces personnages se retrouvent évidemment plongés dans des problèmes qui peuvent rapidement devenir une question de vie ou de mort, pour les "prolos" du Donj. Il y'a une forme de tendresse à les regarder se débattre pour survivre malgré une adversité qui ne fait pas de cadeau. Et croyez-moi on a beau être Monstre Errant officiel, le Donjon est endroit mortel et à plus d'un titre.
Tout d'abord il y'a les missions qui vont envoyer les PJ dans les niveaux du donjon mener à bien les taches confier par l'administration. les dangers qui les y guettent sont nombreux. Il y’a les clients-Aventuriers, mais aussi les Résidents des monstres qui ne bossent pas pour le Donjon, mais qui squattent les niveaux y compris par exemple des dragons. Il y’a des niveaux qui n’ont pas été explorés depuis longtemps, des pièges qui fonctionnent mal ou pas comme prévu, etc.
Ensuite, il y’a le retour au bercail, dans la zone de vie, on pourrait croire que là les PJ vont pouvoir se reposer et profiter. Oui parfois, mais parfois pas. Car le jeu propose aussi tout un écosystème du Donjon où les relations sont une partie intégrante des personnages. Et de ce que j’ai pu constater en jeu, on arrive rapidement à des situations de drama croustillantes, de lutte fratricide pour faire tomber l’Employé du Mois et de manœuvre politique digne du siège « corporate » d’une multinationale.
Le livre de base offre certaines pistes de réflexion au MJ afin de faire vivre son Donjon, mais le jeu prend vraiment toute son ampleur avec son Supplément Secrets Excavés qui non seulement offre un début d’explication sur le Donjon et son administrateur en chef, Mr Noir, mais propose des scénarios/mini-campagnes qui sortent des sentiers ou plutôt des galeries battues du Donjon et permettent de rebattre les cartes. Oscillant entre huis-clos dans les profondeurs et intrigues dans une foire aux monstres, l’auteur nous offre là une source d’inspiration directement utilisable pour les plus fainéants et pour les autres, une boite à outils permettant de bâtir son propre Donjon avec ses propres sombres secrets.
Niveau système
Le jeu utilise une adaptation de Macchiato Monsters qui a le grand mérite de permettre de créer à peu près ce qu’on veut comme type de PJ. A noter, pour ceux qui ont du mal à le retenir
que le jeu déconseille fortement des PJ du genre dragon, Liche, géant des glaces…LICHES !! bref tous les pires monstres du Monster Manual qui sont capables d’anéantir une ville entière en quelques rounds. J’ai déjà dit qu’il ne fallait pas jouer une liche ? me souviens plus.
Le MJ n’a pas besoin de jeter les dés, donc ça lui laisse de la bande passante pour rebondir sur les péripéties provoquées par les joueurs et joueuses imaginatives et dans le même esprit la magie est laissée en grande partie à l’appréciation et au bon sens des participants (là l'expérience du MJ en donjonneries sera une aide appréciable).
Un mot sur l’esthétique, qui me semble être parfaitement dans le ton et l’esprit de ce que propose le jeu. On retrouve des illustrations intérieures en N&B en petite vignette ou en pleine page. Certains dessins sont figuratifs, d’autres ont un côté psychédélique étrange. Ce qui m’a fait vraiment penser à mes bons vieux manuels AD&D (que j’ai gardé précieusement !).
Et puis évidemment les couvertures de Thierry Ségur sont superbes, tous ceux qui ont connu les anciennes éditions Casbé s’y sentiront comme à la maison. Last but not least, l’écran, ce p*** d’écran ! Il est juste magnifique et on ne se lasse pas de le contempler et d'y chercher les détails saugrenus. Il faut le voir en vrai car les images numérique ne lui rendent pas justice. Les jeux d’ombres et de lumières se marient avec les plis naturels de l’écran ce qui confère une profondeur visuelle à la scène quand on le pose sur la table. Je ne suis pas adepte de l’utilisation des écrans d’habitude, mais là impossible de ne pas l’utiliser.
6.) Allez-vous vous en servir ?
Oui carrément, mes camarades de jeu ont immédiatement réclamé d’y jouer quand je leur ai montré la bête. On commence ça au mois de juillet et on va partir sur une « opération de nettoyage » où je vais introduire un petit twist qui sèmera le germe d’un complot qui pourrait bien secouer tout le Donjon quelques épisodes plus tard !
7.) En conseilleriez vous l'achat ?
Si vous avez fait du Dungeon Crawl, que vous aimez ça mais que vous voulez découvrir l’envers du décor, oui carrément. Je mettrais quand même une petite réserve. Jouer à D&C sur la durée au-delà d’un ou deux one-shot demandera au MJ de se creuser un peu les méninges pour faire quelque chose qui soit cohérent, intéressant et qui donne envie à la tablée de s’investir. Sinon les parties se transformeront assez probablement en soirée rigolade un peu débile qui finiront par lasser tout le monde. Donc Il faut savoir créer du récit tout en maintenant le bon dosage entre parodie et sérieux, entre intrigue et second degré. Ce jeu bien que très accessible, n’est probablement pas pour tous les types de joueurs et joueuses.